Table de matières Page • Introduction 1 • État des lieux au XVI . 1 • Les différentes théories sur l'éducation des filles . 4 • Les lieux d'enseignement .......... 6 • Les enseignements ..... 7 • Femmes savantes, précieuses, femmes de lettres .. 9 • Conclusion . 12 • Bibliographie . 14 • Introduction Au XVIIe siècle l'éducation des filles a progressé et c'est grâce au changement de pensée de beaucoup de monde. Dans ce travail nous allons voir la situation de l'éducation des filles au début du siècle, nous allons parler des différents personnes qui se sont intéressés à ce sujet, des différents programmes d'éducation proposés pour les filles, des lieux d'enseignement et de comment les femmes, à cause de sa situation d'infériorité ne pouvaient pas montrer ses connaissances sans être victimes de moqueries de la part des hommes. Nous allons illustrer cela avec des exemples tirés des uvres de Molière : Les Femmes savantes, L´École des femmes et Les Précieuses ridicules. • État des lieux au XVIe siècle. Au XVIe siècle le problème de l'éducation des filles est en vogue. Des nombreuses personnes et institutions se préoccupent par ce thème et en parlent. Ainsi nous trouvons en 1523 la publication d'une uvre de Juan Luis Vives, L'institution de la femme chrétienne, écrite en latin. Dans cet ouvrage l'auteur parle de la nécessité d'instruire les femmes, car une culture est nécessaire pour la vertu, et de cette façon la femme sera plus honnête. Dans ce sens nous trouvons les déclarations de Chrysalde, personnage de l'École des Femmes. Ce personnage représente le contrepoint d´Arnolphe, le protagoniste. Arnolphe défend que les femmes ne doivent pas être instruites pour être plus fidèles et mieux accomplir ses devoirs d´épouse, par contre Chrysalde pense qu´il faut mieux instruire les filles pour qu´elles sachent être honnêtes : Mais comment voulez−vous, après tout, qu'une bête Puisse jamais savoir ce que c'est qu'être honnête? Outre qu'il est assez ennuyeux, que je croi, D'avoir toute sa vie une bête avec soi, Pensez−vous le bien prendre, et que sur votre idée La sûreté d'un front puisse être bien fondée? Une femme d'esprit peut trahir son devoir; Mais il faut, pour le moins, qu'elle ose le vouloir; Et la stupide au sien peut manquer d'ordinaire, Sans en avoir l'envie, et sans penser le faire. Luther, lui aussi, parle de l'éducation des filles, mais pour lui l'éducation est nécessaire pour que les filles puissent lire l'évangile. L'Eglise appuie ces idées, pour elle le plus importante ce que la femme puisse lire la Bible et ainsi apprendre la foi à ses enfants. 1 Pendant cette époque nous trouvons aussi une question : Les filles aisées doivent−elles apprendre le latin ? Vives semble être de cet avis, car il pense que c'est mieux qu'elles lissent les bonnes uvres latines que des mauvais livres en français. Un autre argument pour favoriser l'apprentissage du latin c'est que la Bible est en latin ; mais avec la Réforme protestante, cet argument ne se tient plus parce qu'ils décident de traduire la Bible en français. Mais la plupart des gens ne sont pas de cet avis, ils croient que les femmes ne doivent pas avoir accès à toute la culture et pour cela elles ne doivent pas apprendre le latin. Enfin au XVIe siècle il y avait l'instruction domestique, sur laquelle on n'a pas beaucoup de sources, les écoles mixtes et les couvents. A la maison elles apprendraient les tâches domestiques, dans les écoles mixtes à lire ; dans les couvents elles acquéraient les bonnes manières, à lire et à écrire, ainsi comme des travaux d'aiguille. Nous pouvons voir cela dans la tirade suivant de Chrysale : Nos pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez, Quand la capacité de son esprit se hausse À connaître un pourpoint d'avec un haut de chausse. Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien; Leurs ménages étaient tout leur docte entretien, Et leurs livres un dé, du fil, et des aiguilles, Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. Les femmes d'à présent sont bien loin de ces murs, • Les différentes positions sur l'éducation des filles au XVIIe siècle. Au XVIIe siècle cet intérêt par l'éducation des filles ne s'arrête pas. Nous pouvons le constater grâce aux différents textes que l'on trouve à ce propos. Nous en trouvons un exemple dans la figure de Fleury qui en 1685 dédie un chapitre de son uvre Traité sur le choix et la méthode des études à l'éducation des femmes. Dans ce chapitre il élabore un programme pour l'éducation des filles. Ainsi elles doivent étudier la religion, connaître bien la langue française, savoir écrire, lire et rédiger, avoir des connaissances sur l'arithmétique pratique, le droit privé et la pharmacopée. Deux ans plus tard la parution de ce livre, en 1687, Fénelon publie une uvre consacrée entièrement à l'éducation des filles, De l'éducation des filles, où il augmente le programme proposé par Fleury en ajoutant la littérature, l'histoire, le latin, la musique et la peinture à condition qu'elles ne se prennent pas par des belles esprits. Pour lui l'éducation des filles doit être spécifique, il faut les instruire par rapport aux fonctions qu'elles vont avoir dans la société (épouse et mère). Ainsi nous voyons un reflet de la pensée de cette époque dans la tirade de Chrysale. Le plus important était qu´une femme sût cuisiner et faire bien le ménage, les autres types de connaissances étaient secondaires : Qu'importe qu'elle manque aux lois de Vaugelas, Pourvu qu'à la cuisine elle ne manque pas? J'aime bien mieux, pour moi, qu'en épluchant ses herbes, Elle accommode mal les noms avec les verbes, Et redise cent fois un bas ou méchant mot, Que de brûler ma viande, ou saler trop mon pot. Je vis de bonne soupe, et non de beau langage. Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage, Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots, En cuisine peut−être auraient été des sots. 2 D'un autre côté nous trouvons à Madame de Maintenon qui s'intéresse aussi à l'éducation des filles et laquelle avec l'aide du roi Louis XIV crée une institution, Saint−Cyr dont nous parlerons plus bas. Il ne faut pas oublier que le but principal de l'éducation pour ces trois personnages c'est de donner une éducation religieuse et former ainsi des bonnes chrétiennes, après cela on leur apprendra à lire, á écrire, le calcul ou les travaux d'aiguille. Cela nous pouvons le voir reflété dans les vers suivants, prononcés par Arnolphe : Et c´est assez pour elle, à vous en bien parler, De savoir prier Dieu, m'aimer, coudre et filer. Mais nous trouvons aussi d'autres personnages pour lesquels la religion n'est pas le plus important et qui donnent plus d'importance au profane, c'est le cas de Pierre Fourier et la Congrégation de Notre−Dame où l'on ne dédiait qu'une heure par jour à l'instruction religieuse. Ces types d'éducation dont nous avons parlé n'ont rien à voir avec l'éducation que l'on donne aux garçons. Cela est du à la croyance qu'il y a que les femmes sont inférieures aux garçons. Mais tout le monde ne croit pas cela. Nous trouvons déjà au XVIe siècle la figure de Cornelius Agrippa qui pense que cette infériorité des femmes est causée par les coutumes. Au XVIIe siècle, nous trouvons dans les années 1630/1640 des hommes d'église qui défendent l'accès au savoir des femmes, et un peu plus tard, en 1673 à Poullain de la Barre, qui dans son uvre, L'égalité des deux sexes. Discours physique et moral, où l'on voit l'importance de se défaire des préjugés, dit que « l'esprit n'a point de sexe » et que la capacité de raisonner apparient aux hommes et aux femmes. Dans ce livre nous voyons aussi qu'il partage avec Agrippa l'idée que la situation de la femme est seulement fruit de l'histoire. Nous avons vu comment au XVIIe siècle il y avait des différentes théories sur l'éducation des filles. La plupart du monde croit à l'infériorité des filles et donc à la nécessité d'une éducation différente à celle des garçons, qui doit être fondée dans le rôle qu'elles auront dans la société. Cette conception de la femme comme le sexe faible est assez répandue et nous pouvons le voir dans le fragment suivant : Votre sexe n'est là que pour la dépendance. Du côté de la barbe est la toute−puissance. Bien qu'on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité: L'une est moitié suprême, et l'autre subalterne: L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne. Et ce que le soldat dans son devoir instruit Montre d'obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, À son supérieur le moindre petit frère, N'approche point encor de la docilité, Et de l'obéissance, et de l'humilité, Et du profond respect, où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur, et son maître. Mais nous avons vu aussi qu'il y avait des gens qui défendaient l'égalité des sexes et donc une éducation pareille pour les deux. 3 • Les lieux d'enseignement Au début de la période l'enseignement des filles se déroulait essentiellement au sein de la famille, auprès de sa mère avec laquelle elle apprenait les tâches de la maison ; les filles des classes aisées recevaient aussi des leçons de lecture et d'écriture car elles étaient confiées à un précepteur. Nous trouvons également la pratique de l'apprentissage chez un maître : le destin normal d'une fille c'était de rester à la maison jusqu'à son mariage, mais on pouvait les placer en apprentissage. Cette pratique vient donnée par des différentes circonstances, comme la mort ou l'absence d'un parent. Le maître s'engageait à assurer un lieu et les moyens pour vivre pour la fille. Chez lui la fille apprenait un métier, qui était la plupart des cas un métier du textile. À partir du XVIIe siècle nous trouvons des lieux d'éducation ouverts par l'Église où l'on recevait principalement une éducation religieuse, et secondairement profane. Nous voyons un reflet de cela dans l´uvre de l'École des Femmes, Agnès le protagoniste a été élevée dans un couvent par désir de son protecteur Arnolphe : Dans un petit couvant, loin de toute pratique, Je la fis élever selon ma politique, Cette éducation conventuelle pouvait être de deux types, gratuite (écoles charitables) ou payante (pensionnaires). L'éducation payante avait lieu dans les pensionnaires. Là on recevait une éducation plus complète que celle que l'on recevait dans les externes. Ces pensionnaires coûtaient cher et en plus le prix ne concernait pas toutes les dépenses comme les vêtements ou les maîtres spécialisés. C'est pour cette raison que les pensionnaires étaient des lieux pour les filles des familles privilégiées. Les filles qui étaient dans ces pensionnaires pouvaient à la fin de leurs études rester au couvent ou, le plus souvent, en sortir pour se marier. Les pensionnaires payantes recevaient hors clôture des externes dans des classes gratuites. Ici les filles recevaient une éducation élémentaire, principalement religieuse. Les filles étaient formées dans la vertu, le respect et le travail, le but étant que les femmes du peuple ne seraient plus des prostitués et pourraient ainsi bien élever à leurs enfants. Ce genre d'école était très peuplé par des filles pauvres mais pas misérables. Dans ce sens nous pouvons parler aussi de Saint−Cyr un cas exceptionnel de l'éducation féminine en France. Il s'agit d'une institution de charité et d'enseignement destinée à former des jeunes filles pauvres appartenant à la noblesse. On voulait former des femmes bien chrétiennes, raisonnables et intelligentes, capables de gérer un petit domaine et d'élever chrétiennement leurs enfants. La scolarisation féminine était lente dans la ville. Dans la campagne il n'avait d'écoles de filles. Dans ce cas−là on peut trouver des filles dans les écoles de garçons, mais cela dépendait essentiellement du curé du village. • Les enseignements La finalité de ces écoles était surtout religieuse, il s'agissait de former des bonnes chrétiennes. Elles apprenaient des prières, le catéchisme, des cantiques, et se préparaient ainsi pour faire la première communion ; dans les écoles charitables la messe dominicale était obligatoire. On leur apprenait aussi qu'il fallait avoir de la modestie, du respect, obéissance et silence. Bref tout ce qu'on leur apprenait était pour les préparer pour sa future vie comme mère et comme épouse. Dans ce sens nous trouvons les paroles de Chrysale : Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, 4 Qu'une femme étudie, et sache tant de choses. Former aux bonnes murs l'esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l'il sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie. Comme nous venons de dire l'éducation était essentiellement religieuse, mais dans les heures qui n'étaient pas occupées par l'instruction religieuse elles recevaient des cours pour apprendre à lire, à écrire et à travailler. Dans les écoles payantes il faut ajouter à ces enseignement celui du calcul, et dans les écoles charitables les travaux d'aiguille pour que les femmes puissent gagner leur vie honnêtement. Mais il y avait aussi des écoles où l'on dédiait plus de temps d'enseignement aux aspects profanes. Pierre Fourier, avec l'aide d'Alix le Clerc, crée des écoles gratuites où les enseignements principaux étaient la lecture, l'écriture, le calcul et les travaux manuels, laissant un peu de côté l'enseignement religieux (seulement une heure par jour). Dans tous les cas nous voyons comme nous avons déjà dit que le principal c'est d'éduquer les filles pour qu'elles puissent être des bonnes mères (éduquant ses enfants dans sa première enfance, leur apprenant la foi, la bonne langue) et des bonnes épouses. Dans Saint−Cyr on suit aussi le principe d'un enseignement religieux, mais on étudie aussi d'autres choses. Nous y trouvons un grand programme d'études divisé en 4 cursus. • 10 ans : Elles apprenaient les rudiments • 11−13 ans : Approfondissement dans les rudiments. Elles commencent à étudier l'histoire, la géographie, la mythologie et la musique. • 14−16 ans : Elles apprenaient le français, la danse, le dessin et le chant. • 17−19 ans : Perfectionnement de tout ce qu'elles ont appris. Nous voyons comme cette éducation a un triple but : christianiser la fille pour qu'elle puisse transmettre la foi à ses enfants, pouvoir bien gouverner la maison et leur donner un bagage culturel pour pouvoir se participer dans la société. Ainsi à la fin de ces études les filles avaient un léger bagage culturel, mais qui n'a rien à voir avec l'éducation que les garçons recevaient dans les collèges. Nous voyons qu'il y a une distance très grande entre l'enseignement des garçons et celui des filles. Les fils des élites reçoivent un savoir approfondi, avec des études de latin, philosophie, rhétorique pas tout à fait comme les filles auxquelles on n'apprend les humanités ni la culture classique. • Femmes de lettres, mondaines cultivées, précieuses, femmes savantes. Malgré toutes les difficultés que les femmes éprouvent pour pouvoir arriver au savoir, quelques femmes réussissent à dépasser celui qui leur est assigné. Les lettrées sont donc plus nombreuses ; il y a des gens auxquels cela ne plaît guère, et d'autres qui célèbrent ce savoir, mais seulement parce qu'elles ne peuvent pas bouleverser l'ordre social parce qu'elles ne sont pas assez nombreuses. Les femmes ont différentes façons pour élargir leurs connaissances : • Suivre des cours publics qui sont mixtes • Recevoir des leçons de philosophie, chimie ou anatomie. • Recevoir des leçons à domicile payantes. • Recevoir des savants dans leurs salons. Nous en trouvons un exemple dans la pièce Les Femmes 5 savantes. Les trois personnages féminins qui représentent le monde des femmes savantes Armande, Philaminte et Bélise se réunissent dans son salon pour écouter Trissotin débiter de la poésie et parler de thèmes savants. Nous voyons aussi une référence à ces salons dans les paroles d´Arnolphe : Moi j´irais me charger d´une spirituelle Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle Qui de prose et de vers ferait de doux écrits, Et qui visiteraient marquis et beaux esprits, Mais, à l'époque on n'aimait pas que les femmes montraient ses connaissances en public. Ce qu'on aimait c'était l'attitude des femmes de lettrées ou des mondaines cultivées. Les femmes lettrées ce sont des femmes cultivées qui sont acceptées car elles se disent amateurs. Les mondaines cultivées ce sont des femmes qui acceptent les règles de leur sexe mais qui savent cacher son savoir. Ce dans ce sens que nous trouvons dans Les Femmes savantes ces paroles de Clitandre : Et j'aime que souvent aux questions qu'on fait, Elle sache ignorer les choses qu'elle sait; De son étude enfin je veux qu'elle se cache, Et qu'elle ait du savoir sans vouloir qu'on le sache, Sans citer les auteurs, sans dire de grands mots, Et clouer de l'esprit à ses moindres propos. Par contre il y avait des femmes qui ne voulaient pas cacher ses connaissances et qui n'acceptent pas toutes les règles de son sexe. C'est dans ce contexte−là que nous trouvons le phénomène des précieuses. Le mouvement précieux consiste dans un comportement fondé sur la recherche d'un raffinement du goût, des manières et du langage dans les salons. Nous en trouvons un exemple dans le dialogue d'Armande et Philaminte : ARMANDE Pour la langue, on verra dans peu nos règlements, Et nous y prétendons faire des remuements. Par une antipathie ou juste, ou naturelle, Nous avons pris chacune une haine mortelle Pour un nombre de mots, soit ou verbes, ou noms, Que mutuellement nous nous abandonnons; Contre eux nous préparons de mortelles sentences, Et nous devons ouvrir nos doctes conférences Par les proscriptions de tous ces mots divers, Dont nous voulons purger et la prose et les vers. PHILAMINTE Mais le plus beau projet de notre académie, Une entreprise noble et dont je suis ravie; 6 Un dessein plein de gloire, et qui sera vanté Chez tous les beaux esprits de la postérité, C'est le retranchement de ces syllabes sales, Qui dans les plus beaux mots produisent des scandales; Ces jouets éternels des sots de tous les temps; Ces fades lieux communs de nos méchants plaisants; Ces sources d'un amas d'équivoques infâmes, Dont on vient faire insulte à la pudeur des femmes. Les précieuses veulent débarrasser la langue de ses aspects grossiers en la renouvelant. Elles nous montrent aussi dans ses écrits sa psychologie amoureuse. Enfin elles rejettent le mariage qui met une jeune fille dans le lit d'un inconnu et qui finit avec l'amour. Un exemple de cette conception amoureuse est la tirade de Magdelon personnage des Précieuses ridicules : Mon père, voilà ma cousine, qui vous dira, aussi bien que moi, que le mariage ne doit jamais arriver, qu'après les autres aventures. Il faut qu'un amant, pour être agréable, sache débiter les beaux sentiments; pousser le doux, le tendre, et le passionné, et que sa recherche soit dans les formes. Premièrement, il doit voir au temple, ou à la promenade, ou dans quelque cérémonie publique la personne dont il devient amoureux; ou bien être conduit fatalement chez elle, par un parent, ou un ami, et sortir de là tout rêveur et mélancolique. Il cache, un temps, sa passion à l'objet aimé, et cependant lui rend plusieurs visites, où l'on ne manque jamais de mettre sur le tapis une question galante, qui exerce les esprits de l'assemblée. Le jour de la déclaration arrive, qui se doit faire ordinairement dans une allée de quelque jardin, tandis que la compagnie s'est un peu éloignée: et cette déclaration est suivie d'un prompt courroux, qui paraît à notre rougeur, et qui pour un temps bannit l'amant de notre présence. Ensuite il trouve moyen de nous apaiser; de nous accoutumer insensiblement au discours de sa passion, et de tirer de nous cet aveu qui fait tant de peine. Après cela viennent les aventures, les rivaux qui se jettent à la traverse d'une inclination établie, les persécutions des pères, les jalousies conçues sur de fausses apparences, les plaintes, les désespoirs, les enlèvements, et ce qui s'ensuit. Voilà comme les choses se traitent dans les belles manières, et ce sont des règles, dont en bonne galanterie on ne saurait se dispenser; mais en venir de but en blanc à l'union conjugale! ne faire l'amour qu'en faisant le contrat du mariage, et prendre justement le roman par la queue! Encore un coup mon père, il ne se peut rien de plus marchand que ce procédé, et j'ai mal au cur de la seule vision que cela me fait. Nous trouvons aussi dans ce contexte ce que l'on appelait les femmes savantes, un terme péjoratif. Ce sont des femmes pédantes qui n'arrêtent pas de montrer leurs connaissances. Ces femmes étaient l'objet des moqueries. À ce sujet nous trouvons deux positions différentes : • Ceux qui ne rejettent pas le savoir féminin. Un exemple de cela est le personnage de Clitandre dans Les Femmes savantes, il n´est pas contre le savoir féminin mais il suggère quelques limitations : Et les femmes docteurs ne sont point de mon goût. Je consens qu'une femme ait des clartés de tout, Mais je ne lui veux point la passion choquante De se rendre savante afin d'être savante • Ceux qui pensent que les femmes ne doivent pas savoir autant de choses. Dans la même pièce que précédemment nous trouvons l´exemple de Chrysale. Il pense que tout ce que les femmes doivent apprendre c'est à être une bonne épouse et mère. Nous avons déjà montre quelques exemples dans ce sens (vers 525−534, 571−580) • Conclusion 7 Dans ce travail nous avons parlé de l'éducation des filles, mais surtout de l'éducation des filles dans les villes, car dans la campagne il n'y avait pas des écoles charitables. Nous avons vu comment, depuis le XVIe siècle, les bases d'une éducation féminine se sont posés et comment l'accès des femmes au savoir a progressé même si lentement et malgré toutes les réticences posés par des différents personnes et organismes qui pensaient que la femme était inférieur aux hommes. Mais grâce au travail des différents auteurs et hommes politiques l'éducation que les filles recevaient au XVII (filles séparées des garçons et seulement éduquées pour être des bonnes mères et des bonnes épouses chrétiennes) n'a rien à voir avec l'éducation que nous recevons de nos jours où nous pouvons avoir accès à tous les savoir et nous exprimer sans aucun soucis d'être jugées. Il faut remarquer la position ambigüe de Molière par rapport à ce sujet. D´une part dans l'École des femmes nous pouvons voir une critique des personnes qui s'opposent à l´éducation des femmes. Ainsi Arnolphe élève une femme sotte et niaise pour éviter d´être trompé. Mais le développement de la pièce nous montre que cela ne sert à rien, et nous voyons Agnès qui se rend compte de son ignorance et essaie d´en échapper. Par contre, dans les autres deux uvres nous voyons une critique des précieuses et des femmes savantes. Dans les Précieuses ridicules nous voyons comment Magdelon et Cathos sont trompées à travers des clichés des précieuses et ce ainsi que Molière fait une dure critique à sa conception du monde, du langage, de l´amour D´autre part dans Les Femmes savantes Molière nous montre l´échec de l´idéal savant, finalement ce la conception de la femme mère et épouse qui triomphe incarnée par Henriette ; en montrant que les trois personnages de femmes savantes se sont trompés il critique cette conception de la vie. • Bibliographie S. Beauvallet−Boutouyrie, Les femmes à l'époque moderne, 16e −18e siècle, Paris, Belin, 2004 D. Godineau, Les femmes dans la société française. !6e−18e siècle, Paris, Armand Colin, 2003 Lebrun, Histoire générale de l'éducation en France. Molière, Les femmes savantes. Paris, Pocket, 1672 (2004) Molière, L'école des femmes. Paris, Bordas, 1662 (2003) Molière, Les précieuses ridicules. Genève, Libraire Droz, 1660 (1973) MOLIÈRE, L'École des femmes, 1662. vs 107−116 MOLIÈRE, Les Femmes savantes, 1672. vs 577−585 Id. Vs 525−534 MOLIÈRE, L'École des femmes, 1662. vs 101−102 Id vs 699−712 Id vs 135−136 MOLIÈRE, Les Femmes savantes, 1672 vs 571−576 MOLIÈRE, L'École des femmes, 1662. vs 87−90 MOLIÈRE, Les Femmes savantes 1672. vs 221−226 8 Id vs 899−918 MOLIÈRE, Les Précieuses ridicules, 1660. MOLIÈRE, Les Femmes savantes, 1672 vs 217−220 2 9