Pourquoi le PIB est une ânerie économique « Chers lecteurs, de temps en temps , je découvre au hasard de mes lectures un texte que je trouve remarquable .Parfois, je le traduis et je vous le communique.En voici un de Fernando del Pino Calvo-Sotelo, homme d’affaires et intellectuel Espagnol, en qui je reconnais à l’évidence une âme sœur ,Bonne lecture, Charles Gave Quand Platon a écrit l’allegorie de la caverne , il y a prés de 2 400 ans, il avait surement en tète les économistes Keynésiens (ce qui veut dire à peu prés tous les économistes qui ont le droit de s’exprimer dans la presse). Il décrit en effet un groupe d’hommes enchainés à leurs convictions, confondant la réalité avec les ombres que projette la vraie vie sur les murs de la cave dans laquelle ils se sont enfermés. Mais dans la réalité, la vie continue, complètement indifférente à leur ignorance ou à leur prétention au savoir. Regarder la réalité en face serait pour ces hommes insupportable « tant la peine que cela infligerait à leur yeux serait insoutenable » et bien sur, ils préfèrent toujours retourner aux ombres fantasmatiques « qui pour eux sont plus réelles que la réalité qu’ils pourraient voir ». Dans cet esprit, la quasi totalité des économistes (à de très rares exceptions) préfère un monde ou règne leurs théories, composés de relations prévisibles, quantifiables et mathématiquement exploitables, à la complexité du monde réel ou les individus, agissent librement, sans être contraints par des modèles linéaires dont ils n’ont même jamais entendu parler. Et quand les économistes ont à faire face à cette réalité, ils deviennent « peinés et irrités » comme le prédisait Platon. On a de la peine pour eux! Ces pauvres gens ont toujours envié les physiciens qui travaillent dans une Science « dure », les bonnes hypothèses permettant d’arriver à un résultat certain et non changeant. Comme les économistes sont très mal à l’aise dans le domaine des idées, et que de plus ils détestent l’incertitude, ils préfèrent travailler avec des formules mathématiques qui leur donne l’illusion des certitudes de la science Newtonienne.Ils copient donc avec allégresse le modèle de la science physique et pour y arriver ont développé des recettes et des formules fondées sur des hypothèses parfaitement élégantes sur le papier mais complètement utopiques et n’ayant aucun rapport avec la réalité. Les économistes, en fait, sont devenus des obsédées de la mesure, et du coup, ils ont cessé de penser… Aujourd’hui je veux écrire sur l’une des pires de ces mesures, le fameux Produit Intérieur brut ou PIB.Le PIB est supposé mesurer l’accroissement, au cours d’une période, de la richesse dans un pays, en additionnant la consommation et l’investissement au commerce extérieur net et à l’accroissement du poids de l’Etat dans l’économie.Voici ma critique. D’abord, la prétention à calculer l’accroissement de la richesse d’un pays au cours d’une année me semble proche de la folie. Le résultat est à l’évidence du grand n’importe quoi, ce qui n’empêche pas que les chiffres disponibles soient offerts avec des décimales, ce qui ne peut que déclencher l’hilarité la plus totale.Et pourtant, ces chiffres sont pris au sérieux par tout un chacun… Ensuite, le PIB est une agrégation de flux, un peu comme un compte de pertes et profits. Mais à aucun moment, le calcul ne prend en compte l’origine de l’accroissement de richesse et si cette « croissance » a été financé par de la dette ou par le réinvestissement de profits, pas plus qu’il ne prend en compte le stock total de dette accumulé depuis l’origine, ni son impact sur la croissance future.Personne donc ne regarde le ‘bilan » du pays et sa détérioration ou son amélioration éventuelle, aucun ajustement n’étant fait pour les variations de ce bilan, totalement absentes des discussions. C’est cette obsession du PIB (ou du PNB aussi stupide) qui récemment a rendu possible la plus grande bulle de l’Histoire tant l’explosion de la dette est restée sous le radar des économistes, des banquiers centraux et des gouvernants et ce pendant des années, obsédés qu’ils étaient par la publication trimestrielle du PIB, seule mesure reconnue du succès ou de l’échec d’une politique économique .Et nos pauvres économistes restent donc « peinés et irrités » devant l’échec patent de leurs chers modèles , cet échec n’étant qu’une preuve de plus qu’ils ne comprennent rien à la « vraie » création de richesse. Enfin, et c’est sans doute le point le plus grave, dans les calculs du PIB , des dépenses complètement inutiles faites par les politiques s’agrègent miraculeusement en quelque chose de positif: selon les calculs du PIB, les dépenses les plus stupides, effectuées par les hommes politiques les plus corrompus, créeront autant de valeur « euro pour euro » que les dépenses les plus profitables faites par le meilleur des entrepreneurs. Donc, selon la méthodologie qui préside à ces calculs, plus le gouvernement gaspille, et mieux c’est, puisque la croissance accélère. Si on défonce une route en bon état pour la reconstruire, c’est très bien, nous sommes tous plus riches. Bâtir des pyramides en plein désert, construire des trains à grande vitesse que personne ne prendra jamais nous assure la prospérité perpétuelle. Bâtir un pont a quatre voix pour aller sur une ile ou personne n’habite , que voila une bonne idée! Si un désastre naturel détruit une ville, il va de soi que nous voila tous contents puisqu’il va falloir la rebâtir. Plus il y a de voitures officielles, d’avions privés et de logements de fonction pour nos hommes politiques, mieux l’économie se portera… Et c’est à la lecture de cette dernière ligne que chacun comprend ici pourquoi cette notion du PIB (ou du PNB) est si populaire avec nos hommes politiques. Chacun comprend aussi que derrière chacune de ces dépenses il y a un impôt, prélevé par la force sur le secteur privé, et que cet argent aurait pu sans doute être mieux utilisé par les entrepreneurs qui aurait créé une « vraie richesse ».Car, ce qui compte en économie, ce n’est pas le volume de la production mais la Valeur créée.L’utilisation du PIB comme critère du succès d’une politique n ‘a en fait qu’un but: permettre la croissance permanente de ce monstre obèse qu’est l’Etat dans la mesure puisque cette mesure justifie une intervention constante et croissante des dépenses gouvernementales dans l’économie. Sir John Cowperthwaite, l’architecte principal à l’origine de l’incroyable succès historique de HongKong a toujours refusé que la moindre statistique soit calculée, ou publiée à titre officiel dans la colonie Britannique. Aussi étrange que cela puisse paraitre, pendant de nombreuses années aucune statistique ne fut publiée à Hong-Kong. Ce qui n’empêcha pas les citoyens de la ville de passer de la pauvreté la plus extrême à un des niveaux de vie les plus élevés au monde, en une génération …En fait, sir John soutenait que toute statistique « défavorable » amenait immédiatement les politiciens à vouloir intervenir pour « améliorer » la situation avec leur talent habituel. Et bien sur, il y avait un autre danger qu’un homme convenable comme sir John ne pouvait mentionner: si l’intervention des politiques pour « améliorer » les choses échouait, la tentation de manipuler les prix de marché pour prouver leur réussite deviendrait irrésistible… Il est donc absolument nécessaire d’en finir avec cette idolâtrie du PIB (Ou du PNB) , il en va de la survie de nos Démocraties. C’est une fausse mesure de la richesse, qui ne donne que des faux signaux, le seul résultat patent étant de favoriser l’accroissement perpétuel du poids de l’Etat dans l’économie, poids qui en Europe est en train d’atteindre des niveaux quasiment totalitaires. Enfin , et je conclurai avec ce dernier point, cette mesure n’a plus rien à voir avec la réalité. Prenons l’exemple de l’Espagne. Depuis le début de la crise, le PNB Espagnol a reculé officiellement de 5 % sur son plus haut atteint en 2007.Depuis cette date, la production industrielle et les ventes au détail ont baissé de 30 %, le chômage est monté de 8 % a 26 %, le prix des maisons a chuté de 25% officiellement mais en réalité de plus de 40 %, les banques sont en faillite, la dette étatique est passée de 36 % du PNB à plus de 90 % …et le PNB aurait baissé en tout et pour tout de 5 %? Mais de qui se moque t’on? En fait , il existe une formule alternative qui ne cherche pas à mesurer la richesse créée mais à favoriser la création de richesse.Cette formule alternative a toujours et partout rencontré succès après succès , et elle est bien sur compatible avec la nature humaine et avec le sens commun.La voici, à l’intention de certains de mes amis économistes ou à l’intention d’autres amis dans la politique, en m’excusant par avance du coté simpliste de ma formulation, que j’ai mis sous forme d’équation pour qu’ils puissent la comprendre: Croissance économique= (Propriété privée+ »Rule of Law » + faibles impôts+ concurrence libre + minimum d’interventionnisme+libre échange) -Taille de l’Etat Fernando del Pino Calvo-Sotelo http://www.fpcs.es/ Article original espagnol: « Cuando el filósofo griego Platón escribió el Mito de la Caverna hace 2.400 años estaba pensando en los economistas keynesianos (o sea, casi todos): un grupo de hombres encadenados a sus convicciones que confunden la realidad con las sombras proyectadas por la luz del mundo real en la pared de su caverna. En este mundo real la vida transcurre impávida a la espalda de estos hombres, completamente ajena a su ignorancia y pretensión de conocimiento. Si éstos fueran obligados a mirar la luz de la realidad, ¿”no les dolerían los ojos y tratarían de eludirla”, volviéndose hacia las sombras por considerar que “éstas son realmente más claras” que la realidad que se les muestra? De igual modo, los economistas (con las consabidas excepciones, pocas) prefieren su mundo de teorías perfectas y comportamientos matemáticamente predecibles y cuantificables a la complejidad de la realidad donde el individuo actúa guiado por la libertad que le dejan tener y no por modelos lineales. Y cuando se les expone a dicha realidad, como dice Platón, los economistas “sufren y se irritan”. Pobres. La Economía siempre ha envidiado a la Física, ciencia en la que dada una serie de requisitos podemos predecir y obtener un resultado exacto. Incómodos con el mundo de las ideas y el concepto de incertidumbre, los economistas prefieren las fórmulas matemáticas y el determinismo y la seguridad que aporta la disciplina de Newton. En consecuencia, pronto plagiaron los modelos físicos y desarrollaron fórmulas basadas en hipótesis muchas veces utópicas que, sobre el papel, resultaban estéticamente agradables, aunque poco tuvieran que ver con la realidad. Se obsesionaron con medir y se olvidaron de pensar. Hoy quiero hablarles de una de esas fórmulas, el Producto Interior Bruto o PIB, que se interpreta como supuesta medida del aumento de riqueza de un país en un período determinado. El PIB se calcula sumando el consumo, la inversión, las exportaciones netas y parte del gasto público. Voy a centrar mis críticas en sólo tres aspectos. En primer lugar, la mera pretensión de calcular el aumento de la riqueza de un país me parece francamente ilusoria por excesivamente compleja. El resultado es un trabajo de brocha gorda que, sorprendentemente, es medido con la exactitud de un decimal por parte de políticos y economistas y tomado en serio por todo el mundo. En segundo lugar, el PIB es lo que los economistas llaman una variable flujo, es decir, una especie de cuenta de Pérdidas y Ganancias. Sin embargo, no contempla si el “crecimiento” se ha financiado con deuda o no, ni el nivel de deuda alcanzado. No existe una variable fondo o stock, es decir, un Balance de Situación, donde aparezca este dato tan relevante. Por eso, la obsesión por el PIB hizo posible que la mayor burbuja de deuda de la Historia pasara literalmente desapercibida por debajo de las mismísimas narices de economistas, gobernantes y banqueros centrales, obcecados con total ceguera por convertir al PIB en la medida suprema de éxito económico. Aunque no se lo crean, hasta ayer mismo el concepto de deuda era completamente ignorado en sus modelos: era una variable que no aparecía. Por eso, todavía hoy, “sufren y se irritan” al contemplar estupefactos el mal funcionamiento de sus fórmulas, y continúan sin entender nada de cuanto ha acontecido. En tercer lugar, el cálculo del PIB considera el despilfarro de los políticos como algo positivo. De hecho, según el PIB el mayor de los despilfarros del más manirroto de los políticos tiene el mismo valor, euro por euro, que la más rentable inversión de la eficiente de las empresas. Tal y como está concebido, cuanto más despilfarre el Gobierno, mejor, más crecemos. Si se rompen las aceras adrede para hacer otras idénticas, crecemos y somos, por tanto, más ricos; si construimos unas pirámides (o un aeropuerto) en mitad del desierto, o un AVE que vaya completamente vacío, somos más ricos; si construimos un puente de cuatro carriles al islote Perejil, somos más ricos; si cavamos un agujero y luego lo recubrimos de nuevo, somos más ricos; si un desastre natural destruye una ciudad, mejor, porque hay que reconstruirla. Las guerras son buenas para la economía y cuantos más coches oficiales compremos, más ricos seremos (entenderán en seguida que a los políticos les encanta esta fórmula). Todo esto no sólo choca frontalmente con el sentido común, sino que olvida que detrás de todo gasto público hay un impuesto actual o futuro que lo financia, y detrás de todo impuesto hay una sustracción de recursos al sector privado que éste utilizaría con mucha mayor eficiencia para crear riqueza. Como dice el siempre profundo Charles Gave, fundador de GaveKal, lo que debería importar en la Economía no es la cantidad de producción, sino la creación de valor. El PIB es en realidad una excusa para agrandar ese gigante amorfo llamado Estado. Se trata, en el fondo, de un invento keynesiano que justifica un permanente aumento del nivel de intervencionismo y gasto públicos. En otras palabras, tomar como principal objetivo económico el aumento del PIB tiene como resultado ineludible el aumento del poder de los políticos en detrimento de la libertad y el progreso económico de los ciudadanos. Sir John Cowperthwaite, el arquitecto del fulgurante éxito económico de Hong Kong que glosé en un artículo anterior, siempre se negó de forma taxativa a recopilar o publicar estadísticas oficiales de la colonia británica. Por extraño que ahora nos parezca, durante los 60 y los 70 Hong Kong no calculó ni su PIB ni su IPC. Ello, naturalmente, no fue óbice para que los ciudadanos de HongKong pasaran de la pobreza a la riqueza en una generación, sino más bien al contrario. Sir John afirmaba que las estadísticas oficiales eran peligrosísimas porque, en cuanto eran publicadas, generaban en los políticos una tentación irresistible de influir sobre ellas. Había otro peligro que Sir John no mencionó, quizá por pertenecer a una época en que los caballeros eran aún moneda común en el servicio público. Este peligro consistía en que cuando los socialistas de todos los partidos agotaran su munición intervencionista sin lograr la omnipotencia del dios que arrogantemente pretendían ser, iban a querer cocinar, masajear y manipular las cifras. Éste es un tema sobre el que volveré en otra ocasión. Debemos derribar el mito de la maximización del PIB como objetivo fundamental de la acción económica y política. Es una medida chapucera y errónea cuyo uso aumenta, año tras año, el asfixiante peso de una estructura de Estado que en Europa cada vez se acerca más al totalitarismo. Nadie sabe muy bien qué mide y tiene escasa relación con la realidad. Por ejemplo, desde el 2008 el PIB español sólo ha caído en total un 5% acumulativo. Sin embargo, en el mismo período de tiempo, tanto la producción industrial como las ventas al por menor han caído cerca del 30%, el paro ha pasado del 8% al 26%, la vivienda ha sufrido un colapso “oficial” del 25% y real de quizá el 40%, la deuda pública ha pasado del 36% al 90%, el sistema financiero está prácticamente quebrado… ¿Y el PIB sólo ha caído un 5%? Existe una fórmula alternativa que sí ha demostrado ser un adecuado objetivo de política económica. Ha sido probada empíricamente con gran éxito y es congruente con la naturaleza humana y el sentido común. No es matemática, sino lógica. Aquí se la dejo a mis amigos economistas y políticos, excusándome por su sencillez: Crecimiento Económico=Propiedad Privada + Seguridad Jurídica + Impuestos Bajos + Libre Competencia + Mínimo Intervencionismo + Libertad de Empresa y de Comercio – Tamaño del Estado. Fernando del Pino Calvo-Sotelo www.fpcs.es Traduit de l’anglais par Charles Gave http://plato-dialogues.org/fr/tetra_4/republic/caverne.htm