Le modèle canadien pour les œuvres orphelines Rina Elster Pantalony Conseillère juridique Réseau canadien d’information sur le patrimoine, Ministère de la Justice Canada Contexte du modèle canadien • Le système du droit d’auteur au Canada est fondé sur un équilibre des intérêts. • La théorie du droit d’auteur au Canada : – pas un droit naturel; – fondée sur l’équilibre des intérêts entre les droits du créateur et les limites rattachées à ces droits; – fondée sur les principes de la common law relatifs aux avantages économiques. Contexte (suite) • La théorie du droit d’auteur au Canada est un hybride qui fusionne le droit d’auteur de la common law et du droit civil. – « Il importe de ne jamais perdre de vue que les dispositions législatives relatives au droit d'auteur ont toujours eu pour objet, notamment, de "protéger et récompenser les efforts intellectuels des auteurs, pendant un certain temps". L'emploi du mot "copyright" dans la version anglaise de la Loi a obscurci le fait que l'objet fondamental de la Loi est de protéger "le droit d'auteur". Bien que la Loi ne le définisse pas, le mot "auteur" a une connotation de créativité et d'ingéniosité. » • Tele-Direct (Publications) Inc. c. American Business Information Inc. (1996), 37 BLR (2e) 101 à 113 (FCA) Le système de droit d’auteur hybride • Pour atteindre un équilibre dans le système canadien, le système : – prévoit l’administration collective du droit d’auteur; – comprend des exceptions pour les bibliothèques, les archives et les musées afin de leur permettre d’entretenir et de gérer leurs collections; – prévoit la défense de l’utilisation équitable; – comprend un tribunal administratif – la Commission du droit d’auteur du Canada, dont le mandat est de réglementer l’administration collective du droit d’auteur, y compris : • l’approbation des ententes de licence; • l’établissement de tarifs et de droits à payer. Article 77 – Disposition pour un titulaire de droit d’auteur introuvable • Lorsqu’il est impossible de trouver le titulaire du droit d’auteur d’une œuvre protégée qui a déjà été publiée, l’utilisateur éventuel peut faire une demande à la Commission du droit d’auteur pour une licence pour l’utilisation prévue. • La licence, fondée sur la preuve d’une diligence raisonnable pour trouver le titulaire, sera délivrée par la Commission du droit d’auteur en échange du paiement de droits. • Ces droits sont payés à la Commission du droit d’auteur et conservés en fiducie pour le titulaire. Article 77 – Présomptions et limitations • S’applique uniquement aux œuvres qui ont été publiées. • Présume que le titulaire est connu de l’utilisateur. • Exige un certain temps et le courage d’entreprendre un processus de droit administratif en faisant une demande à la Commission du droit d’auteur. • Suppose que l’œuvre en question possède une certaine valeur financière. • La licence délivrée par la Commission du droit d’auteur n’est valide qu’au Canada. Article 77 – Atteinte d’un équilibre • Conforme à la Convention de Berne en ne créant pas de barrières au perfectionnement de la protection accordée par le droit d’auteur. • N’est pas une exception qui prive les auteurs de leurs droits de protection découlant du droit d’auteur. • Cohérent dans son appui au système de l’administration collective du droit d’auteur. L’œuvre fait-elle partie du domaine public? L’œuvre et son utilisation proposée font-elles l’objet d’une exception pour les bibliothèques, les archives et les musées? Ce type d’œuvre et son utilisation prescrite relèvent-ils de l’utilisation équitable? L’œuvre a-t-elle été publiée et le titulaire est-il introuvable?