Programme

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Bienvenue à tous
L’UMR ART-Dev (5281) organise ce séminaire
consacré à la question des mobilités des populations latinoaméricaines aux Etats-Unis et en Europe.
Impulsée notamment par la mondialisation, la
mobilité spatiale fait aujourd’hui partie intégrante de notre
monde contemporain et s’exprime sous des formes toujours
plus diversifiées. Face à cette réalité, une des réponses
apportées par les sciences sociales a été le renforcement du
paradigme de la mobilité (Bonnet et Desjeux, 2000 ; Dureau
et Hily, 2009 ; Sheller et Urry, 2006). Celui-ci permet une
nouvelle
lecture
des
dynamiques
mobilitaires
contemporaines qui s’inscrivent dans des spatialités et des
temporalités complexes façonnées par une pluralité
d’acteurs. Afin de saisir les nouvelles dynamiques et
logiques en jeu, il est nécessaire de redéfinir ces mobilités et
de croiser les regards scientifiques qui tentent de les
appréhender. L’objectif poursuivi est alors d’analyser les
dynamiques migratoires portées par les populations latinoaméricaines afin d’éclairer les recompositions des champs
migratoires depuis les Etats-Unis et l’Espagne. Ces deux pays
constituent des lieux de destination majeurs des axes
migratoires latino-américains.
Aux Etats-Unis, les Hispaniques représentent la part
et la croissance la plus importante de la population
immigrée (Giband et Lemartinel, 2009 ; Vagnoux, 2015).
Migration historique, sa dynamique se poursuit de manière
toujours active avec, notamment, un regain depuis les
3
années 1990. Preuve de ce dynamisme, différents auteurs
révèlent l’existence d’un redéploiement de cette population
latino-américaine des espaces historiques d’installation vers
l’ensemble du territoire américain, en se diversifiant vers de
nouveaux types d’espaces (urbain et rural). Néanmoins,
l’installation des latino-américains n’est pas uniforme sur
l’ensemble des Etats-Unis, où les politiques migratoires sont
tiraillées selon les états entre réception et répulsion (Cohen,
2015 ; Vagnoux, 2015). Dans un pays où la tradition d’accueil
est rattrapée par le contexte contemporain de récession
économique et de menace terroriste (Deschamps, 2015), le
débat migratoire est mouvementé à l’aube des élections
présidentielles.
En Espagne, la faible immigration latino-américaine
a explosé suite à l’entrée du pays dans l’Union Européenne
en 1986, et a révélé une importante migration de travail
(Yépez Del Castillo, Herrera, 2007). L’Espagne a connu dans
les années 1990 une véritable latino-américanisation des
flux migratoires (Baby-Collin, Cortes, Miret, 2009). La crise
économique de 2008 a fortement impacté les latinoaméricains dans le pays qui ont alors développé de
nombreuses stratégies d’adaptation, dont la ré-émigration
sous diverses formes depuis l’Espagne (Torres Pérez et
Gadea, 2015 ; Torres Pérez, 2014). Avec une augmentation
de l’émigration et une diminution de l’immigration, le solde
migratoire espagnol est négatif depuis plusieurs années. Le
redéploiement migratoire de la population latino-américaine
de l’Espagne vers d’autres pays européens devient alors une
hypothèse à vérifier dans la conjoncture espagnole et
européenne actuelle.
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Alors que l’Europe et les Etats-Unis connaissent une
restriction constante de leurs politiques migratoires, la
population latino-américaine, oscillant entre intégration et
rejet, s’appuie pour se maintenir dans ces espaces
d’installation sur de nombreux réseaux et filières
migratoires. Face à ces contextes, l’objectif est alors de
discuter, à travers trois axes de réflexion imbriqués, les
modèles migratoires à l’œuvre et en perpétuelle évolution
qui renvoient actuellement à des configurations sociales,
spatiales et temporelles complexes.
Un premier axe de réflexion met l’accent sur les
acteurs de la mobilité. Il s’agit de saisir les trajectoires des
individus mobiles et des collectifs, qu’ils soient familiaux ou
communautaires, et de ce fait les logiques de mises en
réseaux. Cela permet de caractériser les dynamiques sociospatiales des formes de mobilités, et leur capacité de
redéploiement vers de nouveaux lieux et espaces. Dans un
second temps, l’attention est portée sur les contextes qui
influencent les acteurs, leurs mobilités et projets, et
notamment sur les effets de la crise financière de 2007. Le
dernier axe de réflexion tente de participer à la
compréhension des modalités d’intégration et de
marginalisation de ces populations peu considérées dans les
dynamiques globales de mondialisation afin de rendre
compte des asymétries et synergies sociospatiales en place.
Pour comprendre ces différents niveaux, l’entrée privilégiée
est d’interroger l’accès des populations latino-américaines
aux droits sociaux tels que celui de la santé et de
l’éducation. Il s’agit, au-delà de révéler les stratégies que
mettent en place ces individus mobiles pour se maintenir
5
dans les espaces de destination, d’analyser les
redéploiements vers d’autres pays.
Ces axes de réflexion interrogent ainsi la
territorialisation de la mobilité, la co-construction des
territoires et des mobilités, et cela à diverses échelles.
Ce séminaire réunit des doctorants et des
chercheurs confirmés qui mènent des recherches sur les
mobilités
principalement
en
géographie.
Les
communications se focalisent sur les différents types et
formes de déplacements (migrations internationales,
internes, mobilités résidentielles et non résidentielles) mis
en œuvre par les individus dans plusieurs lieux des EtatsUnis (Louisiane, Pennsylvanie, Géorgie, Washington D.C.) et
d’Europe (Espagne, Royaume-Uni).
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Programme du séminaire
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Détail des communications
Anaïs TROUSSELLE ..............................................................9
Virginie BABY-COLLIN .......................................................11
Nora NAFAA......................................................................13
Fernando GIL ALONSO,.....................................................16
Jenniffer KRISS THIERS-QUINTANA ..................................16
Itane LACRAMPE-CAMUS .................................................21
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Anaïs TROUSSELLE
anais.trousselle@univ-montp3.fr
Rester ou rentrer ? Facteurs d’influence sur les migrants
nicaraguayens à la Nouvelle-Orléans
Les flux migratoires latino-américains à destination
des Etats-Unis ont pris une ampleur telle que les
Hispaniques constituent aujourd’hui la première minorité du
pays (53 millions d’individus en 2013 soit 16,4% de la
population). Cette réalité renvoie à un ensemble de
population fortement hétérogène au sein duquel le
Nicaragua, pays d’Amérique centrale, occupe une place
particulière. En effet, la migration nicaraguayenne vers les
Etats-Unis s’est amorcée au cours des premières décennies
du XXe siècle pour se relancer à partir des années 1970 suite
aux instabilités sociopolitiques qui traversent alors le pays.
Cette vague migratoire, qui se renforce au cours des années
1980, est portée par un certain profil de migrants. Il s’agit
principalement d’exilés et réfugiés politiques puis
professionnels, appartenant aux classes moyennes ou aisées
du pays et d’origine urbaine. À partir des années 1990, les
motivations au départ changent pour devenir économiques,
incitant ainsi au voyage des travailleurs d’origines multiples
à la recherche de meilleurs revenus et opportunités
d’emplois. À l’aube du XXIe siècle, alors qu’entre 250 000 et
300 000 nicaraguayens, selon les sources, sont identifiés sur
le sol américain (4,6% de la population nicaraguayenne
environ), répartis principalement dans les états de Californie
et de Floride, l’augmentation de ces flux par rapport aux
autres pays d’Amérique centrale est relativement faible.
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Pour en comprendre les raisons, il faut repartir de
l’origine, le Nicaragua. En effet, le champ migratoire
nicaraguayen constitue une exception en Amérique centrale.
Multipolaire, il s’organise autour de deux couloirs, l’un SudSud (vers le Costa Rica majoritairement) et l’autre, Sud-Nord
dont la diversification se renforce depuis les années 2000
avec l’apparition de nouvelles destinations (vers le Salvador
et le Panama pour le couloir Sud-Sud et vers l’Espagne pour
le couloir Sud-Nord).
Dans ce contexte, nous proposons de nous focaliser
sur les dynamiques mobilitaires de la région Nord du
département de Chinandega, et plus spécifiquement sur la
filière vers les Etats-Unis qui s’oriente principalement, au
sein de notre échantillon, vers la Nouvelle-Orléans (état de
Louisiane), destination atypique, où 4692 nicaraguayens
sont dénombrés en 2010 (5e population hispanique de la
ville). Quelles en sont les spécificités ? Quels sont les profils
de ces migrants originaires du milieu rural ? Quelles sont les
modalités de leur insertion dans cette société américaine ?
Quels liens maintiennent-ils avec leur famille située dans le
lieu ? L’objectif est alors de documenter les éléments
d’ordre contextuel, familial et professionnel qui influencent
le « rester » aux Etats-Unis ou « rentrer » au Nicaragua de
ces individus aux identités multiples.
Cette étude repose sur plusieurs collectes de données
menées à l’origine et à destination entre 2014 et 2016.
Mots-clés : Famille, La Nouvelle-Orléans, mobilités spatiales,
Nicaragua.
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Virginie BABY-COLLIN
virginie.baby-collin@univ-amu.fr
Processus d'identification en tension. Migrants boliviens
aux Etats-Unis
Les États-Unis sont un pôle secondaire dans la
migration internationale bolivienne, caractérisée par sa
multipolarité. Peu abordée dans les travaux scientifiques
consacrés à la présence sud-américaine en Amérique du
nord, cette migration est souvent invisibilisée. Quelles en
sont les caractéristiques au regard de la diversité du champ
migratoire bolivien, d'une part, et de la présence latinoaméricaine aux États-Unis, d'autre part ? Comment la faible
visibilité du groupe et sa relative hétérogénéité sociale
affectent-elles les processus de reconstruction identitaire à
l'œuvre dans les espaces de la migration ? Cette
communication met en évidence la diversité des profils de
migrants boliviens, statistiquement plutôt qualifiés, et les
spécificités de leur présence très concentrée dans la région
métropolitaine de Washington, DC. Elle analyse comment,
entre invisibilité fondue dans une latinité dominante,
revendication d'une certaine "bolivianité", et tensions
identitaires à la fois sociales et régionales, se redéfinissent
les processus d'identification en migration, dans des espaces
de vie qui témoignent de l'élaboration progressive de
cosmopolitismes populaires. Elle s'appuie à la fois sur une
analyse statistique et sur une enquête de terrain menée
dans la mégalopole atlantique et en Bolivie auprès de
migrants aux parcours migratoires et aux modalités
d'incorporation dans les métropoles différenciés.
11
Mots-clés : Boliviens, champ migratoire, États-Unis, Latinos,
processus d'identification.
12
Nora NAFAA
nora.nafaa@gmail.com
D'une Amérique à l'autre, migration et éducation pour les
populations hispaniques aux Etats-Unis: intégrer les
pratiques du marché scolaire.
Les mobilités latino-américaines aux Etats-Unis
constituent une part essentielle des dynamiques
démographiques du pays avec 16,3% de la population se
réclamant d’origine latino ou hispanique au recensement, et
24,3% des élèves inscrits dans une école publique (2010). De
première génération ou installée depuis longtemps, cette
communauté intègre et est peu à peu intégrée à la société
américaine et à son fonctionnement. Certains états dont
une part importante de la population est hispanique, sont
les premières destinations de ces migrations comme la
Californie (37,3 %), le Nouveau-Mexique (46,3%) ou le Texas
(37,6%). De grandes métropoles également sont
caractérisées par la présence de cette population comme
Los Angeles (47,7%), New York (28,6%) et Miami (65 %).
Installés dans les centres urbains mais également dans les
banlieues, les espaces d’accueil sont aujourd’hui variés et
représentatifs d’un mode de diffusion de la vague migratoire
prenant en compte des contraintes globales (réorganisation
des conditions économiques, législation sur l’immigration)
mais également des contextes locaux (réseau migratoire
local, ressources mobilisables, possibilités d’emploi)
(Giband, Lemartinel, 2009).
13
Néanmoins, il demeure dans les centres urbains des
métropoles qui s’affirment comme de nouvelles destinations
hispaniques des quartiers pauvres et marginalisés où se
concentrent des populations hispaniques mais dont
l’ancrage territorial ne laisse pas place à la figure idéalisée
du barrio comme le quartier de La Mission à San Francisco,
Little Havana à Miami ou le Queens à New York (Le Texier,
2004). Ces quartiers s’apparentent davantage à ceux des
minorités noires, notamment les anciens ghettos dans les
métropoles industrielles du Nord-Est. Ces quartiers sont
marqués par une intense mobilité, accueillant de nouveaux
migrants mais aussi caractérisés par un intense taux de
renouvellement de la population.
La pauvreté de ces quartiers se manifeste également
dans le domaine éducatif. Les écoles publiques manquent de
ressources et peinent à se maintenir dans un contexte de
mise en concurrence des établissements scolaires liée à la
néolibéralisation des politiques éducatives encourageant
une adaptation aux ressources et contextes locaux de l’offre
scolaire. Les écoles tendent à adapter leur offre en fonction
de la communauté (bilinguisme, programmes scolaires axés
sur la culture hispanique, valorisation de la communauté,
assistance aux parents). L’intégration des stratégies scolaires
par les parents se met en place selon différentes stratégies
qui s’expriment par des mobilités scolaires de différents
ordres (mobilité résidentielle, choix d’une autre école
publique, choix de l’enseignement catholique, charter
schools). Néanmoins, il apparait que la communauté
hispanique soit aujourd’hui celle qui connait le plus fort taux
de ségrégation scolaire. En moyenne, les élèves hispaniques
fréquentent des écoles dont 56,8% des élèves sont
14
hispaniques également (Orfield, Frankenberg, Kuscera,
2014). L’enjeu est de voir à travers l’intégration des
pratiques éducatives celles des migrants en fonction de leurs
ressources. Ce travail est construit à partir d’enquêtes de
terrain menées à Atlanta et à Philadelphie, complétées par
les données du recensement et la presse spécialisée dans
l’éducation.
Mots-clefs : éducation, Etats-Unis, migration, pratiques
éducatives.
15
Fernando GIL ALONSO,
Jenniffer KRISS THIERS-QUINTANA
fgil@ub.edu
JKTHIERS@gmail.com
Cambios de coyuntura económica en España y su impacto
en la movilidad de los latinoamericanos
(Changements de conjoncture économique en Espagne et
son impact sur la mobilité des latino-américains)
Desde finales del siglo pasado España ha recibido
numerosos flujos migratorios internacionales, lo que la ha
situado entre los países europeos con mayor proporción de
residentes extranjeros. En este rápido crecimiento
migratorio, especialmente acelerado entre el año 2000 y el
inicio de la crisis económica en 2008, las cifras de
extranjeros residentes han experimentado un brusco salto,
pasando del poco más de medio millón de extranjeros en
1996, a casi alcanzar los seis millones en los momentos de
máximo crecimiento. En este fenómeno de elevada
intensidad, destacan las migraciones de ciudadanos de
países latinoamericanos, uno de los colectivos de
extranjeros más importantes de los que se han asentado en
España, llegando a alcanzar en su momento más álgido 1,8
millones de extranjeros residentes y 2,5 millones de
inmigrantes.
Si bien sus principales características demográficas y
laborales son ampliamente conocidas –por ejemplo la
16
feminización de los flujos y de su stock en comparación con
los inmigrantes de otros orígenes que son mayoritariamente
masculinos (Martínez-Buján, 2003; Pellegrino, 2004; PérezCaramés, 2004; Domingo, 2006), o su actividad centrada en
el sector servicios, especialmente entre las mujeres (GilAlonso y Domingo, 2008; Cacopardo et al., 2007), en el
contexto de un mercado de trabajo crecientemente
dualizado/segregado (Piore, 1979; Cachón, 1997; Reyneri,
2004; Ribas-Mateos, 2004; Domingo y Gil-Alonso, 2007)–
mucho menos se sabe de sus pautas espaciales de migración
interna (Recaño, 2002; Recaño y Domingo, 2006), y en
particular del impacto de la crisis económica sobre dichos
flujos (Gil-Alonso, Bayona y Vono, 2012).
Las fuentes de datos disponibles en España (Padrón
continuo, Estadística de Variaciones Residenciales y Censos
de Población) nos dibujan un panorama de alta movilidad
interna de los inmigrantes extranjeros, muy por encima de la
de la población autóctona, tanto entre provincias españolas
como dentro de una misma provincia. Los latinoamericanos,
en concreto, experimentan altas tasas de migración interna
en España, significativamente superiores a las de los
españoles y a las de otros orígenes nacionales (europeos),
aunque inferiores a las de los asiáticos y africanos.
En este contexto, la provincia de Madrid ejerce
claramente de puerta de entrada para los flujos migratorios
que provienen del continente americano, así como de
principal punto de redistribución de la población
latinoamericana, que migró durante los años de bonanza
económica en dirección a la costa mediterránea y, de
17
manera secundaria, a las provincias más industriales del
norte.
El impacto de la crisis económica ha afectado
especialmente a la población extranjera, siendo ésta la que
ha experimentado las más elevadas tasas de desempleo en
el país.

Los datos muestran, en primer lugar, un descenso
en los flujos de llegadas de inmigrantes extranjeros y
un aumento de las salidas –que hacen que España,
según las estimaciones demográficas del INE, tenga
un saldo migratorio negativo con el exterior desde el
año 2010 (INE, 2013)–, siendo los latinoamericanos
quienes más han retornado a sus países de origen o
emigrado a terceros países. Por lo tanto, el colectivo
latinoamericano es el que ha protagonizado la
mayor disminución de stock desde el inicio de la
crisis.

En segundo lugar, los datos disponibles sugieren un
descenso
de
las
migraciones
internas
(particularmente
interprovinciales)
de
los
extranjeros, quienes, una vez en nuestro país,
cambian menos de municipio de residencia que
antes del inicio de la crisis. Esta disminución ha sido
superior a la experimentada por la población
autóctona, aunque los extranjeros siguen siendo
mucho más móviles que los españoles. En realidad,
el descenso de movilidad ha sido menos importante
que el que se podía esperar a priori y, además, los
latinoamericanos han sido los menos afectados.
18

Se observa, en tercer lugar, un cambio en la
direccionalidad de los flujos: aquellas provincias más
afectadas por la crisis del sector de la construcción
son las que han cambiado su papel de receptores de
flujos internos por el de emisores. Es el caso de
algunas provincias mediterráneas (Málaga, Alicante,
Castellón, Tarragona, Girona) y de las Islas Canarias,
donde el sector de la construcción se dedicaba en su
mayor parte a la realización de apartamentos
turísticos y segundas residencias, afectadas en
mayor grado por la crisis. Al mismo tiempo, crece la
movilidad de los extranjeros en general, y de los
latinoamericanos en particular, en dirección a las
provincias con menores porcentajes de extranjeros
y/o menos afectadas por la crisis económica,
aumentando la redistribución de éstos en España.
Finalmente, analizamos en esta presentación la
movilidad residencial de los latinoamericanos dentro de las
dos grandes regiones metropolitanas españolas, Barcelona y
Madrid. Para ello utilizamos la información disponible en el
Censo de Población del año 2011, y clasificamos los
movimientos
residenciales
en
intrametropolitanos,
procedentes del resto de España y del extranjero. Además,
con el objetivo de conocer las zonas en el interior de cada
región a las cuales se han desplazado los latinoamericanos,
se ha dividido las agrupaciones de población en cinco
tipologías de concentración, lo que nos ha permitido
conocer con mayor detalle la situación de concentración y
dispersión según tipología de migrante.
19
Los resultados muestran que la migración intrametropolitana es levemente superior en Madrid que en
Barcelona, 27,3% sobre 25,7%, y que estos movimientos
tienden a la dispersión de la población en la primera región,
mientras que en la segunda lo hacen hacia la concentración.
Respecto de la movilidad residencial procedente del resto de
España, Madrid (8,1%) recibe menos población que
Barcelona (11,9%), al mismo tiempo que se distribuye
homogéneamente en las diferentes tipologías de
concentración, mientras que en Barcelona también tiende a
la concentración de población, al igual que lo hace con los
migrantes intrametropolitanos.
Por último, la inmigración latinoamericana
procedente del extranjero tiene un peso semejante en
ambas regiones metropolitanas, con un 64,57% en Madrid y
un 62,35% en Barcelona. Sin embargo, pese a representar
los mayores porcentajes respecto de los otros orígenes, su
distribución territorial es diferente, observándose que en la
primera tienden hacia la concentración; mientras que en
segunda tienden a la dispersión, distribuyéndose en las
tipologías de menor concentración de población.
20
Itane LACRAMPE-CAMUS
i.lacrampecamus@gmail.com
La jeunesse d’origine équatorienne en Espagne, son
redéploiement migratoire à travers l’Europe dans un
contexte de crise
La fin des années 1990 marque un tournant dans
l’histoire migratoire équatorienne. A cette période, le pays
fait face à une importante crise économique, bancaire,
politique, institutionnelle et sociale. Dans le même temps,
une restriction des politiques migratoires s’opère aux EtatsUnis, destination alors privilégiée de l’émigration
équatorienne. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Espagne fait
appel à une importante main d’œuvre immigrée suite à un
boom économique sans précédent. Face à ces nouvelles
dynamiques à l’œuvre, la migration équatorienne se
diversifie et s’oriente massivement vers l’Europe, et
l’Espagne essentiellement. Comme le reste de la migration
andine, elle s’installe dans les grandes villes, Madrid et
Barcelone, attirée par le secteur des services et de la
construction, et sur la côte méditerranéenne, attirée par le
secteur de l’agriculture et du tourisme. La communauté
équatorienne est rapidement devenue la plus importante
parmi la population latino-américaine en Espagne, ce qui est
toujours le cas aujourd’hui. La migration équatorienne se
caractérise à ses débuts par une importante migration
familiale, ce qui sous-entend aujourd’hui l’existence d’une
importante génération 1.5 (enfants nés à l’étranger, arrivés
généralement avant l’adolescence dans le pays d’accueil), et
dans une moindre mesure d’une seconde génération de
21
migrants (enfants nés dans le pays d’accueil de parents
étrangers). Ces jeunes générations équatoriennes auraient
profité d’un processus d’intégration à la société espagnole
simplifié, notamment par la sociabilisation dans le milieu
scolaire et par un accès à la nationalité espagnole facilité.
Ces jeunes espagnols d’origine équatorienne sont
confrontés aujourd’hui à un contexte espagnol et européen
difficile, à une période de leur vie où ils cherchent à s’insérer
sur le marché de l’emploi. En effet, l’Europe est traversée
par de multiples crises à de multiples échelles. La crise
économique et financière de 2008 représente le
commencement d’une période d’incertitude et de crainte
vis-à-vis de l’Europe et de l’Union Européenne. Suite aux
crises des finances publiques européennes à partir de 20092010, plusieurs gouvernements ont engagé des politiques
d’austérité dictées par un modèle européen néolibéral. Le
cas espagnol illustre les impacts de ces politiques sur les
populations du sud de l’Europe, où les taux de chômage et
de pauvreté restent très élevés, et les inégalités de richesses
entre les populations sont sources de fortes tensions. Dans
ces conditions d’incertitude économique, le futur de la
jeunesse est obscur, l’accès à l’autonomie est bien plus
difficile à acquérir, le diplôme n’est plus une assurance
d’avoir un emploi et les jeunes sont confrontés à un passage
vers l’âge adulte semé d’embûches. Dans ces conditions on
peut supposer que la jeunesse d’origine équatorienne a été
confrontée – et reste encore confrontée aujourd’hui – au
choix entre rester en Espagne, rentrer au « pays d’origine »,
ou ré-émigrer ailleurs.
22
En 2016, quelle est la situation de la jeunesse
d’origine équatorienne en Espagne, plus particulièrement à
Madrid, ses représentations sur l’Europe et sur la migration,
et comment sa migration s’opère au sein de l’espace
européen ? Cette communication a pour objectif de
présenter mes premiers résultats de recherche de terrain à
Madrid en avril et juillet 2016. Elle présente une jeunesse
hétérogène, qui partage dans sa majorité un sentiment de
frustration vis-à-vis de l’Espagne. Portée par l’imaginaire
migratoire, une partie des jeunes tentent l’aventure de la
migration en Europe, et spécialement au Royaume-Uni.
Mots clés : crises, Equatoriens, Espagne, Europe, jeunesse,
redéploiement migratoire.
23
Pour plus d’informations :
i.lacrampecamus@gmail.com
anais.trousselle@univ-montp3.fr
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