Sur leS traceS du PariS antique

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Sur les traces du Paris antique > balades du patrimoine
>>> (5ème) >>> Le Cardo maximus*
La rue Saint-Jacques
u n n o u v e a u r e g a r d s u r l e pat r i m o i n e pa r i s i e n
29 Sur les traces du Paris antique
de la rue saint-jacques
(5 è m e ) à l a r u e m o n g e (5 è m e )
Les balades du patrimoine
>>> Nous ne savons pour ainsi dire rien de la Lutèce gauloise, l’oppidum 1
mentionné par César, en particulier sa localisation précise (aucune
trace n’en a jamais été trouvée jusqu’à présent dans l’île de la Cité).
>>> En revanche nous connaissons mieux la Lutèce romaine fondée
sur la Montagne Sainte-Geneviève à la fin du règne d’Auguste
(27 av.-14 ap.J.-C.).
>>> Soulignons d’abord qu’avec les thermes romains de Cluny et les
Arènes de Lutèce de la rue Monge, Paris a su conserver un patrimoine
architectural antique exceptionnel. Ces vestiges doivent cependant
être perçus comme une partie d’un ensemble cohérent comportant
d’autres grands édifices publics maintenant disparus, un forum,
rue Soufflot, un théâtre, rue Racine et d’autres établissement thermaux,
rue Gay-Lussac et sous le Collège de France.
>>> A l’origine de ce premier projet urbain, il y a l’établissement
d’un quadrillage, œuvre des géomètres antiques, peut-être des militaires.
Dans cette trame s’inscrira un réseau de rues (cardines 2 et decumani 3),
d’eau et d’égouts permettant à terme l’implantation et le fonctionnement
de ces monuments et des îlots d’habitations des Lutétiens.
>>> Au ive siècle, une nouvelle ville – qui va bientôt s’appeler Paris –
naît dans l’île de la Cité, sans doute à l’initiative de l’autorité impériale.
Rappelons que Julien y est porté à la tête de l’Empire en 361. En réunissant
différents îlots, un plateau est constitué et protégé par une enceinte.
De nouveaux grands monuments publics y sont édifiés.
>>> De cette topographie antique qui a donné à Paris son implantation
et son orientation primitive, il ne nous reste que quelques bribes,
quelques jalons fantômes souvent insoupçonnés comme le tracé de
certaines rues.
La rue Saint-Jacques est la rue la plus ancienne
de Paris. Son alignement occidental originel constitue le tracé fondateur de la ville
romaine. C’est sur le point le plus haut de
cet axe qu’a dû être implantée la première
station des géomètres romains. Ce point zéro
peut être situé relativement précisément
devant le n° 174.
C’est à partir de ce premier jalonnement
qu’a été tracé le quadrillage urbain primitif
dont le module fait 300 pieds romains (le pied
romain équivaut à 0,296m) soit 88,80m.
La largeur de la rue ancienne, conservée
entre les numéros 176 à 184 et 151 à 171,
correspond à celle de la rue antique. Vers
le sud, à la hauteur de la rue de l’Abbé-del’Epée, devant Saint-Jacques-du-Haut-Pas,
la rue amorce un biais interprétable
comme le raccordement de la rue romaine à
un système routier plus ancien. En effet, le
cardo maximus 4 est la section urbaine
d’une route allant d’Orléans à Senlis et
permettant de franchir la Seine. Vers le
nord, il se continue donc par la rue de la
Cité dans l’île et par la rue Saint-Martin sur
la rive droite.
>>> (5ème) >>> Rue Soufflot
Le forum
Le forum (178m sur 89) est le symbole de
la vie civique urbaine. Il est composé d’une
place entourée à l’ouest, au nord et au sud,
de portiques à colonnades, reposant dans
la partie occidentale sur un cryptoportique 5.
À l’ouest, s’élève le temple (à l’emplacement
actuel des numéros 22 à 26 de la rue Soufflot)
où est rendu le culte impérial. A l’est, une
basilique est dévolue à la gestion des affaires
matérielles de la cité. Deux portes, situées
au milieu des grands côtés, permettent d’accéder à la place et aux différents corps de
bâtiments. Une série de boutiques sans
communication avec l’intérieur du forum
s’adossent aux murs extérieurs. Ces boutiques
donnent sur une galerie-trottoir bordée par
un grand caniveau. Une petite section du mur
de façade occidentale est conservée dans
l’escalier d’accès au parc de stationnement
devant le 61, boulevard Saint-Michel. Le forum
comportait au sud (au nord de la rue GayLussac) des thermes disposant de latrines
publiques, les plus importantes identifiées
en Gaule (50 places).
>>> (5ème)
La place de la Sorbonne
La place de la Sorbonne a été le lieu de fouilles
de maisons gallo-romaines. Ces vestiges sont
emblématiques des habitats découverts ces
dernières années à Lutèce. Au début du
Haut-Empire, il s’agit de constructions de
bois et torchis soigneusement enduits avec
des toits de chaume et des sols d’argile
damée. A la fin du I er siècle apr. J.-C., la
maçonnerie se développe. Beaucoup de ces
maisons en dur bénéficient alors de sols en
béton, d’adduction d’eau, d’hypocaustes 6
et de peintures murales, traduisant la prospérité de la population urbaine.
>>> (5ème) >>> Le decumanus3
La rue des Ecoles, le théâtre
de la rue Racine, les thermes
du Collège de France
La rue des Ecoles, percée haussmannienne,
a repris en partie le tracé d’une voie decumane bordée de grands édifices publics.
A l’ouest du cardo 2 du boulevard SaintMichel, à l’angle de la rue Racine, sur l’emplacement actuel de la librairie Joseph Gibert
et du Lycée Saint-Louis, un théâtre de type
classique gallo-romain de 71m sur 47m a
été découvert. A l’est, sur l’emplacement
du Collège de France, à l’angle du cardo
maximus 4, se trouvaient de vastes thermes
monumentaux de 200m sur 86m qui pourraient avoir eu des fonctions thérapeutiques.
Au nord de la voie, à l’emplacement actuel des
numéros 49 à 53 de la rue des Ecoles et en
partie sous cette dernière, se développait toute
la façade méridionale des thermes de Cluny.
statue impériale encadrée de portiques. Il
faut voir dans cette réalisation somptueuse
au pied de la colline l‘avant-scène du décor
que constitue alors la ville antique et une
expression du culte impérial.
>>> (5ème)
Le 1er pont de Paris
>>> (5ème) >>> Place Paul-Painlevé
Les thermes de Cluny
Les thermes de Cluny, par leur exceptionnelle
conservation (la voûte de son frigidarium 7
culmine à 14m) sont l’un des monuments les
plus emblématiques de l’architecture balnéaire
gallo-romaine. Leur mode de construction
en opus mixtum 8 est caractéristique des
monuments publics lutétiens.
Leur édification a été longtemps attribuée
aux Nautes Parisii, les bateliers considérés
comme des notables lutétiens. On voit maintenant dans cette réalisation le produit de
l’évergétisme 9 impérial de la fin du IIe siècle
de notre ère. Le plan reprend les canons alors
en vogue à Rome. Le décor des consoles du
frigidarium est interprété comme représentant des navires marins. C’est un manifeste
de l’empire de Rome sur l’Océan. Enfin, l’édifice
était orné de deux façades particulièrement
monumentales aujourd’hui disparues mais
restituables. Au nord, sur le decumanus de
la rue des Ecoles, se développait un portique
à colonnade encadrant une fontaine. Au
sud, la façade sur le decumanus du boulevard
Saint-Germain devait comporter également
une fontaine mais dotée probablement d’une
Le Petit Pont est avec le Pont Notre Dame
le pont le plus ancien de Paris puisque qu’il
correspond au tracé du cardo maximus 4.
Le pont actuel construit au xixe siècle est
implanté exactement à l’emplacement du
pont romain. Des vestiges en bois de ce
dernier ont été retrouvés dans l’île de la Cité
à l’occasion des travaux du RER. Ils ont pu
être datés du début de notre ère à partir
d’une analyse dendrochronologique 10, qui
situe l’abattage des arbres qui les constituent
à l’an 4 de notre ère.
le parvis. Il s’agit pour l’essentiel des aménagements successifs des bords de la Seine
antique. Le pavage du parvis actuel représente la topographie ancienne. La rue NeuveNotre-Dame, qui a été établie en relation
avec l’édification de la cathédrale gothique,
a contribué à préserver les niveaux archéologiques les plus anciens.
Ainsi, dans la crypte, on peut découvrir un
quai de la période de Tibère (14-37 ap. J-C) qui
a servi d’assise aux fondations de l’enceinte
du ive siècle. On peut y voir également des
petits thermes publics du Bas-Empire qui
démontrent que l’usage des bains romains
s’est maintenu tardivement.
Devant Notre-Dame est reproduit en petits
pavements le plan de la basilique mérovingienne qui a précédé la cathédrale de
Maurice de Sully. Ce premier édifice s’est
appuyé sur la fortification du ive siècle.
>>> (1er) >>> Île de la Cité
Le « Palais » et la basilique
du marché aux fleurs
>>> (4ème) >>> Parvis Notre-Dame
La crypte archéologique
du Parvis Notre Dame
La crypte archéologique a été construite en
1971 pour conserver les vestiges découverts
lors des campagnes de fouilles réalisées sur
Au ive siècle, plusieurs grands monuments
publics ont été établis dans l’île de la Cité
maintenant protégée par son rempart.
Le plus important, à l’origine du Palais mérovingien puis capétien, situé à l’emplacement
du Palais de Justice, était sans doute un
ensemble militaire dont la limite orientale a
été reconnue sous la cour du Mai. Sa porte se
situait à l’emplacement de la grille actuelle
du Palais puisqu’une voie decumane dont
la rue de Lutèce reprend plus ou moins le
tracé aboutissait à cet endroit.
Sur les traces du Paris antique > balades du patrimoine
Une grande basilique d’au moins 60m de long
sur 35m de large, la plus grande reconnue
en Gaule pour cette période, a été en partie
mise au jour sous le marché aux fleurs lors
de la construction de la station de métro
Cité. Elle s’alignait sur cette voie decumane
et donnait sur le Cardo maximus (rue de la
Cité). Ces deux grands édifices étaient fondés
en blocs d’architecture remployés provenant
de grands mausolées richement ornés et de
stèles funéraires.
la défense. L’existence de tours est probable.
Les fondations de la porte méridionale,
large de 10m, ont été retrouvées sur le cardo
maximus (rue de la Cité) devant le parvis
Notre Dame.
>>> (5ème) >>> Rue Monge
Les Arènes de Lutèce
Le rempart du ive siècle
En 1898, des travaux d’égout mirent au jour
un tronçon de l’enceinte de l’île. Un pavement
sur la chaussée et une plaque rappellent
cette découverte. Cette enceinte est datée
de la première partie du iv e siècle. Cette
construction, qui rassemble plusieurs petits
îlots, est véritablement à l’origine de l’île telle
que nous la connaissons. On peut ainsi remarquer que la fortification a formé un alignement,
un fond de parcelles à partir duquel le plateau
ainsi formé (10ha) s’élargira pour former l’île
actuelle (20ha). La fondation a été établie
en gros blocs d’architecture arrachés aux
monuments du Haut-Empire, essentiellement
des arènes dont on a identifié beaucoup
d’éléments. Elle fait en moyenne 4m à la base
pour se rétrécir jusqu’aux 2m de largeur
avérée de l’élévation. Cette faible épaisseur
laisse supposer l’existence d’un hourd, c’està-dire d’un élargissement en bois au sommet,
permettant les diverses manœuvres pour
toutes les balades sont disponibles sur le site
www.culture.paris.fr
:
Un site spécifique coproduit par la ville de Paris et le ministère de la Culture
est consacré au Paris antique www.paris.culture.fr
GLOSSAIRE
1. Oppidum : Terme générique employé par César dans « La Guerre des Gaules » pour parler de places fortes gauloises. Il recouvre sans doute des réalités
différentes allant du simple refuge à l’agglomération fortifiée.
2. Cardo, pluriel cardines : Voie ou rue nord-sud prenant place dans le schéma
régulier de création d’une ville romaine.
3. Decumanus, pluriel decumani : Voie ou rue est-ouest prenant place dans
le schéma régulier de création d’une ville romaine.
4. Cardo maximus : Axe principal d’orientation nord-sud. Par extension,
se dit d’une rue fondatrice d’une ville romaine.
5. Cryptoportique : Galerie souterraine associée au forum pouvant servir
de déambulatoire à l’abri des éléments ou de lieu de stockage. Elle a aussi une
fonction architecturale liturgique permettant de soutenir et de monumentaliser
le portique supérieur qui encadre le temple.
6. Hypocauste : Système de chauffage par le sol développé à l’époque romaine
dans les thermes et les habitations privées.
7. Frigidarium : Dans le parcours du bain romain, salle non chauffée avec aspersion
et bain d’eau froide.
8. Opus mixtum : Type de maçonnerie romaine alternant des lits de petites pierres
calcaire et des arases de briques.
9. Evergétisme : Dans l’empire romain, pratique qui consiste pour un puissant
et en particulier l’empereur à faire profiter une collectivité de ses richesses
sous forme de financement de construction publiques, d’aménagements urbains,
de banquets, de spectacles etc.
10. Dendrochronologie : Méthode qui permet de dater la date d’abattage
d’un arbre à partir de l’étude des cernes de croissance de son tronc par rapport
à une courbe de référence.
Retrouvez tous les points Vélib’
sur www.velib.paris.fr
, Juliane Cordes 01 43 46 75 00
>>> (4ème) >>> Rue de la Colombe
Exceptionnellement conservé, l’amphithéâtre
communément appelé « les Arènes de Lutèce »
est accessible au nº 47 de la rue Monge ou
par la rue des Arènes et le square Capitan.
Construit vers la fin du Ier siècle et abandonné au ive siècle, le monument fut redécouvert
en 1869 lors du percement de la rue Monge.
Il fut sauvé de la destruction grâce à l’intervention de Victor Hugo qui, en 1883, demanda
sa conservation à la municipalité parisienne.
Les Arènes furent restaurées et partiellement
reconstruites en 1918. C’est un amphithéâtre
à scène, compromis entre l’amphithéâtre
complet en forme d’ellipse et le théâtre en
demi-cercle. Il pouvait accueillir des combats
de gladiateurs ( munera), des chasses de
bêtes sauvages ( venationes) ou des spectacles de théâtre ou de mime. Il se compose
d’une scène, d’un ensemble de gradins,
la cavea, et d’une arène en ovale. Par ses
dimensions importantes (100m sur 130,40m)
c’est l’un des plus grands édifices de spectacles de la Gaule, juste après Arles et Nîmes.
La situation de l’amphithéâtre, en dehors
du centre ville, permettait un accès facile
aux habitants des alentours de Lutèce : on
estime à 17.000 le nombre de spectateurs qui
pouvaient prendre place dans les gradins.
Mairie de Paris / Directions des affaires culturelles - Conception graphique :
Crédits photographiques : Ville de Paris - C.Rapa
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1 La rue Saint-Jacques
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Place Louis Lépine
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3 La place de la Sorbonne
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4 La rue des Écoles, le théâtre de la rue Racine,
les thermes du Collège de France
5 Les thermes de Cluny
Square
Félix Desruelles
6 Le 1 pont de Paris
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7 La crypte archéologique du Parvis Notre Dame
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141, Bd Saint-Germain
8 Le "Palais" et la basilique du marché aux fleurs
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9 Le rempart du IV ème siècle
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René Viviani
10 Les Arènes de Lutèce
Rues romaines
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LA SORBONNE
Monuments romains
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32, rue de la Harpe
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Enceinte et basilique du IV ème siècle
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174, rue Saint-Jacques
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