A propos de quelques andalous figurant dans le Durar aI-kim¡na d’Jbn Ha~ar al- ‘Asqaldni (Etude sur les méthodes de travail d’un auteur di, vnr¡xiv sikcle) BERNADErI’E MARTEL-THOUMIAN Lors de nos recherches nous avons travaillé á plusieurs reprises Sur le dictionnaire biographique d’Ibn Hagar al-’Asqaláni, te Durar al-kámina fr a’yán al-mío al-támina. Cci ouvrage regroupe les notices concemant les notabilités du monde islamique du viirixivt siécte. En dépouillant le Durar, nous avons ¿té amenée á faire la consíatation suivante: parmí les nombreux personnages que ce savant avait compilés figuraient des individus originaires du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et d’Espagne (Andalus)’. L’Andalus, qui est pounaní une région fort éloignée de l’Orienr, a toujours exercé un puissaní aurait sur les auteurs2. Pas un historien de la période mamlouke n’a con~u une oeuvre biographique on une chronique sans faire référence á ceile contrée ou á ses habitants. Ces demiers figurent dans les dictionnaires biographiques, teis le Túrft¡ al-kabrral-muqaffaJrtaragim ahí Misr wa 1-waridín ‘alayhád’al-Maqr¡zr, leManhal al-sájtwa l-mustawffba’dal-waf¡ d’Ibn Ta~rt-BirdÚ ou le Daw’ al-lñmi’Jta’yán al-qarn al-tasi’ de Sabáwi. Quaní á I’historien ‘Abd al-Básií, jI a inclus le récit du voyage qu’il effectua dans le royaume nasride en 870/1465 dans sa chronique al-Rawd al-hásimfrhawadir al- ‘umr wa l-taragim4. Que recouvre exactement le terme al-Andatus historiquemen el géographiquement. « AI-Andalus ou Gazírat al-Audalus est le terme géographique par Seto,, C. Petry. les Maghrébins et les Andainus nc représentens que 3 á 4% des personnages dácrits daus le A4anhal a/-sa/twa /-mus¡a~.jtbad al-waffd’lbn Tagñ-Bird¡ elle Daw’ al-/dan It a’yñn al-qarn a/-tasi de S*awi, cf. The civi/jan el/te of Cairo fi, tite ¡caer enidd/e ages, Princeton 1981, PP. ~4-77. R. Arié, ‘AI-Andalus vu par quelques Iettr¿s orientaux au Moyen-Age’, .4 nda/ucla Islámica, 3, l981-l982, PP. 71-84. En ce qui concerne les autres régions, nous avons recensé un personnage originaire de Castille (a/-QafÉa/O. cf. Ibn Haftar, Durar, III. p. 330, ~C 886. Dans le Manita! al-s4ff lhn TaÑ,-i-Birdi a rédigé les biographies de (rente Andalous. 4 G. Levi della Vida, “Un egiziano a Granata nel secolo XV in Aneddoh e svagiti arabí e non arabí, Milan 1959, Pp. 87-los. Texte publié sous le titre :11 regno di Granata nel 1465-1466 nel ricordi di un viaggialore egiziano. in a/-Anda/as, 1, 1933, PP. 307-334. II sagis de la traduction dun extrair de la cbronique de ‘Abd al-Básis. Anaquel de Estudios Árabes, IV (1993) Bernadetre Martel-Thounnan 100 lequel on a désigné dans le monde de l’lslam jusqu’á la fin du Moyen-Age la péninsule ibérique c’est-á-dire l’Espagne et le Portugal actuels. L’emploi du terme al-Andalus par les écrivains arabes apparaitra toujours exclusivement limité A l’Espagne musulmane, quelque soit son extension territoriale, de plus en plus réduite au fur et á mesure des progrés de la Reconquete chrétienne, si bien que loisquil ne restera plus au pouvoir de l’Islam dans la péninsule que la petite principauté nasride de Grenade, le tenne al-Andalus servira A désigner le seul túrritoire de ce royaume exiguss5. lbn Hagar s’est intéressé A des personnages originaires dc diverses villes espagnoles, dont certaines étaient au VIV/XIVc siécle passées aux mains de souverains catholiques (cest notamment le cas de Séville, Cordoue, Murcie...). En se rapportant aux nisba-s que nous avons pu relever, nous pouvons dire que “l’Andalus’ géographique auquel fait référence l’auteur correspondrait á la partie sud-est de la péninsule ibérique, c’est-á-dirc la région délimitée par une ligne qui partirait de Séville en passant par Cordoue pour arriver sur la cOte méditerranéennc A la hauteur de Valence. En ce qui concerne “l’Andalus historique, ji s’agit de la principauté nasride gouvernée parles Banú’l-Ahmar, ce qui est logique lorsqu’on sait que la principale source d’lbn Ua~ar est lbn al-UatTb qui vivait A Grenade. Nous avons dénombré 254 individus portant soit la nisba al-andalusí soit celle relative á une ville espagnole (al-garnátí, al-L~bi7í, al-mñlaqiL.). Méme si ce chiffre est peu important (5% des biographies du Durar)6, il n’en demeure pas moins que notre auteur a porté une certaine attention A cette région du monde islamique médiéval. Par ailleurs, II a consacré un ouvrage entier aux savants andalous, le Usan al-mizan. 11 nous a done semblé intéressant, dans un premier temps, de recenser tous les Andalous faisant l’objet done notice et détudier ces derniéres’. Dans une deuxiéme approche. nous avons noté les sources utilisées par l’auteur. La plus importante est la chronique de LisAn ad-din b. al-Uatib. al-IhdtaJT tñrtb Óarnñta8. Ibn Hagar, qui a beaucoup voyagé en Orient, ne sest jamais rendo E. L&i-Proven9al, ‘al-Andalus’, El? 2, p. 502. 6 En ce qui concerne l’ouvrage dal-Magrizí, le Muqaúh, 1. Fierro el M. Lucini ont dénomnbré 279 biographies, ~f. Biografias de Andalusíes en al-Muqaijá de al-Maqrizí (mart cn 845/1442), Estudios Onomasti.o-biografi«os de al-Andaluz, III, Grenade 1990, PP. 215-255. Des Andabas sont signalés dans les biograpbies de ceraains personnages car Is ant été leura maures: ainsi peut-on lire dans la notice dAhinad b. Zahyr al-din Aba Bakr Zahirál al-Mabzflmi al-Makki: ‘samia mía al-Wñdt al’ (it a suivi les enseignements d’AI-Widi Al>. cf Durar. 1. p. 143. a 405. lisán al-din Muhammad b. al-lzlatib (713/1313-77611375) fut vizir sous es souverains nasrides. C’est aussi un historien andalon célébre, Iba Hagar lui consacre une biographie détaillée dans le Durar. III. PP. 469-474, it 1261. Cf. J. Bosch-Vila, ‘lbn al-Khasih”, E,I,2, III. PP. 859-860 et R. AriéLisán al-Din b. al-Uatib: quelques aspecis dc son oeuvrc, Arel del terzo rongresNo di siudí arabí e islamicí, Naples 1967, PP. 69-81. AI-Ihdiajttúr4í Óarnata est une grande rnonographie consacrée á Ihistoire du royaome de Grenade el di~isée en deus parties conlenant la description de la sille et les biographies dc personnages célébres. Andalous duns le Durar al-kámina 101 en Andalus9; en conséquence, il n’a pas pu avoir des contacts avec les personnages sur lesqucís II a rédigé des notices. Nous avons recherché quels individus pouvaient avoir á la fois une biographie dans le Durar et dans l’Ih&ta afin de pouvoir comparer les écrits de ces deux historiens (ces deux sources ont fait l’objet dune édition)’<’. Nous avons ensuite essayé de comprendre commen Ibn Ha~ar avait travaillé á partir de biographies conues sur un schéma totalement différent de celui existant en Orient, sachant, aprés un examen minutieux, que ce modéle s’avérait complexe car II n’était pas fixe. Qul sont les Andaloos” retenus par lbn Halar pour figurer dans le Durar? Qu’est-ce qul justifie la présence de ces personnages? Nous avons dli précédemment que la source essentielle de notre auteur est lbn aLUatTh. Or jI est bien évident quhJ n’a pas recopié tous les personnages qul figurent dans l’ouvrage de ce demier et l’on peul s’interroger sur les critéres qui ont présidé á la sélection. En préambule, deux remarques importantes doivent étre faites: d’une paft, on nc trouve qu’une seule femme’’ pour 253 hommes, de l’autre, nous avons affaire uniquement á des musulmans, mais deox andalous sont désignés sous le terme de musálima (convertis)’2. Nous allons maintenant étudier comment se répartissen ces personnages géographiquement et sociologiquement, en suivant le déroulement habitud d’une biographie: nom complet (ism, nasab, kunya, laqah, nisha), dates de naissance et de mort, ¿tudes, postes occupés, voyages, ouvres littéraires et portraits moral et parfois physique de celui qui est l’objet de la notice. En ce qui concerne les nisba-s dorigine, sur 254 personnages, 27 sont qualifiés d’al-andalusi c’est-á-dire qu’ils sont originaires de l’Andalus sans plus de précisions sur la ville dont ils peuvent venir13. Cette nisba peut se trouver A différentes places dans le nom compicí sans que l’on puisse définir le dessein de 1’auteur. En effet, on peut lire al-L<b¡71 al-AndalusP4, ce qoi signifie que le personnage est originaire de Séville, en Andaloosie, mais comment interpréter al-Andalusi al-Rundí (ville de l’Andalos)15, quand on sait que le terme ‘Andalus cji á ce sujel, le travail de AA. Rahmani, ‘The life and work of Iba Bagar al-Asqálaní. PC., XLVI (1972>, pp. 170-178. lO Pour le Durar nous: avons otilisé lédition d’Hyderabad, <1348-1350), 4 volumes es pour I’Ihñra, celle do Caire, (1973-1977)4 volumes, ‘‘¡ha Bagar, Durar, II. PP. 236-237, a0 2(136. 13 Ibid., 1, p. 123, it 344 el IV, p. 49, it 143. Nous ignorons si ce sont eux qui se sons convertis ou un de leurs ancéires. 13 Nous avoas relevé a nosice don personnage signalé comme appartenans aux geas do tarq al-Andalus <région dAlicanse). ‘ala ah! .rarq al-Andaluz, Ibid., IV, PP. 24 1-242, a0 644. Ibid., 1. p. 298. a0 752. 15 Ibid., 1, p. 144, it 406, Bernadette Martel-Thoumjan 102 ne recouvre pas le méme territoire géographique au débot et á la fin du VIIC/XIVe siécle. On retrouve la méme ambigulté á propos d’un homme qui fut «waztr bi 1-Andalus» (vizir en Andalousie)’6, ou pour cet autre dont on noos dit: «wulida bi ¡-Andalus» (II naquit en Andalousie)”, ou encore en parlant d’un sñfl2 «mm sñfiyyat al-Andalus » (parmi les soufis d’Andalousie)15. On comprend mieux l’emploi de ce terme dano les expressions suivantes: al-Andalusí: al-TUnist9, al-Andalusi al-DimaS<qt0 et al-Wád( A= al-Andalusí: al-Tanis?’, car l’expression est géographiquement significative pour un lecteur ou pour un interlocuteur. O’ailleurs, elle n’apparait jamais dans les biographies rédigées par Iba al-Uatib, mais dans celles compilées par les auteurs orientaux. Les autres individus se répartissent selon les villes suivantes: Gamáta (Orenade): 71; Malaqa (Malaga): 36; Wádi Ag: (Guadix) 13; Hbiliya (Séville): 12; Qurtuba (Cordoue): 11; Mursiyya (Murcie): 10; al-Mariyya (Alméria): 8; Runda (Ronda): 3; Ilbira (Elvira): 2; tátiba (Jativa): 1; Óazirat al-Ijadrá’ (Algeciras): 1; Lawraqa(Lorca): 1; AH (Elche): 1; Tartu~a (Tortosa): 1; Law~a (Loja): 1; Balansiyya (Valence): 1; soil 181 nisba-s. Les cités les plus importantes et les plus peuplées du royaumenasnde, GamMa et Málaqa, sont les plus représentées. II faut noter que tous les personnages ne sont pas munis d’une nisba d’origine, mais cette omássion est parfois compensée par la formule «parmi les gens de...»: «wa huwa mm ahí RundaA, «mm ahí al-Mariyya»’3 ou par l’expression d’origine ou “originaire de ½«al-así-Malaqi»24. Dans certaines biographies, les personnages peuvent avoir deux ou trois nisba-s ce qui nous permet généralement dc suivre leurs déplacements ou ccux de leur famille. Ces mouvcments sont de ¡rok sortes: a lintéricur de [‘Andalus (on change de villc), les personnages sont dits al-Qurtubí, al-Lawas=í,al-GarnñtP5, al-Malaqí, al-Vi/cid? A=26; dans le seas Andalus-pays étranger (lfriqiyya, al-Ma~rib al-Aqs,á, , - - ~Ibid., IV. p. 140, a0 366. Ibid. III, p. 364, a0 962. ~Ibid.!, p. 66, a0 ¡75. ‘~ Ibid., II, p. 453, a0 2620. 20 Ibid., III, p. 206. a0 500. 21 Ibid., III, pj. 413-414. a0 1099. 22 Ibid.. 1, p. 237. no 604. 23 Ibid., 1. pp. 236-237, a« 603, ‘~ 24 25 26 Ibid., IV, p. 43, no 370. Ibid., III, pp. 469~474,n0 1261. Ibid.. III. p. 366. a0 966. Andalous dans le Durar al-kámina 103 Syrie, Egypte), on lit alors al-Qurtubí, al~Túnisi27, al-Qurtub¡, al-Marñkus~i2s, alRunál, al-Tan gro. al-Mñlaqr, al-Karakí, al~Dima=qi30; ou le contraire, beaucoup moins fréquent, pays étranger (Iraq, Ifr¡qiyya, al-Magrib al-Aqiá)-Andalus, on trouve alors des nisba-s comme celle-ci: al‘Iráqfl al-Wñdi As’31. D’autres personnes son venues dans une ville de l’Andalus et y ont résidé ainsi que le montrent les expressions suivantes: «al-Mdlaq~ nazi! Garnáta»3~ ou «istawíana Málaqa» (II s’est installé á Malaga)33, sans que cela ait affecté leur nisba dorigine. II est d’ailleurs assez curieux de lire que Muhammad b. ‘Ah alGarmát’i était connu sous le nom d’al-Sámi, sans doute á cause d’un voyage en Syrie, alors qu’il a passé une grande partie de son existence dans les Lieux Saints et quil est mort á Médicine3~. II aurait été intéressant de peuvoir faire un paralléle entre les nisba-s suceessives d’un méme personnage et l’avance de la Reconquéte, mais cela nous semble bien hasardeux quand on sait que la nisba d’un individu est souvent celle de son pére et de son grand-pére. Nous avons voulu savoir si Ibn Hagar, dans ses choix, avait privilégié les centenaires, ainsi que l’avait fait auparavant Dahabiqui a consacré de longues notices aux savants qui moumrent trés agés dans le Kirúb duwal al-islam35. Nous avons recensé 146 personnages morts avant 750/1349 et 81 personnages mons aprés celle date3<. Souvent les dates de naissance des individus nc sont pas notées si bien que nous ne pouvons pas calculer leur áge. Lorsque nous sommes en possession des deux données (dates de naissance et de mort), nous pouvons dire d’une fa9on globale que ces individus sont mons á un áge avancé, c’est-á-dire A 70 ans cí au-de ¡A. Nous avons relevé trois centenaires37. Parmi les causes de mortalité, si l’on excepte les mons violentes (assassinat, exécution, noyade), les épidémies, telle la peste noire qui - 27 28 29 Ibid., IV, p. ¡60, a” 425. Ibid., IV, pp. 83-84. a” 232. ¡bid., IV, p. 7, a” 8. 30 Ibid., IV. p. 56, a” 156. Voir aussi larticle de R. Arié, Les relasions diplosnasiques es culturelles entre snosulmans dEspagne es musuímans dOrient au semps des Nasrides”, Mélanges de ¿a Caza de Ve/azquez, 1, 1965, PP. 87-107. Iba Bagar, Durar, IV, p. 248, it 674. 32 Ibid., IV, p. 143, a” 379. “Le terme nazil sen A indiquer qu’un mosulman sest ésabli daas un eadroit, quil sagisse don lien situé A ‘inséricur ou ea dehora de la tene d’Islam”, cf 1. SubIes, Le ~‘oiIe du nom. Eszai sur le nota propre arabe, Paris 1991, p. 99. Iba Hagar, Durar, 1. p. 90, a0 236. ~ Ibid., IV, PP. 96-97, a” 257. A. Négre, “Les fenimes savanses ches Dahabi”, REO., 30, l978, p. 125. 36 Nous avoas choisi cesse date car Iba al-ljjafib est mors ea 776/1374,11 aous semble logique que les persoanages compilés soleas plus nombreuz avaní 750/1349. 37 Iba Hagas, Durar, III, p. 498, a” 1340 (mors A 100 sas); IV, p. 141, a” 371 (niors A 103 sas) es IV. p. ¡SS, a” 414 (mon A ¡09 sas). Bernadelte Martel-Thoumian 104 décime Alméria en 749/1348, font des coupes sombres dans la population bien que seuls six hommes soient signalés morts de la peste en 750/l349~~. La grande majorité de ces personnages soal des lettrés, ils ont suivi un cursus d’études complet: étude du Coran, mais aussi droit (f¡qh), hacia, langue arabe, ainsi que médecine et mathéniatiques pour certaias. Parmi eux. 22 ont suivi les cours du célébre savant andaloo lbn al-Zubayr” et quelques uns ont obtenu une i~dza. A quelques exceptions prés, ces Andalous sont aussi des écrivains, nous connaíssons leur poésie40 et leur prose; les biographies rédigées par Ibn al-Uattb noas en livrent de larges extraits. Certains se sont consacrés plus particuliéresneat aox sciences exactes tel ce géométre et astronome qui écrivit des ouvrages de mathématiques4<. Si l’on se peache á présent sur les occupations professionnelles de ces personnages, on s’aper~oit que ce sont les activités religieuses qul dominent largement, mais on trouve aossí qoelques fonctions administratives, La vie politique de l’Andalus est également présente A travers les biographies des souverains nasrides, celles-ci décrivent certaias de leurs faits et gestes. Parmi les postes religieox, on note ceux de qddi”3 (juge le plus fréquent), de batíb (précheur) et d’imñm (celul qui coaduit la priéret4, de Jáqih (iuristeV’, de muclarris (enseignantt, de muqri’ (lecteur de Coran)47, de ndzir al-ahbñs (contróleur des fondations pieusest, de mu’addin (moezzint9, de mufir (joriconsultej0 et de muhíasib (prévót des marchésí’. Un grand nombre de ces persoanages aussi sont des hommes pieux et des ascétes (s’ayfr2,sñfifl. En ce qui concerne - 38 Ce soal les personnages portaat les référeaces suivanses: 1, pp. 83-184, a’ 473; 1. p. 219, a’ 562; 1 PP. 236-237, n” 603; 1, p. 268, a” 689; III, p. 329, a” 884 es III. pp. 348-349, nO 923. lis’ agis d’Ahmad Aba Úa’far b. aI.Zubayr (627/ 1230-708/1308) qui ful traditionaisle, lecteur de Coran, enseignaní. qadi, hosnine de Iessres es hissoriea, Cf Ch. Pellas, “Ibn al-Zubayr” El 2, III. pp. l000-lt)0l es Durar. 1. PP. 84-86, a” 232. Nous avoas relevé les nosices de deuz poéses paa¿g~ris5es. Lc premier (IV, p. 466. a” 1278) a coasacré un long poéase au vizir Aho Ahd-AIIáh al-Hakim et le deuxiéme (IV, p. 227. a” 598) a dédié un poéme au sultan Abo l-Ha~ág Yúsof h. aI-Ahmar. ¡080., “‘. 42 PP. 295-296, a”789. R. Arié, L’Ezpagne muzulmane au íeaspz des Nasrides (/232-/492>. Paris 1973, chap. V, Lorganisalion religicose, PP. 277-299. ~‘ Ibid., 1. PP. 208-209. a” 538. “Ibid., I. PP. 251-252,0” 645. 46 Ibid., 1, p. [44, a’ 406 es III, PP. 295-296, a” 781. ~ Ibid., 1, p. 96, a” 903. 48 ¡bid., 1, p. 98. a” StO. Ibid?, 1, p. 198. a” 510 es III. p. 206, a’ 500. ~ ¡bid, 1. p. 247. a’ 639. ~ Ibid., III, PP. 366-367, a” 967. 52 Ibid., III. PP. 347-348. a’ 920 el III, p. 424, a’ 1 135.). ~‘ Ibid., IV pp. I0l-102, a” 273 es III, p. 292, a’ 781. Andalaus dans le Durar al-kámina 105 l’administration, nous avoas relevé des notices concernant des wazir-s54 el des kAtib-s (secrétaires) exer9ant dans les dtwán-s~~. Nous avons également trouvé les biographies d’un fabriquaaí d’onguents (atqana fi sinciatí l~dihán)56, d’un artisan (kñna yaíaqawwatu mm ‘amal yadayhi fi l-halfá)57 el celles de deux commer~aaís58. Un individu a été traducteur á la cour (kñna turgumún al-su4ñn ti 1-Ram bí 1-Andalus)59 un autre occupait les fonctions d’astrologue (wa lahu manfa bi ahkám al~nugam)e/J. Sept médecins figurent dans le Durar dont le médecin privé de Muhammad 1161, un s’ayh des médecins62, et un qádí qul pratiqua ¿galement la médecine63. Quant aux Princes de Grenade, Ibn lIgar a compilé les notices des premiers Banñ l-Abmar: Muljammad 1164, Mubammad 11165, Nasrt~, lsmáll67, Muhan-imad ~ Yúsuf 169 et Muhammad V7~. Nous avons également relevé les biographies de trois personnages qui furent pour les deux premiers «des chcvaliers de Grenade» <fursán)?l, le troisiéme ayant éte~’«l’un des suivanís des qñid-s/chefs militaires de Grenade» (aJ¡ad wugah quwwácl Garná/ga ) Parmi tous ces hommes, certains choisirení, parfois forcés par les circoastances politiques, d’aller faire carriére ailleurs. Ibn I3aár, qui est .fámfl se plait á nous faire remarquer que la Syrie a altiré quelques Andalous qul <y installé, ~. Ibid., 1, p. 78, a” 208 es III, p. 302, a” 807. Ibid 1, pp. 99-100, a” 280 es III, pp. 469-474, a” 1261. 56 ¡bid, V, p. 236, a” 623. Ibid., 111, PP. 430-431, a” 1156. ¡bid., 1, p. ¡78, a” 455 es 1, p. 213, a” 562. Ibid., IV, p. 155, a” 413. Ibn Bagar doane la biographie dun autre persoaaage qul apparteaait A une famille de traducseurs: kñnaniin bayr ah! !mádyaar(fc¡na bi-banFa!-Turgu~nñn’ (IV, pp. 409-410, a” 1130). 60 ¡bid, 1, PP. 306-307, a” 780. 61 ~ sagis de Muhammad b. Ibráhin, b. Abd-AIláh b. Miniad b. Muhanimad b. Yúsuf b. Rawabil aI-AasárT al-Gamáti marñjbi Iba aí-Sarrág al-Tab¡b (1.13, ~I1~PP. 160-162; l.H, 111, p. 287, a” 761). Les ausres médecias sons répertoriés sons les référeaces: IV, p. 200, a” 542; 111, PP. 347-348, a” 920; IV. p. 240, a” 629; IV, pp. 412-413, a” 1137 es III, p. 287, a” 768. 62 Ibid., 1, p. 315, a” 791. 63 64 65 67 68 69 Ibid., 1, PP. 183-184, a” 473. Ibid. IV, PP. 243-244, a” 653, il porte aiasi que soa flís le titre d ‘amO- al-Andaluz’. ¡bid, IV, p. 234, a” 614, Ibid., IV, PP. 392-393, a” 1077, il ess dis “salúb al-Andaluz’. Ibid. 1, pp. 374-377, a” 948. Ibid. IV, p. 279, a” 784, il est appelé ‘sñhib Garnára’. Ibid., IV, PP. 450-451, a” 1247, 1 pone simplemeas le tisre de ‘sultán al-Andaluz; cf R. Arié, L’Ezpagne muzulmaneau tempz dez Nasridez(1232.1492), Paris 1973, chap. III, Les instiíusioas nasrides, pp. 179-198. 70 72 ¡bid, IV, PP. 291-292. a” 814, ¡bid, IV, p. 38, a” 104 es [Vp. 392, a” 1075. Ibid 1, p. 74, a” 197. Bernadetie Martel-Thoumjan 106 reat. Aiasi írouvons-aous des Aadalous occupant les foactions de qd41 malékite ti Hama pUs ti Damas en 767Il356~~, d’imám et de s’ayh ti Damas74, d’imám malékite á Damas75 ou encore de faqíh shaféite ti Damas76. Nous avoas relevé la noticie d’un individu qui fut successivcmeat hatib á Damas, puis au service des ndib-s (gouverneurs) de Damas el de Safad. et cafin secrétaire et hatib77. D’aucuns élurent domicile dans les Lieux Saints: tel ce personnage qui fil office de généalogiste ti la Mecque78, et cel autre qui travailla ti Médine7t3. Des Andalous encore partireal ea Ifriqiyya. tel cet individu appelé pour excercer la foaction de wazír al!prés du sulían de Tuniz ci qul enseigna par la suite le hacia ti Alexandrie8<’ ou ces autresqul fureal qá4P4’ nñcir al-maristan de Fés (contróleur de l’hópital)82, ou kc7íib auprés du souveraia de Rs>3. L’ua d’cntre eux se rcndit au Soudaa oé II obtiní un emploi ti la cour du sultaa>4. Les voyages constituent une des caracléristiques de ces biographies. En effet, nombre d’Andalous se sont déplacés pour des motifs divers: pour aller suivre les enseigneísents de maitres réputés au Caire ou ti Damas, pour se rendre au pélerinage (La Mecque, Médine), pour faire du commerce ou peur se meltre au service des souverains étraagers. On peul résumer ces mouvements selon quatre axes: le Maghreb : Tunis, Rs, Tiemeen, Tanger et Ceota55; l’Egypte : Le Caire et Alexandrie; la Syrie-Palestine : Damas, Alep et Jérusalem; le Higáz : La Mecque el Médine. II est cependant difficile de savoir s’il y a plus de gens de 1’Andalus se dépla~ant vers l’Orient, oo !‘inverse, et si ces mouvenients migratoires se compensent. II faudrait pour cela arriver ti compter combien de personnes parties sont revenues ti leur poiní de départ et combien d’individus se sont établis dans un autre pays. Apr~s les indications sur la vie des personnages, Ibn 1-lagar décril en quelques mots leur persoanalilé, ce qui est une fa~on de justifier leur présence dans - - Ibid., 1, pp. 380-381, a’ 361. Ibid., 1, pp. 46 [-462, a” [243. Ibid., II, p. 286. a’ 2205. 76 Ibid., 1, p. 298. a’ 752. ~ Ibid., II, PP. 44-45, a’ 1508. ~ Ibid., III, p. 364, a” 962 Ibid., IV, pp. 167-168. a” 444. Ibid. 1, pp. 241-242, a’ 618. 8) Ibid.. III, p. 330, a” 886. 82 Ibid.. IV, p. 143, a’ 379, 83 Ibid., IV, pp. 165-166, a’ 440. Ibid. 1, p. 54, a’ 143. ‘3 R. Arié, Les relasioas casre Grenade el la Berbérie an XIV’ siécle’. Oricatalia Hizpaaiía. vol. 1. 1974, PP. 33-~~~ Andalous dans le Durar al-kámina 107 son ouvrage. II est bien évident que tous appartiennent ti la elasse des notables: «kc’Jna mm wugñh ahí balad¡lii» (il appartenait aux notabilités de son pays)<6 et «wa huwa mm bayí kahfr» (il était issu d’une grande maison)87. L’auíeur emploie certaines expressions qui légitiment la présence de ces individus au sein du dictionnaire; en effeí, nous dit-il, ils sont parmi les «ahí al-~ayr» (gens de bien)88 ou les «ahí al- adala» (gens de justice)89. Compiler les notices d’hommes aussi Importanís était pour ainsi dire un devoir; Ibn Hagar ne pouvaií passer sous silence des personnalités aussi respectables et qui pouvaient servir d’exen-¡ple si l’on en juge par les qualifscatifs qu’il leur attribue: «kñna sadran miii sudar» (il étaií un bomme éminent parmi les hommes éminenís)~, «kana bátima ahí baytihi fadían wa tawúdu un» (il était le seeau de sa maison, homme de mérite el respectueux envers les autres)9<, «kc7na mm a’ázim ahí baytihi sftan wahiman» (il étail parmi les plus grands des gens de sa maison pour la réputation et la noblesse d’áme)92, «kñna mm bayni sudar al-talaba wa 1-nugaba’ fu’latan miii al-daka’» 01 étail parmi les étudiants et les gens les plus éveillés, une lumiére d’inlelligence)93, «kdna mm sudar al-fudala ahí al-din wa l-~ayr» 01 élait éminent parmi les gens éminenís, geas de religion et de bien)~, «icaria abad al- udal al-nugaba» (il étaií l’un des juges les plus nobles, u étail remarquable)95. Ces personnages sont dans leur majorité des hommes bien nés et ils excellení égalemeat dans ¡‘exercice de leurs fonctions: «kñna mm sudar al-muqri En» (il étail parmi les plus ¿minenís lecteurs de Coran)96, «icána mm sudar al-fuqaha’» (fi apparteaait aox juristes les plus éminenís)97, «icana sadr mm sudar al-udaha» (il étaií éminení pm-mi les hommes éminents el les gens érudits)95, «icána abad ruasá haladihj» (u était lun des chefs de son pays~9, «huwa mm ahí al-lagwEd 86 87 85 Ibid. 1, p. 278. a’ 74 eí IV, p. 464, a’ 1269. Ibid.. III, p. 331). a” 886. Ibid. Ip. 217, a” 552 es 1, p. 280, a” 717. 89 Ibid., Ip. 267, a’ 616 es 1PP~ 306-307, a’ 780. Oa srouve égalemeas l’expression ‘“kñna mio ahí al-tayr wa I-adñ/a» (it ésa¡s parsni les geas de hien el qui sonÉ jusses), 1, p. 217, a’ 552. «<Ibid., 1, p. 236, a’ 601. Ibid., III, p.393, a’ 2036. 02 Ibid., IV, p. 234, a’ 614. Ibid.. IV, pp. 312-313, a’ 840. Ibid IV, PP. 177-178, a’ 481. Ibid., 1, p. 3(14. a” 770. 96 Ibid., IV, p. 248, a’ 672. “3 Ibid., III, p. 425. a’ 1131. 98 Ibid. IV. p. 216. a” 584. On lis auss¡ L’expressioa ‘“¿«loa mio ah! aI-udab» (jI apparseaais á la classe des Lelsrés), IV. p. 70, a’ 206. Ibid. IV, p. 88, a” 243, Bernaciette Martel-Thoumian 108 wa l-itqñn» (u étaií parmi les gens qui foní une lecture chantée du Coran el qui le font bien)í)». Certains traits de caractére soní particulierement prisés, le courage par exemple «Icaria gayacan mm &ugd’a» (il avait un trés grand courage)”>’. Mais ce qui aous semble le píos importaít aox yeux díba Ha¿ar. ce soat les qualités morales, celles-ci éíant essenúellement liées ti la pratique de la religion. Cesí ainsi que la piété, la droiture d’esprit, la contineace. la chasteté, la bonté envers autrui soní particuliérement appréciées par lauteur qui nc néglige pas pour autaní les qualités de lespril. Voicí une seríe dexemples pour élayer ses propos: «Una mm ahí al-samí wa l-waqúr» (u appartenait aux geas qoi soní dans la bonne direction et qui soní 2, «Una mm ahí al-ma rifa wa 1-jádí» (il appartenait aux empreinís de gravité)”’ geas do savoir et du mérite~”3, «Una mm ahí al-casciwun» (II appanenait aux geas chastes)t «Una mm ahí al-hascina wa 1- ‘afñf» (il appartenait aux geas respectables et menaat une vie chaste)””, «Una mm ahí al-wara wa l-zuhd» (il appartenait aux geas chastes el pratiqoant l’ascét¡sme)¶ «Una mm ahí al-faclí wa 1- ‘ilm » (ji appartenait aux ¿tres vertoeux el qoi aiment la science)”’3, «Una icabír al-mansib mm ahí al-yaqfn wa l-mus’draka» (il avait un rang élevé parmi les gens qui possédent la science el qoi la partagent)’<>5, «Una basan al-lutf II 1-nás» (u était dune grande bienveillance envers les geas)))», «miii bayt al-tahúra wa l-wabdha» (II appartenait ti la maison de la droitore el de la perspicacité)’”’, «Una miii ahí al-~ayr wa 1-la affufi> (II apparteaait aux gens de bien el il faisait un usage modéré des nlaisirsV’’. Non seolemeal ces individus possédent un certain nombre de venus mais lis peuveal ¿tre severes vis ti vis de Ieurs coacitoyens: «wa is’tadda alá ahí al-gñh» (il était exigeaat avec les notables)’’2, «Una sálihan s’adídan ‘alá ahí al-dunyá» (II était trés dur eavers ceux qui tirent profit des biens terrestres)1í~) [(8) Ibid. 1, pp. 84-86. a’ 232. ¡bid, IV, p. 279. a” 784. [02 Ibid., IV, p. 296, a” 819. 03 ‘«~ Ibid. IV. pp. 241-242, a’ 644. Ibid.. IV, p. 247. a’ 668. Ibid. III, p. 366, 00966. [07 Ibid., III, p. 358. a’ 950. Ibid., ¡bid,, ¡bid, ‘3 Ibid., Ibid., ‘3’ Ibid., ‘<»‘ ~“‘~ 1, pp. 291-292. a’ 739. 1, p. 314,0’ 790. 1, p- 268. a’ 689. III. ,. 318,n’ 851. IV. PP. 428-429. a’ 1187. ¡Vp. 236,00620. Andalous dans le Durar al-kámiaa 109 La richesse est fortuitement évoquée. Dans le cas qui noos préoccupe, elle était sans douíe employée ti bon escient (aumónes, construction pieuse): «icaria mm ahí al-fadí wa l-idrcll< wa l-tarñwa» (il appartenait aux geas vertueux, pertinents et u était riche)’’4. D’ailleurs, Ibn Sarrtig, qui était le médecin privé du sultan Muhammad II, soignait gratuitement les aécessiteux et leur distriboait une partie de ses revenos. Sa générosité et son altruisme lui valurent ladmiration de nombre de ses contemporains, mais aussi celle de ses biographes’’5. De la m&me maniére, celui qui séléve dans la hiérarchie sociale est reconnu ti condition quil y soit parvenu par des moyens licites: il mérite alors détre mentionné «taqaddama if balúdifil 115 an sdra mm sudñrihi» (il s’est élevé socialement dans son pays jusqu’ti devenir un notable)’’6. Nous avons signalé auparavant que lib/ita díba al-Uatib est la principale source utilisée par lbn Hagar (pour 131 cas), majo ce demier cite également al-Dahabí (II cas)’’7 et Ibn Farhún (3 cas)’’8. II reste done un nombre important de biographies pour lesquelles lbn Hagar ne précise pas ses sources, alors que nous avons pu remarquer quil a fait de nombreux emprunto ti Iba al-Uatib’’9. Dans lensemble, lorsquil mentionne oes sources, il écrit aprés le nom complet du personnage dont il parle, «qala ibn al-jjattb» et u rapporte les paroles de cet auteur’2<>. Iba al-Uat¡b est parfois désigné sous le nom de Lista ad-din oo de Lisán ad-dia b. al-Uatib. Quant ti la source utilisée, elle est citée sous diverses appellations: al-Ihcita, Tdr4s’ Óarnñta, ou tarilzubu, mais le aom de louvre n’est jamais donné en entier. L’aaalyse que nous venono de faire nous a permis de comprendre les raisono des choix d’Ibn Hagar: tous ces personnages sont des notables, et leurs biographies exemplaires devaient fsgurer dans le Durar al-Umuna ifa yñn al-miSa al-túmina. Le dictionnaire biographique (rartgim) est une des sources importantes de l’historiographie musulmane ti travers le témoignage quil apporte pour la ‘3 Ibid., 1, pp. 86-89, a” 233. ‘“ Ibid., III, p. 287.0’ 761. Ibid., 1. p. 281, o” 719, ‘‘3 II sagis de =asnsad-d¡n Muhama,ad aI-Dahabi (673-4/1274-753/13523), historien es théologiea auteur du MuloJttabaqñ¡ al-muhaddicfn. Cf i.M. Vizcaino, “Andalusies ea Mízáa y Mulo de al-Dahabá, y Lisán al-Mizán de Iba Haya.”, Estudioz Onomashco-biograficoz de al-Andaluz, IV, Grenade ¡990, pp. 71-94. Burháa ad-dio Ibráhim b. Fahrfin <760/1358-799/1 397),jurisse et savaat maí¿kite, auteurdo Dibñg aI-,oadhab ff manjar alan u/atad’ al-madhab (dicsioanaire biographique des savaats malékises), cf lEy, Hopkias.,Iba Farbún’, E.I.2, III, p. 786. ‘‘3 Cess aotammens le cas pour les biographies qui oat les références suivanses: Ip. 317,0” 849; 1. PP. 374-377, a” 948; 1, p. 54,a” [43; Ip. 196, o” 503 es ¡Pp. 44-145, n”499. ‘20 Ibid., III, pp. 295-296, a’ 786; III, p. 289, a’ 768; III, p. 304, a” 816; III. p. 316, a” 847; ¡¡Ip. 322,a’ 864 el III, p. 314, a” 842. II usilise égalea,eat íes expressioas bálaga aMI rapporse que (III, p. 287, a’ 761) es w’asafaha Ibo al-Ijatib fr ¡ñribiAba al-5aftb le décris daas son hissoire de Grenade, 1, PP. 306-307, a” 780. lío Bernaderte Marrel-Thoumjan reconstitution dun passé’21. Contrairement aux tabaqát qui regroupent uniquement les biographies de personnages appartenant ti une méme classe (juristes shaféites, malakites, hanbalites, médécias, soufis...)’22, les íarñgim recensent toutes les notabilités (a’ydn) dun siécle ou dune époque doande du monde musulman (les personnages peuvent ¿tre égyptiens, syriens, yéménites, magrébins, andaleus...). On trouvera donc les notices des souverains, mais aussi celles des califes, des administrateurs (vizirs, secrétaires...), des juristes, des commer~ants..., généralement classées par ordre alphabétiqoe. Cepeadant le dictionnaire biographique obéit ti des régles précises : les personnes retenues sont sensées servir d’exemple pour l’édification morale’23. Cette vision des choses détermine le contenu des biographies et les iaformations qul y sont développées. Lun des ouvrages biographiques les plus importants est le Wafayc7t al-a’ydn (Biographies des hommes illustres) d’lbn Uallikán (mort en 681/1281). Ce genre historique sera trés prisé pendant la période mamlouke’” a on continuera A produire des dictionnaires peadants les siécles suivants’25. Nous voudrioas ¿tudier ti présent la maniére dont Iba Hagar a utilisé le matériau sélectionné. En effet, les biographies qui se trouvent dans l’lhñía sont beaucoup plus longues que celles élablies par Ibn Hagar. II nous a donc semblé intéressant de connalire quels éléments ce demier avait reteno aprés lecture et analyse, et sous quelle forme (emploi du vocabulaire) il avait choisi de les livrer A ses lecteurs. Nous allons donc essayer de comprendre comment un auteur travaillait A partir de ses sources. Bien évidemment noos ignorons quel manuscrit Ibn Hagar a utilis&26. Nous avons retenu 14 biographies d’Andalous figurant dans le Durar et dont loriginal se trouve dans l’Ihcita. Ce sont celles des personnages suivants’2t Ahmad b. ‘Abd al-WAlT b. Ahmad Abú Úa’far b. al-’Awwád al-GaruAd: l.l-i, 1, p. 193-194; 1.1-1, 1, p. 196, n’ 503; - - - ‘21 T. Khalidi, “lslaa,ic biographical dictionnaries: a prelia,iaary assessaient’, 17w Muslito World, LXIII, 1973, PP. 53-65. [22 Pour les Tabaqás, cf. 1. Hafsi, «Recherches sur le geare ‘Tabaqás’ daas la littérature arabe», Arabica, XXIII, 1976, PP. 227-265; XXIV, 1977. pp. 1-43 et PP. 150-186. 823 al-lían in A bismors’ of Muzilpa historiographv. F. Roseashal, Leidea 1968, p. 293. 24 Nous amis lisniseroas á quelques sitres: Fawñt al-wafayát díba gákir al-Kusub¡ (mors ea 764/1363>. al-Wajt bi-l-wafayñí de Safadi (a,ort en 764/13631, al-Mao/ial aI-sñff wa l-mustawJt bad a/-waffdlba Tagrí-Birdí (mors ea 874/1470>. al-Daw al-láasifra’vñn al-qaro al-lñzi de Sabáwi (mod en 9(12/1497) es Nazm al-’iqycinjtavdn al-av/Jo de Suyuti <niort ea 911/1505). ¡25 Cf al-=atsi,Taragita av/Jo Dhoa~q ital-qaro al-ial/Ji aThrwa aisfal-qaro al-rabí a~aral-higrí? Damas 1972. ‘26 Nous ignoroas si Iba Hogar a eu entre les mains un ¡naauscris autographe ou une copie, Or on sais que íes copies peuveat pr¿seaser de nombreuses différences par rapport A loriginal. Naus avoas utilisé les abréviasioas suivaases: í. U pour Iba aL-Uasib el I.H pour Iba Haga.. Andalaus daris le Durar al-kámina 111 Mimad b. ‘Abd al-Nfir b. Ahmad b. Rá~id AMi Úa’far al-Málaqi: 1.13, 1, p. 196-202; LII, 1, p. 194-195, n0 499; Ahmad b. Tasan b. Badal al-Aslamí al-Mñwaqit al-Garnatí: 1.13, Ip. 204; I.H, 1, p. 119, n’ 330; Ibráhtm b. Mubammad b. Ibrábim b. al-Tuwaygin al-Ansárí al-Sáhilí: 1.13, Ip. 329-341; I.H, 1. p. 54, n’ 143; Ibráhím b. ‘Abd-AIIAh b. Ibráh¡m b. Muhammnad b. Ibráhun (b. ‘Abd al-’Az¡z b. Isháq b. Ahmad b. Ismá’fl b. Qásim b. Isháq) al-Numayri al-GamAtí: 1.13, 1, p. 342-3M; I.H, 1, p. 28-29, n0 69; Muhammad b. Ahmad b. Ziyyad b. Ahniad b. Ziyyad b. al-Hasan b. Ayyñb b. ¡-Jalil b. Ziyyad b. Mangak al-Gáfiqí Abo Bala al-Gamátí asluhu miii I~b¡liya: 1.13, 11, p. 133-136; III, III, p. 317, a’ 849; Muhammad b. Mimad b. ‘AlT b. Gábar al-Andalusí Aba ‘Abd-Alláh al-Hawwárí al-MálakT al-A’má: LII, 11, p. 330-333; I.H, III, p. 339-340. n’ 900; Muhammad b. lbráhim b. ‘AlT b. Báq al-Umawwi, al-Mursí al-así al-Garnatí tumma al-Málaqí: 1.13, II, p. 338-341; 1.H, III, p. 289, n’ 768; Muhammad b. Ahmad b. DAtid b. Milsá b. Málik al-Labmi aJ-Yaki Abti ‘Abd-Alláh b. al-Kammád: 1.13. III, p. 60-63; LII, III, p. 316, n’ 847; Muhammad b. Ibráhím b. Muhammad al-Lawa~T, al-Mursí nazil Cm-nata Abti ‘Abd-Alláh b. al-Raqqám: 1.13, III, p. 69-70; 1.H, III, p. 296-297, n’ 789; Muhammad b. Ahmad b. Ibráhim b. al-Zubayr al-Gamátí AMi ‘AmrtI b. al-Hafiz Abí ña ‘far: 1.13, III, p. 156-158; I.H, III, p. 304, a’ 816; Muhammad b. Ibráhim b. ‘Abd-AllAh b. Ahsnad b. Muhammad b. Yúsuf b. Rawabíl al-AnsArí al-Gamatima’rñfbi Ibn al-Sarrá¿ al-Tabib: 1.13,111, p. 160-162; 1.1-1, 111, p. 287, n’ 761; Muhammad b. Mimad b. al-Husayn b. Yahyá al-Qaysí AMi al-Táhir b. SafwAn al-Málaqí: 1.13, III, p. 236-239; I.H, 111, p. 314, n’ 842; Muhammad b. Ahmad b. ‘Abd al-Rahmán b. Ibrábím al-Ansárí al-Mál~T Abá ‘Abd-Alláh al-SAhilí: 1.13, III, p. 239-241; I.H, III, p. 322, a’ 864. - - - - - - - - - - - - - Si l’on compare les biographies extraites de l’Jh&a et celles du Durar, on s’apergoií, ansi que nous l’avons déjá signalé, que les premiéres sont beaucoup plus bagues que les deuxiémes. En effet, Iba Hagar s’est contenté de faire un résumé des biographies quil a compilées, ainsi, celle de Muhammad it al-Zubayr qui occupe deux pages dans l’Ihúta, est réduite ti 7 lignes dans le Durar’28. II en est de méme pour tous les cas étudiés, ce qui est normal car Ibn Halar ne pouvait reproduire dans leur intégralité ces trés bagues notices dont certaines comportent plusieurs pages de poésie ou de prose. II faut également noter quIbn Hagar écrit raremení ti la fin d’une biographie, ainsi quil le falí pour eelle-ci: «dakarahu Lisán ad-dnn h. al-Ijatlb [28 1.13. III. PP. 156-158 es 1.11. III. p. 304. a” 816. Bennadetie Martel-Thoumian 112 mutawwalan wa hacia muballas má targamaha» (Lisán ad-dín b. al-13atib le mentionne longuement et ceci est un résumé de la biographie quil 1W a consacré)’29. Curieusement, lorsqoe lauteur écrit des notices détaillées, comme par exemple celle qui conceme Muhamniad al-Hawwári al-Málaki al-A’má, u utilise également une autre source (dans ce cas précis, il fait référence ti Burhan al-din Sibt a1-’A~amT). lbn Hagar note les études faites par al-A’má, ses périgrinations en Orient, (Le Caire, Damas, Alep) et II donne aussi les dates de sa naissatice (698/1298-9) et de sa mort (gumádá II 780/septembre 1378 ti llbTra)’30. Quaat ti celle qui conceme Ibráhim al-Numayri al-Gamátí, Ibn Hagar recopie al-Dahabí, el ne fait aucune référence ti Ibn al-13atíb qul coasacre pourtant une trés longoe biographie ti cet individu (celle-ci comprend de larges extraits de prose et de poésie)’31. Les biographies extraites de l’lhñta ne sont pas d’un seul tenant, mais divisées en paragraphes ayant chacun un titre et dont l’ordre vane selon les personnages: 14-3, 1, p. 193-194: hciluhu (son éíat, sa condition), ma&ay~atuhu (ses maitres), wafñtuhu (sa mort); 1.1-1, 1, p. 196-202: hñluhu, ma&ayliatuhu, tasñnifuhu (ses ouvrages), 4i’ruhu (poésie), gaflaíuhu wa nawkahu (niaiserie, caractére de celui qui na aucune expérience des choses ordinaires de la vie)’32, mawlñduhu, wafdtuhu; 1.13, 1, p. 204 hñluhu, wafñtuhu; 1.13, 1, p. 342-3M: awwaliyyatuhu (ses antécédenís), hclluhu, mas’ay~atuhu, tawñlifuhu (ses oeuvres, ce qui sous-entend autre chose que de la poésie), s’i’ruhu, nataratuhu (sa prose), mawlñduhu (Sa naissance), mihnatuhu; 1.13, 1, p. 329-341: haluha, naíaruhu, s’i’ruhu; 1.13, II, p. 133-136: awwaliyatuhu (ses antécédents), hclluhu, wa nabáhatuhu wa mihnaíuhu wa wafdtuhu, mas’ay~atuhu, babar fi wafñíihi wa ma ‘ragaíihi, &i’ruhu; 1.13, 11, p. 330-333: hñluhu i’i’ruhu I.H, II, p. 338-341: hdluhu, s’i’ruhu, mas’ayftaíuhu; l.H, 111, p. 60-63: haluha, ma&’ay~atuhu, íawñl¡fuhu, sUruha; 1.H, III, p. 69-70: hñluhu, tawñlifuhu 1.1-1, 111, p. 156- 158: hciluhu, mas’ay~aruhu, ?i’ruhu; - - - - - [20 Iba Ha¿ar, Durar. 1. pp. 246-247, a’ 68& 1.13. II, pp. 330-333 es lid. III. pp. 339~34((, it 9(5>. Paur so pan. Iba aI-13asib sigñaíc quil Va plus aucune aouveíle de ces índividu. ~ ¡45, <32 Iba ¡lagar consacre la aioihíé dc la hiographie de ce persoaaagc á une aaecdole démoasraas Sa 1, Pp. 342-364 es l.H. 1. pp. 28-29. a’69. a,uiscae (III, 1. pp. 194-195. a’ 499>. Andalaus daris le Durar al-kámiaa 113 113, III, p. 160-162: hdluhu, ma=ayftaíuhu,s’i’ruhu, mihnaíuhu (son occupation); 1.13, III, p. 236-239: hñluhu, tawñlifuhu, mm añada ‘aynhu, s’iruhu, - - wafciíuhu; 1.13, 111, p. 239-241: haluhu, mas’ay~aíuhu, mihnatuhu, &uhratuhu (sa renommée, célébrité, ses signes distinctifs), S’i’ruhu. Ainsi qo’on peut le constater ti la lecture de ces différents descriptifs, aucune des biographies nest con9ue sur le méme modéle. La forme vade ea fonction des iaformaíioas obtenues par lauteor. On est bien bm de la conception codifiée des dictionnaires traditionnels’33. Si Ion regarde loriginal et ce quen a tiré Ibn Ha~ar que peut-on dire et déduire? II a résumé ce qui était á ses yeux l’essentiel ou ce qui pouvait présenter un intérét pour un lecteur ‘oriental’, sachant que puisquil citait sa source dans la majorité des cas, si ce demier désirait un complément d’informaíions, il pourrait se reporter ti celle-ci. Comment lauteur a-t-il travaillé ti partir du matériau quil avait devant lui? Quels termes a-t-il retenus? Ces biographies qui sont fort différentes dans la forme le sont-elles aussi dans le foad? A-t-il réussi ti résumer une notice de plusieurs pages en qoelques lignes tout en respectant la pensée diba al-13attb? Nous voici donc devant la question suivante: conimení un auteur réagit-il devant un texte quil se propose d’écourter, par rapport ti un personnage quil juge important et de maniére ti ce que le lecteur ait une idée exacte de la vie et des actes de celui-ci? Nous allons analyser le contenu des biographies ¿tablies par Ibn Hagar, répertorier les éléments babitucís qui les constitoent et les comparer avec les renseignements compilés par Ibn al-13atib. A la lecture des deux ouvrages, nous nous somnies aper9ues que les nonis complets des personnes’34 présentent des différences. Ibn al-Uattb mentionne toujours la kunya, lorigine, le lieu de naissance et d’habitation du personnage. Par exemple, la biographie de Muhammad al-Umawwi conimence par les indications suivantes: Muhamniad b. Ibráhim b. ‘Alt b. Báq al-Umawwi, Mursí al-así, Gamatí al-nas’ñ’, Málaqí al-isUn, yuknú Abá ‘Abd-Alláh’35. Pour Muhanimad b. Ahmad b. ‘Alt b. Gabar al-Andalust Aba ‘Abd-Alláh al-Hawwáxi al-Málaki al-A’má, le méme auteur ajoute quil est connu sous le nom diba Óabar, et quil appartient aux - ‘~ Cf. nosre anide sur “Le dic¡ioaoaire biographique: un ousil hissorique” oú aous avosis analysé la ssructure de la nasice biographique á partir du dicsionaaire biographique de Sabáwí, al-Da»” al-/don’ ff ay/Jo al-qaro al-t/Jzt, Le Caire 1353/1934. A paraisre dans les Caldero d’onoraaztique arabe (éd. da C.N.R,S 1. 34 Nous enteadoas par aom comples leasemble composé par le isma. le nasab, la kunya, le laqab es La o isba, Cf. J. Sables. Le voile da oon,. Eszai sur le ao,o propre arabe, Paris 1991, PP. 7-54. Voici ce qu’écris Iba Ha~ar au sujel du méme persoanage: Muhasnmad b. Ibráhirn b. ‘Alt b. Baq al-Umawwí, al-Murzíal-así al-Óarn/Ja; tumma al-Mdlaqí(I5. II, PP~ 338-34I es l.H, III, p. 289, a” 768), 114 Bernadelle Martel-Thoumian geas dAlméria, précisions, dans les deux cas, qu’omet Iba Hagar’36. En ce qui concerne Muhanimad b. Rawabíl al-Ansárí al-Gamátí connu sous le nom diba al-Sarrág al-Tabib, lbn aagb signale d’emblée que ce personnage est tahlb al-sultan, alors que pour Ibn Hagar il est simplemeal tabib’37. Quant ti Muhamniad b. Ahmad b. Ziyyad b. Ahmad b. Ziyyad b. al-Hasan b. Ayyúb b. tJalTl b. Ziyyad b. Mangak al-dafiqí AMi Bakr al-Gamátí, originaire de Séville, Ibn al-13atib note qn II fait partie dés gens de Grenade et quil habite Guadix’38. Une autre différence est A relever en ce qui conceme la place des dates dans la biographie: assez curieusement les dates de naissance et de mort sont rejetées ti la fin de celle demiére chez Iba al-13atib. II y a de fréquentes imprécisions dans les notices rédigées par lbn 1-lagar en ce qui coaceme les dates de naissance et de mort des individus. En effet, si lbn al-13atib donne dans la majorité des cas la date de naissance, ao moins launde et parfois le mois et le jour, lbn Hagar reproduit rarement cette information (il recopie bien souvent uniquement la date de mort), il faut donc chaque fois se reporter ti 1/haca si loa désire cette doaaée. Le silence est souvent fait sur les causes du décés et le lieu. Iba al-13atíb raconte que Muhamniad al-Sahih, mort le vendredi 24 §iwwál 735/mai 1335 a eu un enterrement imposant”9, II précise aussi qu’Ahmad b. Rágid Abú Calar al-Málaqí (ramadán 630/aoút 1233-rabí’ 11 702/novembre 1303 ti Alméria) est enterré ti l’extérieur de la porte de Bougie dans un tombeao situé ti l’intérieur du mausolée du ~ay~al-Záhid Abí l-’Abbás b. Maknñn’40, ce qu’ omet de consigner Ibn 1-lagar. Les deux historiens donnent parfois des versioas différentes sur la mort dun personnage, c’est ce qui se produit pour celle d’lbráhim al-Tuwaygin al-Ansárí al-SáhilT. lbn Hagar ¿cnt: «tumma ha rna ragian mía bilad al-Sacian wa islaqarra hihá batid mala sanal 739/1338-9» (il est revenu au Sondan et il y est resté jusqu’ti sa mort). De son cóté, Ibn al-13attb note: «tumma 1am yalhat an ittasalat al-a lib/ir bi wafcltihi hi-Tunbuctñ wa Una hayydn fi awci’il 739» (puis, aucone nouvelle de sa mort survenne ti Tombonctou nest parvenue, et il était en vie au débnt de l’anaée 739)¡4[ ‘36 145. II, PP. 330-333 es IB. III, PP. 339-34<). a’ 9(X), En ce qul concerne le personnage suivans, Muhaa,mad b. Satwáa al-Málaqí. Iba al-Haoib ¿criÉ: “wa baviuha .iahír bi Malaqa, vako/J Abá al-T/Jhin vurcsfu bu Iba al-Safo/Ja» ([U, III, Pp. 236-239 es IB, III, p. 314, a” 842>. Quaas á Muha,n,nad b. Aba,ad al-Ansári al-Málaqí Abo Abd-AlIáh al-Sáhilí. sebo Iba al-UatTb, 1 ess connu sous le nota dal-Sáhili (I.~, III, pp. 239-241; LB. III, p. 322. a” 864). ‘~ 145,111, pp. 160-162; IB, III. p, 287.0” 761. 38 Pour Muharaniad aI-Un,awwi, Iba al-Uaufb précise que ce personnage ¿sais mnursfd’origine. garn/Jir par la aaissaace es habisail Malaga, cf. supra nose 129. ‘‘~ I.U, III, Pp. 239-241 es IB. III. p. 322, a” 864. ‘‘3 I.~ 1, pp. 196-202 el 1.1-1. 1, Pp. 194-195, 00499. Ea ce qui concerne Ahmad b. al-’Awwád al-Óaraátf, Iba ¡-lagar ornes de signaler que ce personaage est mod á Bongie oú u est ensené (Ib, 1, Pp 193-194 es IB, 1. p. 196. n’503). ~‘ 14. 1, PP. 329-341 es 1.1-1, 1. p. 54, o’ 143. Selon al-Maqqari ce personnage ras mors A Tombuclo le 27 ~urnádá II 747/aaús 1346. cf. No/Ii al-/II, mio guza al-A odalus al-raúl,, Le Caire 1949,1, p. 341. Andalous danz le Durar al-kámina 115 Nous avons signalé anparavant que tous ces personnages sont des lettrés, ils ont suivi les enseignements de savants célébres; hors, lbn Hagar ne cite jamais tous les maUres de tel individo, on a l’impression qn’il choisit de nonimer les plus connus, ainsj parmi les maitres dAhmad b. al- ‘Awwád al-Garnátí, ji se contente de nonimer le plus renommé, Ibn al-Zubayr’42, les autres soat regroupés sous lappellation ‘wa gayruhu’ (et dautres que lui). Des divergences existent également entre les denx auteurs ti propos des postes occupés par les personnages et les voyages qu’ils ont pu effectuer. An sujet de Muhamniad b. Mangak al-GáfiqT al-Gamatí, Ibn al-l-aÚb écrit :«uslu’mjla fr l-wazdra bí-baladihí» (il fnt vizir dans son pays) alors qulba Hagar note: «iltasala bm sahib Cannara» (il se mit en rapport ayee le Maitre de Grenade)’43. Selon Iba al-lJatib, IbráhTm al-Numayr¡ al-Camátí a fait le pélerinage, ji a travaillé auprés du sultan do Magreb, puis u s’est rendu au Ma~riq, et a fait le péles-inage pour la seconde fois. II a été an service du sultan de l’Ifríqiyya, puis ti celui du sdhib de Bongie. II a ensuite vécu ti Tlemcem, puis aurail été qadi et, maintenant (an moment oú Ibn al-flatib rédige), serail sonfi et assisterait anx assemblées sultaniennes. Ibn Ha~ar donne une version différente des événements. Selon Ini, ce personnage a fait le pélerinage. II sest rendu ti Damas, en Ifriqiyya, puis s’est arrété ti Bougie oil il a été secrétaire auprés du sultan. Finalement il sest transporté á Tlemcem et s’est installé prés du tombean du ~ayáMaydan jusqu’ti sa mort’t Quant ti Muhamsnad b. Safwan al-Málaqí, lbn al-13atTb nons dil que: «wuliya al-jfltaba bm-l-masgid al-gtmm’ wa icaria lahu muS’~7raka if 1-fiqh» (il était chargé du préche ti la grande mosquée et ¡1 avait des connaissances en droit) mais Ibn Ha~ar affirme «wa Una lahu manzila ‘azfmafrl-fiqh wa ñatal,a bi-l-gdmV» (u avait une position importante dans les affaires juridiques et il préchait ti la grande mosquée), ce qui n’est pas tout ti fait la méme chose145. Parfois les différences se limitent ti la terminologie, ainsi Ibn 13a~¡b résume les voyages que fil Ibráhim b. al-Tuwaygin al-Ansárí al-Sáhilí en Oriení par le tenne s’arraqa<0~<, tandis qu’Ibn Hagar les ¿numére. Pour la partie traitant des qualités de ces divers personnages, Iba Hagar reprend ce qu’a écrit Ibn al-13atíb, rarement au mot ti mot, trés souvent en utilisant un autre vocabulaire. Ainsi dans le cas de Muhanimad b. Safwán al-Málaqí, Iba al-13atib note: «Una maflahan ‘alayhiiftariiq al-qtlm» (il ¿taU attiré par le sonfisme), el Ibn Hagar sonligne «Una hab Iran hi-tarlq al-qsim» (il avait des connaissances en ‘42 ¡~, ¡, pp. 193-194 et 1.1-1, 1, p. ¡96, a’ 503, 1 emplole la formule «aijada ‘ayo tajar b. al-Zubayr «‘a ~ayríhi».II faut noser que dans la biographie qulba Bagar consacre au bis díba al-Zubayr, 1 ne précise aulíemeat que Muhamajad est le bIs dun des píos éminenss savaass andalous de cetse époque <cf. IB. III, p. 304, a” 816). 1.6. II. PP. 133-136 es IB. III, p. 317. a” 849. 1,13, 1. PP. 342-3M e’ IB, 1, PP. 28-29, a” 69. 1.13, ~,III.Pp.PP.329-341 236-239eles I.H, III, ~p. 314, n”842. [46 ~ij, a” ¡43. 116 Bernadelte Martel-Thoum~an soufisme)’47. En ce qui conceme Mohammad al-Umawwí, le premier considére que: «icana Utihan adihan dakiyyan» (c’était un écrivain lettré el intelligent) tandis que le second enregistre: «Una katmhan adJhan... wa Lina qawfal-daU’» (cétait un ¿erivain lettré...il ¿tail trés inlelligent)’48. Si Muhammad b. al-Raqqám incame poor lbn al-Uattb «al-s’aya al-usíad al-mutafannun» (le maUre qui sail se servir de toutes les toumures et de tornes les finesses de la langue) et sil fait son éloge en disaní: «kana nasíg wahciihj» (jI navait pas son pareil)’49, Iba Hagar se limite ti consigner «icaria farfd al-dahar jr ‘jlm al-hmsab wa l-íib...» (il a’avait pas son pareil ti son époqoe en ce qui concerne les sciences de la mathématique et de la médecine). Parfois, Ibn Ha~ar ne repread pas les affirmations dIbn al-13atíb, ainsi il ne signale pas conime ce demier pour Muhamniad b. Mangak al-GáfiqT: «icána hacia al-ragui aynan mjn a ‘yan al-Andalus wa sadran mjn sud¡irihñ» (cel homme élait un notable parmi les notables el un homnie émiaent parmi les homnies éminents)’5<’. Mais tous les deux saccordent pour reconnaitre la grande piété de Muhamniad al-Sáhilí el lIs soulignent la célébrité dont il jouissait. «ma Una lahu á7uhra icabíra»”’. Pour ce qui touche ti louvre liltéraire de ces hommes, qul ont composé aussi bien de la poésie que de la ps-ose, et sur lesquels on a ¿cnt, aulaní Iba al-Uatib se montre prolixe, autant Ibn Hagar est concis. Cesí ainsi que la biographie de Muhanimad b. Safwán al-MálaqT se termine sur deux vers seulement (nous igaorons sur quels critéres ce sont ces deux vers qui figurent et non deux autres, mais l’auteur a dé les joger significatifs)’52. On peul dire que dune maniére générale, si Iba Hagar passe sous silence les piéces de vers, il cite le litre de loeuvre principale (ou des oeuVres) dé ~ersdnnage doní il esí quéstiosi. Nous termineroas celte comparaison el cette analyse sur deux remarques qui nous semblení importantes. La premiére est la suivante: Iba al-Uatib n’indique jamais ti quel madhab (école juridique) appartienl le personnage dont il parle. LAndalus s’est affirmé trés íét conime un bastion du malékisme, les juges ne pouvaienl rendre la justice que selon cette école’53. Cest ainsi que lorsqu’Ibn al-Uatíb note qu’untel a ¿té nomnié qcidt il ne précise pas lécole. el sa formule est souveat lapidaire: «wuliya queJar bj-Garnata» (il a occupé la charge de juge ti Grenade)’54. Iba Iagar, au contraire, 1.13, III, pp. 236-239 es lid, III, p. 314, a’ 842. II. pp. 338-341 el IB. III. p. 289. a’ 768. ‘‘3 1.13.111, PP. 69-70 es IB, III, pp. 296-297, a’ 789 ‘501.13,11, PP. 133-136 es IB, III, p. 317, a’ 849. ~ 1.13. iii, PP. 239-241 e IB, iii. p. 322, a” 864. ‘3’ 52 143, III, pp. 236-239 es IB, III, p. 314, a’ 842, on peus faire la mérne reasarque su sujes de Muí,arnmad b. aL-Kama,ád <1.13, lii, PP. 60-63 chI-!, III, p. 316, a’ 847>. R. Mié, L’Ezpagne muzuboane no teapz des /Yaxrídes (1232-1492), Paris 1973. chap. VIII. La vie religicuse es inseiIecsoelle, pp, 4 17-428. iba I-Ia~ar. Durar, 1. PP. 183-184, a’ 47% Andalous dans le Durar aI-kámina 117 donne souvent cette indication ti son lecteur, nous savons alors que la majorité des personnes ¿tudiées sont malékites’55. II cite également le premier qadí malékite de Hama’56. Un seul individu est dit shaféite’57. La deuxiéme remas-que porte sur un tout autre domaine. Nous n’avons treuvé aucune information sur d’éventuels mariages dano les biographies ¿tablies par Iba al-Hatib’55. Dordinaire, ces renseignements sont fréquents dans les dictionnaires biographiques. II est bien évident que, nc possédant pas ce type dinformation, Iba Hagas- n’en fait pas état. De la méme maniére, nous ne possédons pas dindication sur les bátimeats (palais, maison, édifxce religieux) que ces personnages auraient pu posséder ou faire construire’59. Ea coaclusion, nous dirons que la conception du dictionnaire biographique, son aspect universaliste l¿gitiment la présence des Aadalous, en tant qo’habitants dune terre d’Islam, au méme titre quest justifiée celle des notables syriens ou égyptiens. Ces persoanages, considérés comnie importants, doivent ¿tre connus de leurs pairs méme si ceux-ci a’ont jamais eu lopportunité de les rencontrer ou den entendre parler. II est sans doute essentiel pour un esprit cultivé de cette époque, de savoir quil existe ti l’autre extrémité du monde de culture islamique des lettrés musolmans, susceptibles eux aussi de servir de modéle, et dont la moralité et íes actes sont édifiants. Ces notices permettent ¿galement ti l’auteur de montrer qo’au fond rien nc différencie les Andalous des autres musulmans, quils sont eux aussí partie intégrante de l’Umma. Cette pensée est sans doute réjouissante pour lesprit, mais aussi attristante en cette période de Recoaquéte qui voit les villes de lAndalus passer sous le contróle de souverains catholiques, et l’Occident musulman samenuiser géographiquement au cours des années. II est intéressant de constatesque les ‘oeuvs-es voyagent’, peut-étre dans les bagages des savants venus ¿tudier en Orient ou dans ceux des commer9ants, et que, par conséquent, lAndalus n’est pas une terre inconnue. Les gens d’Orient suiveat les événements qui sy déroulent et ont connaissance des oeuvres de ses lettrés; dans le cas présent, il s’agit de lun de ses plus illustres représentants (méme si, apparemment, la source dinformation se limite ti une seule oeuvre). Si nous considérons ti pr¿sent le travail effectué par Iba Hagas- ti partir des ~ Ibid, ip. 247.00639; Ip. 276. a’ 705; 1, pp. 380-38I,a’961; II, p. 254,002132; II. p. 286, a” 2205; ¡Vp. 68.0” ¡99; IV, PP. 280-281, a’ 792; III. pp. 413-414, a0 1099; II, p. 300, a’ 2228 cliii, p. 424, a” 1130. ¡56 Ibid., 1. Pp. 380-381. a’961. Ibid,iV, p. 446, a” 1230. iba Bagar signale le maijage de Muhamniad b. Ahmad b. ‘Ah b. Cábar aI-Aadalust Abo Abd-AlIáh aI-Hawwári al-MáIaki al-AmI (1.13, II, PP. 330-333 es IB, III, pp. 339-340, o” 900), Ibo ai-FJat¡b ornel cesle informasion. 59AII b. Mimad b. Hudayda a construil de nombreuses zawiyas: «wa ‘aninlara idda¡ zawñvñ’, cf III, p. 12,00 21. c’ess le sesil cas signalé par Iba 1-lagar, si Ion excepte les coastrucsioas sul¡aaieaaes, lIS Rernadene Martel-Thoumjan biographies extraites de lihara, quels easeignements pouvons-nous tires- ea ce qui conceme ses méthodes de travail? En premier lieu, aous dirons que lauteur, aprés avoir pris connaissance des aotices et les avoir étudiées, a essayé de donner ti son lecteur une biographie dais-e et concise, lul apportant les informations esseatielles qui lol permettront de situes- le pes-sonnage dans ses cadres géographique et historique. Au sujet de l’aspect fos-mel de la notice, II ae s’est pas attaché ti la divísíoa en pas-agraphes, mais ji a rédigé selon le “modéle traditionnel, ea s-espectant los-dre habitud des données (nom complet, filiation, dates de naissance et de mort, diffés-entes fonctions occupées et dates de nomination et de destitution dans un poste, voyages, oeuvres...). Cette adaptation était nécessaire pour la cohérence du dictionnaire, et sans dosite aussi posis- le lecteur habitué ti trouver ces dives-ses indications daas un certain ords-e. Résumer des notices relativement détaillées nétait pas un exercice aisé. Lauteur a fait son possible méme sil était difficile de consacrer des biographies ti des gens aussi loiatains ct sur lesqucís II nc pouvait avoir que des données écrites et trés peu d’informations orales. II était dans limpossibilité de vérifier les renseignements donnés par lbn al-Hatib. II a donc dñ faire confiance aux écrits de ce dernier. Nous somnies ¿toande de constates- qu’il manque certains éléments (dates, postes, voyages....l. lbn 13a~as- aurait-i1 travaillé ti partir dune copie incompléte, car les biographies d’Ibn al-ljatTb sont remas-quablement construites, nosis avons donc de la peine ti expliquer ces lacunes. De la méme maaiére nosis sommes en droit de nous interroger sur les sources utilisées par lauteur los-squil ne les cite pas. La longucur des biographies ne nous semble pas codifiée: devons-nous en déduire qo’Ibn Hagar a volontairemeat tronqué les biogs-aphies relatives aux Andalous, soit parce qu’il jugeait certaines informatioas superflues (elles touchaient des persoanages ¿loignés spacialement), soit parce quil estimait que le lecteur. s’il désirait davantage de renseignements, devait lis-e ses sources. On peul également sinterroger sur les nuances dans les appréciations portées sur les ¿tudes, les comportements ou les qualités des individos. S’agit-il d’uae faQon d’attéauer les propos dIba al-13atíb, quil estime ts-op laudatifs vis ti vis de ses concitoyens. et par LA méme. de les ramenes- ti des dimensions plus réalistes? Nous devoas notes- que les deux auteurs sont s-elativement peo critiques envers tous ces personnages. et que ce sont systématiquement leus-s qualités qui sont notées. Nous terminerons en essayant de saisir quelle image de société se dégage de ce corpus. Nous avoas remarqué la faiblesse de la représentation féminine andalouse (une femnie dans le Durar, deux dans lihata). Nous signales-ons aussí labseace des minos-ités confessioonelles juive et chrétienne (aucun pes-sonnage pratiquant une de ces deux religions nest mentionné). Le Durar est une ouvs-e dérudition consacrée ti des notables de préférence musulmans, on ne peut donc esperes- y trouver dautres individus[«i. Dans le cas des Andalous, seuls les 6<) Un petis nombre de chrésieas, de juifs es de convenís oot des biographies dans te Durar. Andalous dans le Durar al-kámina 119 souves-ains nasrides et les notabilités y ont droit de cité. Pm-mi ces demiers, si Ion se refére au texte original, tous n’ont pas été répertoriés par Ibn Hagar. Nous avons doac une vísion partielle de cette société. Le travail effectué par Ibn 1-lagar sur les Andalous est un dosible résumé’: dans le choix des personnages. dune pafl, et dans la coacision des biographies, de l’autre. II en comporte les qualités et les défauts. II pes-met de connaitre lexistence dindividus ayant véco dans l’Occident musulman, mais ces biographies condensées manquent parfois de détails, bien que lauteur ait essayé détre dans une certaine mesure proche du texte original. Le biographe est alié ti lessentiel, sans doute pour ¿viter de submerger le lecteur d’informations qu’il ne jugeait pas capitales.