L’éducation et la formation citoyenne dans une société riche en diversité Identité des auteurs Nom : Bustos Córdova Prénom : Ruth Belinda Appartenance institutionnelle : Universidad Autónoma del Estado de Morelos (UAEM -Mexique) (Doctorant) Courriel : Ruth Belinda Bustos Cordova <ruthyb3080@gmail.com> Nom : Saenger Pedrero Prénom : Cony-Brunhilde Appartenance institutionnelle : Universidad Autónoma del Estado de Morelos (UAEM -Mexique) (Professeur-chercheur) Courriel: conysaenger@yahoo.fr Nom: Molina Prénom: Amelia Appartenance institutionnelle: Universidad Autónoma del Estado de Hidalgo (UAEHMexique) (Professeur-Chercheur) Courriel: meluxmolina@hotmail.com Nom : De la Cruz Prénom : Miriam Appartenance institutionnelle : Universidad Autónoma del Estado de Morelos (UAEM- Mexique) (Doctorant) Courriel : "Miriam de la cruz" miri_1204@yahoo.com.mx Nom: Yurén Prénom: Teresa Appartenance institutionnelle : Universidad Autónoma del Estado de Morelos Curriel: teresayuren@hotmail.com Nom : Cruz Prénom : Alfonso Appartenance institutionnelle : Universidad Autónoma del Estado de Morelos (UAEM-Mexique) (Doctorant), CUAM, Centro Universitario Anglo Mexicano, (Professeur) Courriel : aca1980@hotmail.com Identité du coordonnateur Nom : Saenger Pedrero Prénom : Cony Brunhilde 1 Appartenance institutionnelle : Universidad Autónoma del Estado de Morelos (UAEM-Mexique), Groupe de recherche : « Organisations et Processus d’Education et Formation » Courriel : conysaenger@yahoo.fr Identité du réactant Nom : Berchoud Prénom : Marie Appartenance institutionnelle : (institution de rattachement - laboratoire et/ou association) Courriel : marie.berchoud@free.fr Problématique générale : La problématique générale est axée sur la complexité à satisfaire la diversité des besoins éducatifs d’une population nationale de 112 millions de mexicains (INEGI, 2010) pluriethnique, linguistique et culturellement diversifié, en situation de risque. Ceux qui ont l’opportunité d’aller à l’école sont l’objet d’une violence symbolique exercé par une culture éducative qui s’impose et reproduit les iniquités sociales diminuant leurs dispositions à participer politiquement dans les transformations sociales actuelles. L’analyse des différents dispositifs d’éducation et de formation offert par les chercheurs participants dans ce symposium, nous permet de comprendre quelles sont les contraintes à surmonter pour arriver à construire des identités citoyennes qui envisagent participer dans la construction de une société démocratique et équitable. Ainsi, Ruth B. Bustos et Cony B. Saenger, montrent la façon dont les dispositifs d’éducation primaire mis en place dans des contextes ou habitent des populations vulnérables (indigènes, migrants nationaux et internationaux), incident sur les identités des enseignants et des apprenants produisant des tensions et conflits entre eux, car le principal problème à faire face est celui de déconstruire les représentations que les enseignants ont d’eux-mêmes et de leur rôle dans le processus éducatif, pour modifier ses dispositions à éduquer démocratiquement. Amelia Molina nous fait comprendre le problème de la mise en place d’une politique stratégiquement définie pour favoriser la formation civique et éthique des jeunes adolescents à l’école secondaire en introduisant des nouveautés sans avoir préalablement formé les enseignants à une nouvelle façon d’intervenir pédagogiquement pour arriver à développer chez les apprenants des dispositions à l’exercice citoyen et démocratique. Miriam De la Cruz présente un travail sur la manière dont les femmes journalières mexicaines doivent surmonter une série d’obstacles et de contraintes sociales et culturelles pour développer une identité autonome, politique et socialement reconnue. 2 Alfonso Cruz traite la façon dont les jeunes migrants mexicains aux Etats Unis construisent une identité citoyenne dans des espaces d’éducation conventionnels, ou dans des espaces de formation non conventionnels. Dans un pays ou les critères de définition et d’articulation des dispositifs éducatifs sont divergents en finalités et intérêts politiques, économiques et socioculturels, il est complexe d’être pertinent au moins que les acteurs concernés participent. Il existe des politiques éducatives à double visée ou prétention: celles qui envisagent la reconnaissance nationale et internationale des programmes d’éducation au Mexique, d’autres qui envisageant l’attention aux besoins particuliers pour éviter le déplacement linguistique. Face à ces tendances, et ayant une Reforme éducative en marche, les acteurs sociaux des groupes en situation vulnérable ont commencé à participer activement dans des projets de développement communautaire endogène, créant des projets alternatifs d’éducation à partir des pratiques sociales et culturelles des communautés. Il reste à voir les réactions des différents groupes sociaux pour savoir si les tendances hégémoniques globales prévalurent avec des contenus en espagnol et l’apprentissage l’anglais langue étrangère dans tous les niveaux éducatifs, ou si la conscience sociale du risque de perdre la richesse de la diversité socioculturelle propre, nous permet de développer la capacité d’agence pour faire prévaloir le patrimoine linguistique et culturel national. 3 La formation de la citoyenneté à l’école dans des contextes de diversité culturelle. Le cas des enfants migrants internes au Mexique. Ruth Belinda Bustos Córdova & Cony Saenger Pedrero Etudiante et Professeure du Doctorat en Education de L’Université Autonome de l’Etat de Morelos Champ académique: Sciences de l’Education Résumé :Le Mexique est un pays d’une diversité ethnique, linguistique et socio culturelle riche, mais depuis l’Indépendance et la Révolution mexicaine, l’éducation des nationaux a reposé sur une base de culture homogène en Espagnol langue officielle. Malgré la reconnaissance constitutionnelle de la diversité sociale et le besoin de multiplier les opportunités sociales de façon équitable, le manque de pertinence des politiques et stratégies éducatives mises en place, a produit des iniquités et des décalages cognitifs difficiles à surmonter, ainsi que des identités survalorisés, résultat de l’anéantissement et la méconnaissance des droits des groupes minoritaires. Parmi ces populations se trouvent les enfants des familles de paysans migrants, qui ont des problèmes d’inadaptation sociale car les écoles primaires leur imposent une ambiance éducative arbitrairement légitimée. Pour comprendre de quelle façon se construit le sens d’appartenance et de citoyenneté à l’école. Nous avons séparé la réalité en deux dimensions, l’une macro (politiques), l’autre micro (pratiques). La première pour analyser les moments des discours politiques et les critères d’attention à la diversité. La deuxième pour connaitre les stratégies identitaires développées par enseignants et apprenants pour surmonter les tensions vécues dans les dispositifs (Dubar, 2000). Nous supposons que les inégalités préexistent parce que les modèles éducatifs de l’école primaire (générale, et bilingue biculturelle) n’ont pas été conçus pour faire des ajustements à partir des besoins des élèves et des ressources humaines disponibles, parce que les représentations des enseignants sur la démocratie, le projet éducatif de l'école primaire, et leur rôle, n’ont pas été revus. 4 Introduction Selon le rapport de la Commission Internationale sur l’éducation au XXe siècle (Delors, 1996) à l’UNESCO, les 4 piliers de base de l’éducation sont les suivants: Apprendre à connaitre, apprendre à faire, apprendre à être et apprendre à vivre ensemble. Ces quatre éléments sont nécessaires pour faire face aux problèmes de discrimination, pour le respect et l’acceptation de la diversité et pour construire des projets plus humanitaires au niveau local mais aussi global. Le Mexique est un pays de diversité sociale, culturelle et linguistique, qui, lors de son Indépendance a établi un discours d’égalité soulignant la nécessité de forger des citoyens pouvant s’intégrer à une culture homogène. Cela a eu pour conséquence d’atténuer la diversité entre les peuples autochtones. À la fin du XXe siècle, il fut stipulé dans la constitution que le Mexique était un pays pluriculturel issu des peuples Indiens ou autochtones reconnus comme sujets de droits et de devoirs. Cependant ces décrets légaux n’ont pas toujours été appliqués dans les pratiques sociales. Un état de la question Les politiques éducatives et linguistiques érigées pour ces populations indigènes ne prennent pas en compte les nécessités, les caractéristiques et les intérêts de ces peuples. Les programmes éducatifs suivent une politique d’assimilation à travers l’hispanisation. D’autres programmes bilingues et biculturels (Moya, 1998; Aguilar, 2004) ont pour objectif d’atteindre une identité nationaliste homogène en utilisant les cultures et les langues indigènes comme des ponts vers une culture majoritaire dominante. D'un autre côté, la production de recherches sur l'éducation civique est limitée. Les recherches définissent seulement des concepts et elles n'analysent pas les pratiques éducatives. Aussi, la formation citoyenne se confond avec une formation démocratique restreinte à l'élection des gouvernants (Tapia, Martin, Elizondo & Fernández, 2002, p. 988). 5 Problématique Selon le Plan national de développement, les peuples autochtones vivent généralement dans une extrême pauvreté, dans des conditions de vie sociale et économique largement désavantageuses (Presidencia de la República, 2007). Ils souffrent souvent de discrimination de la part des hispanophones que ce soit en raison de leur couleur de peau ou de leur langue. Ceci provoque au sein de ces populations une forte dégradation de leur image, identité attribuée (Dubar, 2000) et une baisse de confiance en eux qui entraine une tentative de gommage systématique de tout trait caractéristique relatif à cette image identitaire. Durant l’époque de la conquête et pendant l’époque coloniale, les populations d’origine préhispanique se sont vues imposer une culture et une langue différente à la leur et ont élaboré une stratégie de résistance propre en se réfugiant dans des zones inhospitalières, des « régions de refuge » comme les nomma Aguirre Beltrán (1987). Ils y développèrent naturellement de nouvelles formes d’organisations sociales ancestrales où la collectivité et la recherche d’une amélioration de vie sont importantes pour la survie du groupe culturel. De nos jours le modèle néolibéral génère de grandes pressions au sein des communautés indigènes. Par exemple, l’importation de céréales à moindres coûts dûs au Traité de libre commerce d’Amérique du Nord (ALENA) a entrainé l’abandon de certains territoires agricoles mexicains. La perte de rentabilité de l’activité agricole - principale source économique dans ces communautés - a provoqué de fortes migrations vers les zones urbaines, ou vers les zones agricoles industrielles. De ce fait, la langue et la culture s’appauvrissent et se fondent dans le nouveau milieu social. Sans compter une baisse du pouvoir d’achat qui ne permet parfois même pas de subvenir aux besoins les plus basiques. Cela provoque également des impacts au niveau de la scolarité car les autochtones se retrouvent totalement défavorisés face à une langue nouvelle, et ne maîtrisant pas la lecture et l’écriture de l’espagnol. Ils ont plus de difficultés à défendre leurs droits face aux employés ou aux institutions gouvernementales. 6 Nous considérons que selon le type de migration (permanente ou temporaire) et le type d’expérience vécue dans le milieu amélioration, soit d’accueil, on pourra constater soit un appauvrissement de une la qualité de vie, de la construction identitaire et de l’exercice de la citoyenneté. Nous incluons dans le terme citoyenneté les trois aspects élémentaires: les droits et les devoirs au sein de la société, l’appartenance à une communauté politique (généralement l’État) et la participation à la vie publique de cette communauté (García y Lukes, 1999). L’objectif de la recherche Identifier sous quels aspects et comment les pratiques d'enseignement primaire sont orientées par les politiques de la diversité, qui aboutissent à favoriser ou à entraver la création de dispositions pour la formation des citoyens. Méthodologie Nous présentons les résultats d'une recherche qualitative et inductive. Nous employons des outils ethnographiques (Goetz et Lecompte, 1988 ; Taylor & Bogdan, 1987). Nous utilisons une approche reconstructive-analytique (Yurén, 2004). En ce qui sépare les éléments de la réalité dans les dimensions pour essayer de trouver les relations entre eux, puis les reconstruire différemment et générer un point de vue critique. Dans cet article, nous avons distingué deux dimensions dans lequel la réalité distincte: la macro (politiques éducatives relatives à la diversité et le statut migratoire de la population, des programmes de formation à la citoyenneté) et de la micro (les pratiques pédagogiques sur formation à la citoyenneté). La citoyenneté et le rapport à l’autre dans la constitution de l’État mexicain La citoyenneté, selon un aspect légal, est la relation d’un Etat avec ses habitants prenant en compte leurs droits et leurs devoirs. Dans le cas particulier d’une nation multiculturelle comme la notre, une des premières tâches garantir l’égalité de ses citoyens et à mettre en place citoyens de l’état consiste à une politique d’aide aux afin d’atteindre ce but. Cependant il est intéressant de se poser des 7 questions : l’égalité en quoi ? L’égalité pour quoi ? Afin d’analyser la question, nous devons identifier les éléments suivants: a) Les politiques de l’Etat mexicain se sont développées autour d’un discours d’égalité entre les citoyens face à la loi, sans toutefois prendre en compte les différences de la composition multiculturelle de ses populations. b) L’égalité est un terme normatif selon Ferrajoli (2004), dont le contraire est l’inégalité et non la différence. De ces éléments (exposés ci-dessus) découle ce qui suit : Les pratiques dérivées d’un discours politico-juridique qui valorise l’égalité et garantit les différences, ont provoqué au final des inégalités dans le rapport à la diversité socioculturelle, ainsi qu’un exercice limité de la citoyenneté au sein des peuples autochtones. Pour tenter d’expliquer cela, nous avons relevé des moments importants dans l’histoire de la constitution de l’état mexicain, en prenant en compte deux aspects : la diversité socioculturelle et la citoyenneté. Durant la conquête et la colonisation de la nouvelle Espagne (1521-1810), les espagnols et les créoles arrachaient leurs terres aux indigènes, et la population était répartie parmi des propriétés espagnoles afin de les convertir au christianisme – premières migrations forcées- puisque <<les croyances et religions préhispaniques polythéistes étaient considérées comme possédées par le mal et que seule la figure d’un protecteur leur ferait connaitre le dieu véritable>> (Villoro, 1987, p. 40), ainsi <<les peuples Indiens étaient juridiquement sous tutelle, tout comme pouvait l’être un mineur ou un infirme>> (Warman, 2003, p. 23). Durant la révolution de l’indépendance du Mexique (1810-1821), la première constitution, appelée Décret Constitutionnel pour la Liberté de l’Amérique Mexicaine de 1814, établissait qu’était considéré comme citoyen de la nation toute personne y étant née et que la loi devait être la même pour tout le monde. C’était une forme d’intégration à une citoyenneté légale, mais cette même loi avait aussi des critères d’exclusion puisqu’il était aussi possible de perdre cette citoyenneté <<si l’on était, servant-domestique, en difficulté avec la loi, en état d’ébriété ou encore pour avoir refusé les charges publiques>> (Noriega, 2009, p. 35-36). 8 Dans cette constitution, le traitement juridique des différences hiérarchisent les identités : là où certaines identités son valorisées et considérées avec un certain statut et pouvoir, d’autres sont dévalorisées avec un comportement discriminatoire et sont des sources d’exclusion et d’assujettissement. Dans ce modèle, les différences sont considérées et sanctionnées comme des inégalités. (Ferrajoli, 2004, p. 74). Lorsque le Mexique fut indépendant, la Constitution de 1824 établit la république comme forme de gouvernement, la religion catholique comme unique religion, en interdisant toute autre, afin de parvenir à une nation homogène. Dans cette constitution, on ignorait les formes de gouvernement des peuples indigènes, leurs religions, leurs langues, et en ne prenant aucunement en compte leurs spécificités, on limitait de manière implicite, leur propre liberté de décision. Autrement dit les différences sont dévalorisées ignorées par la loi, présumant une identité dite «normale». Par conséquent, ceux qui ne sont pas homologués à la normalité, ne sont pas reconnus par la loi et sont de ce fait pénalisés (Ferrajoli, 2004, p.75). De nos jours, la loi garantie la reconnaissance de tous les mexicains comme citoyens, c'est-à-dire que l’égalité juridique est garantie, mais les inégalités sociales ne sont pas prise en compte. L’article 2 de la constitution -réforme de 2001- énonce que <<la nation à une structure multiculturelle issue de ses peuples autochtones. La fédération, les états et les municipalités, afin de promouvoir l’égalité des opportunités des indigènes et éliminer toute pratique discriminatoire. >> (Cámara de Diputados del H. Congreso de la Unión, 2011) C’est dans ce contexte que nous observons «Le principe normatif d’égalité devant les droits fondamentaux - politiques, civils, de liberté et sociaux» (Ferrajoli, 2004, p. 75). Celui-ci considère que toutes les différences jouissent de la même valeur, il leur réserve un respect et une considération égalitaire, et les reconnait comme des traits identitaires. Mais la reconnaissance de ces différences et leur valorisation ne sont pas suffisantes pour dépasser les inégalités sociales des peuples indigènes. Partant du principe que toutes les instances du gouvernement doivent veiller à l’égalité des opportunités pour les peuples indigènes, l’application de la règle d’égalité dans un état libéral n’est pas de mise puisque les gens entrent en compétition pour atteindre un objectif unique où, seul un des participants 9 pourra l’atteindre. Paradoxalement en parlant d’égalité, les inégalités se creusent .Comme le commente Bobbio (1992, p. 78) «le principe de l’égalité des chances élevé au rang de principe général, vise à rassembler tous les membres d’une société spécifique dans des conditions de participation à une compétition de la vie ou dans la conquête de ce qui est vraiment significatif, partant de positions égales». Ce qui est donc nécessaire c’est une clarification du concept de l’équité, qui selon Ricoeur (1995), est l’application de la justice en terme de sagesse pratique, tout en considérant les différences qui rendent l’autre vulnérable. Mais comment partir de conditions égales lorsque l’on a vécu, comme les autochtones et les migrants, dans la vulnérabilité et par conséquent dans des conditions sociales inégales ne pouvant que difficilement atteindre le but proposé, s’il n’y a pas à porté de main, les outils nécessaires pour développer des compétences indispensables pour la vie et pour la satisfaction de ses nécessités. La population migrante dans l’état de Morelos au Mexique. Le thème de la migration interne de la population autochtone prend de l’importance en raison des relations humaines qui se créent sur les lieux de l’immigration, de l’exercice de leurs droits et de leurs devoirs, de la participation aux affaires de la vie publique mais aussi des effets de l’identité. En relation avec la citoyenneté, la question de l’appartenance est ambigüe puisque d’une part, les indigènes ressentent une appartenance à leur territoire local et à la nation mexicaine, mais d’autre part la manière dont ils sont traités en dehors de leur territoire est telle qu’ils se sentent étrangers sur leur propre sol. Morelos est un état qui comptabilise 1 777 227 habitants (INEGI, 2010). Il se situe géographiquement parlant au centre de la République mexicaine avec des conditions géographiques propices à l’agriculture, au commerce et au tourisme mais le coût de vie y est élevé. Contradictoirement, cet état connait un très haut taux d’émigration, principalement en direction des Etats-Unis d’Amérique mais aussi une forte immigration venue d’états comme Oaxaca, Guerrero, Michoacán ou Veracruz, états qui connaissent une marginalisation extrême. 10 Les adultes immigrés s’insèrent dans diverses activités économiques de l’état de Morelos: en tant que travailleurs agricoles à la journée dans l’agro-industrie nationale ou étrangère, comme vendeur ambulant d’artisanat ou d’autres produits dans la capitale de l’état ou dans les zones touristiques, ou bien encore comme employé aux alentours des marchés de gros. Les immigrés vivent dans des conditions de vie précaires, soit entassés dans les campements agricoles sur les domaines privés des propriétaires, soit dans les banlieues sordides. Le travail des enfants d’immigrés se fait directement ou indirectement. De manière directe, les enfants des immigrés accompagnent leurs parents dans les champs (c’est le cas des cultures d’haricots verts) ou dans la vente ambulante. De manière indirecte, les enfants se chargent des tâches domestiques que leurs parents ne peuvent pas accomplir à cause de leurs longues et pénibles journées de travail (Peña & Ocampo, 2011), comme par exemple s’occuper des jeunes frères et sœurs ou parfois les emmener avec eux à l’école pour ceux qui sont scolarisés. Dans le cas des ouvriers agricoles à la journée, les conditions de travail les mettent en situation vulnérable. La majorité des travailleurs à la journée sont des indigènes car ils représentent une main d’œuvre bon marché qui résiste à des journées de travail de longueurs non autorisées par loi et dans des conditions d’insécurité. Peña & Ocampo (2011) commentent qu’un grand nombre d’indigènes qui ne dominent pas la langue espagnole ignorent leurs droits du travail (qui sont rédigés en espagnol) et sont facilement licenciés par leurs employeurs, qui peuvent à nouveau les réengager dans des conditions établies par le propriétaire. Il est alors impossible pour les travailleurs d’exiger de meilleures conditions de travail, et encore moins de s’organiser pour améliorer leurs conditions de vie. Au début des années 90, le ministère de l'Education national a lancé un programme d’Enseignement Primaire pour les Enfants d’Immigrés (PRONIM), qui avait pour objectifs, « de concevoir et de promouvoir un programme d'études conçu pour la population infantile issue du milieu agricole immigré ainsi que l'accréditation et la certification des études de l'école primaire des enfants d’immigrés » (SEP, 2005). Le contenu des plans et des programmes d'étude de Ministère de l'Éducation est conçu pour un cycle d'une durée de cinq mois en moyenne, s’adaptant ainsi au séjour des 11 ouvriers dans les champs agricole. Ce temps correspond à la moitié du cycle scolaire du reste des écoles. Dans l'état de Morelos, le PRONIM se charge des niveaux préscolaire, primaire et secondaire dans les champs agricoles privés. Les enfants de travailleurs migrants ont différents niveaux de bilinguisme, et sont parfois même monolingues dans leur langue maternelle, tel que le nahuatl, le mixtèque ou le tlapanèque mais tous reçoivent un enseignement en espagnol, car les enseignants ne parlent pas ces langues. Cela ne facilite pas la communication et l'apprentissage. Le PRONIM emploie des étudiants de l’Université Pédagogique, comme professeurs des écoles dans les champs de canne à sucre. Le recrutement de ces étudiants s’effectue de façon occasionnel, à bas salaires et sans bénéficier du droit du travail. Généralement, les écoles disposent d’une mauvaise infrastructure et il n'existe pas de matériel didactique, ces facteurs sont donc des obstacles à la conception de stratégies d'enseignement adaptées aux besoins d'apprentissage des enfants, et empêchent de cette façon la poursuite de leur scolarité. De plus, les enfants sont des immigrants en situation défavorisée, comparés aux enfants scolarisés dans des écoles générales. Certains de ces immigrants retournent dans leurs villages à la fin des récoltes, d'autres réintègrent des circuits d’immigrations dans le nord du pays ou à l'étranger, et d’autres encore s’établissent dans les quartiers pauvres autour de la ville, ou près de champs agricoles, subsistant grâce aux emplois temporaires. L’autre type d’immigration que connait l’état de Morelos, provient de groupes de nahuas de l’état voisin de Guerrero. Ils s’installent généralement dans la capitale de l’état, Cuernavaca, aux alentours des zones balnéaires (Morayta, Good, Melgar, Paulo & Saldaña, 2003) afin de rechercher des emplois informels dans le commerce de l’artisanat ou la maçonnerie par exemple. Ils profitent généralement de l’occasion pour scolariser leurs enfants. Selon Morayta, et. al. (2003) «ces groupes convertissent la ville et les centres touristiques en un territoire propre en créant collectivement une chaine d’îles culturelles» (p. 83). Ils maintiennent généralement des relations solidaires avec leur famille, aussi bien sur place qu’à distance avec les membres qui sont restés dans leur communauté d’origine, et auxquels ils rendent visite de temps en temps à l’occasion des festivités traditionnelles. 12 Les autochtones des peuples nahuas, mixtèques et tlapanèque principalement se regroupent souvent à plusieurs familles dans un même quartier ou une même maison louée ou construite à base de matériaux fragiles, en banlieue ou dans des zones dangereuses (comme les ravins). Leurs revenus sont bas et instables, ils n’ont pas accès aux services de base et ne donc peuvent pas subvenir à leurs besoins. Ils utilisent leur langue indigène stratégiquement pour éviter de se faire comprendre dans un milieu qui n’est pas le leur, mais ils utilisent la langue espagnole pour négocier avec les hispanophones ou parfois même l’anglais, dont ils apprennent les rudiments pour débrouiller face aux touristes étrangers. Les enfants immigrés dans les villes, selon Turrent (2012) sont inscrits dans les écoles publiques d’éducation générale (dont la langue et les programmes sont en espagnol). Leur culture et langue d’origine y sont minorisées, ignorées et parfois rejetées, donnant lieu à des relations décalées entre les professeurs et les enfants, et entre les enfants de diffèrent cultures. Formation pour la citoyenneté à travers l’inter-culturalité En Amérique latine, à la fin du XXe siècle et au début du XXIe, la notion d’interculturalité et d’éducation interculturelle bilingue fait son apparition dans les débats aussi bien dans le milieu académique qu’au sein des organisations indigènes. L’idée étant d’aboutir à une reconnaissance comme sujet de droit, c’est-à-dire citoyen à part entière au niveau local, national et global. A ce sujet, Bello (2009) signale qu’en Amérique latine, la citoyenneté est plus qu’une appartenance, c’est l’exercice de droits universellement reconnus et de droits indigènes soutenus par des lois internationales comme l’accord 169 de l’Organisation internationale du travail de 1989, la Déclaration sur les Droits des Peuples Autochtones de l’Organisation des Nations Unies de 1989 et 2007. Le milieu académique latino-américain et les organisations autochtones considèrent que l’éducation doit prendre en compte l’approche interculturelle comme une forme de libération, un espace qui permet de contrer l’inégalité et la domination (Bello, 2009). C’est pour cela que le discours interculturel est implanté dans la politique 13 éducative de 18 pays d’Amérique latine, grâce au milieu académique ou aux pressions exercées para des mouvements indiens. Au Mexique en 1993, la Loi Générale de l’Education met en place des politiques d’éducation bilingue interculturelle (SEP, 1993) pour l’éducation concernant les indigènes. Plus tard, en 2003, à partir de la Coordination générale de l’Éducation interculturelle bilingue, on intègre la définition d’une éducation interculturelle pour tous, qui consiste à appliquer l’inter-culturalité à tout le système éducatif de manière transversale dans les programmes, souligner la diversité et promouvoir des attitudes positives vis-à-vis de l’hétérogénéité (Dietz & Mateos, 2011, p. 140). De son côté, le Programme sectoriel de l’éducation 2007-2012, << annonce pour objectif le renforcement de la démocratie et de la citoyenneté grâce à l’intégration et le respect des différences au sein des valeurs civiques et éthiques inculquées aux enfants à l’école >> (SEP, 2008, p. 2). Même si les mécanismes nécessaires à la matérialisation de cet objectif n’ont pas encore été tous mis en place, on voit là les prémisses d’une ouverture de l’éducation pour accueillir de nouveaux schémas permettant d’effacer les stigmates liés au thème de la diversité et la pertinence culturelle afin d’élaborer une nouvelle réflexion face à cette réalité. On constate ainsi que parmi les tâches à accomplir des institutions éducatives en Amérique latine, on trouve l’amélioration de la qualité de l’enseignement interculturel, en plus de l’expansion de l’offre éducative envers les populations autochtones, (Bello, 2009). Celapointe du doigt la discrimination et le racisme, et permet de retrouver des formes d’organisation positives des peuples Indiens comme la résolution de problèmes via la collectivité. Mais aussi de dépasser les modèles éducatifs de transmission pour permettre aux étudiants de s’approprier les outils nécessaires à une réflexion permanente sur leur réalité quotidienne. Conclusions Les politiques éducatives érigées pour la population indigène et immigrée interne se sont concentrées sur l’égalité à travers des actions compensatoires comme l’accréditation et la certification de l’école primaire, au détriment de la qualité nécessaire pour donner aux élèves la possibilité de bâtir des compétences de vie. 14 Cette situation dépend, entre autres, de la manière dont les Indiens sont considérés par les autres, c'est-à-dire la relation identité/altérité (Dubar, 2000), de la part des acteurs de la politique nationale ou régionale et de la part des communautés d’accueil. Dans ce sens, le phénomène de l’immigration et la culture autochtones peuvent être considérées comme des obstacles ou comme un enrichissement pour les deux communautés. Le défi est donc non seulement d’arriver à reconnaitre les différences et la diversité mais aussi de faire en sorte de ces différences ne deviennent pas des sources d’inégalité et de rechercher des moyens d’équité. Nous considérons que l’éducation interculturelle implantée comme une stratégie socio-politique pour renverser le processus de l’oppression n’est pas seulement le droit à la différence mais aussi un moyen de questionner, de résister et d’accéder au pouvoir. Cela permet aux citoyens en tant que sujet de droit, de prendre des décisions et de participer de manière responsable à la vie politique. Cela permettrait de modifier les schémas traditionnels, de considérer l’Indien comme un citoyen. Ceci impliquerait de privilégier le collectif sur l’individuel, la construction d’espaces communs pour faciliter le dialogue, le respect de la dignité humaine et la responsabilité avec et envers les autres. Bibliographie Aguilar, M. (2004). Educación y desarrollo lingüístico en la diversidad cultural. Revista Xictli, 56. (en ligne) 30 abril 2011. http://www.unidad094.upn.mx/revista/xictli.htm Aguirre, G. (1987). Regiones de refugio. 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À partir de tel supposé, les plans et les programmes d’éducation élémentaire comprennent dans le curriculum prescrit une mise au point des contenus, des stratégies, des activités didactiques, des matériels, qui doivent conduire au développement des compétences pour l’exercice d’une citoyenneté démocratique. La complexité des pratiques pour la formation civique et éthique est analysée sur la base d’une étude de style ethnographique, dans des groupes de deuxième degré de niveau secondaire. A partir de trois catégories d’analyse ou dimensions: la prescriptive, la procédurale et sur le domaine du possible. Cette analyse offre des questions qui permettent de comprendre comment se construisent des notions qui portent atteinte à la formation d’une citoyenneté démocratique à partir du domaine éducatif formel. Elle permet en outre d’identifier des situations pour favoriser la génération de climats scolaires ayant un rapport logique avec l’idéal formatif de citoyens démocratiques et participatifs. Mots clés: Formation citoyenne, secondaire élémentaire, pratique civique et éthique. Dès la fin du XXè siècle le Système éducatif mexicain a inclut, en tant que principe de formation, la construction d’une citoyenneté démocratique qui retient l’idée de Dewey sur ce que la démocratie n’est pas seulement une forme de gouvernement mais une manière de vivre. À partir d’un tel supposé, le plan et programmes de l’éducation élémentaire comprennent dans le curriculum prescrit une mise au point des contenus, des stratégies, des activités didactiques et des matériels, qui doivent conduire au développement des compétences pour l’exercice d’une citoyenneté démocratique. Sur la base de tels exposés, nous avons réalisé des propositions pédagogiques tenant l’élève comme centre pour la formation. Le développement du sujet moral en est prioritaire, sujet qui traverse la formation dans l’environnement immédiat et le travail avec la communauté, pour finalement développer les habiletés et des aptitudes apprises comme des compétences pour faire face á une vie démocratique active. Bien que ces exposés ne fassent pas partie de l’idéal éducatif de l’État mexicain, il est important de connaître de quelle manière et dans quelle mesure ce but est 18 atteint. Pour cette raison, moyennant une étude de style ethnographique, nous analysons les pratiques développées pour la formation citoyenne dans des groupes d’élèves de deuxième degré de secondaire1 (14 ans). Les séances de classe du cours de « formation civique et éthique » objet d’étude de cette recherche ont été observées pendant un cycle scolaire (pendant 9 mois). Les résultats de l’information obtenue ont été systématisé à partir de trois catégories ou dimensions ou se jouent des tensions : prescriptive, procédurale et du domaine du possible. A partir de ces résultats, il est possible d’identifier les éléments qui menacent la formation d’une identité citoyenne démocratique, à partir de l’éducation formelle. Le travail a été organisée en quatre thèmes : La méthodologie employée pour l’étude ; les principes qui orientent la formation citoyenne dans la secondaire ; les notions d’éducation, citoyenneté et démocratie ; les résultats et les conclusions. Méthodologie L’ethnographie compréhensive a été la voie méthodologique qui a orienté le processus de construction de la recherche. Les observations participantes ont été réalisées dans quatre classe situées dans la ville de Pachuca, à l’état de Hidalgo et une à Mexico, lesdites observations, à partir des récurrences, ont servi de base pour la construction des catégories de tension et à orienter les axes de recherche et les dimensions qui donnent réponse aux questions de la recherche. Pour comprendre la logique opérative du programme, à partir du prescriptif, nous avons eu recours à l’analyse de documents surgis de la politique éducative mexicaine, sur la régulation et normative du secondaire La perspective procédurale a inclus l’analyse et la systématisation des registres d’observation, qui identifient des récurrences dans les événements et situations pour, avec leur regroupement, conformer les trois catégories qui rendent compte de ce qui arrive dans les espaces scolaires. 1 Le système scolaire mexicain se divise en trois niveaux d’enseignement: Préscolaire (maternelle), primaire, secondaire (collège) et baccalauréat (lycée) et enseignement supérieur. 19 Les principes qui orientent la formation citoyenne à l’école secondaire Au niveau descriptif, la formation pour la citoyenneté se place dans les programmes de l’éducation élémentaire particulièrement dans le domaine de l’éducation civique et éthique, pour contribuer au développement de la personnalité des enfants et des adolescents et pour établir les bases pour l’exercice d’une citoyenneté responsable. Le programme de la matière de Formation Civique et Éthique (FCE) a des fins formatives et envisage. Le développement de compétences définies comme « l’ensemble de notions, des stratégies intellectuelles, des dispositions, des attitudes, qui permettent les élèves de répondre aux situations de leur vie personnelle et sociale, où leur perspective morale et sociale est impliquée: quand il agit, quand il prend des décisions, quand il choisit entre des options de valeur, fait face à des conflits, et participe aux sujets d’importance collectives”2 (SEP, 2007, p.10). Il s’agit des compétences qui demandent un exercice pratique dans des situations de la vie quotidienne. Le programme de FCE demande développer huit compétences3, par l’intermédiaire desquelles on a l’intention d’atteindre le développement personnel, éthique et citoyen des élèves et leur participation dans des domaines de la ‘cohabitation’ sociale. Avec le développement de telles compétences on cherche que les élèves se conduisent, -dans des interactions scolaires et en dehors d’ellessous les principes et procédures de la démocratie, qu’ils connaissent et défendent les droits humains; par conséquent, la matière est envisagée comme un espace intentionné et systématique, à travers lequel l’école forme les élèves ayant conscience des sujets moraux, sociaux, et politiques, ayant confiance en leur valeur, en leur capacité de se faire écouter et d’influencer dans le cours des événements publics. 2 Dans des programmes en vigueur (SEP, 2011) il est exposé la formation civique éthique dès l’éducation primaire et dans le but de se prolonger jusqu’ au secondaire. Dans ce travail, nous nous occupons du programme de FCE pour le deuxième degré de du secondaire, Plan 2006, puisque cette recherche a été réalisée dans ce contexte. 3 Les compétences sont: 1. Connaissance et soin de soi-même; 2. Autorégulation et exercice responsable de la liberté; 3. Respect et évaluation de la diversité; 4. Sens d’appartenance à la communauté, à la nation et à l’humanité; 5. Conduite et solution des conflits; 6. Participation sociale et politique; 7. Attachement à la légalité et au sens de justice et 8. Compréhension et appréciation de la démocratie (SEP, 2007: 10-12). En outre, cette matière n’est pas offerte pour le premier degré du secondaire. 20 Pour atteindre les buts fixés, la matière expose montre le besoin de réaliser des actions qui surpassent un enseignement détaché de la vie et des intérêts des adolescents. Pour atteindre cet objectif on a besoin de partir des apprentissages atteints dans toutes les matières du curriculum, et promouvoir une formation basée sur ces apprentissages et dans la compréhension de la réalité dans laquelle ils les élèves vivent. Les notions d’éducation, citoyenneté et démocratie La conception d’éducation comme processus et fonction n’a de sens concret qu’à la définition de la classe de société qu’on a dans l’esprit, établit Dewey (2004, p.89), pour définir ensuite ce qui est compris dans le processus de penser une éducation dans et pour une société démocratique. Pour lui, ce type d’éducation présente un conflit entre une finalité nationaliste et une finalité entièrement sociale. Ce conflit est dû à la confusion dans la situation qui existe dans l’échange humain. “D’une part, la science, le commerce, et l’art vont au-delà les frontières nationales. Elles sont vastement internationales par rapport à la qualité et à la méthode. Elles supposent une interdépendance et coopération parmi les gens qui habitent dans des différents pays. En même temps, l’idée de souveraineté nationale qui s’établit sur le plan de la politique et demande que la société se forme et grandisse de son intérieur même. ” (Dewey, 2004, p.90). Avec cette prémisse, l’auteur invite le lecteur à réfléchir sur les conceptions qui doivent être présentes dans la construction des propositions pédagogiques, qui comprennent le sens du “social” et la clarté dans sa définition, non seulement comme fonction, mais identifiant les fins et les moyens qui l’orientent. Dans le contexte social actuel –un monde globalisé avec une société de la connaissance qui grandit de plus en plus- , l’éducation fait face à un monde changeant, multiculturel et divers, qui provoque incertitude, chaos et désespoir, où le besoin naît, tel qu’il est mentionné par Delors, d’apprendre à vivre ensemble et apprendre à vivre avec les autres, puisque … “l’éducation a une double finalité: enseigner la diversité de l’espèce humaine et contribuer à une prise de conscience des ressemblances et de l’interdépendance parmi tous les êtres humains” (1996, p.99). 21 Ces nouvelles conceptions supposent que le citoyen en formation déplie son sens critique et autonomie dans le cadre d’une rationalité communicative, où l’éducation pour la démocratie puisse contribuer à conformer des sociétés participatives, par l’intermédiaire intermédiaire de la connaissance et la pratique permanente des valeurs qui favorisent la cohabitation, la responsabilité, la tolérance, la solidarité et la justice, en tant que valeurs fondamentales de la démocratie (Molina, 2000), qui promeuvent la formation d’individus solidaires dans le plan social et participatifs et tolérants dans le plan politique. La qualité sociale pour une vie citoyenne démocratique fixe ses bases sur des principes de relation culturelle, sur lesquels il ne suffit pas de reconnaître la présence des institutions représentatives de la démocratie mais suppose aussi d’être critiques face aux processus et pratiques que ces institutions exercent, développer les capacités informées pour participer dès la société civile, dans le questionnement des événements et phénomènes sociaux et des pratiques institutionnelles. En ce sens, et en tant qu’agent socialisateur et promoteur de l’échange culturel, il est possible la formation et l’appropriation de la responsabilité sociale et la génération des compétences nécessaires pour participer dans la vie publique, où il prévaut la solidarité, la coopération et les valeurs démocratiques, à partir des espaces éducatifs formels. L’idée de formation citoyenne (comme expérience) va au-delà de la perspective traditionnelle du civisme, – où les lois et le fonctionnement de l’État sont appris sans aucun référent réel- elle exige d’établir le fondement de son apprentissage avec la prémisse de former des citoyens engagés dans la réalité nationale et internationale, autour de tous les problèmes, et de l’état actuel de la culture citoyenne mexicaine. Et où nous le reconnaît, d’après Bárcena (1997, p.82), que “pour arriver à être un citoyen actif dans la communauté nous devons être motivés, formés et avoir d’opportunités pour cela, en outre la tradition civique du républicanisme a passé par souligner l’importance de l’exercice de la vertu civique, la participation dans la construction de l’intérêt commun et l’accomplissement des devoirs civiques à partir d’un idéal moral de service à la communauté”. 22 Par conséquent, la formation pour la citoyenneté suppose le fait que nous sommes conscients non seulement des droits “qu’on acquiert” par le fait de faire partie d’une société (par souscription) mais qui est demandée l’exercice plein de cette citoyenneté (par conviction), avec de la connaissance et de la responsabilité dans l’agir, où l’on identifie des conditions d’égalité, mais en même temps, la manifestation des différences et le respect à la diversité dans des conditions d’équité, pour promouvoir le bien commun. Cette position nous renvoie à la notion d’éthique citoyenne et des vertus civiques, développée par Agnès Heller (1998), en tant que constituants fondamentaux dans la distinction entre une citoyenneté participant activement dans le domaine politique et celle identifiée tout simplement comme une citoyenneté nominale. Les vertus civiques4 sont envisagées comme ces « traits de caractère vus comme exemplaires par une communauté de personnes (et que) sont acquis par la pratique » (Heller, 1998, p.219). Les vertus civiques sont intimement liées aux valeurs universelles, son qui, à leur tour, sont des biens partagés dans le collectif pour le bien commun (dans la res- publique). Les principales vertus civiques, liées à de telles valeurs sont: a) la tolérance radicale, où ni la forcé, ni la violence, ni la domination ne sont admises ; b) le courage civique, caractérisé par le fait de lever la voix pour une cause juste, y compris en situation d’écrasant désavantage; c) la solidarité qui comprend deux types d’entre elle: celle qui est pratiquée au sein du groupe –parti, mouvement ou classe- et celle qui est plus sentie que pratiquée, implique sympathie ou empathie, voire un sentiment de fraternité; d) la justice, qui met en jeu l’écoute pour construire des argumentations qui ne sont pas erronées, pour l’exercice des vertus ci-dessus; e) la prudence ou fronesis (du bon jugement en action), est mobilisée dans l’application de la norme, avant de se compromettre dans l’action il faut découvrir quelle norme est appliquée dans un cas concret et comment l’action peut se mettre en place d’une meilleure manière, et f) les vertus intellectuelles, comme la disponibilité pour la communication du discours rationnel. Pour analyser comment se construisent ou pas ces vertus citoyennes, on prend l’école comme espace privilégié de formation ; c’est le lieu où se réalisent des pratiques quotidiennes chargées des contenus et intentionnalités qui affinent 4 Pour approfondir sur l’exposé hellerien sur les vertus civiques, v. Heller, 1998, pp. 225-230. 23 diverses typologies où des modèles de citoyenneté. C’est-à-dire « les tâches élémentaires de la scolarisation, consistent à préparer les membres de chaque nouvelle génération pour les responsabilités qu’ils auront comme citoyens. En fait, le besoin de créer une citoyenneté informée et responsable a été une de principales raisons pour l’établissement d’un système d’école publique et pour faire que l’éducation soit obligatoire” (Kymlicka, 2003, p.341). À partir du cadre précédent, nous avons fait l’analyse des pratiques scolaires mexicaines pour la formation citoyenne. Pour cela, nous avons identifié trois dimensions : l’un prescriptive, l’autre procédurale et la dernière correspond à celle du domaine du possible. Ces dimensions proviennent des idées de Gimeno Sacristan (1989), qui considèrent le curriculum comme un praxis. Pour lui, le curriculum est un action pratique qui se construit dans le processus de configuration, d’implantation, de concrétion et d’expression de certaines pratiques pédagogiques et leur évaluation. La dimension prescriptive envisage les minimes c’est un terme technique, minimes qui agissent comme référence dans le rangement du système du curriculum, c’est le point de départ pour l’élaboration des matériels, la définition des contenus, les stratégies d’enseignement et apprentissage, ainsi que le contrôle du système, entre autres. La dimension du processus ou procédurale intégrée par le curriculum modelé par les professeurs et le curriculum en action. Dans le premier cas, le professeur est un agent actif et décisif dans la concrétion des contenus et les signifiés des curriculums, à partir de sa culture professionnelle –formation initiale et permanente, car il “interprète” les propositions (administratives, matériels, guides ou livres de texte) pour concevoir ce qui sera sa pratique. Le curriculum en action fait référence à la pratique réelle, guidée par des schémas théoriques et pratiques du professeur concrétisés dans les tâches académiques, qu’à manière d’éléments d’articulation, constituent ce qui devient l’action pédagogique. C’est dans cet espace où l’on peut distinguer le signifié et le sens réel donné aux propositions du curriculum. La dimension du domaine du possible. Dans cette dimension on identifie des situations qui favorisent les climats scolaires ayant un rapport logique avec l’idéal formatif de citoyens démocratiques et participatifs. A partir de ce qui arrive dans les 24 autres dimensions d’analyse il est possible d’identifier ce qui contribue à la formation d’une citoyenneté démocratique active et ce qui n’y contribue pas. Les espaces de tension: résultats Le temps en tant que régulateur des contenus Le temps consacré au développement des contenus d’un programme éducatif est un élément central pour garantir la qualité formative, puisque c’est de cet élément qui dépend le fait que les contenus soient abordés dans sa juste dimension: factuelle, conceptuelle, procédurale, attitudinale (Zabala, 2007) et qu’ils contribuent au développement des connaissances, valeurs et attitudes qui se reflètent dans des compétences pour faire face aux situations et problématiques de la vie citoyenne. Dans le plan d’Etudes de Secondaire (SEP, 2006), la semaine de travail comprend 35 heures, les séances pour le développement des matières doivent avoir une durée effective d’au moins 50 minutes. Pour la FCE on consacre quatre heures de travail hebdomadaire; son contenu est organisé en cinq blocs thématiques qui doivent être abordés pendant 150 heures dans un cycle scolaire de 9 mois. Si l’on analyse la distribution effective consacrée au développement du programme, on observe que le temps est réduit à trois heures et demie par semaine. Dans le curriculum en action, on trouve que la plupart des groupes développe des séances de 50 minutes, quatre fois par semaine, seulement une classe, a des séances doubles, deux fois par semaine. Apparemment, cette classe est favorable pour la participation et la réflexion puisque l’on peut réaliser des dynamiques plus vastes, surtout dans le développement et exposé des projets. En ce sens, le temps moyen réel investi est de 55 heures et 47 minutes par cours année scolaire, ce qui représente le tiers du temps officiel programmé, où la classe qui a couvert le plus grande nombre d’heures, l’a fait avec 76 heures et celle qui a investi le moins de temps l’a fait avec 43 heures D’après le comportement par bloc, on observe qu’il n’y a pas de distribution équitable en temps consacré au cours de FCE, puisque pour le premier le premier bloc se donnent seulement 9 sur 34 heures programmées, pour le second, 18 sur 40, pour le troisième, 10 sur 28, pour le quatrième 10 sur 32 et pour le cinquième 7 sur 16. 25 Le contenu comme base pour la formation citoyenne Les cinq blocs de contenus courriculaires s’intègrent en 17 sujets d’étude (en plus 45 sous-sujets). En moyenne, nous utilisons seulement 50 heures pour les présenter. C'est-à-dire que les professeurs consacre moins de deux tiers du temps destiné a aborder les contenus du programme. C’est qui nous laisse voir que, les sujets d’étude sont superficiellement abordés et dont résultats ne sont précisément pas les attendus. Pour approfondir dans ce point, nous avons pu connaître que le temps du cours est employé par le professeur pour un série d’activités non prévu dans le temps d’enseignement telles qu’évaluer, noter des questionnaires, corriger des projets, calculer des moyennes. En plus, la culture scolaire est plaine d’activités qui réduisent le temps de classe de professeurs telles que des annulations des cours dues à n’importe quelle raison, des fêtes, des activités scolaires-administratives, des célébrations civiques, sportives et culturelles, entre autres. Même si, au niveau prescriptif, le programme préconise qu’on doit partir des intérêts et du contexte des élèves, le choix thématique est compétence exclusive des enseignants, et il n’est pas discuté ou commenté avec les élèves. On a trouvé que les professeurs n’abordent pas certains sujets. Ils demandent aux élèves, comme devoir de les lire sur leurs livres ou de se renseigner sur le sujet qui n’a pas été abordé. En général, nous mentionnons les titres des thèmes et des sujets, mais, les contenus, la proposition méthodologique et l’approche de la matière, passent au second plan, puisqu’en moyenne, on aborde 10 sujets sur 17 prescrits. En ce qui concerne les sujets abordés, nous pouvons observer que même s’il existe des thèmes essentiels pour la formation citoyenne comme “La formation civique et éthique dans le développement social et personnel”, l’intervention pédagogique est loin d’être pertinente, car elle est presque un survol de notions fondamentales pour la formation civique et éthique. Il y a une absence du traitement des principes éthiques basés sur les droits de l’homme, le respect des autres, l’exercice de la liberté et l’assomption des conséquences des décisions prises pour la solution des problèmes. C'est-à-dire que les aspects essentiels pour développer des compétences 26 nécessaires pour la vie citoyenne, l’affrontement des situations adverses et la participation dans le domaine des affaires publiques sont pratiquement absents. Dans le deuxième bloc, la plupart des enseignants n’aborde pas de sujets ayant des contenus sur la sexualité, une prise de position sur la diversité culturelle et de préférences sexuelles et religieuses, entre autres, traditionnellement considérés comme tabou. Ce bloc a une importance particulière, parce qu’il aborde une compétence sur l’auto-connaissance et le soin de soi-même; un exercice pour comprendre les changements physiques et émotionnels et la réflexion sur des aspects personnels, scolaires et familiaux, liées à leur vécue et à leur existence. Le troisième bloc a été le moins abordé, même s’il est intimement relié à la situation de contingence présentée dans le pays (l’épidémie de grippe endémique) pendant le cycle scolaire observé. Ses contenus auraient pu être profités pour encourager le développement de la solidarité et du soin de soi-même, reliés au sens d’appartenance à la communauté moyennant la génération de dispositions pour participer constructivement à l’amélioration de l’environnement social et naturel…questionner l’indifférence face à des situations d’injustice et de se solidariser avec les personnes ou les groupes de différentes latitudes et contextes (SEP, 2007, p.11). En ce qui concerne le quatrième thème: “Principes et valeurs de la démocratie”, seulement une des écoles a abordé le sujet des droits de l’homme et les procédures à caractère démocratique pour établir des accords: Mais, les principes et les vertus civiques n’ont pas été abordés. Dans le cinquième thème. “Vers une identification des engagements éthiques” seulement un professeur a abordé les sujets suggérés. Par conséquent, les écoles observées “n’ont pas eu la possibilité” de formuler des stratégies pour résoudre des conflits propres à la coexistence quotidienne de manière non violente. Cette thématique, dans le contexte mexicain actuel, résulte de vitale importance pour compenser les tensions parmi les environnements d’insécurité et la quête des espaces pour la paix et la concorde. Finalement, dans le cinquième thème en tant qu’intégrateur, il propose des projets de travail sur de thématiques diverses. Cependant, seulement une école a réalisé cette activité. 27 Avec ce type de situations, on peut percevoir la désarticulation entre ce qui arrive dans la vie quotidienne scolaire et les contenus prescriptifs qui sont étudiés au collège, par conséquent il n’existe pas d’encouragement intentionnel pour le développement des compétences civiques, éthiques et citoyennes. Formes de travail d’enseignement et climats scolaires Dans le programme de Formation Civique e Ethique, le climat scolaire est conçu comme l’atmosphère qui favorise et encourage l’exercice de la démocratie comme forme de vie. La vision du programme rejette l’endoctrinement comme un impératif, du fait que les valeurs qui guident les plans de travail ne peuvent être imposées à personne, mais qu’ils doivent être définis par les jeunes (SEP, 2006). Cependant dans les curriculums en action, les interactions entre enseignants et élèves, la normativité imposée à l’intérieur de la salle de classe et, la discipline scolaire dérangent des tels supposés en leur donnant d’autres signifiés. Interactions entre enseignants et élèves En général, les pratiques qui orientent les interactions dans la salle de classe sont unidirectionnelles, d’autoritarisme, de coercition et de rigidité de la part de l’enseignant, elles sont conditionnées par une relation de dépendance (hétéronome) des élèves par rapport à la figure d’autorité, générant des attitudes de soumission, d’apathie et de besoin d’être contrôlé, et non régulées les pratiques, par des principes et des valeurs. Ce qui ne contribue pas à la formation pour la prise des décisions des futurs agents sociaux et limite la possibilité de compter sur des sujets participatifs. Dans la plupart des groupes, nous observons que le dialogue n’est pas permis entre les élèves ou qu’ils donnent leur avis, ou établissent des rapports d’empathie et de service ou qu’ils se rapprochent de la solidarité comme vertu civique, puisqu’une pratique permanente est celle d’entraver de telles intentions renforçant le sens de la compétitivité individuelle. De même, les professeurs adoptent le rôle principal dans le scénario éducatif, assis dans leurs bureaux, qui symboliquement expriment une relation de pouvoir entre le souverain et ses sujets. 28 On peut dire, avec Kymlicka et Norman (1990, p.13) que si l’emphase dans la participation [dans ce cas, pédagogique] n’arrive pas a atteindre l’explication, comment pouvons nous assurer que les citoyens participent à la chose publique avec un esprit de service, sans des égoïsmes ni des préjugés”. Normativité dans la salle de classe La définition ou identification des normes et des règles, ainsi que leur mise en œuvre, sont des aspects qui conforment la vie quotidienne de n’importe quelle personne, pour atteindre l’ordre social, à partir de son usage, les individus vivent en société, de manière à ce qu’ils sachent se conduire comme s’ils obéissaient des règles régulières et répétitives pour la coexistence sociale (Coulon, 1995). Dans l’espace scolaire observé, de telles normes et des règles se donnent forme sous des nuances directives rigides et traditionalistes, où les critères de conformation ne sont pas clairs, ni la raison pour laquelle on doit suivre et respecter certaines règles. L’interdiction ou la punition attribuée à la non-exécution de la norme sont simplement signalées. Le respect et l’accomplissement “des règles et des normes” dans la salle de classe, en général, est seulement un facteur d’obéissance pour l’élève, puisqu’il doit les suivre sans questionnement ou révision. Ce n’est pas le cas pour l’enseignant, qui peut ne pas les suivre. Symboliquement, les devoirs sont pour les élèves (les sujets), mais les droits sont seulement pour les professeurs (les souverains). On dirait qu’il y a un oubli des minimes de vertus civiques, puisque dans une grande partie des cas observés, le type de relation et de communication établi dans la salle de classe, entre les professeurs et les élèves, est unidirectionnel, autoritaire et de contrôle. La discipline escoliare La discipline scolaire constitue un domaine significatif de la culture scolaire où des conceptions éducatives ou particulières de l’enseignant qui favorisent certaines pratiques se mettent en jeu. L’objectif du programme signale qu’on prétend atteindre l’autonomie des étudiants, cependant on observe que dans les écoles on inclut des procédures disciplinaires basées sur le contrôle externe du comportement et non sur 29 la possibilité de générer des perspectives de vie conduisant au développement des compétences pour une vie démocratique. Une des constantes dans les espaces scolaires travaillés est celle de la culture du contrôle, puisqu’il n’est pas rare de trouver des professeurs qui en permanence “corrigent” de manière impérative, en donnant des indications chargées d’interdiction, parfois vers l’expression des conduites ou des caractéristiques propres des adolescents. L’intentionnalité du programme reste à côté, puisqu’il prédomine une pratique d’endoctrinement, ne tenant pas compte des valeurs qui guident les plans ; en plus, il n’est pas possible, tel qu’il est supposé dans le programme, que les valeurs soient définies ou internalisées par les jeunes. Principales conclusions Pour identifier quelles sont les composantes de citoyenneté travaillées dans l’espace scolaire, conceptuellement nous trouvons que la citoyenneté n’est pas qu’un statut d’appartenance à une société déterminée, dans laquelle il existe une condition juridique pour l’exercice de droits. Il s’agit d’une condition qui a besoin d’un sujet actif qui a développé un sens d’engagement moral, civique et étique, pour participer à la construction de l’intérêt commun, pour accomplir les devoirs civiques (idéal moral au service de la communauté) et pour exercer pleinement ses droits, ayant la connaissance et responsabilité dans l’action. La conformation de la citoyenneté active, comme condition désirable, suppose que dans les espaces scolaires puissent se reproduire trois conditions: Motivation pour s’informer et réaliser des activités conduisant à l’amélioration harmonique de leur environnement et de la société dans laquelle ils habitent; Formation par laquelle le développement des compétences requises pour l’exercice responsable de la citoyenneté se voit encouragé, et Opportunité pour faire, comme une ouverture pour réaliser les activités qui favorisent le développement des vertus civiques. Sur le plan prescriptif, los principes pour la formation citoyenne sont présentés dans le curriculum officiel façonnés dans le Plan et Programme d’Études de Formation Civique et Etique. Cependant, ces supposés ne se réalisent pas du tout dans la pratique, pour les raisons exposées ci-dessous : 30 1. Dans le cycle scolaire, les temps réels consacrés à l’abordage des contenus curriculaires ne sont pas suffisants. Dû à la forme d’organisation et distribution dans le programme et aux diverses situations présentées tout au long du cycle scolaire. Dans le domaine du possible il implique pour l’enseignant d’ajuster le programme et choisir de manière intentionnée des contenus essentiels pour chaque bloc thématique, avec des critères construits à partir du programme, de la formation de l’enseignant et des besoins particuliers des élèves. 2. Les étudiants exercent une “citoyenneté” de dépendance où l’on favorise une pseudo-autonomie, puisque le professeur, en tant qu’autorité, est celui qui prend les décisions sur ce qu’on doit faire ou dire, et les conditions pour promouvoir la participation et l’engagement social ne sont pas générées. 3. Le type de préparation de l’enseignant, son niveau de maitrise et d’appropriation des contenus et le manque de rapport logique et consistance dans les pratiques, limitent et rendent difficile la génération d’atmosphères scolaires qui favorisent la formation pour la citoyenneté démocratique active. 4. Les pratiques observées montrent un exercice de légitimation de conduites – “simulation formative”- des processus donnés dans les domaines publics. On vit un exercice du pouvoir autoritaire et à discrétion dans le travail d’enseignant. Lles oppositions des valeurs qui ne conduisent pas nécessairement à la conformation de composants ou des compétences pour l’exercice d’une citoyenneté se rendent évidentes : ces valeurs étant la critique, la démocratique, l’active et le participative. 5. Le développement des compétences communicatives diminue puisque les relations et formes d’interaction sont limitées à des questions et vérification dans l’accomplissement des devoirs, il n’est pas considéré le jugement critique et argumentatif dans la prise de position et de décision pour mettre en œuvre certaine activité ou appropriation de la connaissance. Il est nécessaire de donner la voix aux étudiants pour qu’ils construisent et décodent les contenus à partir de leur propre contexte et interaction avec leurs copains. 6. L’abordage des contenus est asystématique et superficielle, cela illustre deux questions : D’abord, le travail à faire pour favoriser la formation civique et éthique des adolescents de secondaire est complexé, en plus les enseignants ont des profils différenciés de formation professionnelle et de ce fait seulement quelques uns 31 possèdent les compétences pour participer à cette tâche. Il conviendrait destiner quelque temps pour élire soigneusement les enseignants qui y participeront. Bibliographie Bárcena, F. (1997). El Oficio de la Ciudadanía. Introducción a la educación política. España: Paidós. Coulon, A. (1993). Ethnométhodologie et éducation. Paris: Presses Universitaires de France. Delors, J. (1996). La Educación encierra un tesoro. México: UNESCO. Dewey, J. (2004) Democracia y educación. Una introducción a la filosofía de la educación, Madrid: ediciones Morata (sexta edición, traducción de Lorenzo Luzuriaga Gimeno, J. (1989). El currículum: una reflexión sobre la práctica, Madrid: Morata. Kymlicka, W. (2003). La política vernácula. Nacionalismo, multiculturalismo y ciudadanía. España: Paidós. Molina, A. (2000). Estudio Etnográfico sobre Formación de valores para la democracia…Tesis de Maestría en Investigación y Desarrollo de la Educación. México: Universidad Iberoamericana. SEP (2007). Educación Básica. Secundaria. Formación Cívica y Ética. Programas de estudio 2006. México: Secretaría de Educación Pública. Zabala, A. (2007) “Los enfoques didácticos” en: Coll, C. et al, El constructivismo en el aula. (pp.125-161), México: Graó. 32 Des écueils et des possibilités de formation citoyenne dans une population vulnérable: le cas de mères journalières migrantes Teresa Yurén Camarena et Miriam de la Cruz Universidad Autónoma del Estado de Morelos Professeur, et Etudiante du Doctorat en Education Résumé : Cet exposé montre les résultats d’une recherche appliquée dont l’univers d’étude est les travailleurs agricoles mexicains considérés un exemple des groupes vulnérables dans le pays. Pour examiner les difficultés et possibilités de la formation citoyenne des mères journalières migrantes, nous avons mis en place un atelier qui reposait sur la suivante supposition : si les mères de famille s’incorporent à un processus d’éducation tout au long de la vie, ou la dimension socio morale est incluse, cela aurait des effets favorables dans la scolarité de leurs enfants, leurs identités citoyennes et la dignité de son entourage. Par formation citoyenne nous comprenons le processus par lequel le sujet agit conscient et activement dans la production, reproduction et transformation sociale, et dans ce processus le sujet se produit lui même comme un être social. Pour mener à bien ce processus, le sujet doit développer compétences et motivations qui lui permettront de participer activement à la définition de la res publica (chose publique) et à la création ou transformation des normes sociales, afin de contribuer effectivement a la dignité de sa vie. Pour l’analyse de la citoyenneté nous avons séparé artificiellement trois dimensions: le sujet de droit, la participation et l’appartenance, celles ci sont mises en relation avec les divers aspects de la vie étique (ethicité, moralité et dignité) et avec le processus d’éducation tout au long de la vie. L’espace, l'unité d'analyse et méthode. Les journaliers agricoles du Mexique sont des migrants qui se déplacent à l’intérieur du pays à la recherche de l’emploi qui ne se trouve pas dans leur endroit d’origine. Le dernier recensement national rapporte un chiffre de deux millions d’agriculteurs migrants, mais, du fait qu’ils se déplacent normalement avec leurs familles, ils représentent plus de neuf millions de personnes. Les migrants pendulaires participent à certaines récoltes de façon périodique et retournent chez eux régulièrement, les plus pauvres sont des travailleurs itinérants et vont d’une récolte à l’autre en situation pratiquement nomade. La rémunération de leur travail est par forfait journalier. Parfois, même si les membres de la famille participent à la récolte c’est souvent le père qui reçoit le paiement. 33 Les services publics accordent aux migrants agricoles de l’aide sanitaire, une sorte de contribution à mériter. Lorsqu’il s’agit des sujets assujettis aux institutions, ils ont l’impression de ne pas appartenir au peuple souverain. L’espace et le temps leur sont étrangers. Ils n’ont pas le temps de prendre soin d’eux mêmes, d’apprendre, de se reposer ou de se divertir. Ils travaillent pendant toute la semaine, les dimanches inclus. Pour eux, le temps est un présent caractérisé par la recherche essentielle de la survie. Les moments et les ressources pour récupérer leur passé n’existent pas et il ne semble pas exister une raison pour se projeter dans le futur. Ils sont reclus dans des endroits semblables à des ghettos ayant pour identité le numéro de travailleur avec lequel ils sont identifiés par le patron. Ils sont logés dans une propriété privée dépourvue d’intimité, car ils y habitent avec d’autres travailleurs et leurs familles. Ils n’ont pas d’accès aux espaces publics pour résoudre leurs problèmes, leurs peurs ou leurs besoins. Personne n’entre ni sort de cet endroit sans être repérée. Leur corps et leur vie sont régis à travers les barreaux et les règlements. L’Etat n’intervient jamais pour améliorer les pénibles conditions de travail et de vie auxquelles les journaliers sont soumis, car il considère ce sujet une affaire relevant du secteur privé. L’indicateur du retard éducatif de ces populations est très haut. Près de 40% de la population ne sait lire ni écrire et seulement 10% de la population enfantine fréquente l’école. Même si l’Etat met en œuvre des politiques et des programmes d’aide auprès ces populations, les efforts restent insuffisants. Seulement 5% de la population potentielle va aux écoles qui sont en condition de recevoir les enfants migrants. Cette situation se traduit en retard scolaire, sujet qui a justement été dans l’optique de notre recherche. A partir d’autres recherches il est connu que les parents de famille jouent un rôle important dans la réussite scolaire des enfants. L'état de la question s’est fait à partir la consultation du rapport de la recherche en éducation du décennie 1992-2002 ou se révèlent des variables significatives reliés à la permanence des enfants à l’école : la scolarité de la mère, l'exemple académique des parents et leur aide dans les travaux scolaires (Vera, 2003).En ce qui concerne la reproduction du retard et de 34 l’abandon scolaire le problème est relié au conflit du rapport famille- de niveau socioéconomique bas-école. Les parents n’aiment pas la façon d’être traités à l’école, d’après leur commentaires, leur présence y est demandée quand il y a du travail à faire, mais non quand on veut connaitre leur avis sur l’éducation de leurs enfants (Espeleta y Weiss, 1996; Del Castillo, 2007). Les idées précédentes semblent renforcer chez les mères l'idée de ce que l'éducation sert peu à surpasser la condition de vie des familles et que l'institution éducative au lieu de leur offrir d’opportunités de développement sociale leur complique la vie. En considérant cela, notre unité d'analyse ont été les représentations des mères de famille sur l'éducation et l'école. Il nous a été intéressant de savoir en quoi et comment l'atelier conduit avec les mères journalières (Pozo, 2003) a contribué à ré-décrire leurs représentations, dans ce travail nous privilégions l’analyse de celles qui sont reliées à la citoyenneté. Pour connaitre les représentations des participants et reconnaitre les modifications dues à l’atelier préparé. Nous avons mené des entretiens ouverts thématiques au début de l’atelier, et à la fin nous avons mené un entretien groupal. En plus nous avons recueilli des notes d’observation tout au long de l’atelier. Finalement nous avons articulé notre travail à partir d’ une reconstruction herméneutique (Habermas, 1985) qui nous a permis d'établir quelques postulats pour la formation citoyenne. La vulnérabilité et les écueils de la formation citoyenne La conception moderne de la citoyenneté, comme dit Giner (2008) surgit au XVIIe siècle avec un ensemble de théories reliés à la souveraineté politique et à la capacité des personnes de participer au corps politique pour devenir des sujets de droits et de devoirs. A partir de ces idées nous nous sommes demandés : De quelle manière ces travailleurs agricoles et leurs familles, qui nous occupent, deviennent des sujets de droits et de devoirs ? Dans quelle mesure ils exercent leur souveraineté ? Et, Comment participent-ils au corps politique ? Ses personnes appartenant à des communautés vulnérables, sont officiellement reconnues comme celles qui: “par des circonstances de pauvreté, d'origine ethnique, d'état de santé, d'âge, de genre ou d'incapacité [elles] se trouvent dans une situation de plus grande 35 incapacité à se défendre pour faire face aux problèmes que la vie leur pose et ne disposent pas des recours nécessaires pour satisfaire leurs besoins essentiels. La vulnérabilité pose à celui qui la souffre dans une situation de désavantage pour le plein exercice de ses droits et de sa liberté [...] les personnes, les groupes et les communautés qui se trouvent dans cette situation ont uniquement des droits à un niveau formel, puisque dans les faits les conditions nécessaires pour son exercice ne se rendent pas” (Gouvernement de la République, 2008). Si le citoyen est un sujet de droits, la condition de vulnérabilité de ses droits lui transforme en non citoyen. Car, bien que l'État assume formellement la responsabilité de protéger et faire valoir les droits des citoyens, dans les faits ce qui arrive est que l’action de l’Etat se concentre sur ceux qui sont des citoyens de jure et non sur ceux qui le sont de fait. Bauman (1999) affirme que l'un des mécanismes pour que l'État se désintéresse de ces groupes est la sécurité. Pour cet auteur dans le temps de la globalisation les élites qui ont l’impression d’être menacées; se protègent de ceux qui considèrent une menace en faisant de leur espace de vie un endroit inaccessible. De sa part, l'État, qui a perdu sa force de cohésion et sa fonction garante du bien-être des citoyens, cherche les voies pour légitimer sa raison d’Etat sur la sécurité. Les travailleurs journaliers ont beaucoup de devoirs à faire, mais, pour exercer leurs droits, ils trouvent des obstacles multiples. Après avoir découvert cette réalité on ne peut plus que se rappeler de la critique que Marx adressait à Hegel en lui faisant voir que dans l'État de droit que celui-ci proposait : ce n'était pas le peuple qui créait la constitution, mais la constitution qu'il créait au peuple (Marx, 1982: 343). La population vulnérable souffre d'une forme d'aliénation de ce type: ils se considèrent des sujets des institutions, des normes, de l'ordre institué, mais ils ne se conçoivent pas comme un groupe faisant partie du peuple souverain qui a crée les institutions pour protéger leurs droits. Dans cet état de choses, nous nous demandons : sur quoi peuvent ces groupes édifier leur citoyenneté? d’appartenance ? 36 Peut être sur leur sens L'exclusion : l'autre côté du sens d’appartenance et de participation Participer veut dire faire part de quelque chose. Ceux qui dans la vie sociale font des devoirs, mais n’exercent pas leurs droits, n’y participent pas dans le sens strict de la vie. Ils sont pratiquement des exilés du monde social et de la vie publique. L'institution publique s'impose sur les droits des travailleurs et de ce fait il sont soumis à des multiples formes d’injustice et de manque de liberté; les stratégies déployées pour leur offrir des occasions de travail agricole, constituent les nouvelles chaînes qui limitent leurs marge de liberté. Leurs activités journalières n’ont rien à voir avec la vie publique. Les travailleurs n'ont pas l'habitude d'aller au-delà de faire sortir leur carte d'électeur de leur poche (du fait qu’elle est devenue un document identitaire) pour s’identifier avec le patron ou la sécurité sociale. Mais ils n'ont pas l'habitude de la faire sortir pour voter, parce qu'ils ne croient pas aux promesses des hommes politiques. Ils ne partagent aucun projet politique ni entreprennent des luttes politiques, car il n'y a ni le temps ni l’espace dans leur vie pour s'occuper de cela. À peine ils échangent quelques phrases par jour avec ses paires; ils maintiennent une distance parce qu'ils savent que les interactions ont l'habitude de déboucher sur un conflit. Bref, ils ne participent pas ni à la définition de la res publica (chose publique), ni au projet social. Le manque de participation sociale dérive en grande partie du manque de sens d’appartenance. comme Villoro (1998) signale, la manière dont quelqu'un appartient à une nation ou à l'État est différente. On appartient à l'État au moment de se soumettre au système normatif qui s'établit. En revanche, “l’appartenance à une nation est définie par une auto identification avec une forme de vie et une culture [...] (p. 18). Il y a dans cette idée, deux notions liées : la communauté et l'identité. Dans l'œuvre de Hegel, l'ethicité naturelle se manifeste comme la solidarité irréfléchie de la communauté, le Volkgeist (l'esprit du peuple) est présent dans chacun des particuliers à la manière d'un sentiment [partagé] de ce qui doit être, dont la communauté accepte comme valable, comme le bien (Hegel, 1982). La solidarité est cassée par les besoins particuliers qui répondant à des intérêts singuliers produisent conflit, dans ces cas l'unité peut seulement être restaurée par la civilité, ou le système de nécessités est réglé par le droit (Hegel 1979). 37 Dans le cas qui nous occupe, la migration devient un facteur qui contribue à fragiliser les nœuds communautaires et sociétaires donc – comme remarquent Chávez et Lande (2007) - le manque d'organisation sociale, ainsi que des formes de dialogue et de gestion devant les problèmes et demandes communes font que la plupart d’eux soient laissés sans solution, en vue des caractéristiques instables de leur séjour dans les zones d'emploi. On pourrait dire que cette population souffre d'une double crise identitaire, celle-ci comprise comme une rupture de l'équilibre entre les différents composants d'une configuration identitaire (Dubar, 2000). La première crise est provoquée par le passage forcé d'une forme communautaire de vie à une forme sociétaire de vie ou l’on habite, coexiste mais ne partage pas avec les autres; la deuxième crise est provoquée par le fait que les sujets sont pratiquement jetés à cette forme sociétaire de vie, qui en plus de son caractère éphémère, instable et provisoire, n'était pas choisie mais imposée par les circonstances. Il n'est pas étonnant, alors, que le sentiment d'abandon qui envahit ceux qui voient le mouvement migratoire comme quelque chose d’inéluctable, provoque que la vie soit résolue par une espèce de déracinement soumis. L’espace de vie ou les migrants agricoles de la canne au sucre se situent, leur laisse un marge si réduit de liberté, qu’il y est difficile d’imaginer qu’il existe un référent identitaire. Du fait que l'État ne les protège pas, les migrants ont la sensation d’être dépourvus de toute protection, laissés à leur insu face aux patrons qui leur demandent de travailler du jour au nuit, dans des circonstances pénibles; leur monde culturel reste attaché au souvenir du peuple auquel ils avaient le sens d’appartenir, et qui est devenu pour eux un endroit à visiter. Dans ce panorama, nous avons entrepris le projet d’un l'atelier formatif qui avait comme but celui de répondre à la suivante question : Quel peut être l'axe d'un projet de formation socio morale pour des sujets qui se trouvent dans cette situation de vie ? L'atelier pour les mères journalières: une voie pour apprendre. Nous avons conçu un dispositif non formel qui devait fonctionner à contre courant des conditions de vie de la population. Il s’est déroulé sous forme d’ateliers autour 4 38 axes: apprendre à apprendre, apprendre de et avec d’autres, apprendre à vivre en commun, et apprendre à être. Nous avons pu le mettre en œuvre car pendant les récoltes de canne à sucre, la participation des femmes est faible et les jeunes garçons ne travaillent que quelques jours par semaine. Ceci aurait été impossible pendant des récoltes où tous les membres de la famille participent. L'atelier a été divisé en deux parties d’une durée de quatre mois, l'une était pour appuyer l'alphabétisation et la deuxième pour traiter un sujet oralement (une "conversation") et faire des exercices. Nous avons travaillé deux heures par séance, deux fois par semaine. Les thèmes abordés étaient : les livres, la violence et le temps, l'autoformation, l'acte d'apprendre, les droits de l'homme, l'identité, la citoyenneté, la vie en commun, et d’autres choisis par les mères de famille: la gestation, le soin des enfants, la nutrition, les comptes et l'usage de l'ordinateur et d'Internet. Dans l'une des premières séances nous avons parlé sur l'allégorie de la caverne de Platón. Quand on a demandé aux femmes quelles étaient ses chaînes, elles ont répondu: “le travail”, “les maris qui ne nous laissent pas [tranquilles]”. Après la discussion les femmes ont reconnu que l'effort d'être éduqué provenait de chacune d'elles et qu'il semblait nécessaire d'avoir un motif d'apprendre. Une autre séance a été consacrée à parler sur ce qu’on avait appris. Cela a aidé les femmes à s’approprier de l'idée de ce que nous pouvons tous apprendre, à tout moment de la vie, dans des différentes circonstances, sans besoin d’être à l’intérieur d’un espace scolaire. Elles se sont convaincues de ce que l'on peut apprendre chez la famille et dans l'espace de vie, de ce qu'elles peuvent apprendre des autres, et du fait qu’il y a toujours quelque chose à apprendre des autres, bien qu'elles ne soient pas des maîtres. Dans d'autres séances, nous avons abordé le sujet de l'identité, qu'il leur a semblé relevant car elles proviennent des différents états de la République et parlent des langues distinctes. Les femmes se sont rencontrées au moment d’ affirmer qu'il était important d’apprendre aux enfants d’apprendre et de conserver leur langue maternelle. On a cherché de leur faire prendre conscience que l'identité se construit 39 par le jeu de l'égalité et de la différence, nous avons orienté la démarche pour leur faire trouver les aspects qui les rendent égales aux autres mais différentes aussi. La Citoyenneté, l’ethicité et la co-formation : des thèmes de conversation à des expériences Après avoir traité le sujet de la citoyenneté l'emphase de la conversation s’est mis sur : le sens d’appartenance à un pays, la relation des citoyens avec les institutions et l'idée de ce que les pratiques économiques, politiques et culturelles des citoyens, construisent la citoyenneté. Dans les réponses des femmes participantes nous avons découvert que l'hébergement dans lequel elles demeuraient signifiait pour les femmes des travailleurs journaliers un lieu provisoire, bien qu'elles y séjournent pendant beaucoup de temps elles étaient très isolées entre elles et n'avaient pas l'habitude de réaliser des fêtes, ni de s’organiser pour créer un projet, et leur rapport avec les institutions était de subordination. C'est pourquoi il a été significatif qu’elles décidaient de faire des choses ensemble. Le thème de la justice a été travaillé pour distribuer des vêtements envoyés par des religieuses à des participantes. On a demandé aux participantes de trouver ensemble une stratégie de distribution attendant au critère de justice, elles se sont mis d'accord et le travail de réflexion a semblé significatif, car normalement ce sont des situations qui normalement débouchent en un conflit. Les participantes n’étaient pas habituées à se situer au présent en considérant les événements du passé et à envisager l'avenir, le temps et l'espace. Après avoir parlé des manières de mesurer le temps, on a réalisé une activité dans laquelle son passé, leur a aidé à se rappeler de son présent et à imaginer son avenir. La médiation a reposé sur la suivante réflexion : par rapport au passé nous ne pouvons rien faire, mais dans le présent nous pouvons analyser ce qui va bien ou mal, et nous pouvons changer ce qui ne va pas, pour laisser aux enfants un avenir différent. Nous les avons demandé de réfléchir et de dessiner un projet. Après quelques conversations sur la gestation et l'accouchement, on a abordé le thème de l'éthique, qui avait émergé chaque fois que l'on parlait des conflits. À travers d'une narration on a parlé des bagarres et des conflits qui existent à l'hébergement ainsi que des difficultés pour les affronter. L'échange les a mené à 40 énoncer quelque chose de semblable à l'impératif exprimé par Kant, après avoir remarqué qu'il ne leur plaisait pas d’utiliser les autres [gens]. D'autres thèmes abordés ont été les soins des enfants et l'importance du jeu chez les enfants. Pour réfléchir sur le thème de la violence à l’intérieur de la famille, nous avons invité une spécialiste. Les assistantes ont partagé leurs expériences, ont refusé d’être victimes de la violence et ont reconnu la nécessité de dénoncer les cas de violence. Elles ont revalorisé la capacité du dialogue et du respect parmi les membres de la famille. Dans les dernières séances de la première partie de l'atelier, et les premières de la deuxième, le thème central a été l'usage de l'ordinateur, et les mères ont participé avec leurs enfants. Chaque séance, il y a eu l'exposition d'un sujet avec des exercices à faire à l'ordinateur. Elles ont résolu des mots croisés, des devinettes, des tréteaux et des comptes. Dans la deuxième partie de l'atelier l'emphase de l’intervention sociale fut mis sur les droits et l'ethicité et, comme thème transversal, et la co-formation, comprise comme un processus d'apprentissage par et avec les autres. On a fait des activités qui ont favorisé l’acquisition de différentes connaissances. Dans une des activités on a profité d’une métaphore pour définir, l’acte d'apprendre. Chaque femme a apporté un commentaire : l'une a dit “apprendre, c’est comme la v bœuf, parce qu'elle aide à semer”; l'autre a ajouté “apprendre, c’est comme l'eau qui fait tout grandir”. Une autre expérience qui a été très significative pour les mères a consisté à produire une série de diapositives pour apprendre aux autres d'élaborer quelque chose. Chacune a choisi une recette de cuisine et a fait une série de diapositives pour la montrer aux autres. Exposer le travail leur a confirmé qu'elles étaient capables de produire quelque chose, qu'elles pouvaient apprendre de ses pairs dans un espace non scolarisé. Les voies de la formation citadine. La reconstruction herméneutique nous a révélé que, malgré les écueils pour apprendre les participants ont trouvé trois voies formatives pour surmonter leur situation de vulnérabilité: 41 1) Apprendre tout au long de la vie et apprendre de et avec leurs enfants. Les femmes se sont redécouvertes comme apprenants disposées à apprendre tout au long de la vie et sont convaincues du fait qu’elles peuvent aider les autres à apprendre5. Elles se sont aperçues de ce qu'elles peuvent apprendre avec leurs enfants et les stimuler à apprendre, cela leur fait traiter le soi même autrement et il a été revalorisé6. 2) Une construction d'une enceinte d'ethicité et sociabilité. Les femmes ont manifesté leur désir de générer une forme de vie qui, sans arrêter d'être provisoire et sociétaire, constituera une ambiance d'entente et d'accords. L'un de ces indices a été la manière de s’y prendre pour organiser l’événement qui les a permis d’utiliser des diapositives pour s'exprimer. Pour elles le fait de s'apercevoir de ce qu'elles avaient des droits et qu’il fallait surmonter les obstacles pour les exercer7 a été une découverte. Au sujet de l'ethicité, ce qui a résulté le plus important pour ces femmes est l'axe du respect dans la construction de la vie sociale dans l'hébergement. Elles ont l'intention d'affronter les conflits par moyen du dialogue. La nostalgie de la communauté produisait des sentiments d'abandon et elles se sont s'aperçues du besoin de communiquer et comprendre autrui. Les commentaires se profilent vers l’adoption d’une ethicité qui dignifie la personne (Yurén, 2005) et envisage construire une atmosphère sociétaire du point de vue moral car elle demande regarder autrui comme un fin. Cela veut dire respecter la différence et apprendre à résoudre les conflits par moyen du dialogue. Il a eu une sorte de re-appropriation de la dignité grâce à la reconnaissance intersubjective. Après avoir fini le cours, nous avons remercié8 aux femmes 5 Les commentaires comme les suivants ont été nombreux: “j'ai appris à lire et à écrire; maintenant je peux aider mes filles avec leurs devoirs scolaires”. En ce qui concerne l'éducation des enfants, l'une a commenté “je veux qu'ils achèvent [tous les niveaux scolaires]”; l'autre a ajouté : “j'ai dit à mon fils qu'il n'allait plus suivre ses études parce que cela demande beaucoup d’argent, mais il a dit qu'il voulait étudier; [du fait qu’il voulait continuer] nous avons fait l'effort et là il va” 6 L'une des participantes commente “il me plaît d’apprendre mes enfants ce que j'apprends ici, je les considère toujours. Maintenant je sais que l'on peut apprendre de différent façons: en lisant, en bavardant”. 7 L'une des femmes l'a résumé ainsi : “ce qui m'a plu beaucoup c'était les films que nous avons regardé [des documentaires] où nous avons trouvé des conseils sur ce qu’il faut connaitre, comme : soigner notre corps, ne pas permettre d’être traité d’une mauvaise manière, défendre nos droits”. 42 participantes de partager les idées, de nous avoir permis de leur connaître et d'avoir montré une disposition pour apprendre, les participantes ont exprimé qu’elles ont éprouvé de la liberté au moment d’exprimer ses idées, ce qui leur a donné la confiance nécessaire pour faire des propositions9. La revalorisation de leur dignité les a autorise à imaginer des projets et à vouloir les mettre en œuvre10, tous ces efforts se sont traduits en une demande de reconnaissance formelle. Deux postulats comme fermeture provisoire A partir du travail de reconstruction, nous avons construit deux postulats pour la formation à l’exercice citoyen de la population vulnérable. 1. Le premier postulat: un dispositif éducatif qui se soutien par le dialogue contribuera à la configuration d'un participant social compétent dans un environnement démocratique et consultative. Construire des espaces de vie plus provisoires de ce qu'ils sont, peut devenir en une manière satisfaisante de vivre, l'action communicative et une atmosphère d'intersubjectivité sont nécessaires et représentent des possibilités pour arriver à mener à bien des accords (Habermas, 1989). De cette façon, sans chercher à construire une ethicité sur la base d'une identité socioculturelle partagée (Habermas, 1991), les sujets vulnérables peuvent construire un espace sociétaire dans lequel tous renoncent à l'introduction unilatérale de sa conception du bien pour réussir à formuler des accords raisonnables (Garzón, 2007). Cela semble la voie alternative pour que les sujets vulnérables transforment une atmosphère sociétaire d'assignation qui n’a pas été volontairement choisie – telle que celle de l’hébergement - en une atmosphère intersubjective qui, favorise l'intégration volontaire. Dit autrement, il s'agit de transformer cet espace inhospitalier 8 A la fin de l’expérience formative, l'une des femmes exprime sa reconnaissance à l'équipe : « il me plaît votre façon d'être, vous êtes aimables, vous nous avez traité bien, on s'est habitué à connaitre des personnes, et de chaque conversation on apprend, bien que ce soit quelque chose de nouveau ». 9 Une participante a commenté “il m'a plu tout, chaque jour était différent [...] vous nous avez demandé ce que nous voulions apprendre; j'ai dit qu'apprendre [à utiliser] l'ordinateur, parler de la famille et du comment éduquer les enfants. 10 L'une des femmes a dit qu'ils faisaient des économies pour payer un terrain et pour construire une maison pour ses enfants. Une autre journalière raconte que sa fille va entrer à la secondaire et de ce fait ils ont pris des décisions pour rentrer au village où elle espère trouver un emploi qui lui permet d'avoir plus de revenus. 43 qui est normalement l'hébergement provisoire et construire un espace publique qui occupe et préoccupe tous ses habitants. Donc, pour que tout cela soit possible, la voie formative devrait être orientée à faciliter la configuration de sujets qui arrivent à comprendre leurs points de vue moraux par moyen de l’échange communicatif. La stratégie d’éduquer par moyen du dialogue, dérive de l’apport habermasien, mais aussi de la prise en compte des idées de Freire, comme bien l’a remarqué Ayuste (2006). 2. Dans ce genre de dispositifs de formation non conventionnels une médiation signée par la reconnaissance intersubjective est requise, ainsi que l’adoption d’une ethicité dignifiante, et l’assomption d’une citoyenneté critique. L’identité citoyenne ne doit pas être seulement un positionnement critique face aux controverses produites par des ethicités non dignifiantes, ou aux formes d’aliénation produites par des relations de pouvoir, elle demande un repositionnement du sujet dans le contexte sociale en niant sa propre négation. Cullen (2004) dit une citoyenneté pareille est construite à mesure que le sujet est capable: a) d’obtenir l'information qu'il requiert pour prendre une position; b) de construire des règles de jugement, et c) d’être autorisé en tant que sujet à refuser l’exclusion sociale et la réduction de son identité à homo sacer11. Ce qui fait un sujet pareil possible est, d'un part, sa capacité d'apprendre l'exercice de la critique et, par l'autre, la reconnaissance de son être sujet. Un processus éducatif qui s'oriente vers la formation des apprenants critiques demande une médiation caractérisée par une attitude authentique d'accueil de l’autre, celui qui dans une espèce de renaissance, se reconnait et s’exprime à partir de la narration de soi. Il s'agit de ne pas seulement procurer que les sujets acquièrent des compétences et des motivations qui leur permettent de communiquer pour définir la res publica (chose publique) ou pour transformer la réglementation sociale grâce à la délibération, mais de faciliter le mouvement formatif du sujet grâce auquel, le sujet revalorisé et reconnu participe à l'investiture de son environnement. 11 Slavoj Žižek, empruntant le terme d'Agamben, distingue du citoyen à part entière l'Homo sacer, quelqu'un "qui, bien qu'il ou elle est vivante comme un être humain, ne fait pas partie de la communauté politique" (91). 44 Bibliographie Ayuste, A. 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Dans ce fait nous nous demandons sur la participation citoyenne et ses possibilités d’agir devant tel circonstances et aussi, sur le rôle de l´éducation doit jouer pour participer au défit. L’objectif de notre travail est d’analyser quels sont les conditions qu’il faut promouvoir pour favoriser la formation d’une citoyenneté participative. Un exercice citoyen qui va au-delà de la notion d'un sujet de droits et d’obligations découlant d'une structure juridique. Nous défendons cette thèse selon lequel, la citoyenneté participative générée dans les espaces éducatifs, promouvrait espaces de dialogue, de réflexion et de discussion sur les conditions de vie quotidiennes. Ils sont orientés par des prémisses d’autonomie et de liberté éloignés des stéréotypes culturels et légaux. En plus, qu’il faut partir de stratégies éducatives visant à promouvoir une série de pratiques citoyennes dans des espaces politiques, économiques, sociales et culturels. Ces conditions de base pour une citoyenneté participative ont été tirées d’un travail qui a examiné les espaces éducatifs de dispositifs différents. L’analyse s’est fait sur deux types de dispositifs éducatifs : scolarisés et non scolarisés. Les résultats des données recueillies montrent que les premiers contribuent à la formation d'une identité citoyenne passive, fortement relié à la norme, ou il existe peu de conditions pour réfléchir et participer. Tandis que les deuxièmes, contribuent à développer une identité citoyenne participative. Ce qui nous fait douter de la capacité de l’école formelle à promouvoir des espaces de formation et d'émancipation. Introduction Nous défendons cette thèse selon lequel, la citoyenneté participative générée dans les espaces éducatifs promouvrait espaces de dialogue, de réflexion et de discussion sur les conditions de vie quotidiennes. Ils sont orientés par des prémisses d’autonomie et de liberté éloignés des stéréotypes culturels et légaux. En plus, qu’il faut partir de stratégies éducatives visant à promouvoir une série de pratiques citoyennes dans des espaces politiques, économiques, sociales et culturels. Ces conditions de base pour une citoyenneté participative ont été tirées d’un travail qui a examiné les espaces éducatifs de dispositifs différents. L’analyse s’est fait sur deux types de dispositifs éducatifs: scolarisés et non scolarisés. Les résultats des 47 données recueillies montrent que les premiers contribuent à la formation d'une identité citoyenne passive, fortement relié à la norme, ou il existe peu de conditions pour réfléchir et participer. Tandis que les deuxièmes, contribuent à développer une identité citoyenne participative. Ce qui nous fait douter de la capacité de l’école formelle à promouvoir des espaces de formation et d'émancipation. Tout d'abord, nous présentons une discussion conceptuelle sur le terme de la citoyenneté. En suit, nous présenterons quelques résultats d’une recherche menées en 2009, avec de jeunes fils de Mexicains migrants aux États-Unis, que par voie de preuve, les données sont trouvés des indices qui nous montrer les conditions qui peuvent favoriser les deux types de formation citoyenne auparavant nommés. L’une a un caractère légaliste et peu participative et l’autre a un caractère émancipateur et de ce fait participative. L'éducation civique des jeunes migrants: le contexte et l'histoire Dans l'étude publiée par le Conseil National de Population (CONAPO), intitulé: « Migration et santé. Les enfants d'immigrés mexicains aux États-Unis » (2009), se présentent des données sur la population que nous avons étudiée. Nous estimons que pour 1980, le nombre de Mexicains vivant aux États-Unis surpassaient les deux millions (2.2 millions). Par la suite, les chiffres ont doublé chaque dix année. En 2008, le nombre estimé de Mexicains vivant aux États-Unis était de 11.8 millions. Si les descendants des immigrants sont considérés, de plus, on estime que la population d'origine mexicaine aux États-Unis a augmenté de 5.4 millions à 31.1 millions dans la même période. De ci mentionnes, 19.3 millions sont nés aux ÉtatsUnis. 10,1 millions d’origine de deuxième génération et 9.2 millions de troisième génération ou postérieurs (CONAPO, 2009, p. 8). Ces données démographiques nous permettent reconnaitre l'importance sociale de la population d’étude et pour cela, les recherches sur ce thème ont augmenté ces dernières années, mais les sujets abordés n’incluent pas le thème de l’éduction civique. 48 Les recherches sur les migrants aux États-Unis et en Espagne12, révèlent une variété de sujets d’étude, entre eux, le manque d'éducation scolaire (Trueba 1983; Abi-Nader 1990; Gibson & Benitez 2002), ou les difficultés dans le exercice scolaire en lieux d'affectation (Tinley, 2006; Levine, 2006; Carbonell, 2007; Garcia et al., 2008). Cependant, nous n'avons pas trouvé aucune étude sur les processus d'éducation civique des migrants. Alors, ce travail de recherche est destiné à aider à combler ce vide. Les origines de la notion de citoyenneté Il existe une discussion approfondie sur le concept de la citoyenneté sur ses attributs ou éléments qui la composent. Dans ce travail, nous voulons mettre en évidence son lien indissoluble avec les pratiques implicites et explicites de l'inclusion et l'exclusion de vastes segments de la population, mais il tentera d'explorer ces processus en ce qui concerne les groupes de migrants.13 Ce caractère est situé dans les origines mêmes et les fondations de la citoyenneté. Comprendre les bases de la notion de citoyenneté demande de se référer aux polis grecs. À cet égard, Aristote dans son «Politique» (1961) note que « pas un citoyenne doit résider dans un endroit comme des étrangers résidents et les esclaves participent également à la maison". L’état des étrangers est similaire à celui des enfants, qui en raison de leur âge, n'ont pas encore été enregistrées dans le registre 12 Dans la poursuite de la recherche produite au Mexique, aux États-Unis et en Espagne au cours des 15 dernières années, nous privilégions trois thèmes principaux: l’éducation civique, les jeunes migrants et ses écoles et des espaces de la famille. L'examen montre que, au Mexique, il ya eu des progrès dans l'analyse de la relation entre les espaces scolaires et l'éducation civique de la jeunesse, mais les jeunes en favorisant les nonmigrants. Nous avons examiné trois études, et plus particulièrement ceux qui travaillent dans l'éducation civique et des espaces scolaires (Tapia et al., 2003; Yurén, 2003; Rodriguez, 2009). Lorsque l'on étudie les jeunes migrants sont toujours liés à l'éducation par exemple, le retard Rodriguez (2007) et Sanudo et al. (2007). 13 Dans l'Académie royale espagnole, le terme d'exclusion, i) le fait de prendre quelqu'un ou quelque chose de la place occupée ii) de jeter, rejeter ou de refuser la possibilité de quelque chose. En ce sens, il peut y avoir d’exclusions économiques, politiques, sociales et autres. Bien que ce travail ne soit pas le conseil d'administration, nous comprenons l'acte lui-même, comme une condition de désavantage résultant de la difficulté d'une personne ou un groupe pour être intégré, qui fait partie d'une communauté ou d'un système involontairement 49 d'état civil, ou comme les personnes âgées qui ont été relevées de leurs devoirs civiques. Bien que l'auteur note que chaque constitution est différente et dans chacun de ces hypothèses peut varier. Dans cette première approche sont apparus les premiers signes d'exclusion des esclaves et des étrangers, principalement des migrants. Aristote place d'autres pouvoirs au-delà du lieu de naissance ou de la possession de biens matériels qui permettent aux individus d’être des citoyens. Ils sont de l'ordre "naturel" des conditions que les vertus de l’homme bon et bon citoyen, exprimé, par exemple dans la capacité de délibération, les conditions dans ce cas que les femmes marginalisent et le reste déjà mentionné ci dessus. En résumé, l'auteur dit: «Nous appellerons citoyen qui a le droit de participer à la puissance délibérative ou judiciaire de la ville, et appelons ville d'une manière générale le corps des citoyens capables d'auto-existence» (Aristote, 1961, p.68) Ceci nous permet de comprendre les processus d'exclusion et d’'inclusion ne figurent pas dans l'abstrait, mais ils sont encadrés par une structure politique (construite) afin de déterminer qui possède les qualifications requis à la citoyenneté afin qu'ils puissent exercer leurs «droits». Bien que la dernière approche est chronologique lointaine, il n'est pas, comme à l'influence sur les débats actuels autour de la citoyenneté là-bas, mais avec d'autres nuances. Les arguments autour de cette structure qui encadre et conditionne les interactions des individus se trouvent dans les propositions de certains auteurs. John Locke dans son «Essai sur le gouvernement civil» (1990) fait valoir l'état de transition de la nature à l'État à travers d’une alliance de sujétion. Pourquoi renoncer à la liberté de se soumettre à ce gouvernement et à l'autorité de ce pouvoir ? L'auteur note que la réponse se trouve dans les mêmes conditions d'insécurité au sujet de leur liberté et la jouissance de leurs propriétés et l’abus constant qu'ils peuvent recevoir d'autres hommes, l'inégalité et l'injustice, dans l'état de la nature. En vertu du pacte, l'Etat doit protéger leurs biens, leurs vies et leurs libertés14. 14 Ce moyen d'une loi établie, acceptée, connue et ferme qui sert par la norme de consensus de mesure commune bien et le mal et communes, qui peuvent être résolus par l'ensemble des litiges découlant chez les hommes (Locke 1990, p. 82). 50 En ce sens, nous comprenons que derrière la proposition de Locke il y a aussi un débat entre l'inclusion et l'exclusion, par exemple, à travers du ce pacte en cherchant à intégrer des individus au sein d’une structure qui se dégage de cet acte, ils se procuraient des conditions d’égalité devant l’Etat, qui empêcherait les expressions de l'exclusion dérivées de la force, punition personnelle et arbitraire de l'Etat de la nature. De façon parallèle, J.J. Rousseau dans son "contrat social" (1983), plaide pour une organisation de la société qui est exprimé dans un État civil, où le contrat célébré par les membres, soit l'axe transversal de celui-ci. Les hypothèses sous-jacentes de cet argument sont les suivants: que l'homme est libre par nature, ce qui contredit la prémisse de l'approche aristotélicienne pour que les hommes soient naturellement égaux, que la fonction principale raison des hommes, leur permet de se mettre d’accord pour joindre leurs forces et former une association afin de protéger les actifs de la force interarmées de chaque partenaire, qui n'obéit pas à lui-même et rester aussi libre qu’auparavant (l’État naturel). Bien que les propositions de Locke et de Rousseau plaident pour le l’État civil, comme une structure qui protège les participants. II y a une différence radicale dans les deux approches, tandis que Locke établit comme condition centrale le pacte de fixation en cédant sa liberté, dans Rousseau, il est à la recherche des nouvelles façons de maintenir cette liberté. Les deux propositions énoncées sur les avantages de l'organisation comme un État sont aujourd'hui centrales dans le débat sur la citoyenneté et l'Etat. Nous soulignons que la réflexion sur la question de la citoyenneté implique de réfléchir sur les processus d'inclusion et d'exclusion qui sont dans les même origines. C'est-à-dire, c’est sur les propositions d'Aristote, Locke et Rousseau, que nous apprécions deux voies principales pour ce travail. D'une côte il y a des éléments qui excluent certains groupes sociaux de quelques bénéfices, à travers de l’établissement de certaines exigences (naturels ou sociaux). Et de l’autre, les arguments en faveur de construire une structure (un État) qui promouvoir l'inclusion des groupes intéressés et de quelques questions sur les populations étrangers. Malgré avoir différentes nuances, ils continuent d'alimenter l'actuel débat autour de la citoyenneté. 51 L’actualité: Repenser la citoyenneté Au cours du XXe siècle à ce jour, de grands changements ont eu un impact dans la société, lesquels requiert d’une attention spéciale pour comprendre le contexte dans lequel il se déroule le débat sur la citoyenneté. Les auteurs comme Z. Bauman (2002) sont une référence pour l’interprétation de l'impact des ces phénomènes dans les dynamiques sociales. Sans doute, la mondialisation est le plus représentatif dans le sillage des changements (politiques, économiques, culturels, sociaux) qui requièrent d’attention. Dans ce contexte, Bauman (2002) a établi une distinction entre la «modernité solide» et «modernité liquide». La caractéristique de la modernité comme un « temps fluide » se rend compte d'une modernité "solide", stable et changeante, à une moderne « fluide », flexible et modifiable, dans laquelle les structures sociales ne durent pas assez longtemps pour se solidifier et ne servent pas de référence aux actes humains. En plus du processus croissant d'individualisation sociale.15 L'incertitude, caractéristique de la modernité liquide, dans lequel nous vivons est également due à d'autres changements: l'affaiblissement des systèmes de sécurité qui protègent l'individu, ou l'abandon de penser et de planifier à long terme : l'oubli se présenté comme une condition de réussite. Ce nouveau cadre implique la fragmentation des vies, il exige que les personnes soient flexibles, prêts à changer de tactique, à abandonner les engagements et les loyautés. Compte tenu de ce contexte, nous insistons sur la nécessité de reconstruire le concept de citoyenneté. Les niveaux d’exclusion de différents groupes à participer à divers domaines (social, économique, politique, éducative) devraient être considéré comme un axe au moment de cette reconstruction. Par exemple, la migration et le règlement des millions de personnes dans le monde en dehors de leur pays d’origine, est l'un des principaux arguments pour que les catégories de la citoyenneté soient repensées devant cette nouvelle réalité. Au cours du XXe siècle, la notion de la citoyenneté a été largement abordé à partir d'un point de vue politique (par exemple Marshall, 1950 et Roberts, 1998), sociologique (Touraine, 1999), éthique (Cortina, 1999) ou éducative (Barcena, 1999). 15 Le travail de l'auteur d'explorer quels sont les attributs de la société capitaliste qui sont restés au fil du temps et quelles sont les caractéristiques qui ont changé. 52 Dans une revue détaillée des références citées, nous trouvons certaines restrictions pour expliquer la question de la citoyenneté dans des contextes de migration : le statut politique et juridique apparaît comme un facteur qui influe sur les droits d'adhésion et des obligations, le statut que des millions de migrants n’ont pas, mais tel point nous permet d'analyser les processus d'exclusion à différents niveaux16. Ils mettent de côté les processus de construction de la citoyenneté et mettent l'accent sur la relation entre l'individu et l'État en laissant à part d'autres aspects de la vie publique. Autrement dit, ces concepts semblent être conçus uniquement par une population qui a une certaine stabilité géographique, mais pas pour un fait que les différents groupes sociaux vivant aujourd'hui: la migration. Alors, nous avons la préférence de voir la citoyenneté qui n'exclut pas, aux individus qui sont dans cet état. Compte tenu de ce qui précède, nous nous demandons si la réalité peut être récupérée pour re-conceptualiser le terme de citoyenneté ? Une première réflexion pour aider à surmonter ces limitations, devrait être axée sur les pratiques des acteurs. À cet égard, le travail de Bryan Turner (1993) fournit une autre possibilité de comprendre la citoyenneté, car elle met l'accent sur un caractère évolutif et dynamique pour être traversé par des expériences de vie. B. Turner (1993, p.2) defines le concept de la citoyenneté « as that set of practices (judicial, political, economic and cultural) which define a person as a competent member of society, and which as a consequence shape the flow of resources to persons and social groups ».17 L'auteur insiste sur deux aspects importants de cette définition liés à des pratiques: D'abord, il aide éviter une définition de la citoyenneté, comme une simple collection de droits et d’obligations. En suit, il aide à comprendre la construction de la dynamique socio-historique de la citoyenneté, non seulement comme un concept politique et juridique. 16 Voir le débat actuel sur la loi anti-immigrés en Arizona aux États-Unis. "Comme un ensemble de pratiques juridiques, les droits politiques, économiques et culturels qui définissent une personne comme un membre compétent de la société, qui est un résultat exprimé dans le flux de ressources pour un individu et des groupes sociaux." Une traduction. 17 53 Ces prémisses nous amène à comprendre comment ils se sont construites et exprimés dans les deux groupes, et dans des conditions différentes. Comprendre la pratique serait d'analyser et de reconstruire les espaces locaux et les contextes dans lesquels ils sont configurés et liés avec les représentations. Sans aucun doute, l'école aurait être un forum d’analyse tant pour comprendre comment contribuer à cet espace au développement de certains pratiques, comme pour penser à le considérer comme un espace de possibilité où se forme au sujet e qui à travers de certaines pratiques devient comme un membre compétent la société. Devenir un membre compétent de la société impliquerait créer espaces d'inclusion ou travailler pour sortir des conditions d'exclusion. La génération de ces processus, il n'est pas facile. Le rôle de l'école Quel est le rôle que l'école joue dans la promotion de pratiques participatives? Pour répondre à cette question, nous montrons des preuves empiriques des recherches menées au cours des deux dernières années. Dans les termes généraux, l’analyse se fait sur des jeunes enfants de Mexicains aux États-Unis. Quelles étaient leurs représentations à l'égard de la citoyenneté ainsi que le rôle qui sur ces représentations a l’école formelle, en particulier le baccalauréat (lycée) et certains espaces non-formels dans lesquels certains d'entre eux participent. Le corpus de données a été construit à partir d'un domaine de cinq mois dans deux villes (Indianapolis, Chicago) aux États-Unis. Ils ont été sélectionnés des dispositifs pédagogiques18 de deux types: formel et informel.19 18 Le dispositif pédagogique est «un ensemble d'éléments dynamiques (acteurs, objectifs, activités réalisées, les ressources employées et les règles d'obéir à des formes d'action et d'interaction), disposés à conduire, dans le contexte de l'école, la réalisation d'un objectif éducatif spécifique, qui se réunit au moins supposée à la demande sociale dans l'ensemble "(Yurén, 2007, p.171) 19 L'organisation est caractérisée par des processus officiels de l'éducation dans le système scolaire et de développer selon un programme officiel formalisé par également la certification accordée. Les processus d'éducation non formelle sont configurés comme généré par les organisations civiles en dehors du système scolaire formel, ne suit pas un programme officiel, mais les besoins éducatifs des groupes mal desservis, et ne sont pas certifiés par un organisme officiel, sont très flexibles et objectifs éducatifs et sociaux. 54 Les représentations de la citoyenneté dans les dispositifs formels Pour des raisons d'espace, nous procéderons d’une manière générale des deux dispositifs formels observés à la ville d'Indianapolis. Il s’agit d’écoles qui ont en moyenne 30% des étudiants hispaniques en matière de scolarisation. Les étudiants blancs représentent le 41% et le 24% des Afro-Américains. Dans les deux cas, plus de 70% de la population est considérée comme à faible revenus. Les deux écoles montrent un bas niveau académique selon les preuves étatiques, puis qu’à peine ils ont obtenu des niveaux de compétence entre 25 et 30 en mathématiques et en langage quand la moyenne est de 75. Les observations réalisées affirment que la vigilance, l'attachement à la règle et la menace constante de sanctions se constituent dans le dénominateur commun de la culture scolaire de ces espaces. L'absence d'uniforme, le fait de ne pas être d'accord avec le maître ou utiliser le pantalon d'une certaine manière non approuvée par l'école, peuvent être objet de sanctions qui vont depuis envoyer l’étudiant à une «salle de détention » pour plus de trois heures, jusqu'à l'expulsion de un à trois jours. Les enseignants sont aussi surveillés afin de respecter ces règles. Une interaction plus faible est perçue entre les groupes ethniques des étudiants qu’est associée aux barrières linguistiques, aux aspects culturels et aux stéréotypes générés dans la culture scolaire. Dans la plupart des classes, les rôles qui lui sont assignés aux jeunes sont ceux de l'apprenant et de l'auditeur. Il y a peu de possibilités de participation des étudiants dans lequel ils peuvent exprimer leurs opinions, dialoguer sur eux et avec des autres à propos des problèmes de leur réalité immédiate. Dans certaines classes, il y a une assistante bilingue dont le rôle est d'aider l'enseignant dans la traduction. Cependant, dans la pratique quotidienne, l'enseignant parle anglais et s'adresse uniquement aux étudiants qui parlent cette langue, en laissant l'assistant, -qui n'a pas la formation des enseignants-, la tâche de s'occuper des élèves qui ne parlent pas couramment l’anglais. Ainsi, il affecte le processus éducatif des élèves qui sont d'origine hispanique. Pour cela nous devons ajouter que le contenu de la citoyenneté s’adressée dans certains courses tels que le Government (gouvernement), ils ont juste de montrer les 55 lois qui régissant les comportements des citoyens, les normativités impérativement de certaines institutions et les procédures à suivre pour y participer. Dans les représentations des élèves qui font partie de ces dispositifs émergent dans leurs discours l'internalisation de ces pratiques et la naturalisation pour comprendre la citoyenneté. Les jeunes des dispositifs formels ont l'habitude d'associer l'exercice de la citoyenneté avec le respect des règles et, en général, de la citoyenneté formelle. L'attachement à la norme devient le plus important dans les pratiques de bon citoyen, aussi que dans ses pratiques scolaires, enfreindre les règles ou aller à l'encontre d'un ensemble de normes établies, mérite, sans aucun doute, une pénalité. Nous en déduisons le poids lourd, qu’il a dans les espaces scolaires, l’ensemble de pratiques et de discours qui légitiment et renforcent l'adhésion à la loi en tant que une normalité peu interrogé par ses acteurs. Le dispositif formel, avec ses règles et ses pratiques, contribue à renforcer cette représentation, qu’en plus d'exiger la naturalisation de l'idée de la surveillance et la punition, il justifie l'exclusion des illégaux ou des ceux qui ne parlent pas anglais. Alors qu’une citoyenneté idéale se représente, dans laquelle ils n’appartiennent pas, les jeunes assument une identité "pour l'autre" qui les éloigne du sentiment d'appartenance à leur communauté d'origine. Les représentations dans les pays non-formelles dispositifs Ici, nous présentons seulement le dispositif non formel situé à Indianapolis. Il a surgi en 2006, quand quatre étudiants hebdomadaires (trois femmes et un homme) se joignent pour discuter et échanger des idées sur leurs expériences et de celles des autres étudiants hispaniques à l'université. Son attirance pour les objectifs de DREAMact (Development, Relief and Education for Alien Minors Act)20 les a amenés à participer dans des événements et des réunions, où des thématiques se développaient pour soutenir les groupes 20 Aussi connu sous la proposition S.1545. Il s'agit d'un projet de loi bipartite objet d'un débat au Congrès américain, avec la réforme de l'immigration, dont l'intérêt est d'obtenir la citoyenneté américaine aux étudiants sans-papiers, qui avaient atteint le sol américain étaient des mineurs. A été introduit en Septembre 2006 par les sénateurs Orrin Hatch (Utah) et Richard Durbin (Illinois). 56 d'étudiants, dont beaucoup des élèves étaient sans papiers. Après le temps, d'autres participants s’incorporent, jusqu'à avoir des réunions hebdomadaires d’entre 40 à 50 jeunes participants. Après le temps de rencontres et de dialogue, ils se sont auto-nommés «Jeunes Latino Collective» (Latino Youth Collective). ils se sont fixés comme l’objectif principal: « Fournir des ressources et des possibilités pour que les jeunes puissent participer au développement personnel et communautaire à travers de la pédagogie critique, l'organisation populaire et l’action collective ».21 Les membres de ce groupe sont un groupe hétérogène composé par des femmes et des hommes avec les âges allant de 11 à 30 ans. La plupart provient des familles mexicaines, certains sont nés au Mexique et aux États-Unis, bien qu'il existe quelques originaires de Colombie et de Porto Rico. Tous parlent anglais et la majorité domine aussi l'espagnol. Au sein du groupe, nous plaçons deux groupes: un composé par les plus jeunes d’âgés entre 11 et 18 ans qu’ils étudient l'école primaire, secondaire ou baccalauréat. Le second groupe conformé par des membres entre 19 et 30 ans inscrits dans l’Éducation Supérieur. Ce second groupe assume le rôle de coordination non par une réglementation interne, mais grâce a son expérience et les différents capitaux, 22 dont ils comptent pour se développer dans certaines domaines tels que des finances, des technologies de l'information et des ressources pédagogiques pour développer les activités formatives qui atteint des objectifs collectifs. Les fonctions de coordination qui prend ce groupe sont sans préjudice. Les décisions sont toujours d'accord aux réunions hebdomadaires avec la présence, la voix et le vote de tous les membres. En plus des réunions hebdomadaires, diverses activités23 sont réalisées tels que développer certaines activités ludiques et approfondir sur certains points de 21 Extrait de la page: http://latinoyouthcollective.com/index.html (5 Février 2010). Nous nous référons en particulier au capital économique, les caractéristiques culturelles et sociales telles que Bourdieu (1997). 23 Par exemple, un camp d'été pour trois à quatre semaines, pendant les vacances scolaires, où ils planifier et mener à bien des problèmes exprimer les films choisis par les participants. Il est mis au point un atelier de formation pour apprendre à enregistrer, éditer et développer des scripts. 22 57 préoccupation pour les intervenants comme la pauvreté, les migrations, le droit des États-Unis, entre autres.24 Des mois après, les films sont présentés à un public composé d'enseignants et d'étudiants étrangers dans certaines écoles. Les jeunes mènent ces activités et ils génèrent des dynamiques de sensibilisation, pour développer les compétences de dialogue et exprimer ses idées. Ils participent, aussi, aux diverses forums pour permettre de connaitre, en plus le travail du groupe, les besoins et l'importance de l'adoption du DREAMact. Ils font aussi des marches et visitent les écoles pour informer les étudiants sur ce sujet. L'interaction entre les membres du groupe est réalisée dans une atmosphère de confiance, d'ouverture et de la chaleur. Il y a une volonté pour dialoguer sur les problèmes et les expériences que chacun a dans d'autres domaines tels que l'école et la famille. Dans ces dialogues quelques stratégies se composent pour que les plus jeunes développe certains compétences comme : l’expression oral, savoir participer dans un débat et savoir reconnaitre et résoudre les problèmes. Au contraire à ce qui se passe dans les espaces formels dans lesquels les règles et les hiérarchies sont le plus important, dans ce dispositif non formel, les acteurs peuvent assumer des différents rôles et tous sont assumés comme des apprenants. Nous avons noté que ceux qui ont peu de temps pour participer à la citoyenneté au dispositif non formel reliant à des aspects formels comme le travail avec la communauté, le souci de la justice et l’ensemble de valeurs comme l'honnêteté et l'égalité. Ceux qui ont plus de temps dans le dispositif, soulignent cela comme l'aspect central de leur représentation. La différence la plus importante en ce qui concerne le groupe de jeunes qui participent seulement aux dispositifs formels, il est en pratique: plutôt que respecter les règles, le travail dans et pour la communauté importe, ainsi que la solution de problèmes de manière collective, constructive et dans une solidarité avec les autres. 24 Avec cette structure est favorisée la problématisation-conceptualisation, il délibère sur les critères et les normes proposées à partir de situations problématiques. Cette faveurs qui remet en question la représentation prédominante règne une atmosphère dans laquelle il ya moins de contrôle discursive (Siede, 2007) 58 Cela implique non seulement dans une responsabilité juridique, mais aussi des valeurs sociales telles que la justice, l'équité et la solidarité. En bref, le discours des jeunes met en évidence deux propositions sur la citoyenneté. Une représentation révèle une sorte de citoyenneté de droit, attachée aux règles qui préservent le statu quo, et qui met l'accent sur la garantie de la vie et les intérêts individuels par des moyens de surveillance et de punition. L’autre révèle une type de citoyenneté de facto, centrée sur le bien de la communauté et dans l'exercice de la solidarité, et dont la légitimité réussit par le travail dans et pour un groupe collectif. L’antérieur nous permet de remarquer que les pratiques qui sont réalisées dans les dispositifs, contribuent à se ranger, à renforcer ou à légitimer quelques représentations. Les observations nous permettent de distinguer deux approches distinctes dans ces dispositifs: l'un de coupure légaliste et l’individualiste, et l’autre d’une cour communautaire et collective. L'analyse des données obtenues nous permet d’affirmer que les représentations sur la citoyenneté des jeunes interrogés, dépendent du contexte dans lequel ils opèrent et, en particulier, des dispositifs où ils se forment, beaucoup plus que le statut juridique, le lieu de naissance et la langue parlée. L'ensemble des pratiques, des stratégies et les discours qui circulent dans ces dispositifs obéissent à une logique dont l'importance réside dans ses répercussions formatives. Approfondir sur les tensions et les fissures internes des dispositifs est objet de l’autre travail. Cependant, nous ne cessons pas de reconnaître que malgré les dispositifs formels mentionnés ont la propriété d'être fermée, il existe des conditions et des exigences qui peuvent devenir situations pour générer des changements ou au moins, pour ouvrir des espaces pour développer les pratiques visant dans une autre direction auxquelles nous montrons à ce travail. Dans le pipeline il reste des questions sur le rôle de la famille de ces jeunes dans les processus de formation citoyenne et de son avenir à l’égard de sa participation dans des activités culturelles, sociales et politiques. 59 Bibliographie CONAPO (México) 2009 Migración y Salud. Los hijos de migrantes mexicanos en Estados Unidos. Barcena, Fernando (1997) El oficio de la ciudadanía. Introducción a la educación política. Barcelona: Paidós. Bauman, Z (2002) Modernidad líquida. Argentina: Fondo de cultura económica. Bordieu, P. (1997) Capital cultural, escuela y espacio social. México: Siglo XXI. 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Cela crée de fait des problèmes d’équité et de justice sociale. Des rapports sur la situation sociale au Mexique indiquent qu’au plan économique les opportunités ne sont pas équitables, car les distances éducatives qui séparent les différents groupes sociaux les uns des autres génèrent des iniquités qui affectent à la majorité de la population. Ces inégalités et injustices apparaissent dans le tissu social dû au manque d’opportunités pour accéder à l’école, dont l’effet direct est le manque d’emploi et l’exclusion sociale. Cela a des effets paradoxaux qui reproduisent l’injustice et les asymétries sociales. Ceux qui sont exclus, ne participent généralement pas dans les affaires politiques pour défendre leurs droits et demander le bien-être annoncé dans les programmes nationaux de développement émis chaque six ans, car leur manque de confiance sur la justice devient en une perception d’impuissance pour faire face aux problèmes que les affectent. Ceux qui ont l’opportunité d’aller à l’école sont l’objet d’une violence symbolique exercée par une culture éducative qui s’impose et qui reproduit les iniquités sociales diminuant les dispositions des acteurs sociaux à participer politiquement dans les affaires reliées à leurs intérêts. Les chercheurs participants à ce symposium offrent un éventail de possibilités d’analyser différents dispositifs d’éducation et de formation qui s’articulent dans le contexte des transformations politiques, économiques, sociales et culturelles qui ont lieu dans le monde actuel et au Mexique. Les dispositifs qui sont l’objet d’analyse se situent dans des espaces éducatifs divers, dans le cadre de l’éducation conventionnelle ou non conventionnelle, à l’intérieur du pays ou bien ailleurs, comme avec la recherche faite aux Etats-Unis où de nombreux groupes de mexicains migrants ont trouvé des opportunités pour travailler en devenant des résidents. Les travaux de Bustos et Saenger, ainsi que celui d’America Molina, sont issus des espaces d’éducation primaire et secondaire conventionnels, tandis que le dispositif de De la Cruz et Yuren, résulte d’une intervention éducative faite dans un contexte non formel où séjournent des familles de journaliers mexicains de façon momentanée (pendant le processus de récolte de la canne à sucre qui a une durée de 4 mois). Finalement, le travail d’Alfonso Cruz, révèle la façon dont les jeunes migrants mexicains aux Etats-Unis construisent une identité citoyenne dans des différents espaces d’éducation et de formation conventionnelles ou pas. L’analyse des différents dispositifs d’éducation et de formation nous permet de comprendre quelles sont les contraintes à surmonter pour arriver à construire des 62 identités citoyennes chez des acteurs sociaux qui envisagent de participer au projet d’une société démocratique et équitable. Ainsi, Ruth B. Bustos et Cony B. Saenger montrent la façon dont les dispositifs d’éducation primaire mis en place dans des contextes où habitent des populations vulnérables (autochtones, migrants nationaux et internationaux) ont un impact sur les identités des enseignants et des apprenants. Cela produit des tensions et des conflits entre eux, car le principal problème à affronter est celui de déconstruire les représentations que les enseignants ont d’eux-mêmes et de leur rôle dans le processus éducatif, pour modifier ses dispositions à éduquer démocratiquement. Le travail de Amelia Molina nous fait comprendre les problèmes et risques dérivés de l’émission d’une politique qui envisage de favoriser la formation civique et éthique des jeunes adolescents à l’école secondaire par le biais de l’introduction de contenus dans le curriculum général. Le fait de ne pas considérer la diversité des contextes et des acteurs qui vont s’y investir pour la mettre en place évite la définition d’une stratégie de médiation formative des enseignants, et de ce fait, au lieu d’arriver à développer chez les apprenants des dispositions à l’exercice citoyen et démocratique, peut dériver en effets contraires. Miriam De la Cruz et Teresa Yurén présentent le résultat d’une recherche qui porte sur la manière dont les femmes journalières mexicaines doivent surmonter une série d’obstacles et de contraintes sociales et culturelles pour développer une identité autonome, politique et socialement reconnue. Alfonso Cruz traite la façon dont les jeunes migrants mexicains aux Etats-Unis construisent une identité citoyenne dans des différents espaces d’éducation et d’apprentissage formel et non formel. C’est un pays où les critères de définition et d’articulation des dispositifs éducatifs sont divergents en finalités et en termes d’intérêts politiques, économiques et socioculturels. Il existe des politiques éducatives à double visée ou prétention : celles qui envisagent la reconnaissance nationale et internationale des programmes d’éducation au Mexique et qui favorisent l’enseignement des langues étrangères. D’autres envisagent de développer un sens d’appartenance nationale de caractère général, promouvant l’espagnol comme langue nationale, et d’autres priorisent les besoins particuliers comme l’apprentissage des langues originaires (dites indigènes), pour favoriser l’intégration sociale ou pour éviter le déplacement linguistique. Dans cet état des choses, au plan éthique et social les acteurs concernés soient informés de ce qui est prévu comme finalité, et tout en connaissance de cause, donnent une signification nouvelle à leur agir sur le terrain, en s’attachant aux critères d’équité et de justice qui font partie des principes orientant les politiques nationales. Car ce qui est contradictoire à l’intérieur des dispositifs éducatifs entre en conflit aussi bien chez les enseignants que les apprenants. Face à ces tendances, et ayant une Reforme éducative en marche, les acteurs sociaux des groupes de conditions vulnérables ont commencé à participer activement à des projets de développement communautaire endogène, créant des projets alternatifs d’éducation à partir des pratiques sociales et culturelles des communautés. Il reste à considérer les réactions des différents groupes sociaux pour savoir si les tendances hégémoniques globales vont subsister avec des contenus 63 d’apprentissage en espagnol incluant l’apprentissage de l’anglais comme langue étrangère dans tous les niveaux éducatifs, ou bien si se renforce la conscience sociale du risque de perdre la richesse de la diversité socioculturelle. Cela nous permet de développer des alternatives sur lesquelles se dépose la confiance en la capacité d’agence et de participation politique des acteurs sociaux concernés, pour faire prévaloir la diversité en tant que patrimoine ethnique, linguistique et culturel national. 64