Objectif en vue - Région Ile-de

Anuncio
Jean-Baptiste (page 2)
Romane (page 2)
Anthony (page 3)
Sylvie (page 3)
Jérôme (page 3)
Ernestine (page 3)
Julie (page 3)
Karim (page 4)
Nathalie (page 4)
Le journal du conseil régional
Objectif en vue
100 000
apprentis
Grand Paris
Express en piste
Mode de vie
ou effet de mode
État et Région enfin d’accord
pour construire un nouveau réseau
de transport en banlieue. P. 5
Entre réseaux bénévoles et
grandes enseignes, le commerce
équitable se cherche encore. P. 10
Les ondes
se libèrent
Mai 1981 : victoire pour la FM.
Le monopole d’État sur les ondes
vit ses derniers instants. P. 12
www.iledefrance.fr
Avril-mai 2011 – N° 34
2 en vue
|
02 | E N VUE
Jean-Michel Puissant,
chef de chœur à l’Orchestre
national d’Île-de-France.
Page 3 : des téléphones
portables pour lutter contre
les violences conjugales.
04 | fa
its et gestes
Face à face : Jean-Paul
Huchon dialogue
avec deux Franciliens.
Page 5 : baromètre
des Franciliens.
Sondage Viavoice.
“
L’Île-de-France a bien des
atouts : elle est agréable par
sa diversité. Et la banlieue
Ouest où j’habite est riche en espaces verts.
libres
Paroles de
FRANCILIENS
’’
Jean-Baptiste Barbot, Croissy-sur-Seine (78)
BALISES
|
522 000
lycéens
002-text
bref
ont visité
en 2010 lelettrine
camp
d’Auschwitz, dans le
cadre d’un partenariat
entre la Région Île-deFrance et le Mémorial
de la Shoah.
“
à l’affiche
920 tournages
de longs
et courts-métrages, de
clips, de documentaires
ou de fictions télé
ont eu lieu à Paris
en 2010. C’est 10 %
de plus qu’en 2009.
12 300
têtes,
dont
près de 8 000 brebis,
constituent le cheptel
ovin dans la région.
Il se répartit
dans quelque
500 exploitations.
Dans le marketing,
on trouve ici de belles
opportunités de travail. Seul point noir : le logement.
Les loyers sont chers !
Romane Perret, (Paris 20 ) © Morgan Fache
avril-mai 2011
© Morgan Fache
SOMMAIRE
e
’’
|
Une huile de colza d’Avernes (95), des macarons de Réau
002-text
01 d’Auffreville-Brasseuil (78), une liqueur
(77), des bref
farines
à la menthe poivrée de Milly-la-Forêt (91) figurent parmi les
produits bénéficiant de la nouvelle marque Saveurs Paris
Île-de-France. Par cette initiative, le Centre régional de
valorisation et d’innovation agricole et alimentaire de ParisÎle-de-France (Cervia) veut sensibiliser les consommateurs
et fédérer tous les acteurs, du champ à l’assiette.
06 | p lanète
Lycées professionnels :
le succès des sections
européennes.
portrait Jean-Marie Puissant, 58 ans, chef de chœur
07 | À LA UNE
Apprentissage
Objectif en vue :
100 000 apprentis.
Reportage
à l’Institut des métiers
de l’artisanat, Villiers-le-Bel
réconcilie enseignants
et entreprises.
POInt de vue
Emmanuel Maurel,
vice-président chargé
de la formation professionnelle,
de l’apprentissage
et de l’alternance.
Chef des garnements
10 | t endances
Les multiples visages
du commerce équitable.
12 | h istoire
Il y a 30 ans naissaient
les radios libres.
13 | e ntretien
14 | t ribunes
Expression des groupes
politiques.
16 | a lentours
Barbizon : un village
à l’origine
d’un courant artistique.
Île-de-France, journal bimestriel
du conseil régional, 35, bd des Invalides,
75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85.
journal@iledefrance.fr
Directeur de la publication :
Jean-Paul Huchon. Directeur de
la publication délégué : Xavier
Piques. Comité éditorial : Maxime des
Gayets, Jean-Michel Thornary, Patricia
Blanchard-Bouvelot, Xavier Piques,
Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef :
Pierre Chapdelaine. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet.
Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont
collaboré à ce numéro : Chauzy et
Gaudelette, Isabelle Le Louët, Antoine
Levesque, Saïd Taki. Couverture :
Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank.
Conception : Rampazzo et Associés.
Réalisation : Scoop communication. Impression : Île-de-France
est édité à 4 328 000 exemplaires
sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331.
Dépôt légal à parution.
|
îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1
Sous la direction de Jean-Marie Puissant, plus de 80 collégiens franciliens chanteront Carmina Burana à Saint-Michel-sur-Orge (91), Meaux (77),
Le-Perreux-sur-Marne (94), Chaville (92), Créteil (94), Vitry-sur-Seine (94), Aulnay-sous-Bois (93), Paris et Saint-Quentin-en-Yvelines (78).
Des collégiens de tous les départements
participeront aux chœurs de Carmina Burana
proposés par l’Orchestre national d’Île-deFrance. À leur tête, Jean-Marie Puissant.
Pour la formation dirigée par Yoel Levi et
Jean-Marie Puissant, ce sont des retrouvailles : en 2008, leur collaboration avait
connu un point d’orgue, avec le Nabucco
de Verdi au Stade de France.
CHANT h « Ne vous tenez pas sur un pied
comme des flamants roses ! Solides ! Et de
l’énergie ! » La répétition bat son plein au
collège de Ballancourt-sur-Essonne (91).
Jean-Marie Puissant y dirige une vingtaine de jeunes chanteurs. Cheveux en
brosse et baskets aux pieds, ils entonnent l’un des chants de Carmina Burana.
La cantate de Carl Orff sillonnera toute
la région en mai prochain. Au total, dix
représentations sont programmées par
l’Orchestre national d’Île-de-France.
À l’écoute des silences
| Nº 34
Ici, le chef de chœur fait face à un nouveau
défi. « Question mémorisation d’un texte,
les enfants sont beaucoup plus performants
que les adultes, quelle que soit la langue »,
explique celui qui a lui-même travaillé
comme chanteur sous la direction des plus
grands : William Christie, Pierre Boulez,
Daniel Barenboïm, Michel Piquemal.
« Non, la principale difficulté, c’est de
savoir gérer les silences. De là découlera
la qualité de leur chant. »
Dans cette version, les enfants devront
composer avec deux autres ensembles
dirigés par Jean-Marie Puissant, celui
de Nicolas-de-Grigny, à Reims (51), et
les hommes du Chœur Variatio, situé
à Combs-la-Ville (77). « Dans le chœur,
vous serez des garnements », lance-t-il.
Le courant passe. Il est vrai que JeanMarie Puissant est en terrain connu :
pendant 15 ans, quelque 20 000 jeunes ont
chanté les grandes œuvres du répertoire
sous sa direction, au sein de la coordination des chorales des collèges de l’Essonne. Et de sourire en évoquant sa propre
adolescence : « Quand tous mes copains
parlaient de Johnny, moi, je déchiffrais des
partitions. » l
Pierre Chapdelaine et julie védie
©Sophie Brändström/Picturetank
Avec Anne-Françoise
Garçon, professeure
d’histoire des techniques.
EN vue
en
VUE 3
“
|
focus
208 000 215
salariés sont
employés par les
37 000 entreprises
franciliennes
de l’hôtellerie
et de la restauration.
espèces
végétales
sont protégées et
(ou) menacées de
disparition en Îlede-France, comme
l’œillet superbe ou
la laîche luisante.
500
lieux en Îlede-France
pouvant accueillir des
personnes en difficulté
ont été répertoriés
par la préfecture et
l’Observatoire régional
de la santé.
|
SEINE-SAINT-DENIS Lutte contre les violences conjugales
Des téléphones portables
pour aider les victimes
(77)
Longueville
hh Observatoire départemental des violences
envers les femmes : 01 43 93 41 95.
© Jean-Lionel Dias/Le carton/Picturetank
« Le dispositif a prouvé son efficacité !
Mieux orientées, enfin entendues, les
femmes victimes de violences conjugales
sortent du bois ! Il faudrait désormais
généraliser cette initiative à l’échelle
nationale, puisqu’elle n’existe aujourd’hui qu’en Seine-Saint-Denis. »
Jérôme Jannic,
directeur
de SOS Victimes 93.
« Le travail
d’évaluation est le plus difficile : à qui fournir un portable sur
l’ensemble des
femmes victimes
qui viennent
nous voir ? Plus
nous aurons de
portables, plus
nous aurons de
possibilités d’aider
ces femmes. »
« Les femmes se
sentent soutenues :
certaines sortent
de nouveau de chez elles, voire trouvent un emploi… Et quand
elles rendent
ce téléphone
portable, elles
sont contentes :
Julie Simiand,
cela signifie que
juriste référente
leur situation est
pour SOS Victimes 93.
sécurisée ! »
92
93
91
|
Neuilly-sur-Marne
Ballancourtsur-Essonne
|
La culture dans ses murs
Attention au départ ! La rotonde
des locomotives,
classée
à l’inventaire
des Monuments
historiques,
va faire l’objet
de travaux.
Elle abrite
une collection
exceptionnelle de
trains anciens.
Deux vraies bonnes nouvelles pour les Franciliens
passionnés de spectacles en tous genres. Fermée
depuis plus de 20 ans, la Gaîté lyrique a réouvert
ses portes depuis le 2 mars. Plus qu’un lifting…
une nouvelle vocation, pour ce lieu parisien qui sera
dédié aux arts numériques. Autre lieu de création et
de diffusion inauguré trois jours plus tard : la Halle
Roublot (photo), à Fontenay-sous-Bois (94). Après
dix mois de travaux, le bâtiment joue désormais dans
la cour des grands. Les trois nefs métalliques abritent
une salle de concert – le Comptoir –, un espace arts
plastiques et un théâtre de marionnettes. l
(78)
Versailles
à L’aise…
La mission locale
intercommunale
bénéficie
de locaux
plus spacieux
afin de mieux
accompagner
les jeunes
à la recherche
d’un emploi.
RER D : premières
améliorations en ligne
(91) étampes
Splach ! La base
de loisirs aménage un circuit
de découverte
des milieux humides. Avec des
passerelles en
bois permettant
de parcourir
les marais.
(92)
Gennevilliers
© Jean-Lionel Dias/Le carton/Picturetank
hh SOS Victimes⁄93, 5, rue Carnot, 93000 Bobigny,
www.sosvictimes93.org,
Ernestine Ronai, responsable
de l’Observatoire des violences
envers les femmes en Seine-Saint-Denis.
© Jean-Lionel Dias/Le carton/Picturetank
Un dispositif d’aide aux femmes victimes de violences est expérimenté en Seine-Saint-Denis : un
téléphone mobile est fourni aux victimes en grand
danger. Le dispositif va être renforcé.
femmes battues h Un téléphone portable
contre les violences conjugales… Le concept
vient d’Espagne, où Ernestine Ronai, la créatrice de l’Observatoire des violences envers
les femmes en Seine-Saint-Denis, a constaté
son efficacité. Elle est parvenue à l’importer
à titre expérimental dans son département
en 2009. Réservé aux femmes en danger, par
exemple en raison de la sortie de prison de
leur agresseur, ce téléphone est doté d’un
bouton d’appel d’urgence préprogrammé
pour une mise en relation automatique avec
un conseiller de Mondial assistance pouvant
faire intervenir les forces de police. Ce téléphone n’est donc que l’outil d’un large dispositif impliquant associations, police, justice
et services sociaux divers. L’association SOS
Victimes 93 de Bobigny assure des permanences dans 22 communes de Seine-SaintDenis, mais aussi au tribunal de grande
instance, aux urgences médico-judiciaires
et dans certains commissariats. Elle repère
les victimes, évalue le niveau de dangerosité
de la situation – en fonction de la vulnérabilité et du ressenti de la victime ainsi que
du profil de l’agresseur (condamnations
antérieures, profil psychologique…) – et
transmet un dossier au procureur, qui attribue alors le portable pour une durée de six
mois à un an. Grâce aux aides des partenaires (conseil général de Seine-Saint-Denis,
Région…), et face à l’efficacité du dispositif,
le nombre de portables pourrait passer de
Julie védie
30 à 40 en 2011. l
TEMPS FORTS
(94) Vitrysur-Seine
Chut ! L’élaboration d’un plan
de prévention
du bruit est
lancée. Ce plan
permettra de
lutter contre
les nuisances
sonores dans
cette ville qui se
trouve au cœur
d’un important
réseau routier
et ferroviaire.
78
’’
H
En 2011, 130 parcours de
formation continue vont
être proposés à des salariés de très petites entreprises dans les métiers
de la location de voiture,
du contrôle technique
ou du nettoyage auto.
Gennevilliers
© rafaël trapet/aleph/Picturetank
en chiffres
Sylvie Gracia, Levallois-Perret (92)
Croissysur-Seine
Coup de jeune.
Les chercheurs
étrangers vont
bénéficier, après
réhabilitation,
de 80 logements
rue de Basly.
Dans la même
rue, un autre
bâtiment offrira
64 studios pour
les étudiants.
© Cyrus Cornut/Dolce vita/Picturetank
’’
Anthony Faleyras, Neuilly-sur-Marne (93)
“
La région devient de plus
en plus une terre d’accueil des écrivains, comme en SeineSaint-Denis, alors qu’avant, Paris concentrait tout. © Pierre Morel
© Morgan Fache
Je suis en BTS en
alternance. Le fait d’être en contact avec l’entreprise
m’apporte plus que dans une formation initiale. Prolongement de deux trains jusqu’à Orry-la-Ville (60) et
d’un train en heures de pointe jusqu’à Melun (77), mise
en service d’un nouveau train entre la Gare de Lyon
et Melun, avec un départ à 18 h 48, prolongement de
cinq trains entre Corbeil-Essonnes (91) et Melun ou
encore du train qui part à 7 h 45 du terminus Malesherbes jusqu’à Châtelet-les-Halles, pour améliorer
les possibilités de correspondances : le Syndicat des
transports d’Île-de-France (Stif) conforte le service
sur la ligne D du RER. Pouvant transporter jusqu’à
550 000 voyageurs chaque jour, le RER D connaît des
incidents fréquents et les usagers réclament depuis
longtemps des améliorations du service. l
|
îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011
| Nº 34
4 faits et gestes
| Jean-Paul Huchon |
© david sauveur/agence vu
« Pour un regard
global sur les transports »
Nous
“ allons être
plus sévères
avec la RATP
et la SNCF
pour garantir
la régularité
des trains.
©Jean-Robert Dantou/Picturetank.
”
h Nathalie Taurin,
©Jean-Robert Dantou/Picturetank.
chargée d’affaires,
Paris 15e.
h Karim Manseri,
aide-soignant, Dugny (93).
|
|
îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1
Choisis par l’institut CSA, deux Franciliens, Nathalie
Taurin, chargée d’affaires dans une blanchisserie
industrielle, résidant dans le 15e arrondissement de Paris,
et Karim Manseri, aide-soignant habitant Dugny (93),
ont interrogé le président du conseil régional, Jean-Paul
Huchon. Extraits.
Nathalie Taurin : La mairie de Paris veut rendre
piétonnes les voies sur berges. Limiter les voitures
en ville, c’est bien, mais là, cela va devenir invivable !
Jean-Paul Huchon : Sur le principe, la Région a émis
un avis plutôt favorable sur ce projet. Mais mon
devoir, c’est de porter sur la question des transports
un regard à l’échelle de toute l’Île-de-France. Nous
avons accompagné la mairie de Paris pour développer le tramway et aménager des voies dédiées aux
bus. Et on voit que le nombre de voitures a effectivement diminué dans Paris. Ce qu’il ne faudrait
pas, c’est déplacer le problème vers la banlieue…
Nathalie Taurin : C’est justement le risque !
Jean-Paul Huchon : Sur ce projet, les départements
limitrophes auront leur mot à dire. Et il va falloir
regarder ce que dira l’enquête publique. Mon sentiment, c’est qu’il faudra écouter et entendre tout
le monde.
Karim Manseri : J’utilise les transports en commun,
mais entre Dugny, où je vis, et les Invalides,
où je travaille, il y a beaucoup de problèmes…
Quelles solutions sont envisagées ?
Jean-Paul Huchon : Sur le RER B, les difficultés que
vous rencontrez sont liées aux travaux au niveau
de Mitry-Mory (77). Fin 2012, cela devrait mieux
fonctionner, d’autant que le nouveau matériel
entre progressivement en circulation et que nous
avons trouvé des solutions pour les relèves entre
les conducteurs de la SNCF et de la RATP.
Karim Manseri : Et pour la ligne 13 ?
Jean-Paul Huchon : Nous avons prévu plusieurs
solutions pour soulager cette ligne. La ligne 14 sera
prolongée jusqu’à Saint-Ouen (93) et Eole jusqu’à
Mantes-la-Jolie (78). C’est un énorme chantier qui
fait partie de notre plan de mobilisation en faveur
des transports. Nous avons enfin trouvé un accord
avec l’état pour sa mise en œuvre. En attendant,
c’est vrai, quand on voit votre parcours, vous
cumulez aujourd’hui beaucoup de difficultés.
Karim Manseri : Oui ! Et il faut renforcer la sécurité
à bord des trains !
Jean-Paul Huchon : Le Stif est en train de négocier
de nouveaux contrats avec la RATP et la SNCF.
Ces contrats fixeront très clairement les moyens
à mettre en œuvre pour renforcer la sécurité et
pour garantir la régularité des trains. Aujourd’hui,
sur certaines lignes, seulement 80 % des trains
arrivent à l’heure. On ne peut pas continuer ainsi.
Nous allons être plus sévères, fixer des contraintes,
ligne par ligne, tranche horaire par tranche horaire !
Avec des pénalités à la clé. l
| Nº 34
en direct
DU CONSEIL
RÉGIONAL
focus
Des états généraux pour une révolution économique
Les secteurs du bâtiment et de l’agroalimentaire
seront les deux premiers concernés par les États
généraux de la conversion écologique et sociale de
l’Île-de-France. Une large concertation va s’engager
avec tous les acteurs de ces filières. l
|
Les Étoiles des quartiers
récompensent des associations
pour des projets mettant en lumière
la tolérance, la mixité ou encore la
persévérance. Les Étoiles 2011 sont :
le Festival international de femmes,
pour TV Fresnes ; La Nouvelle
PME, pour son réseau social entre
H
(94) Choisyle-Roi
Nouveau
look… Le
square PierreBrossolette fait
peau neuve.
Éclairage et
mobilier urbain
le rendront
plus convivial,
avec, en prime,
un plateau
multisport.
Paris 6e
Clap ! Le cinéma
Le SaintGermain-desPrés va passer
à la projection
numérique.
Grâce à cet
équipement,
il pourra faire
intervenir en
visioconférence
des réalisateurs
étrangers.
(95)
Sarcelles
À l’eau ! Le
centre aquatique
intercommunal
a réouvert ses
portes. Avec ses
1 400 licenciés,
cet équipement
compte
désormais
un centre
de formation
d’éducateurs
sportifs.
C’EST LANCÉ
|
La Région confirme sa place d’acteur incontournable du logement en Île-de-France. Avec un budget de 271 millions d’euros pour 2011,
elle se fixe trois priorités : développer massivement la construction
de logements sociaux (PLUS) et très sociaux (PLAI) ; lutter contre la précarité énergétique en lançant un plan de réhabilitation
thermique des logements ; soutenir les copropriétaires dans le parc
privé le plus dégradé, avec une aide aux copropriétés en difficulté et une lutte accrue contre le saturnisme. l
Un concours pour les jeunes poètes
As de la rime, à vos plumes ! Né en 2003 de la rencontre entre un éditeur et le lycée Henri-Wallon à Aubervilliers (93), le concours
Poésie en liberté, ouvert aux lycéens et aux étudiants de moins
de 25 ans, vise à sensibiliser les jeunes à la poésie et à favoriser
l’utilisation d’Internet à des fins créatives. En 2010, 525 élèves
franciliens (15 % de plus qu’en 2009), issus de 251 établissements
couvrant l’ensemble du territoire, y avaient participé. Inscription
jusqu’au 10 avril, sur le site : www.poesie-en-liberte.com. l
Le Théâtre du Soleil en pleine lumière
Accueil de compagnies amies, formation… La compagnie parisienne
multiplie les activités outre la création de spectacles. Pour répondre
à ses ambitions et présenter des spectacles plus techniques sur
son plateau du bois de Vincennes (12e), le Théâtre du Soleil a déjà
investi dans un matériel d’éclairage. Mais de nouveaux équipements
sont nécessaires (gradins, caissons lumineux…). La Région finance
un tiers des investissements pour que le Théâtre du Soleil continue
de briller ! À consulter : www.theatre-du-soleil.fr. l
ça chauffe au château de Versailles !
Le domaine de Versailles (78) va-t-il faire sa révolution énergétique ?
Une étude sur la faisabilité d’une chaufferie à bois est lancée avec la Région pour le chauffage du Petit Trianon et de ses serres,
du Pavillon frais et du Pavillon français, ainsi que des serres de Folichancourt. Cet équipement plus écologique permettrait de valoriser une ressource importante du domaine (bois de coupe,
élagage…). Par ailleurs, un audit sur l’efficacité énergétique du château va être mené, pour envisager un système de recyclage
de l’air chaud pour 93 bâtiments du domaine, soit 185 000 m2.
Résultats en juin 2011. l
(93) Gagny
Bravo.
L’association
Aurore a ouvert
un immeuble
pour accueillir
des sans
domicile fixe
après une
hospitalisation.
Pour aider
ces personnes,
20 salariés ont
été recrutés.
|
entrepreneurs des quartiers ; les 4 femmes médiatrices sociales
culturelles auprès des familles de
Pantin (93) ; Une oasis dans la ville et
son jardin social à Aubervilliers (93) ;
Vir’volt, pour ses ateliers citoyens ; et
Le Plus Petit Cirque du monde, pour
ses ateliers de création artistique.
Priorité au logement social et très social
© Éric Garault/Picturetank
face-à-face
faits et gestes 5
AGENDA
Métro automatique-plan de mobilisation-Sdrif
L’État et la Région
parviennent à un accord
Le projet Grand Paris Express
proposera un maximum de connexions
avec le réseau de transport existant.
La qualité des transports en commun
La qualité de l’environnement
Êtes-vous satisfait
oumoment,
non de
Diriez-vous
qu’en ce
la qualitééconomique
de l’environnement ?
l’activité
en île-de-France est…
Le climat économique
Diriez-vous
moment,
Là
où vous que,
vivezen
ence
île-de-France,
l’activitéque
économique
est entre
:
est-ce
les relations
les
gens sont…
L’image de l’apprentissage
Diriez-vous quelàvous
avez vivez
Actuellement,
où vous
uneIle-de-France,
bonne ou une diriez-vous
mauvaise
en
opinion
de l’apprentissage
que
les inégalités
sociales? sont…
L’efficacité de l’apprentissage
Diriez-vous
que l’apprentissage
En
Ile-de-France,
pensez-vous est
une bonne
ou non, pour faciliter
qu’un
jeune solution,
puisse trouver
l’entrée
suremploi…
le marché du travail ?
un
premier
78
Saclay
91
Jusqu’au 12 mai
Consultation « Paroles
de lycéennes et de lycéens ».
Débats organisés
dans 16 lycées
de la région Île-de-France.
Dates et lieux à retrouver
sur www.iledefrance.fr.
en image
|
Du 16 au 21 mai
3e édition
de la Semaine de l’égalité.
Parmi les manifestations
programmées :
- exposition « Discriminations
filles-garçons et
homophobie » au Crips
(tour Montparnasse,
Paris 15e),
- expositions, courts-métrages
et conférences sur l’accès
au logement ou au travail
organisés par le centre
socioculturel Léo-Lagrange
à Dammartin-en-Goële (77),
- débat sur l’accompagnement
éducatif des familles Roms
à l’École de formation
psychopédagogique (Paris 6e),
- spectacle « Sans » de la
compagnie Klein/Leonarte
à Vitry-sur-Seine (94)…
Tout le programme sur notre
site www.iledefrance.fr.
Pour une Île-de-France sans OGM !
La Région vient de confirmer son opposition à toute
culture en plein champ d’organismes génétiquement
modifiés. Elle va, par ailleurs, saisir la Cour de justice
de l’Union européenne en vue d’obtenir l’annulation
de l’autorisation d’importation et de mise sur le marché
de nouvelles variétés d’OGM. l
ce que pensent les franciliens
baromètre Êtes-vous satisfait
des transports
Actuellement,
êtes-vous
heureux
enpas
commun
enen
Île-de-France
? ?
ou
de vivre
île-de-France
Dugny
93
Versailles
Réunion du conseil régional,
57, rue de Babylone, Paris 7e.
au cœur de ce rapprochement : l’État
s’engage à participer au financement
de la modernisation du réseau existant. Enfin, le schéma directeur de
l’Île-de-France est remis en selle, le
gouvernement acceptant de trouver
une issue législative nécessaire à son
application. Reste un désaccord…
L’État et la Région ne partagent pas la
même stratégie pour la desserte du
plateau de Saclay. Le gouvernement
plaide pour le passage du métro
automatique. Le conseil régional,
lui, opte pour une réponse moins
lourde, avec un bus à haut niveau de
service, voire un tramway. l
sarcelles
© Jérôme CHABANNE
Rocade h Les 20 000 Franciliens
qui ont participé aux deux débats
publics organisés sur le transport
en Île-de-France sont sans doute à
l’origine du rapprochement entre le
projet de rocade Arc Express et celui
du Grand Paris. « Il y a un moment
où l’évidence s’est imposée dans le
débat public », résumait Jean-Paul
Huchon, le président du conseil
régional, lors de la présentation, le
26 janvier, de cet accord aux côtés
du ministre de la Ville. Baptisée
Grand Paris Express, cette synthèse
reprend le principe d’une rocade en
petite couronne. À l’est, son tracé
épousera la proposition formulée
par les conseils généraux du Val-deMarne et de la Seine-Saint-Denis.
Une desserte des pôles économiques
et des aéroports complète le projet.
Ce futur métro automatique est l’un
des volets de l’accord entre l’état et la
Région. Voté en juin 2008 par les élus
régionaux, le plan de mobilisation en
faveur des transports est également
95
Les 7 et 8 avril
© Gilles Alignon/RATP
ÉtatetRégiononttrouvéunterraind’entente
pour construire le Grand Paris Express, un
réseau de transport en banlieue.
| |
Très satisfait
9%
Assez satisfait
44 %
Pas vraiment satisfait
23 %
Pas du tout satisfait
16 %
Ne se prononcent pas
8%
Très satisfait
11 %
Assez satisfait
51 %
Pas vraiment satisfait
29 %
Pas du tout satisfait
9%
Ne se prononcent pas
0%
Très dynamique
6%
Assez dynamique
45 %
Pas vraiment dynamique
34 %
Pas du tout dynamique
11 %
Ne se prononcent pas
4%
Une très bonne opinion
23 %
Une assez bonne opinion
47 %
Une assez mauvaise opinion
17 %
Une très mauvaise opinion
5%
Ne se prononcent pas
8%
Une très bonne solution
55 %
Une assez bonne solution
36 %
Une assez mauvaise solution
5%
Une très mauvaise solution
3%
Ne se prononcent pas
1%
L’apprentissage, un levier reconnu
pour favoriser l’emploi des jeunes
Dans un contexte économique
difficile, l’apprentissage bénéficie
d’une forte popularité et s’affiche
comme un véritable tremplin pour
l’emploi des jeunes.
Après des années de déficit
d’image, l’apprentissage semble
avoir reconquis l’opinion
publique. En Île-de-France,
70 % des Franciliens et 81 %
des 18-24 ans déclarent en avoir
aujourd’hui une opinion positive. Cette attractivité retrouvée
génère une adhésion massive
(91 %) à l’idée selon laquelle
l’apprentissage est une bonne
solution pour faciliter l’entrée
sur le marché du travail, voire
une très bonne solution pour
55 % des Franciliens.
Concernant les indicateurs
barométriques, les données
recueillies confirment un état
d’esprit positif dans la région.
D’abord, 53 % des Franciliens
(– 4 points) demeurent satisfaits
des transports en commun,
avec des scores plus élevés chez
les 18-24 ans (70 %), les Parisiens
(74 %) et les habitants des Hautsde-Seine (62 %). Par ailleurs, une
large majorité des interviewés
(62 %)jugetoujourspositivement
la qualité de l’environnement.
C’est à Paris (56 %), en SeineSaint-Denis (57 %) et dans le
Val-de-Marne (51 %) que les
attentes dans ce domaine sont
les plus importantes. Enfin,
le climat économique reste
dynamique pour plus d’un
Francilien sur deux, et, plus
significativement, pour 62 %
des 18-24 ans.
Maïder Chango-Beffa
Directrice associée, Viavoice
Sondage réalisé par téléphone pour « Île-de-France » entre le 9 et le 14 février 2011 sur un échantillon de 1 007 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
|
îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011
| Nº 34
6 planète
H
ROYAUME-UNI
Woking
Maroc
Casablanca
LYCÉES PROFESSIONNELS Succès des sections européennes
Good Morning
Woking
©Thomas Ball/Picturetank
De Nanterre
à Boston (USA) :
Henri Lefebvre
alimente
les échanges
Célia, Johanna, Arthur, Florian, Florian et Morgane, en bac pro vente à Rueil-Malmaison, découvrent
leur école dans le Surrey, accompagnés par leur professeure d’anglais Florence Andia.
TREMPLIN h « On va grandir, on va devoir prendre
des responsabilités, devenir plus autonomes. » Célia,
16 ans, en première année de bac pro vente au lycée
professionnel Gustave-Eiffel de Rueil-Malmaison
(92), est emballée. « Faire un stage à l’étranger, ce
n’est pas donné à tout le monde », renchérit Arthur,
17 ans. « Ça nous fait sortir du lot. Pour notre CV,
c’est un plus. » Le petit groupe de 7 élèves vient
de poser ses valises à Woking, petite ville du Surrey, au sud-ouest de Londres, pour une durée de
5 semaines, dont une semaine de cours et quatre
en entreprise. « Quand ils arrivent au lycée professionnel, la plupart pensent qu’ils sont en échec
scolaire, explique Florence Andia, leur professeure
d’anglais. Le fait de participer à cette section change
le regard qu’ils portent sur eux-mêmes. Au sein du
lycée, on les considère comme des têtes de classe.
|
îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1
| Nº 34
Du coup, ils sont plus motivés, ils travaillent plus
et obtiennent de meilleurs résultats aux examens,
et cela dans toutes les matières. » Le dispositif, existant dans les lycées d’enseignement général depuis
1992 et étendu aux lycées professionnels en 2001, a
connu un développement considérable. Désormais,
l’Île-de-France accueille 94 sections de baccalauréats professionnels, dont 66 dans l’académie de
Versailles. Les jeunes sont sélectionnés selon leur
niveau en langue, mais surtout en fonction de leur
motivation. Car leur scolarité repose sur les cours de
leur spécialité professionnelle, assurés par un professeur certifié dans la langue de la section choisie.
Réussite au bac
Cofinancé par des fonds européens (Leonardo,
Fonds social européen, etc.), par les lycées et par
les familles, cet enseignement reçoit aussi l’aide de
la Région, soit 426 euros par famille et 2 000 euros
par établissement. Dans l’Académie de Versailles,
le taux de réussite au bac pro intégrant des sections européennes était de 93 % en 2009. Et près de
600 jeunes décrochent chaque année la mention
section européenne ainsi que l’attestation Europass
Mobilité à l’issue de leur formation. lIsabelle Chouffet
Sociologue
et géographe,
Henri Lefebvre
aura marqué le
xxe siècle, en
particulier grâce
à ses travaux sur
l’urbanisme. Ses
réflexions sur le
droit à la ville vont
alimenter des
échanges entre
les universités
de Massachusetts
Boston et celle
de Paris Ouest
Nanterre
La Défense.
Mali : une
coopération
relancée
Le 3 mars,
la Région
a renouvelé
son accord de
coopération
avec la région de
Kayes, au Mali.
D’ici à 2014,
elle continuera
ses efforts dans
l’éducation,
la santé et le
désenclavement
numérique.
Elle souhaite
enfin articuler son
action avec celle
des collectivités
qui portent des
projets au Mali.
C’est le cas
notamment
du département
de l’Essonne,
des villes
de Montreuilsous-Bois,
d’Ivry-sur-Seine
et de Cachan.
|
© DR
Afrique du Sud
Durban
Vénus noire, le
film d’Abdellatif
Kechiche, a fait
la clôture du
1er festival du
film français en
Afrique du Sud,
qui s’est tenu
en février dans
les villes de
Durban, du Cap,
de Pretoria, de
Johannesburg
et de Port
Elizabeth.
Ce film, dont la
réalisation a reçu
le soutien de la
Région, revient
sur l’histoire de la
Vénus hottentote,
jeune femme sudafricaine arrachée
à sa terre natale
en 1810 pour
être exhibée
en Europe.
|
Manuel Ulloa,
39 ans, originaire
de Mexico,
metteur en scène
et éditeur, vit à
Aubervilliers (93).
Afrique du Sud :
premiers pas
d’un festival
MAli
Kayes
Le nombre de sections européennes dans les lycées
professionnels franciliens ne cesse d’augmenter.
L’originalité du cursus consiste en un stage de 4 à 5
semaines dans un pays de l’Union européenne. Un groupe
de 7 jeunes de Rueil-Malmaison (92) vient d’arriver à
Woking, au sud-ouest de Londres.
étranger en île-de-france
Culture hybride
Manuel Ulloa est un bel exemple
de double culture ! Avec sa maison
d’édition, Le miroir qui fume, créée
en 2004, il diffuse du théâtre mexicain contemporain en France et fait
connaître les auteurs français au
public mexicain. Cultivant en permanence les passerelles entre les deux
pays, il fédère une équipe francomexicaine d’artistes-interprètes
autour de ses projets. « Je suis un
être hybride, je me sens virtuellement
là-bas et en même temps français. »
Depuis son arrivée en France en 2000,
malgré la difficulté de se faire un nom
dans le maquis des compagnies franciliennes, Manuel suit son fil rouge de
perpétuel va-et-vient entre les deux
cultures. Il travaille à la création de
son prochain spectacle, Toxic Azteca
Songe, déjà interprété en 2010 à Puebla et à Mexico et qui sera présenté du
25 avril au 8 mai au théâtre Colombier, à Bagnolet (93). l
francilienne à l’étranger |
|
Isabelle ReydetRousselet,
50 ans,
consultante,
vit à Casablanca
(Maroc).
© DR
États-Unis
Boston
FRANCE
En quête de spontanéité
« Vous connaissez le nom de vos
voisins ? Moi, si ! » Depuis qu’elle a
quitté le Kremlin-Bicêtre (94) pour
Casablanca en 1994, Isabelle Reydet-Rousselet savoure l’art de vivre
à la marocaine. « Pas de dîner prévu
15 jours à l’avance, on improvise sans
cesse », explique cette femme souriante
qui souhaitait « être plus spontanée
dans ses rencontres ». Séduite par la
gentillesse des autochtones, elle se
constitue un réseau d’amis marocains mais aussi sénégalais, mauritaniens… Sur place, elle crée une
société de conseil qu’elle dirige pendant 16 ans, se confrontant à la réalité
économique du pays : « Je suis arrivée
avec une vision à moyen et long termes,
alors qu’ici, beaucoup de gens vivaient
avec un emploi précaire. » Aujourd’hui
en pleine réflexion sur son avenir, elle
s’interroge : « J’aime le Maroc, mais j’ai
besoin de nouveaux défis. » l
à la une 7
Qui sont les apprentis en Île-de-France ?
22 970 apprentis
commerce,
transport et gestion
Répartition par secteurs professionnels des 80 590 apprentis.
(Données : septembre 2010).
1 944 apprentis
(vente, comptabilité,
banque, logistique...)
agriculture, espaces
verts, élevages et
soins aux animaux
11 257 apprentis
6 521 apprentis
bâtiment,
travaux publics
et travail du bois
mécanique, électricité
et électronique
845 apprentis
sciences
humaines et droit
166 apprentis
lettres et arts
1 100 apprentis
service à la collectivité
1 654 préapprentis
(urbanisme, sécurité, eau...)
2 348 apprentis
7 324 apprentis
secrétariat
et communication
technologie
et management
de la production
346 apprentis
9 023 apprentis
transformation
© Antoine Levesque
mathématiques
et sciences
(cuisine, énergie,
climatisation...)
14 754 apprentis
service aux personnes
(hôtellerie, tourisme,
santé, coiffure...)
Sur notre site Internet
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et tous les diplômes
liés à ces secteurs
professionnels.
338 apprentis
travail et entretien
des tissus, cuirs
et tapis
Ils sont présents dans presque tous les corps de métiers
Objectif en vue :
100 000 apprentis
En cinq ans, le nombre de jeunes se tournant vers l'apprentissage a augmenté de 40 % en Île-de-France. Cette montée en puissance quantitative
s'accompagne, sur le terrain, d'une offre de formations de plus en plus
diversifiée et d'un suivi personnalisé des jeunes.
PARCOURS h Bienvenue au Meurice, l’un des plus
beaux hôtels de la capitale. Sonia Ajayi évolue
dans ce temple de l’élégance. Depuis septembre,
elle travaille en cuisine pendant 15 jours, avant
une séquence de 15 jours de cours au lycée RenéAuffray de Clichy-la-Garenne (92). Le rythme est
soutenu. « C’est dur, confie-t-elle. Il faut gérer le
travail en entreprise, les cours, les devoirs, les exposés… Tous mes week-ends y passent. » À ses côtés,
le chef Yannick Alléno acquiesce : « Oui, c’est un
métier de sacrifices. Ici, ce n’est pas la télé-réalité.
On ne devient pas chef cuisinier et on ne gagne
pas 100 000 euros en trois semaines. Ça, ça n’existe
pas ! » Il en sait quelque chose : il a gravi tous les
échelons, de son apprentissage en pâtisserie au
Lutetia jusqu’au cercle très fermé des « trois étoilés » du Michelin. « Nous avons la chance d’avoir
des jeunes ultra-motivés », se réjouit-il, indiquant
que six apprentis travaillent dans la brigade du
Meurice. Mais il prévient aussitôt : « Cette motivation est indispensable, car dans ce métier, ne
tiennent que les courageux. » Alors il galvanise ses
troupes, incitant ses cuisiniers à partir à l’étranger, pour apprendre les langues étrangères et
s’ouvrir sur le monde. « Chaque collaborateur doit
sortir d’ici avec une formation infaillible », annonce
Yannick Alléno.
Comme Sonia, 80 590 jeunes Franciliens sont
apprentis. On les retrouve dans quasiment tous les
|
|
îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011 Nº 34
du CFA de Montereau-Fault-Yonne (77), la reconstruction du CFA de Saint-Gratien (95), l’agrandissement d’un atelier au CFA compagnonnique de
Saint-Thibault-des-Vignes (77). En 2011, l’effort ne
se relâchera pas. De Cergy (95) à Guyancourt (78),
de Paris à Gennevilliers (92), de Brétigny-sur-Orge
(91) à Bagnolet (93), d’émerainville (77) à RueilMalmaison (92), les chantiers de construction et
de rénovation vont se multiplier.
Mais sans un matériel adapté et des formateurs
qualifiés, les murs auraient peu de chances de
remplir leur mission. Là encore, la Région joue un
rôle déterminant. L’an dernier, elle a affecté plus
de 7 millions d’euros à de nombreuses acquisitions d’équipements. Une panoplie où se côtoient
matériel de cuisine, fours et hottes d’extraction
du CEFAA de Villepinte (93) – spécialisé dans les
formations dans l’hôtellerie et la restauration –
et mobilier ou postes informatiques du CFA des
métiers de l’aérien à Toussus-le-Noble (78).
Cours de coiffure au Campus des métiers, à Bobigny (93).
Dans les services, 11 % des apprentis travaillent dans la
coiffure et les soins esthétiques.
corps de métiers, la sécurité, la santé, le commerce,
le journalisme, la menuiserie, la mécanique auto,
le textile, la joaillerie, le génie climatique, l’aéronautique, etc. Et plus de 14 000 jeunes sont
actuellement inscrits dans les classes d'initiation
préprofessionnelle en alternance et les classes
préparatoires à l'apprentissage.
Pourtant, le contexte n’est pas très favorable.
Le ralentissement de l’activité économique
n’épargne aucun secteur d’activité, le chômage
ne cesse d’augmenter – et tout particulièrement
le chômage des jeunes. Bien sûr, chacun reconnaît que l’apprentissage occupe une place privilégiée, dès lors qu’il s’agit de transmettre des
savoir-faire ou de se confronter aux réalités de la
vie professionnelle. Mais, en décembre, une étude
réalisée auprès de 301 dirigeants de PME (1) soulignait que 7 entrepreneurs sur 10 annonçaient leur
intention d’avoir moins recours à l’apprentissage
en 2011 qu’en 2010. Parmi les motifs avancés,
l’insuffisante adaptation de cette formation au
monde de l’entreprise, le manque d’information
ou encore la lourdeur des démarches administratives. Force est de constater que l’augmentation du
nombre d’apprentis ne pourra être atteinte sans
une réflexion sur la qualité des parcours de formation et sans un meilleur accompagnement des
entreprises et des apprentis eux-mêmes. Miser
sur la qualité, c’est le mot d’ordre de la Région, qui
veut agir sur tous les fronts : renforcer le lien entre
l’école, le jeune et l’entreprise, faciliter la vie quotidienne de l’apprenti, professionnaliser les acteurs
de l’apprentissage, développer des formations
dans les métiers de demain – comme les métiers
verts –, construire bien sûr de nouveaux centres
de formation et rénover ceux qui existent. Du
côté des investissements immobiliers, justement,
la Région a dépensé en 2010 plus de 25 millions
d’euros pour le Campus des métiers à Bobigny
(93), pour la reconstruction des CFA Advancia
à Paris (15e) et Saint-Jean à Saint-Prix (95), pour
l’extension du CFA de Saint-Maur-des-Fossés (94)
ou encore pour le transfert du CFA de Nanterre
(92). À cela s’ajoutent la construction d’un internat
sur le site de Rambouillet (78), la mise en sécurité
|
îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1
| Nº 34
Former les formateurs
Le chef Yannick Alléno veille sur le travail de Sonia
Ajayi, l’une des six apprentis de l’hôtel Meurice.
© Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank
© Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank
8 à la une
Améliorer les parcours de
formation, mieux accompagner
les entreprises et les apprentis
eux-mêmes… Tel est le mot
d’ordre de la Région.
Parallèlement, il faut aussi former les formateurs,
pour intégrer les évolutions du contexte juridique
et législatif, ou pour renforcer leurs pratiques
pédagogiques. Chaque année, plus de 2,5 millions d’euros sont consacrés à ces actions. Enfin,
au cœur du dispositif, l’apprenti. Garçon ou fille,
optant pour une filière de production ou de service, il se trouve confronté au monde de l’entreprise, avec des contraintes pas toujours faciles à
intégrer quand on a 16 ou 17 ans. La Région entend
améliorer la vie quotidienne de ces jeunes : aides à
l’achat de livres et d’équipements professionnels,
aides aux transports, au logement et à la restauration, mais aussi aux séjours à l’étranger et actions
destinées à faciliter l’accès aux loisirs, aux sports et
à la culture… Un soutien qui, désormais, se traduit
par des démarches qualité pour mieux articuler
l'enseignement dispensé dans le centre de formation avec le travail en entreprise. But de cette opération : faire reculer le taux de ruptures de contrats
d’apprentissage. Et faire de cette voie un tremplin
vers la réussite. Sonia, elle, sait ce qu’elle veut.
« Mon rêve ? Ouvrir un jour un palace en Tunisie ! »
En attendant, elle dispose quelques petites herbes
sur les assiettes prêtes à partir en salle. « Ça, c’est
Pierre Chapdelaine
la touche Sonia… » l
(1) Enquête sur l’apprentissage auprès des PME réalisée par Ipsos
pour Apprentis d’Auteuil, du 30 novembre au 13 décembre 2010.
Mission – DÉVELOPPEUR DE L’APPRENTISSAGE
Recherche employeurs désespérément
Au CFA de Juvisy-surOrge (91), deux secteurs
nécessitent des
interventions bien
différentes de Claudia
Aglione, chargée
de développer
l’apprentissage.
« Pour la pharmacie et la
parapharmacie, je suis
plutôt confrontée à un
manque de jeunes.
Pourtant, les débouchés
sont immédiats. »
Claudia Aglione va donc
de collège en collège,
de salon en forum,
pour vanter les mérites
de cette formation.
Dès qu’elle aborde les
métiers des services à la
personne, dans la petite
enfance par exemple,
elle change de stratégie.
« Là, ce qui fait défaut,
ce sont les employeurs. »
Il faut alors nouer des
contacts avec des
crèches associatives, des
haltes-garderies
privées… ou convaincre
des municipalités. « Mais
quand un élu accepte
de recruter un apprenti,
il veut souvent un jeune
de sa commune. »
On compte une centaine
de développeurs
de l’apprentissage
en Île-de-France.
à la une 9
REPÈRES
|
800 Villiers-le-Bel réconcilie
enseignants et entreprises
À l'Institut des métiers de l'artisanat de Villiersle-Bel (95), le taux de ruptures de contrats
d'apprentissage est passé de 29 % en 2004 à
moins de 15 % aujourd'hui. Explications.
PASSERELLE h Préparant son CAP mécanique auto à l’Institut des métiers de l’artisanat (IMA) de Villiers-le-Bel, Damien a
déjà, à 16 ans, un pied dans l’entreprise. Il
travaille actuellement à Piscop (95), dans
un petit garage spécialisé dans la réparation de 2 CV et de Méhari. Pour lui, pas
question de s’arrêter en chemin, au moins
jusqu’au bac pro. « Il faudra alors trouver
un autre employeur, explique Abdallah
Lachhab, directeur de l’IMA. Pour le bac
pro, le garage doit être équipé en diagnostic. »
Et d’ajouter : « Nous trouverons facilement. »
Cet ancien professeur de mathématiques
connaît chaque apprenti et chaque entreprise du secteur. C’est qu’ici, depuis 2004,
les liens entre le lieu de formation et le
monde du travail ont été consolidés. « J’étais
face à une équation simple, résume-t-il.
J’avais en face de moi des employeurs qui
nous reprochaient d’être trop éloignés de
leurs réalités. Et des équipes pédagogiques
qui estimaient que les patrons voyaient dans
le jeune une main-d’œuvre bon marché…
Aujourd’hui, tout le monde joue le jeu. »
Illustration de ce changement de culture, le
carnet de liaison, trop scolaire, est devenu
un livret d’apprentissage complet. Pour
peu qu'il prenne le temps de s'y arrêter,
le maître d’apprentissage y découvrira le
plan de formation du jeune. Dans l’idéal,
il peut voir quelles sont les techniques que
l’apprenti vient d'acquérir à l’IMA et ajuster
le travail qu’il lui demande. C’est aussi vrai
pour les enseignants, qui savent quelles
sont les tâches réalisées, ou non, par l’apprenti en entreprise. Ils peuvent, dès lors,
accompagner le mouvement, combler les
lacunes, voire rappeler au chef d’entreprise
son devoir de formation… ou l’éclairer sur
la personnalité du jeune.
De la rupture aux félicitations
C’est ce que vient de faire la professeure de
français, Safya Okba, dépêchée en urgence
dans une PME d'Ermont-Eaubonne (95).
« L’employeur et l’apprenti étaient au bord
de la rupture de contrat. Après avoir échangé
avec le chef d'entreprise et l'avoir éclairé sur
le parcours du jeune, ses résultats à l’IMA et
son contexte familial, il a révisé son jugement. Alors que j’allais partir, il a appelé le
jeune pour le féliciter… » Les résultats de
cette coopération sont au rendez-vous :
le nombre de ruptures de contrats a été
divisé par deux en quinze ans. Du coup,
la démarche qui avait été impulsée dans
le pôle auto vient d’être généralisée aux
métiers de la boulangerie, de la pâtisserie
Pierre Chapdelaine
et de la cuisine. l
métiers :
l’apprentissage concerne
tous les secteurs
professionnels, de
la banque à l'artisanat
d'art, de l'industrie aux
services à la personne…
ans : c’est
la limite d’âge
pour signer un contrat
d’apprentissage. On peut
devenir apprenti à l’âge
de 16 ans, voire à 15 ans,
à condition d’avoir réussi
sa classe de 3e.
70 % des apprentis
franciliens
trouvent un emploi à
l’issue de leur formation
et, parmi eux, 70 %
décrochent un contrat
à durée indéterminée.
44 % des apprentis
franciliens
travaillent dans des
formations de niveaux 1,
2 ou 3, pour devenir
cadres, ingénieurs ou
techniciens supérieurs.
436 apprentis,
c’est le
nombre moyen de jeunes
accueillis dans un CFA
en Île-de-France.
millions
d’euros,
c'est le budget 2011
de la Région en faveur
de l’apprentissage.
3
diplômes, le CAP,
le bac pro et le
BTS, regroupent la
moitié des apprentis
franciliens.
SAVOIR +
|
Emmanuel Maurel,
vice-président chargé de la formation
professionnelle, de l’apprentissage
et de l’alternance
h En cinq ans, le nombre de
jeunes Franciliens qui choisissent
l’apprentissage a augmenté de 40 %,
y compris ces deux dernières années,
malgré la crise. Cette augmentation,
la Région l’a accompagnée
en investissant toujours plus dans
cette formation, avec, pour 2011,
un budget de 382 millions d’euros.
h Nous croyons aux vertus
382
% des apprentis
franciliens
viennent se former à
Paris, 28% en première
couronne et 44% en
grande couronne.
© Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank
« Un pilier du
bouclier social »
25 29 |
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les CFA et les lycées
professionnels.
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d’apprentis : Julien,
Sonia, élodie, Nasrine…
• Revivez les
Apprentiscènes 2011
et les Olympiades
des métiers.
à 16 ans, Damien se partage entre les cours du CFA et son travail dans un garage de Piscop (95).
 |
point de vue
© Cyrus Cornut/Dolce Vita/Picturetank
Reportage à l’Institut des métiers de l’artisanat
 |
de l’apprentissage. Mais le
développement quantitatif passe
nécessairement par la qualité. C’est
pourquoi nous voulons renforcer le
lien entre les CFA et les entreprises et
mettre en place un accompagnement
pédagogique personnalisé. Dans ces
conditions, l’apprentissage devient
une voie d’excellence vers l’emploi et
un pilier du bouclier social que nous
voulons bâtir en Île-de-France. Il faut
aussi travailler sur l’évolution de nos
formations, favoriser l’émergence de
nouveaux métiers, adapter les
professions existantes à la nouvelle
donne environnementale : à présent,
un chauffagiste doit maîtriser les
enjeux du développement durable.
h Cette année, la Région engage
une modification des règles de
financement pour le fonctionnement
des centres de formation des
apprentis. Nous voulons insuffler plus
d’équité entre eux. Nous allons aussi
mettre en place une vraie politique
patrimoniale dans l’apprentissage,
comme pour les lycées. Quand on
finance une opération immobilière
à hauteur de 80 %, c’est une question
légitime. Enfin, nous engageons
une réforme des primes versées
aux entreprises qui recrutent
des apprentis. Nous voulons aider
davantage les très petites entreprises
et celles qui emploient des jeunes
en CAP ou en bac pro. Avec cette
réforme, l’apprentissage gagnera en
justice, en simplicité et en efficacité.
|
|
îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011 Nº 34
sortir
|
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Opéra
Didon et énée de Purcell
Une mise en scène originale de l’opéra
baroque d’Henry Purcell par Denis
Chabroullet, du théâtre de la Mezzanine
(Lieusaint, 77). C’est dans un immense
bassin rempli d’eau (environ 10 cm de
hauteur) représentant Carthage, lieu des
amours contrariées de Didon et d’énée,
qu’évoluent les chanteurs.
h Le 5 avril 2011 au théâtre Alexandre-Dumas,
© Rafael Trapet/Aleph/Picturetank
10 tendances
vu et
approuvé
par vous
Il existe plusieurs commerces équitables. Celui basé
“surenvironnementaux
des partenariats durables, économiques, sociaux et
avec les producteurs, et l’approche marketing
de la grande distribution. Notre mission, c’est de montrer qu’un
modèle alternatif aux règles du commerce mondial est viable.
Xavier Luzy, délégué général d’Artisans du monde
”
Éthique Les multiples visages du commerce équitable
Des bénévoles aux
grandes enseignes
Jardin des Arts, Place André-Malraux, 78100 Saint-Germain-en-Laye ;
h Les 17 et 18 mai au théâtre de La Coupole,
rue Jean-François-Millet, 77380 Combs-la-Ville ;
h Le 20 mai à L’Apostrophe-théâtre des Louvrais,
place de la Paix, 95300 Pontoise.
Renseignements : 01 60 60 51 06. www.theatredelamezzanine.com
Art urbain
Jef Aérosol
Chaque année, le musée des Avelines
donne carte blanche à un artiste.
Jef Aérosol, l’un des premiers artistes
urbains français, réalise des pochoirs
de personnalités de la musique et du
cinéma ou de simples personnages.
h Jusqu’au 30 avril 2011 Musée des Avelines, 60, rue Gounod, 92210 Saint-Cloud.
Renseignements : 01 46 02 67 18. www.musee-saintcloud.fr.
nature
Cette fête des fleurs, des plantes
et des arts propose des expositions,
des animations centrées sur le végétal
et les arts, avec des artisans
pépiniéristes, des spécialistes en art
floral, des sculpteurs, des plasticiens, etc.
h Les 21 et 22 mai 2011 Château d’Auvers, rue de Léry, 95430 Auvers-sur-Oise.
Renseignements : 01 34 48 48 48.
www.chateau-auvers.fr
musique, théâtre, danse
15 festival de l’Imaginaire
e
Le festival met en avant les expressions
artistiques traditionnelles du monde
entier : théâtre japonais kyôgen,
danses de Nuku-Hiva des îles Marquises,
chants des pêcheurs de perles
du Bahrein ou encore son arribeño
du Mexicain Guillermo Velásquez…
h Jusqu’au 15 juin 2011
© P.B-MCM
Dans différents lieux à Paris (Maison des cultures du monde, Institut du monde arabe…)
Renseignements : 01 45 44 72 30. www.festivaldelimaginaire.com
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îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1
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©Pierre-Yves Babelon
Irisiades 2011
Alexis Dejaeger se rend régulièrement à Antananarivo, où il a fidélisé des artisans locaux grâce à un système de préfinancement.
Parcourant les marchés pour vendre des produits malgaches, Alexis Dejaeger plaide pour l’émergence d’une
vraie filière économique, garantissant une rémunération
juste aux artisans et un revenu décent aux commerçants.
solidarité h Au Mée-sur-Seine (77), la maison
d’Alexis Dejaeger est une porte ouverte sur le
monde : à la tête d’Artisans d’ailleurs, cet ancien
professeur de sport entrepose ici coffrets en bois et
petites voitures fabriquées à partir de matériaux de
récupération. Tout est le fruit du savoir-faire d’artisans malgaches avec lesquels il travaille depuis
près de dix ans. Entre eux, aucun revendeur ne vient
prendre sa marge au passage. Mieux, un système de
préfinancement permet de payer 80 % de la commande avant sa réalisation. « Comme ça, on peut
fidéliser des artisans qui bossent bien », explique-t-il.
Il n’était pas, initialement, un militant acharné du
commerce équitable. « En lançant mon projet, j’étais
dans une logique purement commerciale. Mais sur
place, on vit en symbiose avec les artisans, on partage leur quotidien. » Des valeurs, une philosophie,
une éthique : voilà ce qui a conduit naturellement
Alexis Dejaeger à adhérer à Minga, une association
qui regroupe une centaine de structures profes-
H
Pour en
savoir plus
• La 11e édition
de la Quinzaine
du commerce
équitable a lieu
du 14 au 29 mai.
Tous les lieux,
tout le
programme, sur
www.quizainecommerceequitable.fr. • Île-de-France,
territoire de
commerce
équitable : les engagements
de la Région à retrouver sur www.
iledefrance.fr.
sionnelles. Ce réseau sillonne l’Île-de-France, du
marché de Gennevilliers (92) à la Fête du printemps
de Montmorency (95), du Festival de Ménilmontant
(Paris 20e) au marché solidaire du Blanc-Mesnil
(93). Ces rendez-vous, Alexis les connaît bien : « On
se retrouve parfois face à des clients plus motivés
par la démarche du commerce équitable que par la
qualité de l’objet… » L’été, il pose ses tréteaux dans
les marchés artisanaux de Charente-Maritime…
et constate le phénomène inverse : « Il y a moins de
militants, moins de bobos. Certes, les estivants vont
avoir un coup de cœur pour un objet, mais toute la
philosophie qui nous anime, ils s’en fichent ! »
Bientôt la quinzaine
Le commerce équitable se cherche encore, entre la
bonne volonté de bénévoles sincères, ces pionniers
désireux de réinventer le monde en général et le
schéma économique en particulier, et les stratégies marketing de la grande distribution, qui a vite
compris l’intérêt d’un tel créneau. « On a laissé le
champ libre à des enseignes qui peuvent pervertir
cette belle idée en la cloisonnant à coups de labels »,
considère Alexis Dejaeger. Un message qu’il délivrera encore, lors de la prochaine Quinzaine du
commerce équitable. l
Pierre Chapdelaine
tendances 11
|
|
actions
© Patrick Gaillardin/Picturetank
h www.association-espaces.org
à Issy-les-Moulineaux (92), le Jardin
des Coteaux a déjà son hôtel à insectes.
Une idée | Plus de lecture
La Région va lancer, à l’initiative de
l’Observatoire du livre et de l’écrit en Îlede-France (MOTif), un appel à projets pour
favoriser l’accès aux livres pour les seniors.
Des projets existent déjà, tels les ateliers
d’écriture avec les anciens à Romainville (93),
ou des résidences d’écrivains comme celle
d’Emmanuel Rabu avec les librairies du réseau
Librest (75 et 94). Certains établissements,
à l’image de ceux de l’association Arefo,
disposent de bibliothèques et proposent
parfois des clubs de lecture, des partenariats
avec les bibliothèques locales… L’appel
à projets permettra de mutualiser ces initiatives.
Yvette et édith résident aux Jardins Mirabeau
(Paris), établissement géré par l’Arefo.
Un lieu | La ferme de la Haye (78)
h www.flinssanscircuitf1.org
© Jean-Marc Armani/Picturetank
© Jean-Robert DANTOU/Picturetank
dans les maisons de retraite !
La ferme de la Haye, située entre Flinssur-Seine et Les Mureaux (78), va continuer
à se consacrer à l’agriculture biologique.
Longtemps menacée par un projet de circuit
de Formule 1, l’exploitation de 178 hectares
a été rachetée par la Région via l’Agence
des espaces verts (AEV) en décembre. Trois
agriculteurs ont signé des baux de longue
durée : deux couples de maraîchers cultiveront
une dizaine d’hectares chacun pendant 18 ans,
et 115 hectares ont été attribués à un céréalier
pour 24 ans. La ferme accueillera des jardins
familiaux, des ruches, un chemin de halage,
une piste cyclable, un terrain de motocross…
|
lesmetiers.net
fait le plein !
Un objet | L’hôtel à insectes
Une petite maison en bois, couverte de carton
bitumé, remplie de rondins, de briques creuses,
de branchettes de roseau ou d’arbres… Voici
l’hôtel à insectes ! Perce-oreilles, pucerons,
coccinelles, chrysopes et autres syrphes
(famille des mouches) y trouvent refuge pour se
protéger de l’hiver ou pour y pondre leurs larves.
La gare des Vallées à Colombes (92) aura le
sien au mois de mai, dans la grande prairie qui
longe le quai. L’association Espaces, qui anime
des chantiers d’insertion en écologie urbaine
en Val de Seine, le fabrique avec des matériaux
écologiques et installe également un panneau
d’information, pour sensibiliser les voyageurs.
|
La ferme de la Haye, rachetée par la Région,
reste dédiée à l’agriculture biologique.
Lancée en septembre,
la nouvelle version du
site d’orientation des
12-25 ans rencontre un
joli succès. Par exemple,
plus de 258 000 visites
ont été recensées sur
lesmetiers.net en janvier
2011, contre 169 000 en
janvier 2010. Plus
interactif, ouvert aux
témoignages de jeunes,
il offre également un test
d’orientation, des vidéos
sur les formations,
une géolocalisation
des établissements
de formation et des
lieux d’orientation
franciliens… l
www.lesmetiers.net.
À vélo, dans
l’Essonne,
avec un GPS…
©CDT 91
repérages
L’Essonne est le premier
département d’Île-deFrance à proposer des
circuits à vélo (de route
ou VTT) à télécharger
sur GPS ou à imprimer
à partir d’un format PDF.
Les cyclotouristes
peuvent télécharger
5 circuits VTT/VTC
de difficulté moyenne
(rouge) du Sud-Essonne,
et 2 circuits route au
départ de Milly-la-Forêt.
En 2011, d’autres circuits
seront disponibles sur le
secteur de Dourdan. l
www.veloenfrance.fr.
|
îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011
| Nº 34
12 histoire
les
dates
clés
1964
Création de Radio Caroline,
radio pirate anglaise, qui
diffuse depuis un bateau au
large des côtes britanniques.
Mai 1977
Débuts de Radio verte,
fondée par Antoine
Lefébure et Brice Lalonde.
Juin 1981
Création de NRJ
(Nouvelle Radio des Jeunes),
dans une chambre
de bonne, à Paris 20e.
29 juillet 1982
La loi autorise les radios
libres, mais sans publicité,
attribuant des fréquences
à 17 radios parisiennes.
Certaines recalées
obtiendront plus tard
une fréquence…
8 décembre 1984
énorme manifestation
de jeunes à Paris pour
défendre NRJ, condamnée
à une suspension
d’émission d’un mois,
pour cause d’émetteur
trop puissant.
MéDIAS Il y a 30 ans, l’avènement des radios libres
Liberté pour les
ondes franciliennes !
1
2
4
Quart d’heure historique
Une enfance impériale
au xixe siècle
Meubles d’apparat, linge de berceau,
linge de toilette, premiers jouets…
L’exposition brosse un portrait
émouvant de l’enfance de Napoléon II
(1811-1832), l’Aiglon, rendu célèbre
par Edmond Rostand.
h Jusqu’au 23 mai 2011.
Château de Fontainebleau, 77300 Fontainebleau
Renseignements : 01 60 71 50 70.
www.chateaudefontainebleau.fr.
Geoffroy Tory,
imprimeur de François Ier
L’exposition met en lumière une
personnalité incontournable du livre
à la Renaissance : Geoffroy Tory
(vers 1480-1533). Précurseur des règles
et usages de la langue française,
il reçoit le soutien de François Ier
et devient le premier imprimeur du roi.
h Jusqu’au 4 juillet 2011
Musée national de la Renaissance,
Château d’Ecouen, 95440 Ecouen
Renseignements : 01 34 38 38 50. www.musee-renaissance.fr.
Combats pour l’égalité
Réalisée à partir de recherches et
d’entretiens menés auprès de services
d’archives, d’associations et
de féministes essonniennes,
cette exposition retrace l’histoire
des femmes et de leurs luttes
entre les xixe et xxie siècles.
h Jusqu’au 20 avril 2011
Direction des archives et du patrimoine mobilier,
domaine départemental de Chamarande,
38, rue du Commandant-Arnoux, 91730 Chamarande
Renseignements : 01 69 27 14 14.
www.archives.essonne.fr.
(1) Le 5 mai 1977, Radio verte diffuse sa 1re émission en direct chez Jean-Edern Hallier, à Paris. (2) Pierre Bellanger fonde La Voix du
lézard en 1983, devenue Skyrock en 1986. (3) Carbone 14 émet depuis les locaux de Fréquence Gaie, en 1983. (4) Le 8 décembre 1984,
des milliers de jeunes descendent dans les rues de Paris pour défendre NRJ, condamnée à une suspension d’émission d’un mois.
Mai 1981 : la gauche annonce la fin du monopole d’état
sur la radio. Quelques mois plus tard, les radios pirates
deviendront légales, puis pour certaines, commerciales.
fréquences h 1981, l’année où tout a commencé pour
les radios libres… Car l’arrivée à l’élysée de François
Mitterrand ne marque pas la fin de la clandestinité
pour les radios pirates, créées dans les années 70,
mais plutôt le début de leur marche vers la liberté
des ondes. À l’époque, seule Radio France peut
émettre à partir du sol français, quelques radios
diffusant depuis l’étranger : RTL au Luxembourg,
RMC à Monaco, Europe 1 en Sarre, et Sud Radio en
Andorre. En 1977, Radio verte, fondée par Antoine
Lefébure et Brice Lalonde, émet depuis l’appartement de Jean-Edern Hallier… Le 28 juin 1979,
Riposte, la radio des socialistes de Paris, diffuse une
émission sur le thème des libertés, avec en invité
François Mitterrand. La police investit le siège du
parti, saisit l’émetteur et interpelle plusieurs élus.
Mitterrand lui-même est inculpé. Comme Radio
Riposte, des dizaines de radios pirates, souvent
locales, donnent la parole à ceux qui ne l’ont pas
et diffusent de la musique pour les jeunes, en toute
|
îLE-DE-FRANCE avril- m a i 2 0 1 1
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illégalité. En réponse, les autorités brouillent les
ondes ou saisissent le matériel. Les radios pirates
savent que si François Mitterrand est élu, il mettra
fin au monopole d’État, ce qu’annonce effectivement Georges Fillioud, ministre de la Communication, le 14 mai. Mais le brouillage persiste. Des
dizaines de radios libres décident d’émettre en
continu en Île-de-France : Carbone 14, Radio Nova,
Radio libertaire, depuis Paris ; RFM, depuis un
centre commercial de Vélizy (78), TSF, depuis Nanterre (92), Radio OVNI, depuis Vincennes (94)…
Un destin national
En 1982, les radios FM obtiennent le droit d’émettre,
mais sans pub ! Certaines disparaissent, d’autres se
regroupent pour demander une fréquence auprès
de la nouvelle Haute Autorité de la communication audiovisuelle, la plupart diffusent de la pub
déguisée. Celles qui achètent de gros émetteurs
se font mieux entendre que les autres. En 1984, la
publicité est autorisée. Elle permettra aux grosses
radios de se renforcer. Quelques indépendantes,
comme Radio Nova, résistent, tandis que NRJ, Skyrock (ancienne Voix du lézard) ou RFM connaissent
un destin national. l
Julie Védie
H
En savoir plus
• La Bataille des
radios libres
(1977-1981), de
Thierry Lefebvre,
Nouveau Monde
éditions.
Quand Daumier,
Gavarni, Rops
inventent la silhouette
Pour la première fois en France, une
exposition compare plus d’une centaine
de dessins, lithographies et peintures
de trois caricaturistes, Honoré Daumier,
Paul Gavarni et Félicien Rops, offrant
un panorama cynique de la société
du début du xixe siècle.
h Du 10 avril au 18 septembre 2011 Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq,
31, Grande-Rue, 95290 L’Isle-Adam.
Renseignements : 01 34 69 45 44
http://musee.ville-isle-adam.fr.
• http://100ans
deradio.free.fr/ :
toute l’histoire de
la radio française.
Une rubrique La
radio en région
donne accès
à une liste des
radios pirates
franciliennes.
• www.schoop.fr/
index.php :
la mémoire
de la FM,
toute l’histoire
des radios.
Félicien Rops, Passé minuit, 1878-1881.
© collection privée/dr
© Frilet/Sipa – Rebours/Sipa – Marquette/Sipa – Witt/Stevens/Sipa
3
entretien 13
CULTURE Anne-Françoise Garçon, professeure d’histoire des techniques
« Le patrimoine industriel,
une mémoire commune »
Anne-Françoise Garçon, historienne des
techniques, dresse un tableau du patrimoine industriel francilien et des enjeux
de sa sauvegarde, tandis que la Région
organise un séminaire sur ce thème.
IDF : Quels sont les lieux les plus emblématiques de l’industrie en Île-de-France ?
ANNE-FRANçOISE GARçON : Le premier
monument du patrimoine industriel, en Île-de-France, et même en
France, c’est…. la tour Eiffel ! Eh oui,
cet édifice de fer et d’acier n’est pas
qu’une œuvre d’art, c’est un pur produit de l’industrie française, même si
ce n’est pas un lieu de production. Il
faudrait rappeler aux touristes quel
défi représentait sa construction
à l’époque, les efforts des ouvriers
riveteurs, et son utilité comme symbole de la force de l’industrie métallurgique. Les gares sont souvent
oubliées, alors que la gare d’Orsay
et, surtout, la gare du Nord, avec ses
colonnes de fonte moulées, sont de
magnifiques bâtiments. Même les
petites gares de banlieue construites
en béton dans les années 50 racontent aussi l’histoire de la région. On
oppose souvent Paris, esthétique,
architectural et dense, à la banlieue
et son bazar de béton. Mais le béton
est digne d’intérêt. À VilleneuveSaint-Georges (94), certaines cités
ouvrières sont abandonnées, alors
© Patrick Gaillardin/Picturetank
IDF : Quelles sont les spécificités de la culture
industrielle francilienne ?
ANNE-FRANçOISE GARçON : Le patrimoine
industriel, ce sont les bâtiments qui
ont servi de lieux de production,
comme les carrières, les usines, les
ateliers. En Île-de-France, on songe
aux Grands Moulins de Pantin (93) et
de Corbeil-Essonnes (91) (photo), à la
chocolaterie Menier de Noisiel (77) ou
à l’île Seguin de Boulogne-Billancourt
(92). Au-delà, c’est un tissu industriel
composé d’ateliers ou d’usines de
moyenne ou de petite taille, dans tous
les domaines : les moulins puisqu’il
fallait nourrir la population, les
carrières de gypse pour construire
Paris… Mais pour moi, ce qui caractérise la région, ce sont les entreprises
de luxe, innovantes et de haute technicité : ébénisterie, verrerie, automobile et aéronautique, qui, au départ,
représentaient le luxe.
« Redonner esthétique ou
utilité à un bâtiment, c’est
redonner de la dignité aux
gens qui l’ont construit, et
faire en sorte que ces lieux
appartiennent à tous. »
qu’elles symbolisent le passé ouvrier
très fort de la ville. On ne doit pas
mépriser ce patrimoine-là.
IDF : Ce patrimoine industriel est-il suffisamment valorisé ? Que peuvent devenir
ces bâtiments, à part des lieux touristiques ?
ANNE-FRANçOISE GARçON : Je ne suis pas
pour la sauvegarde à tout prix, avec un
patrimoine qui deviendrait une sorte
de musée. Démolir, c’est vouer un lieu
à l’oubli, mais c’est aussi donner une
chance à l’avenir. Et il y a un juste
milieu entre la démolition totale et
la transformation en sanctuaire. Les
Grands Moulins de Pantin transformés en siège social, l’ancienne usine à
air comprimé Sudac intégrée à l’école
d’architecture de Paris-Val de Seine
(13e), la Cour Saint-émilion (12e) et ses
anciens chais transformés en magasins en sont de beaux exemples. Un
bâtiment peut avoir une deuxième
vie. Les associations franciliennes et
les collectivités œuvrent dans ce sens.
Au Mexique, j’ai vu d’anciennes usines
converties en centres commerciaux :
c’est superbe ! Redonner esthétique
ou utilité à un bâtiment, c’est redonner de la dignité aux gens qui l’ont
construit, et faire en sorte que ces
lieux appartiennent à tous.
DATES
1950
Naissance
à Rennes.
1984-1989
Professeure
agrégée
d’histoire
dans
l’enseignement
secondaire.
1995
Doctorat
en histoire,
mention
Histoire des
techniques.
2005
Professeure
d’histoire des
techniques
à l’université
PanthéonSorbonne
Paris 1.
2010
Coauteure de
Techniques,
patrimoine,
territoires
de l’industrie :
quel enseignement ?
(éditions
Colibri).
IDF : Quels sont les enjeux liés à la conservation de ce patrimoine ?
ANNE-FRANçOISE GARçON : Transformer
ces lieux pour le tourisme est une
approche importante, une façon
de faire entrer les citoyens dans les
usines, afin que l’activité devienne
plus concrète, une démarche valorisante pour l’entreprise et intéressante
pour les gens. Mais la préservation
du patrimoine industriel participe
surtout à un travail de mémoire, une
façon de se demander quelle image
du passé on transmet à nos enfants.
La valorisation via le travail d’artistes
est une belle façon de dresser un récit
collectif et positif. Dans le Nord, le
film Germinal a provoqué un déclic
pour mieux valoriser les anciennes
mines. En Île-de-France, caractérisée
par une population multiculturelle,
ce travail de mémoire se double de
la nécessité de se construire une histoire commune. Pour les Franciliens
qui viennent d’ailleurs, ce patrimoine
raconte les épreuves vécues par la
classe ouvrière, une histoire finalement universelle. Le préserver est
une belle façon de créer du lien social,
une mémoire nouvelle, un sentiment
d’appartenance à la même région. l
entretien réalisé par Julie Védie
La Région
inventorie son
patrimoine
Le service Patrimoines
et inventaire de la
Région, qui coorganise
avec l’université
Panthéon-Sorbonne
Paris 1 un séminaire de
recherche « L’industrie,
patrimoine et culture »,
recense et étudie le
patrimoine francilien.
Plus de 250 communes
ont déjà fait l’objet d’un
inventaire. Concernant
le patrimoine industriel,
Romainville et le
territoire de la Corniche
des Forts (93), les
industries de la Vallée
de la Seine (77), ou
encore Enghien (95) sont
actuellement à l’étude.
www.iledefrance.fr/
patrimoines-et-inventaire.
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îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011
| Nº 34
14 tribunes
EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS
L’Île-de-France,
une terre d’apprentissage
Santé : prescrire
un changement
de société
© Olivier Pasquiers/le bar floréal
L’apprentissage s’est révélé
valorisantes aux élèves en situation d’échec.
en quelques années comme
Trop de jeunes sortent de l’école sans diplôme,
un secteur clé des formaet sans l’estime de soi et la confiance qui accomtions en Île-de-France. Les
pagnent son obtention. Les CFA constituent
résultats des centres de forici une véritable alternative à l’échec scolaire,
mation des apprentis (CFA)
parce qu’ils apprennent un métier à leurs élèves
ne laissent pas de place
et mettent en avant des qualités parfois moins
au doute : 70 % des apprentis
valorisées par l’enseignement général. C’est
trouvent un emploi dans
dans cette perspective que notre politique
l’année suivant leur diplôme
régionale de l’apprentissage privilégie l’aide aux
PS et app 62 membres
et, pour 70 % d’entre eux,
CAP et BEP, parce qu’ils permettent avec succès
c’est un emploi en contrat
de réinsérer des élèves motivés et sérieux,
Guillaume Balas
à durée indéterminée.
malheureusement sortis du système scolaire. Les
Pourquoi un tel succès ?
CFA sont souvent l’opportunité d’une deuxième
D’abord parce que l’apprentissage en alternance
chance, leur succès prouve qu’elle est réelle
dispense un enseignement imméet décisive. C’est pourquoi l’endiatement applicable dans le monde « En attendant
gagement des socialistes et de
du travail, aujourd’hui plébiscité par les financements
leurs partenaires est de porter le
les entreprises. Un diplômé en arti- promis par l’État,
nombre de jeunes en alternance
sanat ou en horticulture possède un la Région remplit
en Île-de-France à 150 000, dont
savoir-faire et une expérience qui sa mission
100 000 apprentis. Les primes
intéressent directement les recru- en donnant
aux employeurs d’apprentis
teurs, parce que les CFA offrent des des outils aux
et le soutien aux apprentis euxformations adaptées aux besoins jeunes Franciliens
mêmes pour se loger, se nourrir
de l’économie et sont sensibles à pour s’insérer. »
et se déplacer doivent être pérenses évolutions. Ainsi, de nombreux
nisés. La lutte contre le décrochage
métiers d’avenir ont-ils vocation à se
est aussi au cœur de nos priorités,
développer par le biais de l’alternance, notamà travers le suivi des apprentis ou leur mise en
ment dans le secteur des énergies propres. La
relation avec les entreprises. Cela fait maintetransition écologique de l’économie demande
nant trois ans que l’État promet un financement
aux entreprises et aux salariés d’innover
massif des centres de formation des apprentis, en
ensemble pour développer de nouveaux produits
complément de l’action régionale. En attendant,
et services, respectueux des normes environsans surenchère médiatique, la Région remplit sa
nementales. Mais la pertinence économique
mission en donnant des outils aux jeunes Frande l’apprentissage se double d’une pertinence
ciliens pour s’insérer. l
sociale. En effet, en complémentarité avec le syssaid-benmouffok@orange.fr.
tème scolaire traditionnel de formation générale
Téléphone : 01 53 85 68 95.
et technologique, il s’agit d’offrir des perspectives
Site : www.psidf.com.
|
FRONT DE GAUCHE – PARTI COMMUNISTE, GAUCHE UNITAIRE ET ALTERNATIVE CITOYENNE
Mettre en échec
la casse de l’école publique
© nathalie mohadjer/le bar floréal
50 000 postes supprimés dans l’Éducation nationale depuis 2007, 16 000 suppressions
supplémentaires pour la prochaine rentrée : le gouvernement poursuit la casse
du service public d’éducation. La rentrée 2011 s’annonce catastrophique, avec
des classes surchargées et une offre de
« Le choix d’une politique
formation qui se réduit.
La Région, avec Henriette Zoughebi, vice- ambitieuse pour
présidente en charge des lycées, fait à l’in- l’enseignement public et la
verse le choix d’une politique ambitieuse réussite de tous les jeunes. »
pour l’enseignement public et pour la
réussite de tous les jeunes dans les lycées publics franciliens : construction de
Fdg 14 membres
deux lycées par an, d’internats de proximité, soutien aux projets pédagogiques
pour l’égalité des jeunes, lutte contre le décrochage, gratuité des manuels, aide à la
Gabriel Massou
demi-pension… La Région démontre ainsi son engagement pour l’enseignement
public et le droit à l’éducation pour tous. Notre groupe soutient pleinement cette ambition. l
http://www.frontdegauche-pcfguac-idf.org.
|
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îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1
| Nº 34
© jean-Christophe bardot/le bar floréal
Groupe SOCIALISTE ET APPARENTÉS
En janvier dernier, l’agence
régionale de santé, bras armé
du gouvernement en matière
de santé en Île-de-France,
confirmait le projet de fermeture
du service de cardiologie
de l’hôpital Henri-Mondor, à
Créteil. Cette décision se fonde
sur des objectifs de rentabilité
qui caractérisent l’ensemble
eelV 51 membres
de l’action gouvernementale.
Il s’agit d’une nouvelle étape dans
Cécile Duflot
la remise en cause généralisée
des services publics de proximité, à laquelle
les écologistes se sont fermement opposés. Pour
autant, la question de la santé dépasse celle de
l’organisation des services publics. Il est nécessaire
de repenser non seulement notre offre de soin et le
soutien aux filières du prendre soin, mais aussi leur
inscription dans un mode de vie à renouveler et dans
un environnement
à protéger. Les prin­ « La prévention
cipales causes de mor­ n’est pas assez
ta­lité et de souffrances prise en compte
modernes sont dues à dans notre
des maladies de civi­ système de santé. »
lisation : cancers, mala–
dies cardiovasculaires, asthme, diabètes, allergies,
dépressions, alcoolisme… Tous ces problèmes de
santé sont liés aux pollutions de l’environnement, à
nos modes de vie et à la mauvaise qualité des relations
entre les humains, qui génèrent stress et mal-être.
Nous avons donc des marges de manœuvre ! Il
faut agir sur les causes de nos maladies et de nos
afflictions. La prévention, fondée sur la protection
de l’environnement, sur l’éducation et la promotion
de la santé, est une réponse à développer dans notre
système de santé. Les écologistes proposent donc
de repenser l’action publique sanitaire à partir de
la maladie et de la médecine, mais aussi à partir de
la protection du bien-être et de l’amélioration de la
qualité de vie. La crise de notre système de santé est
structurelle et ne se résoudra pas uniquement par
la mobilisation de nouvelles ressources financières.
Plus que des traitements thérapeutiques, c’est un
changement de société que nous devons prescrire.
Une telle approche permettra en outre de réduire
les inégalités sociales de santé en s’attaquant aux
causes profondes qui touchent inégalement les
habitants de notre région. Il n’est pas acceptable
que les habitants des Hauts-de-Seine vivent en
moyenne deux ans de plus que ceux de Seine-SaintDenis, parce qu’ils mangent mieux ou respirent un
air meilleur. Ce sont ces orientations que les 51 élus
écologistes d’Île-de-France porteront entre avril et
juin, lors des conférences citoyennes organisées
dans chaque département, sous l’égide de Laure
Lechatellier, vice-présidente écologiste en charge de
la santé, et avec l’ensemble des acteurs de la santé. l
eelv@iledefrance.fr. Téléphone : 01 53 85 69 45.
|
MOUVEMENT RÉPUBLICAIN ET CITOYEN
MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE
Deux initiatives
pour le logement
Apprentissage : pour un accord
historique entre l’État et la Région !
La politique régionale du logement avance
et continue d’innover. à l’initiative
du groupe MRC, deux amendements
ont reçu le soutien de la majorité.
D’une part, face à la multiplicité et à l’iso­
lement des acteurs, nous avons proposé
de cheminer vers « Créer une Autorité
la créa- organisatrice
tion d’une du logement. »
MRC 5 membres
A u ­t o ­r i t é
Béatrice Desmartin orga­n isatrice du logement en Île-deFrance. Ensuite, face à l’augmen­tation du
foncier liée à la spéculation et constatant le désen­gagement
de l’état dans les aides à la pierre, la mise à dispo­sition gratuite de terrains pour les programmes de loge­ments sociaux
nous semble pertinente. l www.mrc-idf.fr.
Quand, face à la crise, le préenseignement ; retard dans le paiement
sident de la République
des indemnités dues aux entreprises
propose de relancer
qui embauchent des apprentis, avec
la formation par l’apprenpour conséquence directe de dissuader
tissage, la seule réponse
les entreprises de recourir à l’apprentissage…
du président de la Région
À l’évidence, des marges de progression
Île-de-France est de
importantes existent.
dé­­noncer les mesures
En temps de crise, la vraie politique sociale,
annoncées.
c’est l’investissement. La priorité, c’est
Cette attitude est incomdonc d’investir davantage dans les CFA
MP 56 membres
préhensible et regrettable.
pour ouvrir des filières correspondant
El
le
est
i
ncompré­
aux métiers de demain, comme ceux
Valérie Pécresse
hensible car la Région,
des services à la personne et de la sécupourtant compétente en matière d’apprenrité. C’est aussi développer l’apprentissage
tissage, est loin d’être exemplaire. En 2011,
à tous les niveaux de formation – du moins
l’apprentissage ne représenqualifié, pour les plus fragiles,
tera que 7 % du budget régional « Sur un sujet
aux formations post-bac.
avec des crédits d’investisse- aussi important pour C’est encore de simplifier
ment dans les centres de for- l’avenir de notre
les procédures et d’assurer
mation des apprentis (CFA) en jeunesse, la priorité
un versement rapide et fiable
recul de 15 % par rapport à 2010 est de se retrousser
des indemnités aux entreet inférieurs à leur montant les manches et
prises. C’est enfin, pour la
de 2004. Comme toujours avec de jouer collectif
Région, de montrer l’exemple
la Région, il y a loin de la parole pour unir les forces
en offrant une meilleure
aux actes et la priorité affichée de l’État et celles
formation aux maîtres en
tarde à se traduire dans les faits. de la Région. »
apprentissage et en ouvrant
Les objectifs sont loin d’être
ses services au recruteatteints, en quantité comme en qualité,
ment des apprentis. Alors oui, il est temps
et les indicateurs fiables manquent
de faire de l’apprentissage une priorité
pour évaluer la réelle efficacité des actions
de l’action régionale, mais il faut le faire
entreprises.
vraiment.
C’est ce que soulignait un rapport de la
C’est pourquoi, sur un sujet aussi important
Chambre régionale des comptes de 2008 :
pour l’avenir de notre jeunesse, la priorité
inadéquation entre l’offre de formation
est de se retrousser les manches et de jouer
et les besoins du marché de l’emploi ;
collectif pour unir les forces de l’État et
difficulté à présenter une offre de formade la Région. La Région a su le faire sur le
tion homogène sur l’ensemble du territoire
Grand Paris, à elle de prendre ses respon­
francilien et à offrir des formations adapsabilités en signant un accord avec l’État
tées aux publics les plus fragiles ; incapacité
sur l’apprentissage ! l
de la Région à contrôler le coût des forwww.ump-iledefrance.fr.
mations qui va de 1 à 6 pour le même
Téléphone : 01 53 85 68 05.
|
© olivier pasquiers/le bar floréal
©Jean-Christophe Bardot/le bar Floreal.photographie
tribunes 15
PARTI RADICAL DE GAUCHE
ET MOUVEMENT UNITAIRE PROGRESSISTE
© nathalie mohadjer/le bar floréal.photographie
Du vrai logement social
Nous soutenons les mesures volontaristes en
faveur du logement que la Région vient
d’adopter malgré l’absence d’obligation
en ce sens. La loi SRU doit être strictement
appliquée et les subventions régionales
iront à ceux
qui la respec- « La loi SRU doit
tent. Notre être strictement
grou­pe sou- appliquée. »
haite que ces
PRG-MUP 5 membres
communes accueillent aussi des demanMarie-José
deurs relevant du dispositif Dalo. Ne pas
Cayzac
vendre de logements sociaux pour bénéficier des aides régionales, diminuer la facture d’énergie des
ménages relèvent d’une vraie politique sociale du logement. l
prg-mup-idf.fr. Téléphone : 01 53 85 69 46.
|
FRONT DE GAUCHE ET ALTERNATIFS
NOUVEAU CENTRE ET APPARENTÉS
|
« Absurdités » régionales…
© nathalie mohadjer/le bar floréal
© Olivier Pasquiers/le bar Floréal
Déni de démocratie
Alors que les conclusions des débats publics
Arc Express et Grand Huit devaient
être rendus ce 31 mars, un « accord historique » État-Région était déjà signé.
Pourquoi tant de précipitation ? Déni
de démocratie pour les « Grand Paris :
Franciliens un accord
et leurs asso- express d’apprentis
ciations ! sorciers ? »
FdG et A 5 membres
Dernière
séance du conseil régional : communiJean-François
Pellissier
cation du président sans vote des élus
sur le protocole signé ! Notre groupe
a condamné la méthode et continue à mener bataille sur
le fond pour une métropole solidaire et écologique. l
www.frontdegauche-alters.fr
frontdegauche-alters@iledefrance.fr
|
Le groupe centriste dénonce la diminution des crédits régionaux consacrés à
l’accompagnement de la politique d’apprentissage en Île-de-France :
Comment l’exécutif régional peut-il réduire en 2011 le soutien au fonctionnement et au développement de l’apprentissage, alors même que
notre région connaît des difficultés économiques sans précédent ?
Ceci est la preuve, une fois de plus, des
incohérences et incompétences de cette « En 2011, la Région
majorité de gauche… Nous déplorons diminue son soutien
aussi le retard pris par la Région quant au fonctionnement
au versement de l’indemnité compensa- et au développement
NC ET App 11 membres
trice aux employeurs d’apprentis. Certes, de l’apprentissage. »
ce retard devrait être comblé d’ici à 2012,
Laurent Lafon
néanmoins, nous nous félicitons d’avoir obtenu un engagement majeur
de la part de l’exécutif : grâce aux amendements budgétaires centristes,
l’ensemble des petites entreprises, comme les commerces et l’artisanat, seront prioritairement indemnisés dès 2011. l
nouveaucentre.idf@gmail.com. Nouveau site : http://nc-idf.com.
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îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011
| Nº 34
16 alentours
BARBIZON Un village à l’origine d’un courant artistique
À l’école des paysages
77
En 1830, Barbizon n’était qu’un hameau peuplé de paysans
quand arrivent de jeunes peintres assoiffés de nature.
Millet, Rousseau, Corot et les autres en font leur paradis.
inspiration h Ils ont révolutionné la peinture !
À l’Académie qui décrète au début du xixe siècle
que le paysage est un art mineur, Corot, Rousseau,
Millet et les autres répondent que rien ne peut
surpasser la beauté de la nature. Ils quittent Paris
et découvrent en Seine-et-Marne le hameau de
Barbizon. La forêt de Fontainebleau et la plaine
de Bière deviennent leurs ateliers, les arbres,
les animaux et les paysans au travail leurs plus
beaux modèles. La lumière entre les branches et
la poussière des champs donnent à leurs œuvres
une touche unique. Barbizon, qui ne compte alors
qu’une centaine d’âmes, accueille à bras ouverts
presque autant de peintres paysagistes. À l’auberge
du père Ganne, ils trouvent le gîte et le couvert, et
le vin coule à flots ! Ces rebelles y recouvrent de
dessins le moindre meuble, le moindre panneau
de bois, le moindre mur ! Plus d’un siècle et demi
plus tard, leurs dessins décorent toujours meubles
et panneaux de la salle à manger de l’ancienne
auberge devenue le musée départemental de
l’École de Barbizon. Les traces de leurs graffitis sont
encore visibles dans les anciens dortoirs, à l’étage,
où l’on peut admirer une cinquantaine d’œuvres de
|
îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1
| Nº 34
H
Infos
pratiques
• Y aller :
- en transports
en commun :
RER D jusqu’à
Ponthierry-Pringy,
puis Créabus
ligne 21 ou 22.
www.transportsidf.com.
- par la route :
A6, sortie
Fontainebleau
via RN37, puis
sortie Barbizon.
• Office du
tourisme, place
Marc-Jacquet.
01 60 66 41 87.
www.barbizontourisme.com
• Maison-atelier
J.-F. Millet,
27, Grande-Rue.
01 60 66 21 55.
www.ateliermillet.fr.
Rousseau, Corot, Diaz, Rosa Bonheur, Chaigneau…
Les pavés de Barbizon semblent encore résonner
de leurs pas, quand ils revenaient de la forêt ou de
la plaine, chargés de leur parasol, de leur chevalet
portable et de leurs tubes de couleurs… Dans la
grande rue, les maisons en grès n’ont rien perdu
de leur cachet. Restaurants, galeries et commerces
jalonnent le chemin des visiteurs jusqu’à la forêt.
Un parcours des peintres, constitué de 19 panneaux de mosaïques reproduisant les plus célèbres
toiles peintes ici, a été créé en avril 2010.
Coloristes et animaliers
Plus loin, la maison-atelier de Jean-François Millet,
certainement le plus emblématique des paysagistes, est ouverte à la visite. Arrivé à Barbizon en
1849 avec femme et enfants, il en immortalisera les
paysages et les habitants jusqu’à sa mort en 1875.
Ces précurseurs – peintres paysagistes, coloristes
ou animaliers – ont tellement influencé la peinture
de leur époque que l’École de Barbizon est reconnue comme un courant artistique à part entière,
source d’inspiration pour ceux qu’on appellera plus
tard les impressionnistes. Une dizaine de peintres
« professionnels » travaillent à l’année à Barbizon et
y ont ouvert des galeries. Régulièrement, le village
accueille des expositions perpétuant la tradition et
permettant à Barbizon d’être fidèle à sa réputation
de « village des peintres ». l
Julie Védie
© Alain Le Bacquer/Picturetank
Dans la grande rue, les visiteurs
profitent de l’ambiance bon enfant.
© Alain Le Bacquer/Picturetank
La maison-atelier de Jean-François Millet est ouverte au public depuis 1920 et reçoit près de 10 000 visiteurs par an. Peu de choses
ont changé depuis l’époque où le peintre y vivait avec sa famille : le parquet posé par Millet, les chevalets, les meubles…
La Cabane des charbonniers de
Théodore Rousseau, l’une des
mosaïques du parcours des peintres.
|
« L’Angélus est accroché
dans les cuisines
du monde entier »
Rencontre
© Alain Le Bacquer/Picturetank
© Alain Le Bacquer/Picturetank
barbizon
Alain Creuzé,
président de l’école
de peinture
de Barbizon,
et Barbizonnais
d’origine.
« Après les paysagistes,
les impressionnistes sont venus
ici, puis les intellectuels
de l’époque, en villégiature,
le week-end. Gamin, je croisais
Pagnol ou Cocteau dans la rue,
je jouais avec la fille de Prévert, j’ai
sauté sur les genoux de Fernandel !
Lors de mes voyages, j’ai pu
constater à quel point Barbizon
était connu : L’Angélus est accroché
dans les cuisines du monde entier,
surtout aux États-Unis et au Japon.
Le village continue d’attirer
les peintres. Notre école
compte une centaine d’élèves,
nous travaillons dans la tradition,
en allant peindre en extérieur… »
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