JEANNE D'ARC LA PUCELLE D'ORLÉANS PÂR LE PÈRE JEAN DE MARIANA De la CompagnIe de J6u AVEC UNE NOTICE BIOGRAPHIQUE DE M. ANTOINE DE LATOUR ORLÉANS I!. HERLUISON, LIBRAIRE - IDITEUR RUE JEANNE-D'ARC, 1 7 1877 Document HI I I f IIiî 0000005618859 BIO GRAFIA Naturel de Talavera, donde naciô en el aflo de 1537, el Padre Juan de Mariana, entrô de muy Joven en la Compania de Jesus. Desempenô en Roma una catedra de Teologia y otra despues en Paris, en 1567. Retirado enfin en Toledo desde 157, no volviô à salir hasta su muerte de la ciudad imperial, y es donde compusô, primero en lingue latina, posteriormente en un magnifico castellano que mas bien que su latin recuerda à Tito Livio, la famosa historia à la cual ha debido su imperecedor renombre. Ahi tambien escribi& algun que otro Tratado que no siempre favorecen i la compania, y entre ellos à cl que trac par titulo De Institutione Regis. Este ultimo, que no pareciô haber sida del todo inocente del crimen horroroso de Ravaillac, fué condenado par cl Parlamento de Paris, en eh aflo de 1610, à verse quemado en la plaza de NOTICE Né à Talavera en 1537 et de très-bonne heure entré dans la compagnie de Jésus, Jean de Mariana avait commencé par professer la théologie à Rome, et en 1567 il l'enseignait à Paris. Retiré à Tolède en 1574, il ne quitta plus cette ville; et c'est là qu'il écrivit d'abord en latin, puis en beau castillan, qui fait plus encore que son latin même penser à Tite-Live, la grande histoire qui a fait sa réputation durable, et entre autres traités, qui ne sont pas tous à l'honneur de sa compagnie, celui qui a pour titre: De Institutione regis. Cc dernier, accusé d'avoir été pour quelque chose dans le crime de Ravaillac, tut condamné par le Parlement à être brùlé sur la place de Grève, en 110. Quoi qu'il en soit, il est certain que le père Mariana avait lu dans les archives de la cathédrale de Paris les pièces des deux procès de Jeanne d'Arc, à Rouen -8— Grève. Dejando eso à parte, es cierlo que el Padre Mariana tuvô conocimiento, en el archivo de la catedral de Paris, adonde se encontraban entonces, los documentas que acreditan las dos causas, en Rouen, de Juana d'Arco; y es evidente que, à pesar de los muchos aflos, tenia muy prcsentes, en su convento de Toledo, los manuscritos que habla leido en su juventud. Coma no creer que si le occurriô la idea de hablar de Juana en los anales de su patria fué parque su imaginacion prendada de tan maravilIoso episodio de nuestra historia quizé hacer de cl un adorno de la de espafia A la menas puede suponer el que lee los detaUes tan ecsactos de su relacion que cl autor los hahia sacado de los papeles de NotreDame. Y basta para que tan elocuente pagina tenga su luger privilegiado en el palrimonio historico, cuyos vestigios piadosamente aqui se reunen, de la heroico pastora. ( i )J,IÎb. viges., cap. x' -9— et il est évident qu'après tant d'années, dans son couvent de Tolède, il parlait de la libératrice d'Orléans sous l'impression de ces patriotiques documents. Qui sait même si ce n'est pas parce qu'il était resté sous le charme que, sans trop de scrupule, il rattacha à son sujet ce merveilleux épisode d'une autre histoire? Toujours est-il permis de croire que la page qu'il a écrite sur Jeanne d'Arc 1 l'a été sur ces précieux textes. C'est assez, ce me semble, pour qu'elle prenne à nos yeux un intérêt élevé et qu'elle entre dans ce glorieux patrimoine de l'héroique bergère dont nous rassemblons pieusement les débris. (i) Hist. d'Espagne, liv xx ch. ,. Las cosas de Francia no podian haflarse en peor estado que el que tenian, apoderados los Ingleses, perpetuos enemigos de Francia, de Paris, y de otra muy grande parte de aquella Provincia. Carlos Septimo deste nombre, Rey de Francia, en aquella apretura y peligro, embiô a pedir socorro con grande sumision, asi (t los otros Principes, como al Rey de Aragon. Matias Rexaque, embiado por esta causa de Francia, Ileg6 (t Barcelona por el mes de Abri!. 1-lallavase el Rey de Aragon embaraçado con dos guerras: en especial la Les affaires de France ne pouvaient se trouver en pire état qu'elles étaient. Les Anglais, ses éternels ennemis, avaient pris possession de Paris et d'une grande partie de sa province. Le roi Charles, septième du nom, dans cette extrémité et ce péril, envoya demander secours, dans les termes les plus humbles, aux autres princes et au roi d'Aragon. Son envoyé arriva û Barcelone vers le mois d'avril. Le roi d'Aragon avait alors l'embarras de deux guerres, surtout de celle de Naples, dont son frère, don Pèdre, regar- - 12 de Napoles le aquexava, de donde casi perdida la esperança, don Pedro su hermano en una armada avia venido â Espa?ia. En su lugar y en el govierno quedô Dalmacio Sarsera, para que entretuviese Io que quedava en pie. Demas desto pensava el dicho Rey hazer guerra A Castilla, y para dia se apercibia à la sazon con grande cuydado. Por esta causa la embaxada de Francia no fue de efecto alguno. Mas las cosas de aquel Reyno, sin fuerças, sin ayuda, sin govierno, fueron por favor del cielo ayudadas, y se mejoraron con esta ocasion. Ya sietc meses los Ingleses tenian sitiada A Orliens, ciudad nobilisima, puesta sobre el rio Lovere. Los cercados padecian falta de todo Io necesario, y A penas con los muros se defendian del enemigo. Una donzella, ilamada Juana, de no mas de diez y ocho aflos, salvô aquella ciudad. Era natural de san Remi, aldea en la comarca de los Leucos parte de b que al presente liamamos Lorena. Su padre se llamô Jaques Darcio y su madre Isabel. Desde su primera cdad se exercitô en pastorear las ovejas de su padre. Esta donzella vinô a los Reales de los Franceses: dixôles que por divina revelacion era embiada, para librar à Orliens de aquel peligro, y à Francia del dant toute espérance comme perdue, était revenu en Espagne avec la flotte. Il avait laissé en sa place et à la tête de l'État Dalmasio Sarsera, pour conserver ce qui tenait encore. En outre, ledit roi songeait à faire la guerre à la Castille, et prenait alors, dans cette pensée, toutes les dispositions possibles. C'est pourquoi l'ambassade de France resta sans effet aucun. Mais les affaires de ce royaume sans force, sans alliés, sans gouvernement, trouvèrent un secours dans la faveur du ciel, et se rétablirent de la manière que l'on va voir. Il y avait sept mois que les Anglais poussaient le siège d'Orléans, ville française sur la Loire. Les assiégés manquaient de tout le nécessaire et n'avaient plus guère que leurs murailles pour les défendre de l'ennemi. Une jeune fille, nommée Jeanne, âgée à peine de dix-huit ans, sauva cette ville. Elle était née à Domremy , un village du pays qui s'appelle aujourd'hui c la Lorraine. D Son père se nommait Jacques d'Arc, et sa mère Isabelle. Dès sa première enfance, elle avait été occupée à mener paître les brebis de son père. Cette jeune fille se présenta au camp des Français, et leur dit qu'obéissant à une révélation divine, elle venait délivrer Orléans du péril qui le menaçait, et la France de la - 14 seiiorio de los ingleses. Hizieronle muchas preguntas, y como de todas saliese bien, quedaron persuadidos, el Rey y sus Capitanes, que dezia verdad. Luego, con gentes que le dieron, por medio de los enemigos metiô dentro de Orliens socorro y vitualias. Los de dentro, con la esperança de poderse defender, cobraron animo, y con diversas salidas y rebates, al fin hizieron tanto, que el cerco se aiço à veynte y siete de Mayo. Recobraron fuera desto los lugares en contorno, y sacaronlos de poder de los contrarios. Tuvieron solamente diversas escaramuças, sin que se ilegase à batalla. Pretendian con la costumbre de vencer en aquellos encuentros y rebates, que los Franceses cobrasen animo, y se alentasen del miedo que tenian cobrado. El Rey de Francia otrosi por medio de sus enemigos pas6 à Rems por consejo de aquella doazella, à coronarse y urigirse, Io que hasta entonces no se avia hecho: con esto à los suyos se hizô mas venerable, à los enemigos espantoso. Recobradas muchas ciudades, acometieron los Franceses à Paris, no la pudieron entrar, antes à la puerta de san Honore, la donzella, o ponzella de Francia fué herida. Pasaron con la guerra à otra parte. Tenian los Ingleses cercada la ciudad de Compiene: - 45 domination des Anglais. On lui fit beaucoup de questions, et comme de toutes elle se tira à merveille, le roi et ses capitaines restèrent convaincus qu'elle disait la vérité. On lui donna aussitôt des gens d'armes, et, à travers l'ennemi, elle fit entrer dans Orléans un secours et des vivres. Ceux du dedans, avec l'assurance de pouvoir se défendre, reprirent espoir, et, par différentes sorties et surprises, firent si bien que le siège fut levé, le 27 mai. Les Français recouvrèrent, en outre, toutes les positions qu'ils avaient perdues aux environs et les arrachèrent au pouvoir de ]'ennemi; mais ils n'engagèrent que des escarmouches, sans en venir à une bataille rangée. Leurs chefs voulaient qu'en s'habituant à vaincre dans ces rencontres et ces embuscades, ils reprissent courage, et se guérissent de la peur qu'ils avaient eue jusque-là. D'autre part, le roi de France, par le conseil de la jeune fille, passa au milieu des ennemis pour aller se faire couronner et sacrer à Reims, ce qui n'avait pu encore avoir lieu. Par quoi il se rendit plus respectable aux siens, plus redoutable aux ennemis. Après avoir regagné nombre de villes, les Français attaquèrent Paris; mais ils ne purent y entrer, et même à la porte Saint-1-Iciiioré la jeune fille - 16 - la donzella animada por las cosas pasadas, con un esquadron apretado y cogido de los suyos se mcti6 en la ciudad. De ahi hizô una sahida, y diô una alarma A los Ingleses, en que por secretos juyzios de Dios fue presa por los enemigos, y Ilevada à Ruan. Acusaronla de hechizera, y por ello fue quemada. El principal acusador y atizador fue Pedro Cauchonio, Obispo de Beovais, sin que tuviese alguno de su parte, que osase abrir la boca en su defensa. Dado que muchos se persuadian, y oy Io sienten asi, que aquella donzella fue condenada injustaniente honra perpetua de Francia, famosa en todos los siglos, y noble, como Io pronunciaron los juezes, à quien cometiô los afios adelante esta causa el Pontifice Calixto, proceso y sentencia, que basta oy se guardan, y estan en los archivos de la Iglesia mayor de Paris. - 17 ou Pucelle de France fut blessée. La guerre fut portée sur un autre point. Les Anglais avaient mis le siège devant Compiègne. La Pucelle, encouragée par ses succès précédents, se mit à la tète d'une troupe levée parmi les siens et se jeta dans la ville. De là elle fit une sortie, et attaqua les Anglais; mais les secrets jugements de Dieu permirent qu'elle tombât aux mains des ennemis, qui la menèrent à Rouen. Là ils l'accusèrent de magie, et elle fut brûlée comme sorcière. Le principal accusateur et l'instigateur de la condamnation fut Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, et il ne se trouva personne du côté de Jeanne qui osât ouvrir la bouche pour la défendre, quoique beaucoup fussent convaincus, et c'est encore l'opinion commune, que cette jeune fille était condamnée injustement, qu'elle est l'honneur éternel de la France, fameuse dans tous les siècles et illustre entre toutes les femmes, comme le déclarèrent les juges à qui le Pape Calixte déféra cette cause, plusieurs années après. Le procès et la sentence se sont conservés jusqu'à nos jours et sont encore dans les archives de la cathédrale de Paris. IMPUESO EN ORLEANS POR G. JACOB Et die.- de rnaro de 1877 PARA H. LIERLUISON Librero SESENTA EJEMPLARES Cuatro en vitela