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communiqué
Joséphine et Napoléon
L’Hôtel de la rue de la Victoire
16 octobre 2013 – 6 janvier 2014
Musée national des châteaux de Malmaison
et Bois Préau
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux - Grand Palais en partenariat avec le Musée national
des châteaux de Malmaison et Bois Préau.
C'est l'histoire d'une « petite maison », construite au cœur du nouveau quartier de la Chaussée d'Antin à
e
la fin du XVIII siècle, nichée au milieu d'un charmant jardin. Elle abrite les amours de la danseuse de
l'Opéra, Julie Careau et du tragédien Talma, puis celles de Napoléon et de Joséphine qui y vivent, au
cours des quatre premières années de leur mariage (1796-1799). Tandis que Joséphine s'attache à
meubler sa maison dans la dernière élégance, le général, à son retour de la campagne d'Égypte, prépare
le coup d'État du 18 brumaire (1799).
C'est aussi l'histoire d'une maison disparue, qui connaît bien des déboires avant sa démolition en 1857,
au moment du percement de la rue de Châteaudun. À travers cette histoire, ce sont les secrets de ces
habitants, de tous ceux qui l'ont possédée ou fréquentée que l'exposition propose de découvrir ou
d'imaginer.
Le parcours, sur les trois niveaux de Malmaison, propose dans le vestibule autour de la maquette de la
maison dans son îlot citadin, de découvrir la construction de l'hôtel au sein de ce nouveau quartier de la
Chaussée d'Antin; sont aussi évoqués la vie et le cercle de celle qui l'occupa en premier, Julie Careau, et
en fit un salon en vue avant que Joséphine, veuve Beauharnais, ne lui succède. Au premier étage, dans
la salle où a été remontée la frise, témoignage d’un aspect du décor de la maison, sont présentés les
meubles et objets d'art qui ont pu être identifiés comme provenant de l'hôtel. Ils illustrent cette période
féconde de recherche de style qu'est le Directoire. Au second étage, la première salle du parcours
évoque la société qui fréquenta cette maison, et le temps du coup d'état. La salle suivante s'attache à
faire découvrir l'évolution de la mode décorative du Directoire qui annonce les commandes de Joséphine
à Malmaison aux débuts du Consulat. Enfin la dernière séquence permet aux visiteurs de comprendre le
destin de la maison après 1806, quand celle-ci devint la propriété pour un demi-siècle de la famille
Lefebvre-Desnoëttes. Qui sait aujourd'hui, en circulant rue de Châteaudun, à la hauteur du 49-51, qu’il
déambule à l’emplacement de l’hôtel de Napoléon et Joséphine ?
Jean-Jacques Belloche, Photographie de la maison de la rue de la Victoire prise au moment de sa démolition, 1857, Paris,
Bibliothèque nationale de France. © BnF
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
1
Modélisation et maquette font renaître cette demeure et permettent de la visualiser sous toutes ses faces.
En provenance de collections publiques comme les Archives nationales, la BnF et le Musée Carnavalet
ou de collections privées, de nombreux documents iconographiques voisinent avec les portraits et
souvenirs de ses différents occupants. Les prêts consentis par le Mobilier national et d'importants
musées comme Versailles et Fontainebleau réunissent exceptionnellement plusieurs meubles et objets
d'art, pour certains inédits, qui donnent la mesure du luxe et de l'élégance dont Joséphine aimait
s'entourer. A plus d'un titre, la rue de la Victoire préfigure le style Joséphine à Malmaison.
............................
direction : Amaury Lefébure, conservateur général du patrimoine, directeur
commissariat : Élisabeth Caude, conservateur en chef, Christophe Pincemaille, chargé d'études
documentaires
............................
ouverture :
tarifs :
tous les jours sauf les mardis,
8,50 €, TR 7 €. Gratuité pour les
le 25 décembre et le 1er
moins
janvier.
demandeurs d'emploi et pour tous le
Grand Palais :
premier dimanche du mois.
254-256 rue de Bercy,
contacts presse :
de
26
ans,
enseignants,
horaires :
Réunion des musées nationaux –
75577 Paris cedex 12
10h-12h30/13h30-17h15, en
publication
aux éditions de la
semaine et jusqu’à 17h45 le
Réunion des musées nationaux-
Florence Le Moing,
week-end (dernière entrée ¾
Grand Palais, Paris 2013 :
florence.lemoing@rmngp.fr
heure avant la fermeture).
01 40 13 47 62
-
catalogue de l’exposition :
accès :
22
par le RER ligne A, station
illustrations, broché avec rabats, 25 €
Grande Arche de la Défense
x 28
cm,
128
pages,
140
Elodie Vincent
elodie.vincent@rmngp.fr
01 40 13 47 61
puis autobus 258, arrêt « Le
Château ».
Par la route, RN 13 (12 km
de Paris). Parking voitures
gratuit. Stationnement des
cars avenue du château de
Malmaison
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
2
sommaire
communiqué
p.1
press release
p.4
chronologie
p.6
reconstitutions et modélisations en 3D
p.9
plans
p.10
citations
p.12
liste des œuvres exposées
p.13
textes des salles
p.25
état du mobilier renvoyé de la rue de la Victoire en 1806
p.30
le catalogue de l’exposition
p.35
quelques extraits du catalogue
p.36
quelques notices d’œuvres
p.42
programmation culturelle autour de l’exposition
p.45
visuels disponibles pour la presse
p.47
partenaires média
p.54
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
3
press release
Josephine and Napoleon
L’Hôtel de la rue de la Victoire
16 October 2013 – 6 January 2014
Musée national des châteaux de
la Malmaison et Bois Préau
An exhibition organised by the Réunion des musées
nationaux - Grand Palais in partnership with the
Musée
national des châteaux de la Malmaison et Bois Préau.
This is the story of a "little house" tucked away in a charming garden in the new quarter of Chaussée
d'Antin in the late eighteenth century. It was the setting for the loves of a dancer from the Opera, Julie
Careau and the tragic actor Talma, then of Napoleon and Josephine, who spent the first four years of
their married life there (1796-1799). While Josephine busied herself with decorating her house in the
latest style, the general, back from his Egyptian campaign, prepared the coup of 18 Brumaire (1799).
It is also the story of a vanished house, which went through many tribulations before it was finally
demolished in 1857 to make way for the rue de Châteaudun. Its history lets visitors see or imagine the
secrets of its occupants, owners and regular visitors.
The exhibition is spread over three storeys at Malmaison. It begins in the vestibule with a model of the
house in the new district of Chaussée d'Antin and an evocation of the life and circle of Julie Careau, its
first occupant. She held a fashionable salon here before the widowed Josephine de Beauharnais moved
in. A drawing room on the first floor has been filled with furniture and objets d'art identified as coming from
the house, surrounded by the frieze which is the sole vestige of the original decoration. The ensemble
illustrates the fertile experiments of the Directoire style. The first room on the second floor focuses on the
people who came to the house at the time of the coup d'état. The next room traces the development of
the Directoire style, heralding Josephine's decoration of Malmaison at the beginning of the Consulate.
The last section gives a glimpse of the house's destiny after 1806, when it was the property of the
Lefebvre-Desnoëttes family for half a century. Who knows these days that someone driving along the rue
de Châteaudun runs over Napoleon and Josephine's dining room opposite nos. 49-51?
Computer reconstructions and models bring this residence to life and let visitors view it from all sides.
Numerous iconographic documents from public institutions, such as the Archives nationales, the BnF and
the Musée Carnavalet, or from private collections are displayed alongside the portraits and memorabilia
of its various occupants. Loans from the Mobilier national and major museums such as Versailles and
Fontainebleau have brought together furniture and objets d'art, some never shown before, which give an
Jean-Jacques Belloche, Photographie de la maison de la rue de la Victoire prises au moment de sa démolition, 1857, Paris,
Bibliothèque nationale de France. © BnF
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
4
idea of the luxury and elegance with which Josephine liked to surround herself. On many counts, the rue
de la Victoire prefigures the style that Josephine developed at Malmaison.
............................
director: Amaury Lefébure, general heritage curator, director
curators: Élisabeth Caude, chief curator, Christophe Pincemaille, research
............................
open:
rates :
daily except on Tuesdays, 25
€ 8.5, Concession € 7. Free for
December and 1 January.
visitors under 26, teachers,
Réunion des musées nationaux –
jobseekers and all visitors on the
Grand Palais :
first Sunday of the month.
254-256 rue de Bercy,
hours:
press contacts :
10h-12.30 am 1.30-5.15 pm,
75577 Paris cedex 12
on weekdays and until 5.45
Publication by the Réunion des
pm at weekends (last entry
musées nationaux-Grand Palais,
Florence Le Moing,
45 mins before closing).
Paris 2013 :
florence.lemoing@rmngp.fr
01 40 13 47 62
access :
-
by RER Line A, station
22 x 28cm, 128 pages, 140
Elodie Vincent
Grande Arche de la Défense
illustrations, soft cover with flaps,
elodie.vincent@rmngp.fr
then bus 258, Le Château
approximately € 25.
01 40 13 47 61
Exhibition catalogue:
bus stop.
By road, RN 13 (12 km from
Paris). Free car park. Coach
parking in avenue du château
de Malmaison
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
5
chronologie
23 juin 1763 : Naissance de Marie-Joseph-Rose de Tascher de La Pagerie.
30 juillet 1776 : Achat de terrains par l’architecte Perrard de Montreuil dans le quartier de la
Chaussée d’Antin, à Paris.
1778 : Rencontre de Julie Careau et du vicomte Joseph-Alexandre de Ségur.
1777-1779 : Construction d’un pavillon par Perrard de Montreuil rue Chantereine.
13 décembre 1779 : Mariage de Marie-Joseph-Rose de Tascher de La Pagerie et d’Alexandre de
Beauharnais.
15 mars 1780 : Location de l’hôtel de la rue Chantereine par Perrard de Montreuil à Julie Careau,
danseuse de l’Opéra.
6 décembre 1781 : Achat de la maison par Julie Careau à Perrard de Montreuil.
30 avril 1790 : Mariage de Julie Careau et de l’acteur François-Joseph Talma.
10 janvier 1793 : Séparation des biens accordée à Julie Careau.
23 juillet 1794 : Mort d’Alexandre de Beauharnais, guillotiné.
21 avril-6 août : Emprisonnement de Marie-Joseph-Rose.
1795-1799 Directoire
17 août 1795 : Bail de Julie Careau à Marie-Joseph-Rose de Beauharnais.
octobre 1795 : Emménagement de Marie-Joseph-Rose de Beauharnais.
15 octobre : Première rencontre avec Napoléon Bonaparte.
19 ventôse an IV (9 mars 1796) : Mariage de Napoléon Bonaparte et de Marie-Joseph-Rose de
Beauharnais.
11 mars 1796 : Départ du général Bonaparte pour la campagne d’Italie.
novembre-décembre 1797 : Livraison du mobilier par Jacob frères.
5 décembre 1797 : Retour d’Italie du général Bonaparte.
28 décembre 1797 : Changement du nom de la rue Chantereine en rue de la Victoire.
6 germinal an VI (26 mars 1798) : Achat de l’hôtel par le général Bonaparte.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
6
19 mai 1798 : Départ du général Bonaparte pour l’Égypte.
21 avril 1799 : Achat du château de Malmaison par Joséphine.
16 octobre 1799 : Retour d’Égypte du général Bonaparte.
18 brumaire an VIII (19 novembre 1799) : Coup d’État de Napoléon Bonaparte (lequel
devient Premier Consul). Départ définitif de la rue de la Victoire : installation du couple au Petit
Luxembourg.
1799-1804 Consulat
4 janvier 1802 : Mariage de Louis Bonaparte et Hortense de Beauharnais.
janvier-juillet : Installation du couple dans l’hôtel de la rue de la Victoire.
1803-1806 : Occupation ponctuelle de l’hôtel par des membres de la famille de Tascher de la Pagerie.
3 mai 1804 : Agrandissement du jardin par l’achat de terrains à l’est.
2 décembre 1804 : Proclamation de l’Empire, Napoléon est sacré empereur
août 1805-mars 1806: Séjour de Robert-Marguerite de Tascher de la Pagerie, oncle de Joséphine.
6, 7, 8 mai 1806 : Départ du mobilier de l’hôtel de la rue de la Victoire vers le Palais des Tuileries,
le château de Rambouillet et le Mobilier Impérial.
1er juillet 1806 : Don de l’hôtel par Napoléon Bonaparte à son ancien aide de camp,
le général Charles Lefebvre-Desnoëttes.
16 décembre 1809 : Divorce de Napoléon et de Joséphine.
29 mai 1814 : Décès de l’impératrice Joséphine.
1815-1830 Restauration
19 décembre 1815 : Vente de l’hôtel à Amé Deschazaux.
1816 : Nouveau changement de nom de la rue : la rue de la Victoire redevient rue Chantereine.
le 11 mai : Condamnation à mort par contumace du général Lefebvre-Desnoëttes.
22 mai 1822: Disparition en mer du général Charles Lefebvre-Desnoëttes.
13 août 1823 : Rachat de l’hôtel par sa veuve, Stéphanie Lefebvre-Desnoëttes.
1823-1830 : Location de l’hôtel au lieutenant général comte Bertrand.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
7
2 mars 1830 : Location de l’hôtel au chevalier Lambert de Barive et rattachement d’une partie du
jardin à l’établissement hydrothérapique des Néothermes.
1833 : Nouveau changement de nom de la rue : la rue Chantereine redevient rue de la Victoire.
1er juillet 1846 : Location de l’hôtel à Louis-Alexandre Boutet, transformation du bâtiment en pension
de garçons, la pension Boutet (jusque vers 1852).
mai 1856 : Occupation de l’hôtel par Madame Rolier, née Benielli, mère de la comtesse LefebvreDesnoëttes.
2 avril 1857 : Cession de l’hôtel à Joseph Goubie, agent de change.
1857- hiver 1858 : Démolition de l’hôtel en raison du percement de la rue de Châteaudun
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
8
propositions de reconstitutions et modélisations en 3D
par Hubert Naudeix, société Aristeas, spécialisée dans la modélisation en 3D
1
4
2
3
5
1 – Élévation de la façade Est de l’hôtel avec vue sur le
vestibule-tente
2- Vue côté Nord-Est
3- Vue côté Sud-Est sur la tente vestibule et l’hôtel
4- proposition de reconstitution de l’allée conduisant de
l’hôtel à la rue de la Victoire
5- proposition de reconstitution de la chambre de
Joséphine dans l’hôtel de la rue de la Victoire
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
9
plans
Plan de la parcelle de l’hôtel Bonaparte avec le tracé de la rue de Châteaudun
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
10
Les hôtels de la Chaussée d’Antin construits dans le dernier quart du XVIIIe siècle devenus résidences de membres ou de proches de la famille impériale.
1. Hôtel Hocquart de Montfermeil
4. La maison de Mlle Dervieux
Construit en 1764-1765 par Claude-Nicolas Ledoux.
Élevée par Brongniart en 1777.
Acquis en 1800 par le futur cardinal Fesch.
Acquise en 1802 par Louis et Hortense Bonaparte.
2. Hôtel de Saint-Chamans
5. Hôtel Thélusson
Construit dans les années 1776-1778. Acquis en
Élevé en 1778 par Claude-Nicolas Ledoux.
1807 par François-Pierre
Acquis en 1802 par Joachim et Caroline Murat.
Roullet de La Bouillerie puis en 1814 par la comtesse Colonna Walewska.
6. Hôtel Bollioud de Saint-Julien puis de Lannoy
Construit en 1773.
3. Hôtel d’Argenson
Acquis en 1804 par Louis et Hortense Bonaparte
Construit en 1778 par Perrard de Montreuil.
Acquis en 1802 par le général puis maréchal Berthier.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
11
citations
À l'Armée, Quartier général, Paris, 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799)
Soldats, le décret extraordinaire du Conseil des Anciens est conforme aux articles
102 et 103 de l'acte constitutionnel. Il m'a remis le commandement de la ville et de l'armée.
Je l'ai accepté pour seconder les mesures qu'il va prendre, et qui sont tout entières en faveur
du peuple.
La République est mal gouvernée depuis deux ans. Vous avez espéré que mon
retour [d'Egypte] mettrait un terme à tant de maux; vous l'avez célébré avec une union qui
m'impose des obligations que je remplis; vous remplirez les vôtres, et vous seconderez votre
général avec l'énergie, la fermeté et la confiance que j'ai toujours vues en vous.
La liberté, la victoire et la paix replaceront la République française au rang qu'elle
occupait en Europe, et que l'ineptie ou la trahison a pu seule lui faire perdre. Vive la
République!
Bonaparte
*****
Extrait d'une lettre d'Edouard Lanet de Limencey, ancien sous-préfet de Villeneuve-sur
Lot, à Napoléon III, 4 décembre 1852 (Bibliothèque Thiers, Fonds Masson, carton 28,
pièces 57-58)
Sire,
J'ai l'honneur de proposer à Votre Majesté de m'accorder une audience dont voici
l'objet: L'hôtel que l'empereur Napoléon 1er a habité avec sa famille, rue de la Victoire, est
menacé de destruction.
Cette habitation est devenue un monument historique du plus haut intérêt pour le
souvenir du vainqueur d'Egypte et d'Italie, de l'impératrice Joséphine, de la reine Hortense,
mère de Votre Majesté; elle est à jamais célèbre par le coup d'état du 18 brumaire qui y fut
médité, entrepris, accompli.
Là est le véritable berceau de l'empire français.
Tout y a été conservé par la famille du général Lefèvre-Desnoëttes auquel l'empereur
avait donné cet hôtel qu'il aimait.
Le salon où il réunissait ses généraux, son cabinet de travail, sa bibliothèque, les
appartements de Joséphine et d'Hortense, tout a été respecté et les décorations intérieures
sont restées intactes.
Les voyageurs visitent ces lieux avec un religieux empressement, et un lambeau des
tentures, une branche du lierre des jardins sont des reliques qu'ils emportent au loin.
La France gardera-t-elle moins que des étrangers le culte des souvenirs qui se
rattachent à la demeure du plus grand homme des temps modernes, de son empereur
Napoléon ? Elle qui élève des musées pour les moindres débris de l'histoire antique,
laissera-t-elle anéantir ce sanctuaire de sa propre gloire? Votre Majesté évitera cette tache à
notre génération, ce regret à nos descendants.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
12
liste des œuvres exposées
Jean Lagrange (1831 - 1908)
Antoine-Ignace Melling (1763 - 1831)
Statue en pied de l’impératrice Joséphine
Vue générale de Paris prise des hauteurs de
D’après François-Joseph Bosio
Chaillot
Postérieure à 1866
Gouache, H. 12,5 cm; l. 68 cm
Plâtre, H. 176 cm; d. 58 cm
Salon de 1817, n° 567
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Paris, musée du Louvre, département des Arts
Préau, inv. M.M.40.47. 6848
graphiques, inv. 30968.bis, recto
Réplique du tableau exposé au Salon de 1808
Charles-Louis Corbet (1758 - 1808)
Buste du général Bonaparte
Journal de comptes de l’architecte
Plâtre, H. 85 cm; l. 60 cm
Perrard de Montreuil
Titré, signé et daté au dos, sur la draperie :
Vers 1778 - 1782
Le général Bonaparte premier/Consul de la Répu-
Manuscrit, papier et parchemin
blique/par C. L.Corbet en l’an VII
H. 21,5 cm; l. 14,8 cm; pr. 2,1 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Archives de Paris, D5B6, reg. 4456
Préau, Inv. MM.53.5.1
Adolphe-Martial Potémont dit Martial
Plan de Paris type enceinte
(1828 - 1883)
des fermiers généraux
Rotonde du Temple bâtie en 1781 par Perrard de
H. 39 cm; l. 52 cm
Montreuil
Paris, Archives nationales, N III, Seine 874
1830
Estampe dans volume relié «Vieux Paris »
Anonyme
H. 46,3 cm; l. 31,5 cm
Le château des Porcherons
Annotation: «Rotonde du Temple 1830 »
Crayon, lavis de sépia, H. 20,5 cm; l. 28,5 cm
Paris, BnF, Département des Estampes
Paris, musée Carnavalet, inv. D 11875
et de la Photographie, VE-59 (A, 1)-PET FOL, f. 42
État des héritages compris dans les triages
François-Victor Perrard de Montreuil
de ce rouleau, tracé de l’égout, Censive Sainte
Plan des Marais du Temple avec les nouvelles
Opportune
Rues et Places projettées
Rouleau aquarellé, H. 71 cm; l. 347 cm
1783
Paris, Archives nationales, N III, Seine 352
Encre et lavis
Annotation: «Pérard de Montreuil inv. »
Plan de Paris, dressé par Louis Bretez et gravé
Paris, BnF, Département des Cartes et Plans,
par Claude Lucas, dit «Plan de Turgot », du nom
inv. GED 5558
de Michel-Étienne Turgot, prévôt des marchands
Feuille des Porcherons
Philibert Vasserot (1773 - 1840)
1734 - 1736
Atlas Vasserot. Plan-masse de l’hôtel
H. 56 cm; l. 16,4 cm
dans son îlot, n° 15.
Paris, Archives nationales, Feuille des Porcherons,
Entre 1810 et 1836
1739, CP/N/IV/Seine/86 planche XIX
Volume relié, lavis et aquarelle, H. 61 cm; l. 92,5 cm
Paris, Archives nationales, F 31/75/16
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
13
D’après Léon Pascal Glain (1723 - 1787),
Georges Jacob (1739 - 1814)
Portrait de Julie Careau
Commode à quatre tiroirs commandée pour le
Reproduction tirée de la publ. par la baronne Cons-
second consul Cambacérès au palais des Tuile-
tant de Rebecque des Lettres de Julie Talma à
ries le 24 décembre 1799
Benjamin Constant (Paris, 1933, pp. 18 et 19) à
Acajou, citronnier, amarante, ébène, appliques de
partir d’un portrait conservé dans les papiers de
bronze doré et patiné vert
Gustave Bord
H. 90 cm; l. 129,5 cm; pr. 62 cm
Paris, BnF, Département des Arts du spectacle
Paris, Mobilier national, GME 17362
Collection Auguste Rondel
Attribué à Georges Jacob (1739 - 1814)
Registre des bailleurs ouvert au bail de «Louise
Fauteuil de bureau, large dossier incurvé à
Julie Carreau femme séparée Talma à Tascher
planche et à grille ornée de rosettes et points en
veuve Beauharnois » du 30 thermidor an III au 6
cuivre, pieds antérieurs à lions ailés mono-
germinal an VI
podes, pieds arrière étrusques, les accotoirs
Paris, 1795 - 1796
reposant sur l’extrémité en volutes des ailes
Registre relié in fol, H. 40 cm; l. 25,8 cm; pr. 4 cm
Vers 1795
Archives de Paris, inv. DQ/8/30
Acajou, H. 96 cm; l. 74 cm; pr. 48 cm
Inscriptions : sur étiquette ancienne “M. Corvisarts” ;
e
Tête-à-tête provenant de la rue de la Victoire
sur étiquette fin XIX siècle “Fauteuil ayant fait par-
Acajou plaqué et massif, ébène, étain
tie de l’ameublement du cabinet de travail du géné-
L. 128 cm; l. 57 cm; h. 92 cm
ral Bonaparte dans son hôtel de la rue de la Vic-
Marques : R 486 ; V 2636 ; V 5166 ; V 6382 (deux
toire, donné par Bonaparte à Corvisart en mars
fois) ; V 824 (deux fois) ; GMT 6758
1798”. Musée national des châteaux de Malmaison
Paris, Mobilier national, inv. GMT 6758
et Bois-Préau, inv. M.M.50.6.1
Paire de chaises provenant de la rue de la
Lustre provenant de la rue de la Victoire
Victoire
Fin XVIII siècle
Paris, vers 1800
Bronze doré et métal oxydé, cristaux de Bohême
Acajou, ébène, cuivre
H. 1,20 cm; d. 70 cm
H. 91 cm; l. 45 cm; pr. 39,5 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Marques : GMT 3668/1 : aucune
Préau, inv. MMD. 37, dépôt du musée national du
GMT 3668/2 : R 422, V 5167, V 6383, 63 244
château de Fontainebleau, 1986, inv. F. 78 C
e
(toutes au pochoir noir)
Paris, Mobilier national, GMT 3668/1 et 2
Attribuée à Jacob Frères
Georges II Jacob (1768 - 1803) et François-
Georges Jacob (1739 - 1814)
Honoré-Georges Jacob (1770 - 1841)
Secrétaire à abattant commandé pour le second
Console provenant de la rue de la Victoire
consul Cambacérès au palais des Tuileries le 24
Vers 1798
décembre 1799
Acajou, bois sculpté et doré, bronze doré, glace,
Acajou, citronnier, amarante, ébène, bronze doré et
marbre sarrancolin, H. 87,5 cm; l. 146 cm; pr. 43 cm
bronze patiné vert ; marbre blanc
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
H. 145 cm; l. 94,5 cm; prof. 40 cm
Préau, inv. MMD. 6, dépôt du musée national des
Paris, Mobilier national, GME 17363
châteaux de Versailles et de Trianon, 1993, inv. V.
1801
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
14
Attribué à Jacob Frères
Vase à large panse sur piédestal à frise et anses
Georges II Jacob (1768 - 1803) et François-
formées de têtes et cornes de faunes. Marques: T
Honoré-Georges Jacob (1770 - 1841)
215 c ; T 1383 ; «Wedgwood and Bentley »
Guéridon provenant de la rue de la Victoire
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Vers 1798
Préau, inv. MMD35, dépôt du musée national des
Acajou, bronze doré, marbre bleu turquin
châteaux de Versailles et de Trianon (1984)
H. 77 cm; d. 81cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Paire de vases de forme Médicis provenant de la
Préau, inv. MMD. 30.3, dépôt du musée national
rue de la Victoire
des châteaux de Versailles et de Trianon, 1982, inv.
Vers 1797
V. 5211
Porcelaine
dure
à
fond
écaille
et
à
décor
d’ornements dorés dont une large bande de feuilles
Jacob Frères
et grappes de vigne, H. 35 cm
Georges II Jacob (1768 - 1803) et François-
Décrit en 1806 : «quatre vases porcelaine brune
Honoré-Georges Jacob (1770 - 1841)
avec ornements à feuilles de vigne dorées dont
Secrétaire, dit bureau en arc de triomphe pro-
deux grands et deux plus petits », Marques : 34
venant de la rue de la Victoire
453, F424 C
Vers 1798-1800
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Acajou, bois bronzé et doré. Bronze patiné, bronze
Préau, inv. MMD76.1, dépôt du musée national du
doré, maroquin vert, marbre granit vert
château de Fontainebleau
H. 91,5 cm; l. 111,5 cm; pr. 51,5cm
Musée national des châteaux de Versailles et de
Feu en deux parties provenant de la rue de la
Trianon, inv. T 395 C
Victoire d’après Simon-Louis Boizot :
L’Étude et La Philosophie
e
Pierre-Philippe Thomire (1751 - 1843)
Fin XVIII siècle
Commode
Bronze patiné et doré
1809
H. 33 cm; l. 37 cm; pr. 12,5 cm
Acajou, bronze doré, marbre granit vert
Décrit en 1806 : «un feu à galerie avec figures (Li-
H. 96 cm; l. 109,8 cm; pr. 55 cm
seuses) vert antique, les ornements dorés or mou-
Musée national du château de Fontainebleau, inv.
lu». Marques : 291 (pour 231, Rambouillet, 2e salon
F4065
de la Reine, 1817) 6283 (Magasin des meubles,
1833) 3661 (Versailles, salon de repos, 1834) 4284
Pendule «pyramide » provenant de la rue de la
(Versailles, salon de repos, 1840) V 1334 (1855)
Victoire
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Époque fin XVIIIe siècle
Préau, inv. MMD. 34.1/2 ; dépôt du musée national
Marbre griotte et bronze doré
des châteaux de Versailles et de Trianon, 1984
H. 61 cm; l. 44,3 cm; pr. 25,2 cm
Cadran signé : «ROBIN/H. DU ROI ET DE MA-
Feu provenant de la rue de la Victoire
DAME». Paris, Mobilier national, inv. GML 10632
Feu en deux parties
e
Fin XVIII siècle
Manufacture de Josiah Wedgwood (1730 - 1795)
Bronze patiné et doré
Vase à anses à têtes de faunes provenant de la
H. 30 cm; l. 31,5 cm; pr. 11 cm (chaque partie)
rue de la Victoire
Musée national du château de Fontainebleau, inv. F
Fin XVIIIe siècle
6595
Grès noir ou basalte dite terre noire
H. 34 cm; l. 19 cm
Décrit en 1806 : «un vase terre noire anglaise, les
anses avec têtes de faune, sur le devant un enfant
pinçant de la harpe et monté sur un lion»
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
15
Martin-Guillaume Biennais (1764 - 1843)
placé à S. t (exposant) C. » ; «n° 4 Candélabre
Marie-Joseph-Gabriel Genu (vers 1763 - 1810)
exécuté à Paris pour Mme B. » annotation en bas à
Table de lit formant nécessaire et écritoire au
gauche «Ch. Percier et Fontaine »
chiffre de Joséphine Bonaparte
BnF, département Réserve des livres rares,
Vers 1798 - 1801
inv. V-2613. Pl. 39
Acajou, bois teinté façon ébène, sycomore, étain,
argent, argent doré, bronze doré, verre, maroquin
«État des meubles de la rue de la Victoire avec
H. 25 cm; l. 72 cm; pr. 44 cm
inscription de ceux expédiés au château de
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Rambouillet, de ceux placés au palais des Tuile-
Préau, inv. M.M. 40.47.120, dépôt du Mobilier na-
ries ou qui existent dans le dépôt du Garde
tional, inv. GMEC 66
Meuble au 10 may 1806». Avec certificat de remise du concierge de la rue de la Victoire, Le-
Éventail plié dit «de Mme Bonaparte »
clerc, et du conservateur du mobilier impérial,
Monture : 16 brins en palissandre
Lefuel, contresigné de l’administrateur du Mobi-
Feuille imprimée en bleu sur soie
lier impérial Desmazis (2 au 4 juillet 1806)
H. 24 cm
Manuscrit, H. 37 cm; l. 24 cm
Paris, Musée Carnavalet, inv. EV. 213
Paris, Archives nationales, O2 502, fol. 43
Manufactures indéterminée
Florimond Métereau (1888 - 1978)
Raviers et assiettes au chiffre « JNB»
«Relevés de la frise de la chambre consulaire à
Vers 1796
Malmaison »
Faïence fine blanche
Technique mixte sur bois, H. 82 cm; l. diverses
D. 21,7 cm pour les 4 petites assiettes ; d. 24,5 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
pour les 4 grandes ; l. 20,1 cm; larg. 19,7 cm pour
Préau, inv. M.M.40.47.563 à 570
les deux raviers
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Éléments du décor original de la chambre de
Préau, inv. MM.40.47. 1962 à 1971
Joséphine à Malmaison
Pierre-Adolphe Hall (1739 - 1793)
Fragment du registre de clients avec état des
Portrait du vicomte Joseph-Alexandre de Ségur
livraisons de Georges II Jacob (1768-1803) et de
Postérieur à 1785
François-Honoré-Georges Jacob (1770 - 1843)
Miniature sur ivoire
(Jacob Frères) ouvert au citoyen Bonaparte rue
H. 8,2 cm; l. 9,9 cm (avec cadre : h. 11 cm; l. 13 cm)
de la Victoire. 1er - 19 frimaire an VI, nov. - déc.
Paris, collection particulière
1797
Manuscrit, fol. 146, page de gauche 1er - 15 fri-
Jean-Joseph Lepaute
maire. Publié par H. Lefuel
Pendule, L’Amour et le Temps
Paris, musée Carnavalet, inv. A 6021
1816 - 1817
Biscuit, bronze doré
Charles Percier (1764 - 1838) et Pierre-François-
H. 25 cm; l. 40 cm; pr. 14 cm
Léonard Fontaine (1762 - 1853)
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Recueil de décorations intérieures
Préau, inv. M.M.40.47.630
Paris, 1801-1812
in fol.
Les Dîners du Vaudeville
Ouvert à la planche 39 avec la mention au chiffre 7,
n° 7, germinal an V. Paris, Huet
selon les éditions, « table à thé soutenue sur une
Maroquin rouge, fers dorés
colonne en bronze et sur des enroulements de
Ouvert à un poème du vicomte de Ségur In 8°
rinceaux légers », ou «n° 7 Table exécutée à Paris
Paris, collection particulière
pour Mme B. » avec la mention d’autres objets ainsi
légendés : «n° 3 Tabouret en X exécuté à Paris et
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
16
Louis Hersent (1777 - 1860)
André Dutertre (1753 - 1842)
Talma en costume de scène
Portrait de Jean-Lambert Tallien (1767 - 1820)
Miniature sur ivoire, H. 8,5 cm; l. 6,6 cm
Eau-forte
Signée et datée en bas à gauche : Hersent / 1811
Paris, musée Carnavalet, inv. G 30530
Paris, musée Carnavalet
A.T. Umilleu, peintre français actif en 1797 - 1798
Glaive de théâtre ayant appartenu à Talma
Portrait de Jeanne-Marie-Thérèse Tallien, née
Acier, bronze doré, velours
Cabarrus, future princesse de Caraman-Chimay
H. 67 cm; l. 7,4 cm
(1773 - 1835)
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
An VI
Préau, inv. M.M.40.47.230, don Charles Andrieu
Huile sur toile
H. 65 cm; l. 53 cm
Couronne de lauriers portée par Talma pour
Abbeville, musée Boucher-de-Perthes, inv. 2011.0.9
Britannicus
1814
Avy, miniaturiste français
Paris, Comédie française, inv. O 0081
Portrait de Paul Barras (1755 - 1829)
Miniature sur ivoire
Laurent Dabos (1761 - 1835)
H. 8,8 cm; l. 8,8 cm
Mirabeau dans son cabinet de travail
Avignon, musée Calvet, inv. 857.4.1
1791
Legs Marquise de Taulignan, 1857
Huile sur toile, H. 46 cm; l. 38 cm
Paris, musée Carnavalet, inv. P 108
Portefeuille de Barras, député à la Convention
nationale
Louis Albert Guislain Bacler d’Albe (1761 - 1824)
Maroquin rouge, doré aux fers
Portrait de Bonaparte
H. 29 cm; l. 41 cm; ép. 7 cm
Huile sur toile, H. 55 cm; l. 41 cm
Collection particulière
Signée et datée en bas à droite : Br Dalbe A Milan /
an V. Musée national des châteaux de Malmaison
Martin-Guillaume Biennais (1764 - 1843) avec la
et Bois-Préau, inv. M.M.40.47.7279, legs Jacques
collaboration des orfèvres Marie-Joseph-Gabriel
Dubois-Chefdebien, 1940
Genu,
François-Charles
Gravet,
Nicolas-
François Demoget, Louis-Jacques Berger, Pierre
Lettre écrite par Napoléon à Joséphine de
Villeminot
Marmirolo en Italie (juillet 1796), dans le recueil
Nécessaire de Madame Ouvrard
des lettres intitulé : «Le général Bonaparte et le
Entre 1798 et 1801
Premier consul à Joséphine Bonaparte ». 1 vol.
Acajou, ébène, cuivre doré, maroquin vert, laiton,
plein chagrin noir au chiffre de l’impératrice
argent, cristal, nacre, ivoire, écaille, porcelaine
Eugénie
H. 19 cm; l. 57 cm; larg. 40 cm
1796 - 1803
Signature : «Biennais Tabletier Ébéniste. Au Singe
H. 42 cm; l. 31 cm
violet. Rue honoré N° 511. Paris », chiffre «OT»
Paris, AN, 400 AP 6
pour Ouvrard Tébaud
Paris, collection particulière
Bague de Joséphine
France
Jean-Baptiste Vérité (1756 - 1837)
Vers 1796
Portrait d’Emmanuel Joseph Sieyès
Or ; émail, D. 2 cm
Gravure
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Préau, dépôt du musée du Louvre, département des
Préau, inv. M.M.48-13, n° 40
Objets d’art, inv. M.M.D.29, OA 8117
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
17
Lettre de Joséphine à Gohier (fac-similé),
Projet pour la frise de la salle à manger de
Mémoires de Louis-Jérôme Gohier président
l’hôtel de Botterel-Quintin
du Directoire au 18 brumaire, t. 2, in Mémoires
Dessin à la plume, encres brune et noire, aquarelle
des contemporains pour servir à l’histoire de
H. 17,2 cm; l. 131,5 cm. Collection particulière,
France et principalement à celle de la Répu-
vente collection Olivier Le Fuel,
blique et de l’Empire, Paris, Bossanges Frères,
Paris, hôtel Drouot, 26 juin 2008
1824, in-8°
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Plan du rez-de-chaussée et de l’étage, élévation
Préau, inv. M.M.3070 II
et coupe de la «Maison bâtie rue Chantereine
pour la citoyenne Dervieux», danseuse de
Sabre de la campagne d’Égypte (1798) porté par
l’Opéra, construite en 1777 par Alexandre-
Bonaparte les 18 et 19 brumaire an VIII
Théodore Brongniart et réaménagée par Fran-
Acier, bronze, cuir, cuivre, L. 92 cm
çois-Joseph Bélanger.
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Vers 1790 - 1795
Préau, N 199, achat 1979
Aquarelle, lavis rose et encre, H. 27 cm; l. 40,9 cm
Annotation: « retouché par J.J. Tardieu»
Ceinture tricolore portée par Bonaparte en
BnF, Département des Estampes et de la Photo-
Égypte, à la bataille des Pyramides, et le 18
graphie, inv. VA-285 (14) –FOL
brumaire
Cachemire, L. 200 cm; l. 50 cm
«Décoration de la Salle à Manger, dans la Mai-
Ancienne collection de l’impératrice Eugénie
son de la Citoyenne Dervieux, Rue Chantereine,
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
à Paris ». Vue générale sur la pièce ouvrant de
Préau, inv. N 288
plain-pied sur le jardin avec son architecture de
pilastres à arabesques et de niches et son décor
Francesco Bartolozzi (1725 - 1815) d’après Fran-
peint et de stucs dû à F.-J. Bélanger
cisco Vieira dit Vieira Portuense (1765 - 1805)
Estampe colorée. H. 33,2 cm; l. 37 cm
Séance du Corps législatif à l’Orangerie de
Annotation: « coloré par Destournelle »
Saint-Cloud
Paris, BnF, Département des Estampes et de la
Gravure au pointillé, H. 57,10 ; L. 68,2 cm
Photographie, inv. VA-285 (14) –FOL
Paris, musée Carnavalet, inv. G. 20379
Maquette de la maison de décoration Carlhian
Anonyme
Maquette de la salle de bains de Mlle Dervieux
Bonaparte sur la terrasse du château de Saint-
Années 1910
Cloud
Bois et papier, H. 27,5 cm; l. 33,5 cm; pr. 31 cm
Aquatinte et eau-forte, H. 41,2 cm; l. 27,6 cm
Paris, Collection Féau et Cie
Datée en bas à droite : 25 frimaire an VIII
Porte en bas à droite la marque de la collection
Attribué à F.-J. Bélanger (1744 - 1818)
Jean-Louis Soulavie (1752 - 1813) (Lugt 1533)
Projet de décoration intérieure pour un salon à
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
deux variantes avec un panneau à paysage
Préau, inv. N1998
d’inspiration fin XVIIIe siècle à la Hubert Robert
et l’autre à cartouches antiquisants avec cou-
Glaive du Premier Consul
leurs adaptées à chaque proposition
1800
S. d., vers 1785-1790
Acier, argent doré, or, ivoire, nacre, émail
Pièce issue d’un album de projets de décorations
H.
92
cm.
Signé
«
Boutet
Directeur
Ar-
intérieures
tiste/Manufacture à Versailles »
Aquarelle, gouache, crayon, H. 24,1 cm; l. 49,6 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Musée du Louvre, département des Arts gra-
Préau, N 202, achat, 1979
phiques, inv. RF 54523 recto
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
18
Attribué à F.-J. Bélanger (1744 - 1818)
Charles Percier (1764 - 1838)
Projet de porte à double battant à décor antiqui-
Trois études pour la chambre à coucher de Mme
sant de camées et de prêtresses marqué par une
G. [Mme Gaudin]
architecture rythmée de panneaux, losanges et
Vers 1797
médaillons aux couleurs contrastées
Aquarelle, H. 48,6 cm; l. 29 cm
S. d., vers 1785 - 1790
Une d’entre elles, la face latérale, a été reproduite
Pièce issue d’un album de projets de décorations
avec variantes dans le Recueil des décorations
intérieures
intérieures de Percier et Fontaine (planche 37) ; le
Aquarelle, crayon, gouache, H. 33 cm; l. 18,8 cm
chantier des Gaudin fit la réputation des deux archi-
Musée du Louvre, département des Arts gra-
tectes auprès de Joséphine.
phiques, inv. RF 54456 recto
Paris, collection particulière
Attribué à F.-J. Bélanger (1744 - 1818)
Marie-Victoire Jaquotot (1772 - 1855) d’après
Projet de décor de porte à double battant à dé-
Anne-Louis Girodet (1767 - 1824)
cor antiquisant de musiciennes antiques et de
Danaé
griffons ailés encadrant un vase sur fond alterné
Peinture sur porcelaine, H. 33,7 cm; l. 17,7 cm
de faux bois acajou et cérusé
Montpellier, musée Fabre, inv. 836.4.35, legs
S. d., vers 1785 - 1790
Valedau, 1836
Pièce issue d’un album de projets de décorations
intérieures
Pierre-Paul Prud’hon (1758 - 1823)
Aquarelle, gouache, crayon, H. 38,4 cm; l. 14,8 cm
Les Arts, la Richesse, les Plaisirs, la Philosophie
Musée du Louvre, département des Arts gra-
Quatre toiles marouflées sur bois dans le même
phiques, inv. RF 54463 recto
cadre, H. 27 cm; l. 7 cm chacune
Montpellier, musée Fabre, inv. G.804-807, legs
Charles Percier (1764 - 1838)
Valedau, 1836
Projet de décoration intérieure présumée être
pour un café du Palais Royal, à décor architec-
Louis Léopold Boilly (1761 - 1845)
turé de pilastres plats et panneaux surmonté
Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey
d’une frise bacchanale de danseuses et de char
Huile sur toile, H. 71,5 cm; l. 1,11 cm
à l’antique
Signé en bas à droite : L. Boilly
Sans date
Paris, musée du Louvre, Département des Pein-
Aquarelle, H. 20,8 cm; l. 34,4 cm
tures, inv. R.F. 1290bis
Annotations manuscrites : «Percier » et «Caffé
Palais royal exécuté » ; sur le dessin lui-même
Louis Léopold Boilly (1761 - 1845)
«Flore »
François Gérard
Paris, musée Carnavalet, inv. IED 2158/E 5611
Huile sur toile, H. 46 cm; l. 38 cm.
Lille, Palais des beaux-arts, inv. P 385
Putti décorant des écoinçons
Fragments de peintures murales provenant de
Louis Léopold Boilly (1761 - 1845)
l’hôtel de la rue de la Victoire
Pierre-Léonard Fontaine
Huile sur plâtre, H. 85 cm; l. 57,5 cm
Huile sur toile, H. 18,4 cm; l. 15,3 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Lille, Palais des beaux-arts, inv. P 381
Préau, M.M. 1006.6.1 et 2. Don Ubifrance 2006
Louis Léopold Boilly (1761 - 1845)
Charles Percier
Huile sur toile, H. 28,5 cm; l. 21 cm.
Lille, Palais des beaux-arts, inv. P 376
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
19
Louis Léopold Boilly (1761 - 1845)
Contrat de mariage de Louis Bonaparte et
Anne Louis Girodet.
d’Hortense de Beauharnais
Huile sur toile, H. 31,8 cm; l. 23,8 cm.
3 janvier 1802
Lille, Palais des beaux-arts, inv. P 386
Manuscrit, copie XIX siècle, H. 25,4 cm; l. 20,1 cm
e
Paris, Archives nationales, 400 AP 34
Jean-Baptiste Isabey (1767 - 1855)
Le Premier consul devant Malmaison
Anonyme
An X
Portrait de Robert-Marguerite de Tascher de La
Dessin au crayon noir et mine de plomb avec re-
Pagerie (1740 - 1806), successivement garde-
hauts de gouache blanche, H. 65 cm; l. 46 cm
marine, enseigne de vaisseau, capitaine des
Signé en bas à droite : Isabey
ports et rades de La Martinique et enfin lieute-
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
nant de vaisseau, décoré de la croix de Saint-
Préau, dépôt du musée du Louvre, inv. RF 1870-
Louis
1065
Dernier quart du XVIII siècle
e
Pastel, H. 79 cm; l. 67 cm; ép. 6 cm
Charles Percier (1764 - 1838) et Pierre François
Paris, collection particulière
Léonard Fontaine (1762 - 1853)
Étude pour la voûte de la bibliothèque du châ-
Certificat du décès de Robert-Marguerite de
teau de Malmaison
Tascher de La Pagerie le 15 mars 1806, établi en
Dessin à la mine de plomb, plume et encre noire
la mairie du 2 arrondissement
H. 24,5 cm; l. 13,7 cm
Le 16 mars 1806
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Manuscrit
Préau, inv. M.M.71.3.1, achat, 1971
Paris, collection particulière
Robe tunique
Plan de l’hôtel La Bouillerie-Walewska
1795 - 1800
Entre 1807 et 1814
Toile fine de coton (mousseline), broderies au point
Plan à l’encre, H. 43,4 cm; l. 31,2 cm
de chaînette, fils de coton blanc.
Annotations : « îlot n° 15 » ; «Rue de la Victoire n°
Fonds ancien
48 M. Labouillerie »
Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de
Paris, Archives nationales, F 31/49, fol. 299
e
Paris, inv. gal1991.102.X
Anonyme
Bernard Armand Marguerite (Connu de 1798 à
Portrait de Maria Lackzinska, comtesse Walews-
1816), Jean-Baptiste Isabey (1767 - 1855)
ka, puis comtesse d’Ornano (1789 - 1817)
Bonbonnière avec les portraits de Joséphine,
Vers 1816
d’Eugène, d’Hortense et de Louis
Miniature gouache sur papier, médaillon en argent
Vers 1802 - 1803
H. 10 cm; l. 5,3 cm
Miniatures, boîte en or, H. 2,4 cm; d. 7,5 cm
Paris, musée de l’Armée, 27807
Musée national des châteaux de Malmaison et BoisPréau, inv. M.M.40.47.8447
Anonyme
Portrait de Philippe-Antoine, comte d’Ornano
Jean-Baptiste Isabey (1767 - 1855)
(1784 - 1863)
Portrait de la reine Hortense
Vers 1816
Aquarelle, H. 13 cm; l. 9,5 cm
Miniature gouache sur papier, médaillon en argent
Signée et datée en bas à droite : Isabey 1813
H. 10 cm; l. 5,3 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Paris, musée de l’Armée, 27808
Préau, inv. M.M. 96.1.1, achat, 1996
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
20
Étienne Bouchardy (1797 - 1850)
Jean-Baptiste Lallemand (1716 - 1803)
Portrait d’Alexandre Colonna Walewski, en uni-
Vue de l’hôtel Thélusson depuis la rue de Pro-
forme de hussard
vence, construit en 1778 – 1781 par Claude-
Vers 1830
Nicolas Ledoux pour la veuve du banquier
Miniature sur ivoire, H. : 8,8 cm; l. 7,8 cm
Georges-Thobie de Thélusson et que possèdent
Signé «É. Bouchardy »
les Murat de 1802 à 1807
Paris, collection particulière
Fin XVIII siècle
e
Lavis encre brune
Plan de l’hôtel Berthier, précédemment hôtel
H. 22,5 cm; l. 35,3 cm
d’Argenson
Paris, BnF, département des Estampes et de la
Vers 1810
Photographie, inv. EST RESERVE VE-53 (f)-FOL,
Feuille préparatoire à l’établissement du plan
Collection Destailleur, 689
Vasserot, îlot n° 15
Encre et crayon, H. 45,7 cm; l. 31,3 cm
Jean-Baptiste Isabey (1767 - 1855)
Annotation: « rue de la Victoire n° 44 (encre barré)
Portrait de Joachim Murat, maréchal d’Empire,
n° 58 (crayon) M. Dubarry »
décoré des ordres de la Légion d’honneur et de
Archives nationales, F31/49, fol. 302
Saint-André de Russie
1809
Félix Philippoteaux (1815 - 1884)
Le
maréchal
Berthier
dans
Miniature sur ivoire, H. 9,5 cm; l. 8,5 cm
la
tente
de
Signée et datée : « I.I.1809 ». Présent au général
l’Empereur
Rogniat
Mine de plomb, rehauts de gouache
Paris, collection particulière
H. 14 cm; l. 10 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Jacques-Louis Comte (1781 - après 1843)
Préau, inv. MM 40.47.9652, don de Mme René
Portrait de Caroline Murat
Henriquez
Miniature sur parchemin, H. 11,5 cm; l. 9,5 cm
Signé en bas à gauche : L.C.
Anonyme
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Hôtel de Mlle Dervieux
Préau, inv. M.M.40.47.6940, don professeur Gilbert
Vue du côté de la cour sur la façade avec son
e
Weingandt (actif dans la 2
dépendances
siècle)
Vers 1790
Portrait
Aquarelle, encre, H. 22,3 cm; l. 34,9 cm
Desnoëttes, aide de camp de Napoléon Ier, co-
Paris, musée Carnavalet, inv. D 156970
lonel des chasseurs de la Garde décoré des
du
général
moitié du XVIII
e
péristyle à quatre colonnes, les charmilles et
Charles
Lefebvre-
insignes de la croix de la Légion d’honneur et
Anonyme
des plaques de l’Ordre de la Fidélité et de
Le cardinal Fesch
l’Ordre militaire de Maximilien-Joseph, au mo-
Tabatière avec miniature
ment de la campagne de Silésie, 1807
Premier Empire
Huile sur toile
D. 8 cm
H. 46,5 cm; l. 37,5 cm
Lyon, cathédrale Saint-Jean
Annotation: «Peint par Weingandt Breslau, 1807 »
Don Gaston de Sancy de Parabère, 20 février 1909
Jean-Baptiste Isabey (1767 - 1855)
Paris, musée de l’Armée, 6707
Chaîne et médaillon de Madame Mère.
Ivoire, or, perle
Ajaccio, musée national de la maison Bonaparte,
inv. I.M.M.2004.10.1
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
21
Anonyme
Annotation: «Rue de la Victoire n° 46 (encre), 52
Portrait de Stéphanie Rolier, comtesse Lefebvre-
(crayon), Le général Lefevre Desnouettes »
Desnoëttes (1788 - 1880), parée d’un peigne de
Paris, Archives nationales, F 31/49, fol. 301
corail dans sa coiffure à accroche-cœur et vêtue
d’une élégante robe à bordures cachemire
Martin-Guillaume Biennais (1764-1843) avec la
Premier Empire, vers 1806
collaboration de Marie-Gabriel- Joseph Genu et
e
e
Huile sur toile, cadre 2 moitié XIX siècle
Pierre-Manuel Daux
H. 58,5 cm; l. 48,5 cm (avec cadre : h. 85,4 cm; l. 75
Nécessaire du général Lefebvre-Desnoëttes
cm)
Entre 1798 et 1801, vers 1808
Collection particulière
Acajou, ébène, laiton, soie, cristal, acier, nacre, cuir,
bronze doré, argent, argent doré
Anonyme
H. 16,5 cm; l. 63 cm; larg. 25 cm
Portrait de Marie-Lavinia Rolier, née Benielli,
Poinçons : orfèvres Martin-Guillaume Biennais,
mère de la comtesse Lefebvre-Desnoëttes
Marie-Gabriel-Joseph Genu, Pierre-Manuel Daux ;
Vers 1850
Paris, 1798-1809, 1er titre, grosse et petite garantie
Pierre noire sur papier, H. 21,9 cm; l. 18,3 cm
Signature : «Biennais Orfèvre De Sa Mté le Roi de
Annotation: « Stéphanie (prénom confondu avec
Westphalie, Rue St honoré, N 511, au Singe Violet,
celui de sa fille) Rollier (sic) née Benielli (à Ajaccio)
à Paris” ; sur le dessus du coffre au centre : un
cousine de l’empereur Napoléon Ier/cousine de son
écusson encadré par deux griffons ailés portant
Altesse Mme Laetitia Bonaparte, morte à 97 ans à
l’inscription: “le Geral Lefebvre / Colel des Chas-
Paris en 1859/grand-mère de Lavinie de Sancy (mot
seurs/à Cheval de la/Garde Imp. l”»
“grand” barré par erreur) arrière-grand-mère du
Paris, collection particulière
colonel Gaston de Sancy (mot “arrière” barré par
erreur) »
Hôtel de Julie Careau puis de Bonaparte, rue de
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
la Victoire. Avec le buste de Bonaparte sur une
Préau, inv. M.M. 2012.8.1
colonne du jardin
(Bull. Soc. Amis Malmaison, 2012)
Aquarelle., H. 10,6 cm; l. 16,8 cm
Musée Carnavalet, inv. D 11876
Plan au sol de la parcelle et de l’hôtel Bonaparte
à l’époque du général Lefebvre-Desnoëttes
Atlas Jacoubet, feuille de l’îlot Chantereine
Entre 1810 et 1814
Feuilles reliées
Dessin aquarellé, lavis rose, encre, crayon
H. 75,5 cm; l. 62 cm; pr. 5,5 cm
H. 46 cm; l. 32,5 cm
Paris, Archives de Paris
Feuille volante préparatoire à l’établissement du
plan Vasserot, îlot n° 15 de la parcelle de 3156,29
«Établissement modèle de Bains et Douches de
m2 (292,89 m2 pour le bâti et 2863,40 m2 pour le
toute espèce » : vue intérieure des Néothermes
jardin) Annotation: «n° 60 Rue de la Victoire, n° 46
avec du public
(barré) Le général Lefebvre-Desnouettes »
Monarchie de juillet
Paris, Archives nationales, F 31/49, fol 300
Gravure, H. 29,3 cm; l. 33,8 cm
Annotation ms. : « au milieu du jardin la maison de
Plan au sol de la parcelle de l’hôtel à l’époque
Bonaparte »
du général Lefebvre-Desnoëttes
Paris, BnF, Département des Estampes et de la
Entre 1810 et 1814
Photographie, inv. VA-285 (14) -FOL (H 69906)
Dessin aquarellé, lavis rose, encre, crayon
H. 38,5 cm; l. 30,8 cm
Louis-Urbain Gounod (1801 - 1850), architecte
Feuille volante préalable à l’établissement de la
Plan
cartographie de l’îlot avec nombreuses annotations
d’architecture pour le concours d’émulation
de côtes et ratures
mensuel du 12 septembre 1834
de
Néothermes.
Dessin
scolaire
Plan aquarellé, gouache, encre et crayon
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
22
H. 97 cm; l. 65 cm (avec cadre : h. 108,5 cm; l. 79,5
Gustave, comte de Reiset (1821 - 1905)
cm)
L’hôtel Bonaparte rue de la Victoire
Paris, École nationale supérieure des beaux-arts,
Juin 1856
inv. PJ 424
Aquarelle avec rehauts de gouache et de crayon
H. 35,5 cm; l. 27,2 cm.
Contrat de location de l’hôtel de la rue de la
Paris, Fondation Napoléon, inv. 1151
Victoire par la comtesse Lefebvre-Desnoëttes à
Louis-Alexandre
Boutet
et
Désiré-François
Adolphe-Martial Potémont dit Martial (1827 -
Hiolle, chefs d’institution.
1883)
Paris, 6 et 7 octobre 1845
ANCIEN PARIS
Manuscrit. 4 fol.
décembre 1866 avec des eaux fortes réalisées
Paris, Archives Nationales, MC, Goudchaux
entre 1843 et 1866
300 feuilles
Plan au sol de la parcelle et de l’hôtel vendus à
Page de garde avec vues de divers monuments :
l’agent de change, Joseph Goubie
rue du Petit-Lion Saint-Sauveur. Donjon de l’Hôtel
2 avril 1857
de Bourgogne, 1866 ; rue de la Ferronnerie, 17.
Plan aquarellé annexé à l’acte avec indications en
Maison sur laquelle un buste et une inscription
bleu-gris des volumes de l’hôtel et de la pension
rappelaient l’assassinat du roi Henri IV; «Rue de la
Boutet
Victoire. Hôtel Bonaparte d’après un croquis de
H. 35 cm; l. 49,5 cm
1798 »
Paris, Archives nationales, MC, Étude Carré
Impr. Beillet, quai de la Tournelle
Paris, BnF, département des Estampes et de la
Portrait de Charlotte Lavinie, comtesse de San-
Photographie, inv. VE-59- (A, 3) -PET FOL, f.4
cy de Parabère
Second Empire
Minute de la vente de l’hôtel par la comtesse
Photographie format carte de visite
Lefebvre-Desnoëttes à l’agent de change
H. 9,3 cm; l. 6,1 cm
Joseph Goubie
Fondation Napoléon, Album Levert, inv. 288
2 avril 1857
H. 30 cm; l. 21 cm
Invitation du baron Haussmann, sénateur, préfet
Manuscrit et page de titre impr.
de la Seine, à M. de Sancy de Parabère pour une
Paris, MC, Étude Carré
réception à l’hôtel de ville de Paris
Second Empire
Tracé et élévation de la porte cochère, des murs
H. 11,5 cm; l. 15,2 cm
mitoyens du passage et des murs de refend des
Paris, collection particulière
hôtels voisins d’Argenson et Saint-Chamans
2 avril 1857
Faire-part de mariage de Blanche de Sancy de
Pièce annexe à l’acte de vente de l’hôtel par la
Parabère avec Gustave de Reiset.
comtesse Lefebvre-Desnoëttes à Joseph Goubie en
20 mai 1856
vue de l’inscription des servitudes
Paris, collection particulière
Lavis, crayon et aquarelle
H. 29,5 cm; l. 41,7 cm
Journal de Gustave de Reiset, ouvert à la page
Paris, Archives nationales, MC, Étude Carré
de l’évocation de son mariage avec Blanche de
Sancy de Parabère, 17 avril 1856
Jean-Baptiste Fortuné de Fournier (1798 - 1864)
1854 - 1858
Cabinet de travail de Napoléon III aux Tuileries
Manuscrit, volume relié, H. 23 cm; l. 21 cm; pr. 4 cm
Aquarelle, H. 41,5 cm; l. 50 cm
La Courneuve, Archives du ministère des Affaires
Palais impérial de Compiègne, inv. C 72.D.8,
étrangères, 146 PAAP
dépôt du Musée du Louvre, département des Arts
graphiques
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
23
Henri-Frédéric Iselin (1825 - 1905)
Plan pour enquête publique au moment du per-
Buste de Napoléon III d’après nature
cement de la rue Ollivier (prolongement de la
1864 - 1865
rue Ollivier entre la rue de la Chaussée d’Antin
Manufacture impériale de Sèvres
et la rue Buffault), 10 déc. 1862
Biscuit, H. 29 cm; l. 17 cm; pr. 14 cm
Plan aquarellé
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
H. 69 cm; l. 240 cm
Préau, inv. M.M. 40.47.8 227
Paris, Archives nationales, F/1a/2000/ 99. Plan
1554
Désiré-François Millet (actif vers 1850)
Le baron Haussmann
Fragments anciens supposés de la frise et répu-
Vers 1850
tés avoir été donnés par Bigard, historien de
Daguerréotype, H. 14,5 cm; l. 10,5 cm
l’hôtel de la rue Chantereine
Paris, musée d’Orsay, inv. PHO 1984-89
Pierre
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-
Jean-Jacques Belloche
Préau, M.M. 40.47.4831 bis 1 et 2
Trois photographies de la maison de la rue de la
Victoire prises au moment de sa démolition
Vue d’un des salons du palais d’Iéna avec la
Signées et datées «Belloche, peintre photographe,
frise
Faubourg Montmartre, n° 9, décembre 1857»
Photographie
1/L’allée et le vestibule d’entrée
H. 27 cm; l. 18, 5 cm
2/Façade Est
Paris, collection particulière
3/Façade Est et côté nord
Paris, BnF, département des Estampes et de la
Portrait photographique du prince Roland et de
Photographie, inv. VA-285 (14)-FOL
sa fille la princesse Marie
(Cf. ill. 1, 9, 61)
Photographie
H. 38 cm; l. 28,5 cm
Adolphe-Martial Potémont dit Martial (1827-1883)
Paris, collection particulière
d’après Jean-Jacques Belloche
Vue de l’hôtel Bonaparte
Eugène-Antoine Guillon (1834 - 1914) et
Estampe
François-Antoine Vizzavona (1876 - 1961)
H. 41,7 cm; l. 31 cm
Le général Bonaparte chez Mme de Beauharnais
Paris, BnF, inv. VA-285 (14) –FOL
Fin du XIX - début du XX siècle
e
e
Photographie. Tirage moderne à partir d’une plaque
de verre
H. 30 cm; l. 40 cm
Paris, Réunion des musées nationaux, collection
fonds Druet-Vizzavona
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
24
textes des salles
Rue Chantereine, là où chantent les rainettes
Au-delà de l'enceinte des fermiers généraux, le quartier de la Chaussée d'Antin, saisi par la
fièvre spéculative, voit surgir dans la deuxième moitié du XVIII e siècle sur ses terrains
maraîchers, potagers et censives ecclésiastiques de somptueuses maisons de plaisance,
folies et bagatelles entourées d'élégants jardins pittoresques. Les commanditaires sont gens
de finance, membres de la haute aristocratie et femmes de théâtre entretenues.
La ruelle des Postes ou Chantereine entre la ferme des Mathurins, le château des
Porcherons et la Grange Batelière devient après son assainissement une rue prisée. L'un
des plus célèbres hôtels qui la bordent, édifié en 1774 par Brongniart, est celui de Melle
Dervieux, danseuse de l'Opéra. Parmi les maisons que l'architecte Perrard de Montreuil
édifie dans la rue vers 1775-1780, l'une d'entre elles est un élégant pavillon implanté au
cœur de l'îlot, dans un écrin de verdure. Achevé en 1779, il est loué l'année suivante à Julie
Careau, danseuse de l'Opéra, protégée par le vicomte Joseph-Alexandre de Ségur, fils du
ministre de la Guerre. Peu après « Melle Julie », devenue propriétaire des lieux en 1782,
oublie sans ciller son séduisant amant et lui préfère un talentueux, mais ambitieux, acteur,
François-Joseph Talma. Passion et intérêt mènent au mariage civil en 1790.
Cependant les prodigalités de Talma et sa flamme pour une jeune actrice, Caroline Vanhove,
conduisent le couple à la séparation. Entre alors en scène Joséphine, veuve du vicomte
Alexandre de Beauharnais, mort sur l'échafaud. Au quartier aristocratique du faubourg SaintGermain, elle préfère désormais celui, à la mode et plein d'avenir, des milieux d'argent. Elle
loue la rue Chantereine et s'y installe en octobre 1795.
« Une petite maison » au milieu des jardins
L’hôtel conçu par Perrard de Montreuil, diffère de ses voisins et n'appartient pas à la
typologie traditionnelle des hôtels construits entre cour et jardin. Il s'élève, isolé, telle une
folie, au coeur d'un îlot de verdure. Par son apparente simplicité, il appartient à cette
catégorie de villas néo-classiques dans lesquelles les idées nouvelles recommandent des
distributions simples, à l'italienne.
Au bout d'un long passage bordé des murs mitoyens de deux hôtels voisins, le pavillon
s'élève sur une parcelle encore étroite à l'époque; son petit côté est dans l'axe de l'allée. La
maison est une construction soignée de pierres de taille assisées de deux niveaux sur un
sous-sol de services semi-enterré; la belle élévation du rez-de-chaussée surélevé parle d'un
lieu dédié à l'art de recevoir. La couverture est d’ardoises. Le plan massé se compose de
deux avant-corps à pans coupés et à ressauts reliés entre eux par un corps de deux travées.
Puissant entablement mouluré et portes à fronton et à consoles sculptées de feuilles
d’acanthe témoignent d'un réel souci de qualité. À l’intérieur, la distribution s’organise autour
du grand salon central, traversant, ouvrant par deux portes-fenêtres de chaque côté sur un
perron d'où l'on gagne par quelques marches l'agréable jardin. Chaque avant-corps est
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
25
occupé par une pièce aménagée, dans sa partie est, en pans ou en hémicycle; la partie
ouest est, elle, réservée aux escaliers et aux dégagements.
Construction néo-classique aux lignes épurées, l’hôtel tire sa qualité de l' originalité du plan
adopté, de la proportion des volumes, du soin de son appareil et du charme de son
environnement.
Salle de la Frise
Dans cette salle qui abrite depuis son remontage en 1961 la frise offerte par la princesse
Georges de Grèce née Marie Bonaparte, sont rassemblés le temps de l'exposition des
meubles et objets qui proviennent de l'hôtel. Qu'ils soient exposés à Malmaison depuis
plusieurs années dans le cadre de dépôts généreux de Versailles, de Fontainebleau et du
Mobilier national ou qu'ils aient été récemment identifiés à l'occasion des recherches
menées pour l'exposition, ces pièces témoignent de la richesse et du luxe de l'ameublement
de la « petite maison » à une époque de transition stylistique.
« Je désire que ma maison soit meublée dans la dernière élégance ».
Telles sont les instructions adressées par Joséphine à l'architecte décorateur Vautier en
1797. La liste de 1806 qui répartit le mobilier de l'hôtel de la rue de la Victoire entre le palais
des Tuileries, le château de Rambouillet et le Garde-Meuble a permis d'identifier meubles et
objets d'art dont le raffinement est celui d'une des adresses les plus à la mode de la capitale.
Parmi les fournisseurs figure la maison Jacob Frères qui livre, fin 1797, un ensemble
prestigieux de deux meubles en acajou, ébène et citronnier - commode et secrétaire -,
complété par un troisième, une armoire en forme de secrétaire; ils sont conservés à Munich
dans les collections Wittelsbach, mais le Mobilier national a prêté deux équivalents
commandés en 1799 pour Cambacérès, second consul. Identifié depuis peu, le tête-à-tête
d'acajou à supports d'accotoirs en forme de sphinges ailées -seul subsistant sur les quatre
d'origine- témoigne, par la pureté de ses lignes, du raffinement du mobilier à incrustations.
Ce petit canapé et les deux chaises qui l'accompagnent constituaient le meuble du salon,
couvert de casimir bleu. Une travée de bibliothèque a été retrouvée (non exposée). Ont été
livrés un secrétaire en forme d'arc de triomphe et son pendant, transformé par la suite en
commode; le dessin de leurs bronzes - de majestueux griffons ailés dans un décor de
rinceaux- est attribué à Percier et Fontaine. À l'actif des deux architectes décorateurs doivent
aussi être inscrits le guéridon au piétement d'acajou et de grands enroulements de bronze
doré, de goût arabesque, qui figure dans leur Recueil de décorations intérieures ou le dessin
des balustres de la console d'acajou.
Le lustre, présent dans le salon du Conseil, le feu de L'Étude et de La Philosophie d'après
Simon-Louis Boizot, la paire de vases Médicis de « porcelaine brune » et le vase basalte
imitant l'antique ont été identifiés depuis de nombreuses années. S'y ajoutent désormais un
autre feu à décor de sphinx et une pendule en forme de pyramide et au mouvement de
Robin.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
26
Antichambre de l'Impératrice
La chambre de Joséphine et de Napoléon dans les premières années de leur vie commune
à Malmaison suivait un plan carré, différent de l'actuel, conçu avec un nouveau décor, par
Louis-Martin Berthault après le divorce.
Cette première chambre était une réalisation de Percier et Fontaine et des vestiges de décor
mural sont toujours visibles dans les angles formés par le changement de parti de la pièce.
Ces décors ont fait l'objet de relevés par Florimond Métereau en 1923 qui a recopié avec
exactitude l'état subsistant des peintures à l'époque, les lacunes et les désordres - fuites ou
fissures-. Ces panneaux, exposés en partie haute, ont été récemment restaurés.
La pièce renferme par ailleurs plusieurs œuvres présentées dans le cadre de l'exposition.
Une maison de réseaux
Bien avant que Joséphine ne se fraye un chemin dans les milieux du Directoire ou ne se
préoccupe, après son mariage avec le général Bonaparte, de la carrière de son époux en
organisant des dîners républicains, la « petite maison » de la rue Chantereine obéit à une
longue tradition de réceptions.
Au temps du vicomte Joseph-Alexandre de Ségur, esprit vif et séduisant qui compose
comédies, poèmes, proverbes, nombre de représentants les plus brillants de la haute
aristocratie, mondains et lettrés, aiment à se retrouver chez « Melle Julie » dans un cadre
raffiné, meublé avec goût : le salon est jugé « d'un excellent ton ». D'ailleurs la maîtresse de
maison, intelligente et avisée, s'est constituée une intéressante bibliothèque, miroir de son
attirance pour la littérature et la réflexion politique.
Avec Talma, le ton change et l’hôtel de la rue Chantereine devient le centre de la
« Gironde », carrefour bouillonnant d’idées où se pressent lettrés et hommes épris d'idéaux.
L'ami Mirabeau loue une des maisons de la maîtresse des lieux. Vergniaud, Condorcet,
Roland, Roger-Ducos empruntent avec bien d'autres le chemin de la longue allée. Et tous
sont là au moment de l'irruption glaçante de Marat quand, en 1792, au milieu des lampions,
rires et festins, celui-ci profère à l'encontre du général Dumouriez des propos menaçants qui
sonnent la fin de l'insouciance.
Aussi est-ce habileté de Joséphine de choisir en 1795 cette demeure connue de la place
parisienne, lieu de rencontre de la littérature, du théâtre et de la politique.
La Chaussée d'Antin, chantiers d'un nouveau style
Quartier à la mode, habité par les milieux des gens de finance et de théâtre, la Chaussée
d'Antin s'avère en ces années du Consulat et des toutes premières années de l'Empire un
foyer de réflexion et de création décorative. La salle à manger de l'hôtel Botterel-Quintin
édifié par Perrard de Montreuil illustre les compétences du concepteur de l'hôtel de Julie
Careau; la comparaison des deux frises permet, en notant les différences stylistiques, alors
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
27
que le propos iconographique est très similaire, d'affiner leur datation. La richesse et la
diversité des décors intérieurs de la maison de Melle Dervieux, tout comme les réflexions de
F.-J. Bélanger témoignent de l'évolution stylistique de ces années de transition.
Du cercle des artistes de la période, rassemblées par Boilly dans son tableau de 1798,
quatre noms se dégagent : Girodet, Gérard, Percier et Fontaine. Les deux architectes
décorateurs sont présentés en 1798-1799 à Joséphine qui a découvert avec intérêt leurs
réalisations dans les maisons de l'ex-marquis de Chauvelin et du citoyen Gaudin, ses voisins
immédiats rue de la Victoire. Ils sont bientôt appelés pour le chantier de Malmaison acheté
en avril 1799. Quant à Girodet et Gérard, ils reçoivent la commande de toiles prestigieuses
pour le salon de cette aimable maison de plaisance. Maintes formules architecturales ou
décoratives expérimentées rue de la Victoire se retrouveront à Malmaison.
Une maison de famille hospitalière
Quittée après le 18 brumaire pour les demeures régaliennes du Petit Luxembourg puis des
Tuileries, la «petite maison», si le couple n'y réside plus, n'est pas, pour autant,
abandonnée: elle devient une discrète maison de famille. Ainsi Louis et Hortense y
emménagent-ils dans les premiers mois de leur mariage. Les cousins Tascher, venus de la
lointaine Martinique, jouissent de ce havre de paix comme pied à terre parisien.
Durant ces années, Napoléon entretient la demeure en y faisant passer l'architecte Fontaine.
Il veille à l'agrandissement de la parcelle en achetant le jardin contigu, acquisition qui élargit
la perspective sur la maison et organise l'entrée en obtenant du propriétaire voisin un
démembrement de son bien, permettant ainsi l'aménagement d'un logement de concierge
sur la rue.
Parallèlement nombre des demeures construites Chaussée d'Antin dans le dernier quart du
XVIIIe siècle par les gens de finance sont achetées en ces premières années de l'Empire par
des membres de la famille ou du cercle impérial - cardinal Fesch et Madame Mère, les
Murat, Louis et Hortense, le maréchal Berthier, Maria Walewska-, faisant de ce quartier un
lieu apprécié des proches du régime.
Si elle est avantageusement intitulée au moment du décès de Robert-Marguerite de Tascher
de La Pagerie, «palais de Sa Majesté», la maison des jours heureux et des ambitions
souveraines n’est cependant plus à l’échelle de la toute nouvelle dignité impériale de ses
anciens occupants.
Les Lefebvre-Desnoëttes ou le voile de l'oubli
Le 1er juillet 1806, Napoléon donne à l'un de ses fidèles aides-de-camp du temps du
Consulat et bientôt général de brigade et premier écuyer de Jérôme, la « petite maison »
dont il avait pourtant bien dit, quelques années auparavant, qu'il ne s'en séparerait à aucun
prix. Le jeune homme d'une famille implantée dans les milieux d'affaires du Premier Empire,
a épousé Stéphanie Rolier, une parente de l'Empereur, par sa mère Marie-Lavinia Benielli.
Le don prend en compte les terrains récemment acquis et, après négociation des Lefebvre-
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
28
Desnoëttes, certaines des glaces et des cheminées que Fontaine avait pourtant reçu, dans
un premier temps, l'ordre de déposer. Cependant tout le mobilier de Napoléon et Joséphine
quitte la demeure.
A la chute de l'Empire, la condamnation à mort par contumace du général LefebvreDesnoëttes qui avait repris les armes sous les Cent Jours, entraîne, pour éviter le sequestre,
une cession temporaire à un ami de la famille. Réfugié aux États-Unis, Charles LefebvreDesnoëttes, meurt tragiquement en 1822 dans un naufrage au large de l'Irlande, alors qu'il
revenait en France.
Dès lors la maison, louée d'abord au général Bertrand, suit le destin d'un immeuble de
rapport non occupé par ses propriétaires. Elle est incorporée, notamment son élégant jardin,
au complexe des Néothermes de la rue de la Victoire, avant de devenir à partir de 1845 une
pension de garçons, l'institution Boutet. La dégradation progressive de ses décors et la
construction de bâtiments annexes pour les besoins de la pension la dénaturent
progressivement. L'heure de l'abandon sonne: vendu à l'agent de change Joseph Goubie,
spéculateur immobilier, l'hôtel est démoli en 1857 au moment du percement de la rue de
Châtaudun (n° 49 et 51).
Une mise en lumière par la modélisation
Pour mieux faire revivre la magie d'un lieu disparu, l'exposition propose des reconstitutions
de l'hôtel, après avoir confronté des sources comme le plan Vasserot, établi vers 1836, avec
ses feuilles préparatoires, le plan de la parcelle en 1857 avec les surfaces bâties et quelques
vues extérieures contemporaines de la démolition qu'il s'agisse de l'aquarelle de Gustave de
Reiset ou des photographies si poétiques de Jean-Jacques Belloche.
Pour les décors intérieurs qu'aucune élévation ne renseigne, les informations s'appuient sur
l'état du mobilier renvoyé en 1806 et sur la description que Joseph Aubenas livra de la
maison à la veille de la démolition.
L'examen attentif des souches de cheminées décelables sur les vues de l'hôtel a permis de
comprendre la distribution intérieure, au niveau des combles notamment, et de confirmer
l'hypothèse pour la chambre de Joséphine d'un éclairage zénithal. Cette remarque et la
modélisation de la pièce aux dimensions de la maison ont coïncidé avec les cotes de
panneaux de boiseries réputés en provenir que la maison de décoration Carhlian possédait
dans sa documentation et qui lui ont servi à établir une maquette préalable à une commande
de décor. Pour le cabinet de travail de Bonaparte, les restitutions proposées s'appuient sur la
description d'Aubenas et la répartition des travées de bibliothèques installées au pourtour de
la pièce. Elles sont décrites dans les inventaires postérieurs du château de Rambouillet, où
elles furent acheminées en 1806. L'une d'entre elles a été retrouvée.
Ce travail a été assuré par Hubert Naudeix et Mathilde Béjanin de la société Aristeas
spécialisée dans la modélisation 3D, en concertation avec le commissariat.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
29
état du mobilier renvoyé de la rue de la Victoire en 1806
Édition établie à partir de la liste conservée aux Archives nationales sous la cote O2 721,
fol.678-680 qui donne des précisions sur les destinations.
« Mobilier impérial
État des meubles de la Rue de la Victoire rentrés au Dépôt les 6,7 et 8 mai 1806 ; avec
l’indication des objets expédiés au château de Rambouillet, de ceux placés aux Tuileries, et
de ceux restant en magazin au 10 mai.
Meubles envoyés à Rambouillet.
Une vieille commode de 3 pieds, noyer plein.
Une commode de 4 pieds, dessus de marbre.
Deux vieilles commodes de 4 pieds à la Régence, en bois de placage avec garnitures en
cuivre, et dessus de marbre.
Une commode de 4 pieds acajou, dessus de marbre.
Une console 3 pieds acajou marbre blanc.
Une table ou bureau acajou avec tiroirs fermant à clef
Un guéridon bois citron, de forme octogonne, marbre port’or
Un paravent d’acajou à 6 feuilles, 5 pieds de haut, les panneaux du haut en vieux tafetas.
Quatre vieilles tables à écrire en noyer.
Cinq tables de nuit. idem.
Deux soufflets bois de noyer.
Cinq balais d’âtre.
Deux mouchettes et porte mouchettes.
Trois soufflets bois noirci.
Trois idem. acajou.
Trois petites pelles et pincettes.
Une pelle et une pincette (cassées)
Trois paillasses dont une en toile écrue.
Une vieille couchette à barres de 3 pieds 2 chevets, roulettes à pivôt.
Une couchette de 30 pouces à chevet, fonds sanglé, sans roulettes./
Une couchette 3 pieds à chevet, [un chevet], barres et roulettes
Une console bois d’acajou, pieds à griffe, bronze et or.
Trois buffets [bas de buffet] acajou de 30 pouces, porte à un venteau.
Une table ronde à abattants, de 4 pieds acajou.
Une idem. Idem de 6 pieds à abattants en deux parties.
Deux petits miroirs de toilette, dont un cassé.
Une bassinoire.
Huit chaises de paille, vieilles et dépareillées.
Quatre tête-à-tête de 4 pieds
Quatre fauteuils …..
Douze chaises …..…...
} bois d’acajou couverts en casimir bleu [« broderie noire »]
Sept tabourets en x......
en marge Le 8ème a été raccommodé et envoyé à Rambouillet
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
30
Deux grands fauteuils bois d’acajou, les fonds en casimir serin, palmettes noires.
Douze chaises acajou et tissu de crin.
Une table ronde de noyer 5 pieds et ½ à deux venteaux.
Une table à manger en sapin, de forme ovale en 7 feuilles dont deux rondes, les tréteaux
sont à coulisse.
Un tournebroche et son poids de fonte.
Deux chenets à crémaillère.
Un mortier de marbre blanc et son pilon.
Un lustre à 9 lumières, branches à contours, feuilles d’ornemens ecossas et graines, têtes
de satyres, avec chaînes, le tout doré or moulu, guirlande de crystal de Bohème, 47 pouces
de haut, 27 de large.
Un idem à 12 lumières, les branches ornées de feuilles d’ornemens, doré or moulu,
guirlandes de crystal de Bohème. Trois pieds de haut 22 de large.
Un feu à galerie avec figures (Liseuses) vert antique ; les ornemens dorés or moulu.
Un feu à sphinx doré or moulu
Un petit feu à pommes, mauvaise dorure./
Un petit feu à pommes, sans dorure ni couleur.
Cinq corps de bibliothèque, bois d’acajou, les portes à glaces, le tout richement orné de
bronzes ciselés et dorés.
Une toilette d’homme, bois citron.
Huit colonnes en marbre ou stuck, au haut desquelles se placent des figures en plâtre.
(Nota : Les figures sont restées à Paris. Il n’en a été reçu que 7)
Un somno acajou avec ornemens dorés.
Un petit guéridon bois citron, le marbre cassé.
Un pot de chambre porcelaine.
Un idem ovale, idem.
Un pot à eau et sa cuvette, idem.
Quatre pots à eau et cuvette, fayence.
Deux pots de chambre, idem
Deux bassines en cuivre.
Deux pots de chambre.
Un quatrième bas de buffet.
Six tabourets en x, en drap vert.
Divers objets d’éclairage, tels que quinquets et accessoires.
Meubles transportés au Palais des Tuileries pour y remplacer ceux de même quantité
et espèces envoyés au château de Rambouillet le 7 mai 1806.
Deux belles commodes pareilles en acajou avec ornemens en bronze dorés, et baguettes,
idem.
En marge
Une dans le cabinet de toilette. L’autre dans la pièce au fond des appartements de
l’Impératrice
Deux meubles acajou très richement ornés de bronze dorés avec figures ; l’un formant
secrétaire, l’autre commode, marbres fins d’Italie.
En marge
Boudoir de l’Impératrice
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
31
Une console pieds de devant à balustres et charnières, glace au fond, marbre blanc.
En marge
Appartement d’atour de l’Impératrice
Un guéridon à deux gradins, marbre blanc.
En marge
A été envoyé à Rambouillet
Un idem, monté sur balustre, pièce [sic, « pied »] triangulaire surmonté d’ornemens en
bronze ciselé et doré.
En marge
Salon jaune
Un secrétaire en forme de commode, en bois d’acajou les pieds à griffes.
En marge
Chambre au fond de l’appartement de l’Impératrice
Une pendule en forme de pyramide, marbre griotte, ornemens en bronzes dorés surmontée
d’une Renommée, au nom de Bréguet cage de verre
NOTA. Les reçus des concierges pour tous les objets ci-devant sont entre les mains
de Mr. le Conservateur du Mobilier.
Objets qui sont en dépôt, ou à l’attelier de l’ébeniste.
Quatre chaises bois bronzé, casimir bleu, la garniture hors de servire.
Une chaise noyer et tissu de crin.
Un guéridon octogonne marbre blanc.
Un petit bureau bois de noyer.
Quatre mauvaises chaises de paille.
Quatre flambeaux ciselés.
Un tournebroche à boëte en cuivre portant le nom de Dautel à Plombières.
Quatre vases porcelaine brune avec ornemens à feuilles de vigne dorées, dont 2 grands et 2
plus petits [«moyens »].
Un vase en terre noire anglaise, les anses avec têtes de faunes, sur le devant un enfant
pinçant de la harpe et monté sur un lion.
Un temple de la Victoire
Un tombeau
Un lit de repos
Deux fauteuils
Huit chaises
Quatre tabourets en x.
} ces deux objets sont en liège et recouverts de cages en verre
} bois d’acajou, casimir rouge avec broderie noire
Un grand fauteuil acajou [«dossier à grille »], casimir nankin.
Un écran [« acajou»] tafetas bleu
Deux tabourets en x casimir bleu.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
32
Une couchette acajou de 4 pieds ½
Le coucher complet pour idem.
Cinq corps d’armoire en chêne, une idem peinte en acajou
Une chaudière à laver en cuivre
Trois tables de cuisine dont une sans pieds
Une couchette acajou de [blanc] pieds
Le coucher complet pour idem
Un bidet à dos, acajou (mauvais)
Etoffes déposées au Garde-Meuble.
Un paquet contenant
De la chambre à coucher :
Deux rideaux d’alcove avec pente, crête, frange en soie, lesd. 5 pieds et ½ de haut,
taffetas bleu
Dix petites parties de tenture.
Une grande draperie doublée de mousseline, lad. se fixant avec une patere.
Six petits rideaux de bibliothèque en taffetas vert.
Un paquet contenant
Pièce aux glaces :
Deux rideaux d’alcove
Une courtepointe.
Une draperie. Le tout en tafetas lilas avec frange. La frange provenant des ceintres de glace.
Un paquet contenant
Sallon:
Quatre parties de rideaux de croisées en casimir avec revers.
Quatre draperies pour idem. Partie de ces étoffes sont encadrées en taffetas verd. La
frange, les cordons et les glands.
Plus :
Une fontaine en cuivre où laver les mains, lad. en forme d’encoignure.
La cuvette d’une autre fontaine à laver les mains aussi en cuivre.
Un petit miroir quarré avec bordure dorée (12 pouces carré)
Quatre rideaux toile de coton pour croisée
Dix idem de vitrage, mousseline rayée.
Deux idem mousseline unie.
Dix-neuf housses de chaises
Quatre de fauteuils
} le tout en toile de coton
Quatre de tête-à-tête
Un tableau représentant la Vierge, led. en tapisserie avec bordure dorée et glace
Une estampe montée représentant l’Empereur.
Deux portraits / en plâtre, en bas-relief, bordures dorées
Un flambeau en cuivre
Un bougeoir idem
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
33
Un merlin à fendre du bois
Deux fontaines de grès
Un matelas de 3 pieds toile à carreaux
Une couverture
Un grand fauteuil (de portier)
Une paire de chenets en fer
Une petite commode plaquée à dessus de marbre
Je soussigné, certifie, avoir fait au conservateur du Mobilier Impérial la remise des meubles
et effets divers, mentionné au présent état, lesquels ont été reconnus par nous lors du
déménagement qui a eu lieu le 6 may et jours suivants.
Ce 6 may 1806
signatures :
Leclerc concierge.
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
34
le catalogue de l’exposition
sommaire
Avant-propos, Amaury Lefébure
UNE BAGATELLE LOUIS XVI AU COEUR DES FOLIES
Un lieu appelé Chantereine, Christophe Pincemaille
Une «petite maison» au milieu des jardins, Élisabeth Caude
LA MAISON D’UN CONQUÉRANT: DES PYRAMIDES À SAINT-CLOUD
« Sa maison était la meilleure de Paris », Christophe Pincemaille
« Je désire que ma maison soit meublée dans la dernière élégance », Élisabeth Caude
Voyages et métamorphoses d’une frise, Alain Pougetoux, Marie-Lys de Castelbajac et Béatrice
Szepertyski
Une maison de famille hospitalière. 1799-1806, Élisabeth Caude
LES FEUX S’ÉTEIGNENT : DE L’OUBLI À LA DISPARITION
Les Lefebvre-Desnoëttes ou le voile de l’oubli. 1806-1857, Élisabeth Caude
Des pierres qu’on abat, Christophe Pincemaille
Liste des œuvres exposées
Plan de l’implantation des membres et proches de la famille Bonaparte dans les hôtels des gens de finance de la
Chaussée d’Antin
Plan de la parcelle de l’hôtel Bonaparte avec tracé de la rue de Châteaudun
Poposition de reconstitution de la chambre de Joséphine
Chronologie
Bibliographie sélective
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
35
quelques extraits du catalogue
Un lieu appelé Chantereine
Chemin privé
par Christophe Pincemaille, commissaire de l’exposition, chargé d’études documentaires au musée
national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
[…] Dans la masse innombrable des édifices ensevelis sous les décombres de l'histoire, la maison de
la rue de la Victoire émerge de l'anonymat grâce à son lien avec Napoléon. Un aussi illustre
patronage ne la protégea pourtant de rien. Le Second Empire, qui aurait dû être plus vigilant, l'a
sacrifiée à ses priorités d'aménagement urbain. Gommée des plans cadastraux, n'étant plus qu'un
nom sur une plaque, elle se dérobe à l'enquêteur dès qu'il cherche à s'en approcher. L'hôtel a été
emporté par la rue de Châteaudun. Des immeubles ont remplacé le jardin et un corridor rappelle, à qui
veut bien se souvenir, l'étroite allée qui y menait jadis. Nul pan de mur où fixer le regard, nul portail
remonté ailleurs pour en soutenir l'évocation. Il n'en subsiste absolument plus rien, excepté trois
photographies prises au début de l'hiver 1857, au moment de sa démolition, par le peintre paysagiste
Jean-Jacques Belloche, témoignage fuyant et unique de sa réalité qui se laisse toucher de l'œil.
On la découvre au milieu des gravats, cachant ses secrets derrière ses persiennes closes, alors que
les ouvriers ont déjà abattu les bâtiments adjacents. Le sépia des clichés ajoute au désir de retourner
dans ce lieu disparu et de s'y insinuer pour assister aux soupers galants de Mlle Julie, aux répétitions
de Talma, aux dîners républicains de la citoyenne Beauharnais ou aux conciliabules de Bonaparte
préparant le coup d'état. Joseph Aubenas, biographe de l'impératrice Joséphine, la visita avant le
premier coup de pioche. Madame de Sancy de Parabère, la fille de la propriétaire, l'attendait-elle sur
les marches du perron pour le guider à travers le rez-de-chaussée jusqu'au cabinet de travail du
général Bonaparte et le conduire ensuite par le petit escalier tournant à la chambre de Joséphine ?
On imagine l'émotion qu'il dut ressentir en parcourant ces pièces vides et l'on aurait aimé la partager.
La nostalgie est aussi une manière d'appréhender l'histoire. En effet, sur ce long passage entre rue et
jardin, l'histoire a bel et bien cheminé. Et c'est toute la difficulté du propos, que ce basculement du
sujet de la sphère domestique dans l'espace public.
***
Une « petite maison » au milieu des jardins
L'esprit d'une bagatelle
Elisabeth Caude, commissaire de l’exposition, Conservateur en chef du Patrimoine au musée
national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
Sur le terrain de 866 toises acheté en 1776, l'architecte délimite deux parcelles. Sur la plus grande de
601 toises, il édifie un pavillon qui sera loué à Julie Careau, danseuse de l’Opéra, le 15 mars 1780.
La bagatelle, édifiée entre 1777 et 1779 par Perrard de Montreuil, n'appartient pas à la typologie de
nombre d'hôtels du quartier bâtis entre cour et jardin mais mitoyens ; il s'agit au contraire d'une folie
isolée édifiée au milieu de la verdure, au cœur de l'îlot, bien séparée des quelques corps de
dépendances qui l'accompagnent. […].
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
36
[…] Quant à la maison, son plan massé se compose de deux pavillons saillants à pans coupés et à
ressauts qui offrent un développement intérieur possible en hémicycles ; ils sont reliés entre eux par
un corps en retrait de deux travées. Construite en pierres de taille de larges blocs parfaitement
assisés, sur toute la hauteur, la maison présente son petit côté dans l'axe du long passage étroit.
L’hôtel, simple en profondeur, compte, au-dessus d'un sous-sol semi-enterré de caves et de cuisines,
un rez-de-chaussée surélevé de six marches au-dessus du niveau du sol d'une belle hauteur
d'environ 4,10 m, et un étage d'attique de plus faible dimension, d'environ 2,80 m. Le tracé de la pente
de la toiture dissimule en partie un niveau de combles éclairés par dix châssis à tabatière. La
couverture semble, d’après les textes, d'ardoises. Moulures des niveaux – pourtant non filantes, –
profil développé de l'entablement avec corniche à denticules, dessin architecturé des portes nord et
sud couronnées d'un fronton triangulaire et encadrées de pilastres plats se terminant en consoles
sculptées de feuilles d'acanthe stylisées témoignent d'une volonté de qualité. […]
La rue Chantereine au temps de « Mlle Julie »
[…] Quand en 1778, Julie rencontre à vingt-deux ans le vicomte Joseph-Alexandre de Ségur chez son
amie Rosalie Lefebvre, actrice de la Comédie italienne et épouse de Dugazon, sociétaire de la
Comédie française, la jeune femme a déjà un passé bien rempli : associée à sa mère, elles gèrent rue
du Hasard ce qui a tout l'apparence d'une maison de jeu, acquièrent grâce aux « libéralités » de
certains deux maisons rue de la Chaussée d'Antin, se font financer par Flandre de Brunville, un amant
de Julie dont elle aura en 1778 un fils, la construction d'un petit hôtel rue Neuve-des-Mathurins sur un
terrain acquis à Brongniart. Fils cadet du marquis Pierre-Henri de Ségur, bientôt ministre de la Guerre,
Joseph-Alexandre a pour frère aîné Louis-Philippe, acquis aux Lumières et diplomate. Libertin, il a de
l'esprit et le sens des bons mots, traits hérités de son père présumé, le marquis de Besenval ; « Ségur
sans cérémonie » aime écrire comédies, proverbes et chansons ; il lui arrive même de jouer l'acteur
dans des soirées privées, chez la Guimard par exemple ou en public. « Un des hommes les plus
spirituels et les plus amusants que l'on pût rencontrer. Mots heureux, plaisanteries de bon goût, folies
divertissantes, il trouvait tout et ne cherchait rien ; chez lui le naturel ajoutait à l'esprit » . Homme de
salon, il séduit par la grâce de son esprit et son cœur sensible. Ses succès féminins ne se comptent
plus. […]
***
Sa maison était la meilleure de Paris.
Le cœur a ses raisons…
par Christophe Pincemaille
[…] On connaît les conditions de sa rencontre avec Joséphine, dans les jours qui suivirent le 13
vendémiaire, lors du désarmement général des sections parisiennes. Eugène, refusant de remettre
aux autorités militaires le sabre de son père, vint plaider sa cause auprès du commandant en chef de
l'armée de l'Intérieur. « Il s'exprima avec tant de chaleur, racontera Hortense, que le général en fut
touché, lui accorda sa demande et s'informa du nom de sa mère, ajoutant qu'il serait heureux de
connaître celle qui inspirait de si nobles sentiments à son fils. » Et les sentiments reprirent le dessus
sur le pragmatisme, car il tomba éperdument amoureux de Madame de Beauharnais.
Elle n'était pas une parfaite inconnue pour lui. Il l'avait croisée dans les salons de Barras et de
Thérèsa Tallien, mais occupé par son affaire avec Désirée, il ne lui avait guère prêté d'attention. Les
événements les rapprochèrent. Ils entamèrent une liaison qui n'était pas entièrement désintéressée et
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
37
que Bourrienne commenta en ces termes : « Son intimité toujours croissante avec elle, le rapprochait
des personnages les plus influents de cette époque et lui facilitait les moyens de faire valoir ses
prétentions. » Il se montrait galant, elle s'amusa d'un peu de libertinage. Il lui attribuait de la fortune,
trompé par le grand train qu'elle menait ; elle escomptait qu'il irait très loin. Chacun pariait sur l'autre.
Trois mois plus tard, alors qu'il passait déjà toutes ses soirées avec elle, les bans furent publiés. Et le
mariage célébré à la hussarde le 9 mars 1796. […]
***
« Je désire que ma maison soit meublée dans la dernière élégance »
par Elisabeth Caude
[…] Placé au centre de la maison, le salon communique avec la salle à manger, le cabinet de
Bonaparte et l'escalier tournant. D'après l'état de 1791, de chaque côté, entre les hautes portefenêtres ouvrant sur l'agréable jardin, des glaces en deux parties donnent de la profondeur à la pièce.
L'entre-fenêtre de droite est ornée, selon une disposition assez inhabituelle, d'une belle cheminée,
semble-t-il de marbre blanc, puisque l'inventaire de 1791 évoque un chambranle de cette couleur.
Peut-être peut-on voir dans cette pièce l’un des lustres de la rue de la Victoire, à neuf lumières, que
e
son style arabesque place encore dans les productions XVIII siècle : il pourrait être un héritage
ancien de la maison comme un choix de Joséphine ; les reflets bleutés de sa peinture sur métaux
s'harmonisent, coïncidence ou non, avec la garniture des sièges. En 1806 lors du renvoi du mobilier,
le meuble le plus important décrit compte quatre « tête à tête de 4 pieds », quatre fauteuils, douze
chaises et huit tabourets en X, en acajou. Il est alors couvert en casimir bleu à broderies noires. Et le
paquet des rideaux renvoyés au Garde Meuble mentionne pour le salon « quatre parties de rideaux
de croisées, en casimir avec revers » et « quatre draperies [... dont] partie de ces étoffes est encadrée
de taffetas vert ». Casimir et taffetas paraissent se marier ; la bordure en taffetas vert des rideaux
drapés, mode que reproduisent les albums de La Mésangère, laisse à penser à un coordonné dans
ces tons. À Rambouillet, en 1807 et en 1809, les causeuses, fauteuils, chaises et tabourets en X sont
couverts d'un drap vert pomme avec « agréments velouté noir ». Force est donc de constater que les
sièges ont dû changer de couverture entre 1'envoi de 1806 et leur état en 1807 à Rambouillet, dans le
cadre de l’importante campagne d’ameublement du château menée alors. Toujours est-il que la
description de ces sièges laisse voir des modèles particulièrement raffinés : dos renversé, dossiers à
flasques avec incrustations de filets de cuivre et d'ébène, accotoirs soutenus par des chimères ailées,
coiffées d'un némès doré, pieds de devant tournés, pieds arrière étrusques ; les dossiers des chaises
sont à crosse décorés d’un dessin d’étoile ainsi que de motifs de filets incrustés et à planche verticale
ajourée, ornée d’une palmette et de rinceaux latéraux. Au modèle de la chaise déjà identifiée, s’ajoute
désormais celui du petit canapé, d’une grande élégance qui illustre le raffinement de l’ameublement
de la rue de la Victoire en un temps d’évolution stylistique. […]
***
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
38
Voyages et métamorphoses d’une frise
par Alain Pougetoux
Le premier témoignage que l'on possède sur ce décor remonte à 1859, soit juste après la démolition
de l'hôtel ; on le lit sous la plume de Joseph Aubenas : « Cette pièce préférée [le cabinet de travail de
Bonaparte] avait été décorée par les premiers artistes du temps. De cette décoration il restait encore,
il y a quelques mois, une très belle frise de près d'un mètre de haut, dessinée par David lui-même, et
peinte sous sa direction. Le maître y avait figuré une suite de personnages mythologiques et de sujets
allégoriques, dans le style des bas-reliefs grecs. »
Nous ne reviendrons pas sur l'attribution à David, qui ne résiste bien longtemps ni à l'étude historique,
ni à l'analyse stylistique ; dès cette première mention, si le dessin de la frise était donné à David luimême, son exécution revenait, prudemment, à ses élèves, ce qui permettait d'excuser certaines
faiblesses. L’imprécision de la description succincte d’Aubenas n’interdit pas d’y reconnaître la frise
aujourd’hui conservée à Malmaison (ce ne sera pas le cas des autres témoignages, nous le verrons) ;
elle offre en outre l'inestimable avantage d'être le seul connu à ce jour, rédigé par un témoin oculaire.
[…]
***
Une maison de famille hospitalière
1799-1806
par Elisabeth Caude
[…] La rue de la Victoire est donc une maison de famille qui héberge discrètement certains de ses
membres. Si son utilisation, occasionnelle, se limite à l'entourage, l'attention avec laquelle Bonaparte
la gère témoigne de l'attachement qu'il éprouve pour un lieu chargé de souvenirs. Il s'occupe de la
valoriser sur le plan foncier. Par l'intermédiaire de son homme d'affaires le notaire Raguideau, il
réussit à se faire concéder le 28 mai 1803 par Auguste-Philippe-Louis de Saint-Chamans, fils aîné et
héritier du constructeur de l'hôtel voisin, une parcelle de plan presque carré, de 19,6 m², en bordure
de la rue, occupée par le logement du concierge avec sa chambre à l'étage. L'accès à l'hôtel est ainsi
mieux organisé. Frère d'un aide-de-camp du maréchal Soult, le jeune Saint-Chamans, âgé de 26 ans,
a sans doute démembré à regret une partie de ses dépendances sur la rue au profit de Bonaparte ; il
a juste réussi à réserver son droit de passage vers le puits d'une courette ! Bonaparte se préoccupe
aussi du jardin. Le 13 floréal an XII (3 mai 1804), il en double presque la superficie en achetant à l'est
962 m² de terrain libre qui appartenait à Jacques Brou, entrepreneur de bâtiments, et plus
anciennement à la famille Tonnelier. L'emprise au sol du lot correspond désormais à celle qui est
reproduite sur le plan Vasserot. La parcelle, précédemment longue et étroite, gagne en largeur ; la
face est de la maison bénéficie maintenant d'un recul appréciable, comme en témoigne l’angle de vue
offert par l'aquarelle de Gustave de Reiset. Enfin, bien que sans affectation déterminée, la « petite
maison » est régulièrement entretenue. Fontaine note, le 26 janvier 1804, que Napoléon l'a toujours
gardée : « Nous avons reçu ordre d'aller la visiter et d'y faire quelques réparations nécessaires à sa
conservation ». Et l'architecte Vautier apparaît dans les créanciers – pour un faible montant, il est vrai
– de la succession de Robert-Marguerite. Pourtant elle va bientôt discrètement quitter le patrimoine
familial. […]
***
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
39
Les Lefebvre-Desnoëttes ou le voile de l'oubli
1806-1857
par Elisabeth Caude
[…] La vente de l'hôtel de la rue Chantereine intervint un an après son mariage avec Blanche. Dès
1852 déjà, des menaces pèsent sur l'hôtel, comme le laisse entendre la voix isolée et sans écho de
Lanet de Limencey, ancien sous-préfet, qui sollicite alors une audience auprès de Napoléon III pour
évoquer l'avenir de la demeure et plaider une action de l'État pour protéger ce « sanctuaire ». Le but
est de délier Mme Lefebvre-Desnoëttes de l'engagement qu'elle a pris sous la contrainte de la
« spéculation » ; on doit l'encourager à refuser les offres « des entrepreneurs qui voudraient faire
argent de sa gloire en attachant à sa demeure l'enseigne des lieux de plaisirs publics », le risque étant
celui d'une « profanation ». Dans cette époque de projets, l'avenir de la « petite maison » est bien
hasardeux. Comment son emplacement au cœur d'un îlot de verdure pourrait-il résister aux tracés
rectilignes d'une modernisation urbanistique? En 1855, le danger se profile : l'agent de change
entreprenant et averti, Joseph Goubie, achète l'ancien hôtel Chauvelin, contigu au jardin qui
appartient au baron Seillière. Deux ans plus tard, vient le tour de l'hôtel.
Comment des familiers de l'Empereur en vinrent-ils à céder un lieu d'histoire à un acteur de la
spéculation immobilière du Paris haussmannien ? L'argent constitua-t-il un appât ? Certes non, tant la
fortune familiale est considérable. Deux générations de filles uniques l'expliquent en partie. Des
arbitrages intelligents aussi. Si aucun inventaire n'est établi au moment du décès de Mme LefebvreDesnoëttes en 1880, la succession de sa fille, Charlotte-Lavinie, sept ans plus tard, se positionne à la
huitième place des fortunes parisiennes avec un montant de plus de sept millions de francs. Au fil des
années, le patrimoine familial s'est d'ailleurs orienté vers les valeurs mobilières, diminuant la part du
foncier. En 1855, réaliser une opération immobilière que la trésorerie familiale autoriserait pourtant,
n'est pas une option retenue. L'origine du bien impose un certain doigté. Les liens de famille
également. L'alliance Sancy de Parabère y répugnerait peut-être. On reste aussi, il faut l'avouer, mal
renseigné. Mme Lefebvre-Desnoëttes entend gérer : associe-t-elle facilement sa fille, Mme de Sancy,
pourtant seule héritière ? Tandis que Boutet n'achève pas la durée de son bail, l'aïeule Benielli
réinvestit l'hôtel et y est présente en mai 1856. Arrangement familial ? Choix délibéré d'occuper les
lieux, la menace se précisant ? Certes Mme de Sancy aura ses entrées à la Cour et saura conquérir
l'estime des souverains, mais 1855 est précisément l'année de sa nomination. Ces liens de parentèle
et de clientèle, au lieu d'être un atout pour la défense de l'hôtel, ne peuvent-ils pas paradoxalement
s'avérer un handicap ? Parente éloignée puis dame du palais, Mme de Sancy est sans doute trop liée
aux souverains pour opposer son intérêt particulier à l'entreprise de modernisation voulu par le
régime. L'Empereur lui-même est plus qu'indifférent à un lieu chargé de souvenirs embarrassants,
dont son oncle s'est finalement séparé sans ciller ; il est même hostile à tout ce qui fait allusion à un
coup d'État. Comme l'expropriation est, des deux côtés, chose à éviter, la vente à un tiers paraît
opportune. L'heureuse fortune des Sancy à la Cour avait donc pour coût le sacrifice d'un lieu
d'histoire, qui au fil de ces occupations quelque peu dénaturantes avait perdu de son charme et de sa
charge historique. […]
***
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
40
La France laissera-t-elle anéantir ce sanctuaire de sa propre gloire ?
Lanet de Limencey, 4 décembre 1852
L'ombre noire du coup d'État
par Christophe Pincemaille
[…] Il y avait comme un traitement inéquitable entre les deux Bonaparte. Le premier passait pour un
sauveur, le deuxième pour un usurpateur. En termes d'image, le héros de Lodi ne souffrit guère du 18
Brumaire et l'opinion publique, dans sa grande majorité, lui en fut même reconnaissante. La légende
qu'il s'était forgée en Italie et en Orient l'avait protégé de l'opprobre national. À la différence de son
oncle, Louis-Napoléon n'était pas né sur un champ de bataille mais au soir du 2 décembre 1851. Son
propre coup d'État le marquait à jamais d'une tare indélébile. Quelles victoires militaires pouvait-il
invoquer pour légitimer son geste liberticide qui le conduisit de surcroît au parjure ? Victor Hugo eut
beau jeu d'opposer l'homme du destin à l'homme du hasard. C'est sans doute pourquoi l'empereur ne
voulut, et à aucun prix, ajouter l'ombre d'une autre croix à celle qu'il avait déjà à porter. Le sort de la
maison était scellé.
Là où, autrefois, avait habité un homme illustre passait désormais une rue. Des pans entiers de
l'histoire tombaient avec chaque pierre qu'on abattait. Ce destin malheureux, l'hôtel Bonaparte l'a
partagé avec des milliers d'immeubles, de maisons, de monuments, profanes ou sacrés, insignifiants
ou non. Il fallait, coûte que coûte, adapter la capitale à la civilisation moderne. […]
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
41
quelques notices d’œuvres
Attribué à Jacob Frères
Georges II Jacob (1768 - 1803) et
François-Honoré-Georges Jacob (1770 - 1841)
Guéridon provenant de la rue de la Victoire
Vers 1798
Acajou, bronze doré, marbre bleu turquin, H. 77 cm; d. 81cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau,
Ce meuble est l’un de ceux dont les architectes Percier et Fontaine ont reproduit le dessin dans leur
Recueil de décorations intérieures, publié en fascicule à partir de 1801 (planche 39). Il y est mentionné comme «Table exécutée à Paris pour Mme B. » (Mme Bonaparte) et décrit plus précisément
comme « Table à thé soutenue sur une colonne en bronze et sur des enroulements de rinceaux légers ». Son inspiration antique ou pseudo-antique, de même que l’emploi prépondérant du bronze, en
font un modèle parfait du style archéologique développé par Percier et Fontaine en collaboration avec
les frères Jacob. Le montant central n’a pas été réalisé en bronze mais le meuble actuel était bien,
comme on le voit dans le Recueil de décorations intérieures, muni à l’origine d’un petit plateau supérieur. Avec son marbre assorti à celui du grand plateau, il était destiné à poser une théière, dans la
e
tradition des tables à thé à gradin du XVIII siècle. Transporté de la rue de la Victoire au palais des
Tuileries en 1806, le meuble orna le deuxième salon de l’appartement de l’Impératrice où il est décrit
en 1807 : «Un guéridon en acajou à deux gradins pied en trépied avec moulure en cuivre, colonne
avec base en cuivre et sculpté à feuilles d’ornements, trois rinceaux à enroulement genre arabesque,
rosastres et têtes enlacées d’une corde à puits. Le premier gradin en marbre bleu turquin; le second
monté sur colonne en acajou avec base et chapiteau en cuivre et marbre idem entouré d’une galerie
en cuivre ciselé et doré or mat ainsi que tous les ornements. Petit gradin Diam 31c haut 97c Diam
94». Il gagna sous le règne de Louis-Philippe le palais de Versailles où il servit dans les petits appartements de la Reine. C’est alors qu’il perdit son plateau supérieur (Chevallier, 2006, p. 92- notice par
Gérard Mabille, et Ledoux-Lebard, 1975, pp. 196 et 197).
Amaury Lefébure
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
42
Feu provenant de la rue de la Victoire
Feu en deux parties
e
Fin XVIII siècle
Bronze patiné et doré
H. 30 cm; l. 31,5 cm; pr. 11 cm (chaque partie)
Musée national du château de Fontainebleau,
inv. F 6595
L’histoire de ce feu peut être reconstituée à partir des numéros d’inventaire qu’il porte. Il apparaît en
1807 et 1809 dans le cabinet topographique de l’Empereur au château de Rambouillet, ainsi décrit en
1807 : « un feu à 2 branches lionnes bronzées et draperies cuivre doré, long de 65 cent., large de 30
cent. ». On le retrouve au même emplacement en 1817 (n° 201). Laissé temporairement en dépôt à
Rambouillet au moment du démeublement du château en 1832, il rentre à Paris en 1834 et est intégré
directement à l’inventaire des magasins du Garde Meuble commencé en 1833 (n° 6284). On l’envoie
à Fontainebleau en 1835 à titre provisoire pour le premier salon de Madame Adélaïde (ex-premier
salon des petits appartements de l’Empereur, puis du duc d’Angoulême), où, après avoir été inscrit à
l’inventaire du palais en 1842 (F 18 897), il demeure en 1850 (F 1426) et 1855 (F 1062). Malgré une
description fautive répétée dans les différents inventaires de Rambouillet (lionnes au lieu de sphinx)
mais rectifiée en 1834 (chimères), sa présence dans l’hôtel Bonaparte rue de la Victoire peut être
affirmée. Il figure en effet dans la liste établie en 1806 au moment de la dispersion des meubles de
l’hôtel (Cf. liste 1806 infra p. 137). On le trouve également mentionné dans le mémoire du lustrier Valentin qui fut chargé du 5 au 11 mai 1806 de transférer les bronzes de l’hôtel à Rambouillet. Valentin
précise qu’il nettoya à fond «un feu à sphinx», avant de l’emballer et de le porter à sa nouvelle destination (AN, O2 729, dossier 1, pièce 44). Plus probant encore, le socle du feu en bronze doré, en
forme de tabouret garni d’une frange en fausse passementerie à torsades et jasmins, est semblable
au décor du feu orné de deux figures de l’Étude d’après Louis-Simon Boizot (cat. 28), dont la provenance rue de la Victoire a été identifiée par Bernard Chevallier. Une telle similitude ne peut être fortuite. À lire les inventaires de Rambouillet, on peut même se demander si les quatre feux tirés de
l’hôtel Bonaparte et envoyés dans ce palais n’étaient pas tous munis du même type de socle, ceux du
premier cabinet et du cabinet de l’Empereur étant dits « à chien couché sur une draperie ». Quoi qu’il
en soit, le caractère original de l’oeuvre doit être relevé. La figure de sphinx couché de type égyptien
diffère aussi bien du modèle créé en 1786 par Boizot pour Marie-Antoinette à Versailles (musée de
Versailles) que des modèles ultérieurs en vigueur au début du XIXe siècle (Samoyault, 1989, nos 247251). Il s’éloigne aussi des sphinx de l’Antiquité. Le bonnet royal du pharaon-lion (le némès) est lisse,
ne comportant aucune rayure. Il est sommé d’une touffe grenue qui devrait être un cobra-uræus. De
plus la crinière s’étale largement sur le dos de l’animal, contrairement à l’usage. La nature du socle
permet de considérer ce feu comme une œuvre de transition entre le style Louis XVI et le style Consulat et de le dater de l’ameublement de l’hôtel de la rue de la Victoire. Dessinateur et bronzier ne sont
pas identifiés.
Jean-Pierre Samoyault
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
43
Martin-Guillaume Biennais (1764 - 1843)
Marie-Joseph-Gabriel Genu (vers 1763 - 1810)
Table de lit formant nécessaire et écritoire au chiffre de Joséphine Bonaparte
Vers 1798 - 1801
Acajou, bois teinté façon ébène, sycomore, étain, argent, argent doré, bronze doré, verre, maroquin.
H. 25 cm; l. 72 cm; pr. 44 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
Cette petite table de lit possède un faux tiroir en façade, dont la serrure commande l’ouverture du
meuble. Le plateau se divise en trois parties : au centre un pupitre mobile à crémaillère gainé de maroquin vert laisse apparaître lorsqu’il est relevé un miroir bordé d’une moulure en bronze doré. De
chaque côté, deux plateaux symétriques à contour arrondi sont ornés des lettres J et B, initiales de
Joséphine Bonaparte, en étain. En se redressant le pupitre-miroir dégage trois casiers contenant divers ustensiles destinés à la toilette et à l’écriture. À l’arrière de la table peuvent se fixer deux petits
bras de lumière mobiles et articulés à une bobèche, en argent.
La serrure porte la signature «Biennais Md Ebéniste au Singe Violet rue Honoré 511 », qui indique
que c’est comme tabletier que le futur orfèvre de l’Empire a signé son œuvre. Les oppositions de couleurs de bois ainsi que les motifs géométriques simples (losanges, cercles) sont typiques de la production de Biennais à ses débuts. L’adresse, rue Honoré, indique par ailleurs une date antérieure au
Concordat. Les objets de vermeil portent le poinçon de titre de 1798-1809 et celui de Genu, maître en
1788, qui collabora avec Biennais jusqu’aux débuts de l’Empire. Après la mort de Joséphine, la table
de lit échut à son fils le prince Eugène. Elle est décrite à Malmaison en 1824 lors de l’établissement de
l’inventaire après décès de ce dernier. Elle se trouvait alors dans la salle de bains de l’Impératrice :
«un pupitre portatif en bois d’acajou avec incrustations de divers bois des Îles et d’acier recouvert en
partie d’une basane verte avec filets d’or portant le chiffre J. B. en acier, meuble renfermant quatre
petits pots garnis de leurs couvercles, une œillère, une pince à épiler, une aiguille à passer, une
brosse à dents, un crochet de montre, le tout en vermeille, quatre petits flacons en crystal, un canif,
une spatule à lame de vermeille, ces deux objets à manche de nacre avec écusson en vermeille »
(Archives nationales, inv. MC ET/LXVIII/832). Revenue à Malmaison sous le Second Empire après le
rachat du château par Napoléon III, la table de lit entra au Garde Meuble après 1870. Certains ustensiles sont manquants (Dion-Tenenbaum, 2007, n° 26).
Amaury Lefébure
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
44
programmation culturelle autour de l’exposition
Conférences
Au Château, les midis de l'exposition : Une conférence d'une heure dans le salon de musique du
château en lien avec l'actualité du musée. Entrée libre
le 25 octobre de 12h30 à 13h30: L'hôtel de la rue de la Victoire : à la découverte des intérieurs.
par Elisabeth Caude, conservateur en chef au musée national du château de Malmaison, commissaire
de l'exposition.
le 22 novembre de 12h30 à 13h30: Autour de la frise décorative de la rue de la Victoire
par Alain Pougetoux conservateur en chef au musée national du château de Malmaison.
le 13 décembre de 12h30 à 13h30 : Joséphine, une merveilleuse ?
par Christophe Pincemaille, chargé d'études documentaires au musée national du château de
Malmaison, commissaire de l’exposition, et Anne Forray-Carlier, conservateur en chef au Musée
national des Arts Décoratifs.
À la médiathèque de Rueil-Malmaison, entrée libre
Mardi 12 novembre à 20h30 : L'hôtel de la rue de la Victoire : à la découverte d'un lieu disparu.
par Elisabeth Caude conservateur en chef au musée national du château de Malmaison, commissaire
de l’exposition.
Mardi 17 décembre à 20h30 : Mystère autour du dromadaire de Malmaison.
par Christophe Pincemaille, chargé d'études documentaires au musée national du château de
Malmaison, commissaire de l’exposition.
Concert Vendredi 6 décembre à 12h30
Midi Croc'Notes avec le Conservatoire à Rayonnement régional de Rueil-Malmaison
Musique de chambre sur des thématiques en lien avec l'exposition.
Lectures théâtralisées
Les salons en vue de la Maison du 18 Brumaire bruissent de vie grâce au talent de comédiens
puisant dans les Mémoires et la Correspondance des contemporains du 6 Rue de la Victoire.
3 lectures menées par Stéphanie Tesson, comédienne et metteur en scène:
le vendredi 18 octobre à 19h30
le dimanche 17 novembre à 15h00
le dimanche 29 décembre à 15h00
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
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Visites individuelles (durée 1h30)
À 14h30 les dimanches 27 octobre, 10 novembre 14h30, 24 novembre 14h30, 8 décembre 14h30, 22
décembre.
Jeudi 31 octobre 14h30
vendredi 27 décembre 14h30
Visite en LSF avec un conférencier sourd : samedi 30 novembre à 14h30
Pour toutes ces
ou 01 41 29 05 57
activités,
réservation
nécessaire :
reservation.malmaison@culture.gouv.fr
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
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visuels disponibles pour la presse
autorisation de reproduction uniquement dans le cadre d’articles faisant
le compte-rendu de l’exposition
Jean Lagrange (1831 - 1908)
Statue en pied de l’impératrice Joséphine
D’après François-Joseph Bosio
Postérieure à 1866
Plâtre, H. 176 cm; d. 58 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et
Bois-Préau
© RMN-Grand Palais (musée des châteaux de
Malmaison et de Bois-Préau) / Franck Raux
Feu en deux parties provenant de la rue de la
Victoire d’après Simon-Louis Boizot :
L’Étude et La Philosophie
e
Fin XVIII siècle
Bronze patiné et doré, H. 33 cm; l. 37 cm; pr.
12,5 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et
Bois-Préau
© RMN-Grand Palais (musée des châteaux de
Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
Attribué à Jacob Frères
Georges II Jacob (1768 - 1803) et FrançoisHonoré-Georges Jacob (1770 - 1841)
Guéridon provenant de la rue de la Victoire
Vers 1798
Acajou, bronze doré, marbre bleu turquin
H. 77 cm; d. 81cm
Musée national des châteaux de Malmaison et
Bois-Préau
© RMN-Grand Palais (musée des châteaux de
Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
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Martin-Guillaume Biennais (1764 - 1843)
Marie-Joseph-Gabriel Genu (vers 1763 - 1810)
Table de lit formant nécessaire et écritoire au
chiffre de Joséphine Bonaparte
Vers 1798 - 1801
Acajou, bois teinté façon ébène, sycomore, étain,
argent, argent doré, bronze doré, verre, maroquin
H. 25 cm; l. 72 cm; pr. 44 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et
Bois-Préau
© RMN-Grand Palais (musée des châteaux de
Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
Frise représentant un cortège antique avec
divinités mythologiques, Muses, Grâces...
Provenant de l'hôtel de la rue de la Victoire
Rueil-Malmaison, châteaux de Malmaison et
Bois-Préau
© RMN-Grand Palais (musée des châteaux de
Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
Attribué à F.-J. Bélanger (1744 - 1818)
Projet de décoration intérieure pour un salon
à deux variantes avec un panneau à paysage
d’inspiration fin XVIIIe siècle à la Hubert Robert et l’autre à cartouches antiquisants avec
couleurs adaptées à chaque proposition
S. d., vers 1785-1790
Pièce issue d’un album de projets de décorations
intérieures. Aquarelle, gouache, crayon, H. 24,1
cm; l. 49,6 cm
Musée du Louvre, département des Arts graphiques
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) /
Thierry Le Mage
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
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Adolphe-Martial Potémont dit Martial (1827 1883)
ANCIEN PARIS
décembre 1866 avec des eaux fortes réalisées
entre 1843 et 1866, 300 feuilles
Paris, BnF, département des Estampes et de la
Photographie
© BnF, Dist. RMN-Grand Palais / image BnF
Gustave, comte de Reiset (1821 - 1905)
L’hôtel Bonaparte rue de la Victoire
Juin 1856
Aquarelle avec rehauts de gouache et de crayon
H. 35,5 cm; l. 27,2 cm.
Paris, Fondation Napoléon, inv. 1151
© François Doury
Eugène-Antoine Guillon (1834 - 1914) et François-Antoine Vizzavona (1876 - 1961)
Le général Bonaparte chez Mme de Beauharnais
e
e
Fin du XIX - début du XX siècle
Photographie. Tirage moderne à partir d’une
plaque de verre
H. 30 cm; l. 40 cm
Paris, Réunion des musées nationaux, collection
fonds Druet-Vizzavona
© RMN-Grand Palais / François Vizzavona
Pierre-Philippe Thomire (1751 - 1843)
Commode (dont la frise aux griffons ailés faisait
partie d’un meuble livré pour l’hôtel de la rue de la
Victoire)
1809
Acajou, bronze doré, marbre granit vert, H. 96
cm; l. 109,8 cm; pr. 55 cm
Musée national du château de Fontainebleau
© RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
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Jacob Frères
Georges II Jacob (1768 - 1803) et François-HonoréGeorges Jacob (1770 - 1841)
Secrétaire, dit bureau en arc de triomphe provenant de la rue de la Victoire
Vers 1798-1800
Acajou, bois bronzé et doré. Bronze patiné, bronze
doré, maroquin vert, marbre granit vert
H. 91,5 cm; l. 111,5 cm; pr. 51,5cm
Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. T 395 C
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) /
Droits réservés
Paire de vases de forme Médicis provenant
de la rue de la Victoire
Vers 1797
Porcelaine dure à fond écaille et à décor
d’ornements dorés dont une large bande de
feuilles et grappes de vigne
H. 35 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et
Bois-Préau, dépôt du musée national du château
de Fontainebleau
© RMN-Grand Palais / Franck Raux
Charles-Louis Corbet (1758 - 1808)
Buste du général Bonaparte
Plâtre, H. 85 cm; l. 60 cm
Musée national des châteaux de Malmaison et
Bois-Préau, Inv. MM.53.5.1
© RMN-Grand Palais / Franck Raux
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
50
Jean-Jacques Belloche
Photographie de la maison de la rue de la
Victoire prise au moment de sa démolition
1857
Côté nord
Paris, Bibliothèque nationale de France
© BnF
Jean-Jacques Belloche
Photographie de la maison de la rue de la
Victoire prise au moment de sa démolition
1857
Façade côté jardin
Paris, Bibliothèque nationale de France
© BnF
Adolphe-Martial Potémont dit Martial (18271883) d’après Jean-Jacques Belloche
Vue de l’hôtel Bonaparte
Estampe
H. 41,7 cm; l. 31 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France
© BnF
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
51
Modélisation en 3D
par Hubert Naudeix, société Aristeas
Élévation de la façade Est de l’hôtel de la rue de
la Victoire avec vue sur le vestibule-tente
© Aristeas
Modélisation en 3D
par Hubert Naudeix, société Aristeas
Vue côté Sud-est sur la tente vestibule et l’hôtel
de la rue de la Victoire
© Aristeas
Modélisation en 3D
par Hubert Naudeix, société Aristeas
Vue côté Nord-est de l’hôtel de la rue de la
Victoire
© Aristeas
Modélisation en 3D
par Hubert Naudeix, société Aristeas
proposition de reconstitution de la chambre de
Joséphine dans l’hôtel de la rue de la Victoire
© Aristeas
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
52
Modélisation en 3D
par Hubert Naudeix, société Aristeas
proposition de reconstitution de l’allée conduisant
de la rue de la Victoire à l’hôtel
© Aristeas
Affiche de l’exposition
© Rmn-Grand Palais
Couverture du catalogue de l’exposition
© Rmn-Grand Palais
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
53
partenaires média
http://paris-ile-de-france.france3.fr/
http://www.la-croix.com/
http://www.france2.fr/emissions/secrets-d-histoire
s média
http://www.souvenirnapoleonien.org/revue/
http://www.linternaute.com/
http://www.histoire-nationalgeographic.com/
Joséphine et Napoléon, L’Hôtel de la rue de la Victoire
54
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