Michel DELARCHE Miscellanées linguistiques LA AURORA Traduire la poésie L'AURORE La aurora de Nueva York tiene cuatro columnas de cieno y un huracán de negras palomas que chapotean las aguas podridas. L’aurore de New York a Quatre colonnes de vase Et un ouragan de pigeons noircis Qui font gicler les eaux croupies La aurora de Nueva York gime por las inmensas escaleras buscando entre las aristas nardos de angustia dibujada. L’aurore de New York gémit Sur les escaliers immenses Cherchant dans les recoins Des senteurs d’angoisse dessinée. La aurora llega y nadie la recibe en su boca porque allí no hay mañana ni esperanza posible. A veces las monedas en enjambres furiosos taladran y devoran abandonados niños. L’aurore arrive et personne ne la reçoit dans la bouche Car là, il n’y a point de lendemain ni d’espoir possible. Les piécettes parfois, en essaims déchaînés Vont percer, dévorer, l’enfant abandonné Los primeros que salen comprenden con sus huesos que no habrá paraíso ni amores deshojados; saben que van al cieno de números y leyes, a los juegos sin arte, a sudores sin fruto. La luz es sepultada por cadenas y ruidos en impúdico reto de ciencia sin raíces. Por los barrios hay gentes que vacilan insomnes como recién salidas de un naufragio de sangre. Les premiers à sortir comprennent par leurs os Qu’ils n’auront pas le ciel, pas d’amours effeuillées Et qu’ils vont vers la boue des nombres et des lois, Vers des jeux sans finesse, et des sueurs sans fruit. La lumière est enfouie sous les bruits et les chaînes, Impudique défi de science sans racines. Dans les quartiers vacillent des gens pris d’insomnie Comme juste sortis d’un naufrage de sang. F. GARCIA LORCA (1898-1936)