Commission européenne - Discours - [Seul le texte prononcé fait foi] President Juncker’s intervention at the European Parliament Plenary session on the conclusions of the 23 September Informal European Council Bruxelles, le 6 octobre 2015 Opening Statement Wir haben, sehr verehrter Herr Präsident, als Mitglied des Europäischen Rates am vergangenen 23.September das Unsrige dazu getan, damit wir in Sachen Migration und Flüchtlinge uns von der Stelle bewegen konnten. Die Europäische Kommission, das ist Ihnen in lebhafter Erinnerung geblieben, hatte schon im Mai diesbezügliche Vorschläge dem Rat unterbreitet. Der Rat hat etwas länger Zeit gebraucht, um sich auf diese Vorschläge zu einigen. Wir hätten es vorgezogen, als Kommission, wenn der Rat – vornehmlich der Innenminister – sich einvernehmlich auf eine solidarische Verteilung der Flüchtlinge in Europa hätte einigen können. Dies war angesichts widriger vor allem innenpolitischer Zustände und Gegebenheiten nicht möglich. Dann haben wir, und das ist ja auch keine Katastrophe, uns des europäischen Vertrages, seiner Sinngebung, seiner eindeutigen Festlegungen erinnert. Wir haben, wie ich das auch dem Hause versprochen hatte, die Gemeinschaftsmethode zum Einsatz gebracht und haben mit Mehrheit im Rat der Innenminister entschieden. Dies ist eigentlich interinstitutionell betrachtet und von der Arbeitsweise her gesehen ein gutes Zeichen gewesen. Also ich erfreue mich einer massiven Zärtlichkeitszuwendung des Europäischen Rates und bin dankbar dafür. Wir hätten eine einstimmige Entscheidungsfindung vorgezogen, dies war nicht möglich und deshalb haben wir uns der Gemeinschaftsmethode bedient. Das war, wie ich finde, richtig. Wir sollten jetzt nicht in diesen Sumpf der gegenseitigen Schuldzuweisungen eintauchen. Wir haben jetzt eine Entscheidung, diese Entscheidung muss umgesetzt werden und wir tun das in aller gebotenen Schnelligkeit. Nous avons agi en tant que Commission avec une célérité dont personne ne nous soupçonnait. Il y a eu un Conseil européen le 23 septembre, nous avons proposé aux institutions, et donc aux deux branches de l'autorité budgétaire, nos propositionsy afférant pour 2015, et pour 2016 ce que nous ferons dans les semaines à venir. Nous avons proposé aux deux branches de l'autorité budgétaire un montant budgétaire de 800 millions d'euro, je suis heureux que le Parlement européen – once again- a fait savoir qu'il décidera rapidement en commission, je crois, le 8 et en plénière le 15. Le Parlement européen se montre à la hauteur de tâches communes qui sont les nôtres. Déjà le Parlement européen avait donné son feu vert à la proposition de la Commission de repartir solidairement le nombre de réfugiés. Cela a en fait obligé le Conseil européen de faire de même. Imaginez-vous un instant que le Conseil aurait annulé la décision du Parlement européen. Donc, je suis reconnaissant à vous, Monsieur le Président, ainsi qu´aux Membres de cette Assemblée, d’avoir agi avec la rapidité qui caractérise les travaux de cette Assemblée. Vous ferez de même sur les questions budgétaires puisqu'il s'agit d’augmenter les moyens de Frontex, les moyens d´Europol, et les moyens du Bureau européen d'appui en matière d'asile. Nous allons déployer, Commission et États membres, jusqu'à 600 fonctionnaires aux cours des jours et des semaines à venir pour assister la Grèce en matière de protection des frontières extérieures. En déployant un nombre aussi important de collaborateurs en direction de la Grèce, nous doublons en fait le nombre des fonctionnaires qui travaillent à la direction-générale migration et affaires intérieures (HOME). Je suis reconnaissant aux Etats membres de ce faire et je voudrais encourager les Etats membres qui ne l'ont pas encore fait de faire de même que les Autrichiens, que les Allemands et d'autres. Nous avons vu, avec le Président Tusk, avec vous Monsieur le Président et moi-même, le Président Erdoğan, de la République turque. La Turquie fait un effort extraordinaire puisque la Turquie abrite sur son territoire 2,2 millions des réfugiés venant notamment de l’Iraq et de la Syrie. Il est évident que nous avons besoin de la Turquie pour protéger nos frontières extérieures, et la Commission fera le maximum pour venir en support aux efforts appréciables de la République turque. Nous ne pouvons pas seulement nous concentrer sur nos propres affaires internes. Nous devons aussi prendre soin des problèmes qui existent dans la périphérie de l'Europe. En fait c´est le même problème. L´Union européenne et la Turquie doivent marcher ensemble et doivent développer en harmonie une même politique d'accueil, de protection et de suivi des malheureux qui viennent chez nous. J'ai soumis à la méditation du Président turc, en l'accord avec le Président du Conseil européen et le Président du Parlement européen, un plan d’action sur la coopération qu'il s'agit d’i nstaurer entre la Turquie et l'Union européenne en matière de réfugiés. Nous allons rendre public ce document cet après-midi à 15h00 ce qui fait que je ne peux pas le faire maintenant parce que nous avons convenus avec nos amis Turcs de le faire à 15h00 cet après-midi. Notre concentration est dirigée vers la Grèce. Il faudra que 66 000 réfugiés, demandeurs d'asile grecs soient répartis sur les autres pays membres de l'Union européenne. J'ai délégué à Athènes le Directeur Général compétent pour les reformes structurelles en Grèce, M. Verwey, qui négocie sur place les programmes à mettre en œuvre par la Grèce. J'ai fait de même pour la Turquie. À partir de demain matin, des hauts fonctionnaires de la Commission seront présents à Ankara pour négocier les détails des arrangements avec la Turquie. J'ai demandé en plus aux Commissaires responsables –ils sont plusieurs, dont Frans Timmermans qui ne le sait pas encore-, de se rendre en Turquie pour négocier au plan politique avec les ministres turcs les arrangements que nous sommes en train de conclure avec les autorités turques. Cette politique commune entre la Turquie et l'Union européenne, c'est ne pas une affaire qui concernerait exclusivement les fonctionnaires et les hauts-fonctionnaires bien qu'ils soient d'une extraordinaire compétence. Je crois qu'il faut, au sens noble du terme, politiser les négociations entre l'Union européenne et la Turquie. Évidemment ces politiques ont un coût. J'observe non pas avec inquiétude mais avec intérêt, un débat qui se déroule à l'heure où nous sommes en Europe, pour savoir si oui ou non les coûts afférents à la crise des réfugiés devraient être soustraits à l'interprétation du Pacte de stabilité et de croissance. Le Pacte de croissance et de stabilité auquel nous avons adjoint, en l'enrichissant, une partie de lecture économique, permet de répondre à cette situation. Mais je ne voudrais pas que nous versions dans une irresponsabilité totale. Et donc, il faudra voir sur base d'une analyse que la Commission est en train d'entreprendre si sur une base ad hoc certains pays peuvent se soustraire à une application sans nuance du Pacte de croissance et de stabilité. Mais ne le faisons pas à la légère. Aujourd'hui nous discutons du coût de la politique qui concerne les réfugiés. Demain, nous pourrions si nous prenons en garde discuter d'autres choses; mais la Commission sur ce point est ouverte, non pas à toutes les aventures mais à toutes les suggestions. Je répondrai, Monsieur le Président, à toutes les questions que vous me poserez après avoir écouté avec une attention soutenue le président du Conseil que je salut parmi nous. Closing Statement Monsieur le Président, Mes chers collègues, Oui, il est vrai, l´Europe ne peut pas accueillir sur son territoire toute la misère du monde. Mais il est vrai aussi que toute l´Europe doit s´occuper de la misère du monde. Nous ne pouvons pas être neutres, immobiles, sans réflexe, lorsque les injustices se multiplient et lorsque des évènements graves se passent ailleurs sur notre planète. Il est vrai que nous devons combattre les origines, les sources du problème de la migration. Et certains le font. Je voudrais rendre ici hommage aux pays membres de l´Union européenne qui n´ont pas diminué leur aide au développement. Ils sont peu nombreux. Je voudrais rendre ici hommage à ceux qui ont l´intention de corriger vers le haut leur aide au développement. Je voudrais critiquer ici les Etats membres de l´Union européenne qui ont réduit leur contribution à l´aide humanitaire. Je voudrais critiquer ceux qui ont réduit leur contribution au fond de l´alimentation géré par les Nations unies. Je voudrais critiquer ici les Etats membres qui ont réduit leur contribution servant à faire fonctionner le Haut-Commissariat aux réfugiés. Si on parle des origines, il faut aussi parler de ceux qui ont contribué à augmenter la masse des problèmes qui en fait poussent les malheureux de ce monde à venir en Europe. Et pour tout dire, et je le redis ici, en fait nous devions être fiers, que ceux qui sont malheureux se dirigent vers l´Europe; parce que l´Europe à leurs yeux est vue comme une place où il fait mieux vivre qu´ailleurs. Pourquoi est-ce qu´ils ne vont pas en Russie? Pourquoi est-ce qu´ils ne vont pas en Chine? Pourquoi est-ce qu´ils ne vont pas aux Etats-Unis? Pourquoi est-ce qu´ils ne vont pas dans les pays du Golfe? Est-ce que maintenant il faudrait que nous nous excusions d´être aux yeux de la planète entière la place où il fait mieux vivre ? Nous devions en être fiers. Mais il est vrai que nous devons gérer l´afflux massif des réfugiés et nous sommes en train de le faire. La bonne réponse au problème de la migration ne consiste pas à construire des murs. Les réfugiés, parce que malheureux, trouveront toujours un moyen d´accès vers le territoire européen, toujours. Donc, construire des murs ne résoudra pas le problème. Mais ceux qui construisent des murs devraient au moins être attentifs au langage qui accompagne leur œuvre architecturale. Il ne faut pas oublier que les mots parlent à ceux qui les entendent. Pourquoi est-ce que nous disons sans que des protestations se lèvent que les réfugiés sont des réfugiés économiques? Comment est-ce que vous le savez? Il y a ceux qui fuient leur pays parce qu´ils sont persécutés. Alors, ne mélangeons pas les catégories. Oui, il y a des réfugiés économiques. Est-ce que vous ne le seriez pas si vous viviez dans les circonstances qui sont les leurs? Oui, il est vrai, il n´ont pas le droit de rester en Europe. Mais ne parlons pas de ces malheureux comme s´il s´agissait de hordes barbares, et de gangsters et de bandes organisées. Ce n´est pas le cas. Ce sont tous des malheureux. J´ai dit, la construction de murs n´est pas la bonne réponse. J´ajoute; pourquoi est-ce que certains pensent pouvoir ériger des murs entre les pays membres de l´Union européenne? Pourquoi est-ce qu´entre Etats membres de l´Union européenne la construction de murs ne gêne plus? Il est tout de même invraisemblable qu´en 2015 certains gouvernements construisent des murs à l´intérieur de l´Union européenne. C´est quoi ça? C´est la fin de l´Europe. Si tout le monde faisait comme cela, ça serait la fin de l´Europe. Il faut sans se gêner critiquer ouvertement les gouvernements qui ont recours à ce genre de génie architectural. Certains entre vous ont beaucoup critiqué l´Union européenne parce qu´elle n´aurait pas été à même de prendre des décisions. Je rappelle ici, Monsieur le Président, que le Conseil européen a eu lieu le 23 septembre et que le Parlement va voter le budget qui accompagne les décisions du Conseil européen le 15 octobre. Jamais, et je sais de quoi je parle, jamais, décision ne fut prise avec tant de célérité que cette fois-ci et le Conseil, la Commission et le Parlement peuvent en être fiers. Si nous étions toujours aussi vite, aussi rapide, que cette fois-ci l´Europe se trouverait dans un bien meilleur état. Vous critiquez les Etats membres, oui. Mais vous dites toujours l´Union européenne. Ce n´est pas correct. Ne dites pas l´Europe, l´Europe, l´Europe. Ne dites pas l´Union européenne. Ne dites pas Tusk ou Juncker. Dites les Etats membres, certains Etats membres qui ne sont pas à même de prendre les décisions qu´ils faudrait qu’ils prennent. Ne critiquez pas l´Europe. Critiquez les Etats membres qui nous empêchent d´agir. Et ne critiquez surtout pas mon ami Tusk. Enfin, je suis tout de même témoin du déroulement des séances du Conseil européen ; si certains Etats membres empêchent le Président du Conseil européen d´avancer avec la rapidité qu´il voudrait que le Conseil européen adopte, ne critiquez pas le Président du Conseil qui fait tout pour faire avancer les choses, critiquez les Etats membres qui l´empêchent de ce faire. En plus, nous devrions toujours revenir à un sujet important. Moi, je me sens très interpellé par le fait que le facteur religieux, ou le facteur philosophique, retrouvent en Europe une importance qui ne leur revient pas. Il ne faut pas dire, qu’on admet seulement sur son territoire des Chrétiens, il ne faut pas dire qu´on n´aime pas voir évoluer sur son territoire des croyants d´une autre obédience. Ce n´est pas l´Europe. L´Europe, c´est le continent de la tolérance. Il ne faut pas avoir de tolérance à l´égard de l´intolérance. Il faut combattre l´intolérance. Il faut le dire à chaque instant. Über die Türkei würde ich noch gerne ein Wort sagen. Wer gibt eigentlich einigen hier das Recht, zu sagen, wir hätten mit Herrn Erdoğan gestern ein Kaffeekränzchen abgehalten? Wir haben uns sehr bemüht mit der Türkei ein Einvernehmen in Sachen Flüchtlinge herzustellen. Das ist ultrawichtig, nicht nur für Griechenland sondern für Gesamteuropa. Aber wir haben natürlich auch über andere Fragen geredet. Denken Sie wirklich, dass wir Händchen gehalten hätten mit Herrn Erdoğan? Natürlich haben wir die Probleme angesprochen, auch der Präsident des Parlamentes, im Übrigen, die uns voneinander unterscheiden. Aber ich bin trotzdem der Auffassung, die Türkei gehört auf die Liste der sicheren Länder. Diejenigen, die denken dem müsste nicht so sein, sollen die Schlussfolgerungen aus ihren Anträgen ziehen. Wenn die Türkei nicht auf die Liste der sicheren Länder gehört, wie einige denken, dann muss hier der Antrag gestellt werden, die Beitrittsverhandlungen mit der Türkei abzubrechen. Solange aber wir auch auf die türkische Mithilfe angewiesen sind und solange die Türkei auch auf ein harmonisches, gemeinsames Handeln mit der Europäischen Union angewiesen ist und solange die Beitrittsverhandlungen nicht gestoppt werden, solange gehört auch die Türkei auf die Liste der sicheren Länder. Aber denken Sie nicht, dass wir mit Herrn Erdoğan nur Freundlichkeiten ausgetauscht hätten. Trotzdem bin ich der Türkei dankbar – das muss man doch einmal hier feststellen - dass sie 2,2 Millionen Flüchtlinge auf ihrem Territorium beherbergt. Wer sind wir denn, dass wir denken, dies wäre keine große Anstrengung? Wir haben uns darauf verständigt 160,000 Menschen in Europa solidarisch auf die Mitgliedsstaaten zu verteilen. Die Türkei hat 2,2 Millionen Flüchtlinge in der Türkei beherberget, von Libanon und von Jordanien nicht zu reden, wo die prozentualen Zahlen noch wesentlich höher ausfallen. Also, ein bisschen Bescheidenheit täte uns manchmal gut. Wir sind am Anfang eines langen Prozesses und deshalb brauchen wir ein permanentes System der Umverteilung in Europa und deshalb brauchen wir auch eine Legalisierung der Einwanderung nach Europa. Ich komme aus einem kleinen Land, Luxemburg, für die, die es nicht wissen sollten. Ich bin aufgewachsen mit jungen Italienern, mit vielen Portugiesen. Luxemburg gehört zu den reichsten Ländern der Europäischen Union. Ohne Portugiesen und ohne Italiener wäre dieses kleine Land nicht das geworden, was es geworden ist. Einwanderung bringt Reichtum. SPEECH/15/5781 Personnes de contact pour la presse: Margaritis SCHINAS (+ 32 2 296 05 24) Mina ANDREEVA (+32 2 299 13 82) Natasha BERTAUD (+32 2 296 74 56) Renseignements au public: Europe Direct par téléphone au 00 800 67 89 10 11 ou par courriel