ES 3Y1 thème cours 2002-2003 Rosa Parra Valiente – Michel Boeglin Sélection de textes Descriptif des enseignements ............................................................................................ 2 Bibliographie et sitographie .............................................................................................. 2 Guide pour l’analyse des textes parallèles avant traduction .............................................. 3 Immigration et libre circulation des personnes.................................................................. 6 Justice et droits de l’homme.............................................................................................. 8 Organisations internationales ...........................................................................................14 Sciences ...........................................................................................................................16 Santé ................................................................................................................................18 Médias..............................................................................................................................20 ES3X1 – 2002/2003 2/21 Descriptif des enseignements ES3X1M - Thème Intitulé : LEA Espagnol Langue et Traduction 1 : thème Enseignant responsable : Marc MORESTIN Enseignants intervenant : M. BOEGLIN, R. PARRA VALIENTE, SESAM : non disponible au SESAM Horaire semestriel : 28 h thème, 2 heures hebdomadaires de Travaux Dirigés Unité d’enseignement d’appartenance : UE2 Enseignements obligatoires Coefficient : 1 Descriptif pédagogique de l’ECUE : Traduction de textes de spécialité espagnols et français. Domaines : social, économique, entreprise, etc. Travail sur textes et documents contemporains. Modalités de contrôle : CC+ 1 partiel de 2h. Documents de travail : des supports écrits seront fournis lors des TD Bibliographie et sitographie Dictionnaires : Dictionnaires espagnols: Clave: Diccionario de uso del español acutal, ed. SM, Madrid ou María Moliner Diccionario de uso del español contemporáneo, ed. Gredos. Dictionnaire français: Le Petit Robert 1 Dictionnaire de la langue française, ed. Le Robert.. Grammaire de la langue espagnole: C. LEROY - P. GERBOIN : Grammaire d'usage de l'espagnol contemporain, éd. Hachette Supérieur ; Gramatica progresiva del español, avec des exercices corrigés, SGEL, Madrid, 2000. Lexiques d’usage pour étudiants I. Pons. Journalisimo, Bréal Editions (lexique de la presse, exerice et corrigé) M. D. Mounet – P V Munoz, Lexipro espagnol: les mots clés du commerce international, Bréal. Dictionnaire économique, commercial et financier de Chapron et Gerboin. Collection Presses Pocket. Lexiques spécialisés: Maria Dolores Mounet : Les mots-clés du commerce international. Bréal Editions - Les mots-clés du commerce et de l'entreprise.Bréal Editions. Michèle Rabit. Les mots-clés du transport. Bréal Editions. Philippe Merlo. Les mots-clés du multimedia. Bréal Editions. Sites internet : plate-formes de liens http://perso.wanadoo.fr/michel.boeglin : (cliquez sur « liens ») liens vers les dictionnaires en ligne, les glossaires, la presse et les radios hispanophones en ligne, et les outils de traduction en ligne. http://perso.wanadoo.fr/dobletexto : site personnel de Rosa Parra Valiente sur l’analyse des textes parallèles. Glossaire d’informatique bilingue français-espagnol. http://leamontpellier.free.fr/accueilliensfra.htm : liens vers les dictionnaires et glossaires en ligne. http://cvc.cervantes.es/aula/el_atril/apt/pizarra/default.asp : exercices de thème en ligne, corrigés et commentés. ES3X1 – 2002/2003 3/21 Guide pour l’analyse des textes parallèles avant traduction La dimension pragmatique Tout texte est le résultat matériel (phonique ou graphique) d’un acte énonciatif produit dans une situation particulière et pour le saisir intégralement il faut prendre en compte les conditions de sa production, les motivations et l’intention de son émetteur, le ou les destinataires du message verbal. On examinera avec une particulière attention l’intentionnalité de l’acte de communication, ses éventuelles répercussions, le statut du récepteur, ses attentes et ses réactions prévisibles, etc. De la situation d’énonciation peuvent dépendre certaines caractéristiques formelles du texte ; les distorsions vis-à-vis des valeurs virtuelles du système (changements de catégorie, effets de sens, emplois atypiques) sont parfois directement liées aux conditions spécifiques d’emploi de la langue (langage juridique, scientifique). Les protagonistes et les circonstances de l’énonciation laissent toujours des traces qu’il est essentiel d’identifier. Ainsi, il faudra élucider : Le lieu et le moment de publication ou de diffusion : le pays ou la région, les circonstances ou les conditions d’apparition (situation économique, mouvements sociaux, etc.), les implicites culturels... Le moyen ou le support de transmission : • type de support : presse, livre, dépliant, Internet, lettre circulaire, publication officielle... • forme et composition : éléments iconiques (photos, dessins, graphiques), mise en page et typographie (colonnes des journaux, articles des lois, disposition des titres...). Il est fondamental de déterminer la relation entre le texte et les images ou les illustrations, de les considérer globalement en tant que constituant un tout sémiotique et d’évaluer l’importance des différents codes en jeu (la symbolique de certaines couleurs, par exemple). • responsable de publication : organismes publics ou privés, associations politiques, civiles ou religieuses, groupes industriels, banques, propriétaires de presse, organes de l’Union européenne, etc. Les interlocuteurs : • identité du locuteur : il peut s’agir d’une personne identifiable, jouant un certain rôle social (journaliste, personnage public) ; il peut s’agir de l’expression d’un groupe (publicité, services de relations publiques et communication d’entreprise, institutions) • identité du destinataire : le message lui est destiné en tant que personne privée ou en tant que membre d’un groupe (consommateur, lecteur du journal, client d’une banque, d’une entreprise, touriste) ; essayer de dégager son statut social (économique, culturel), ses ambitions ou ses aspirations, ce qu’il peut retirer du texte, etc. ; ces éléments permettent de déterminer assez précisément la finalité et le type de document. • nature de l’échange : personnel, privé, professionnel, institutionnel ; il faut signaler la nature de la relation interlocutoire instaurée du fait de l’échange (égalitaire, hiérarchique, didactique) et du rôle des interlocuteurs, explicite ou implicite (conduite à tenir, valeurs, connaissances, croyances). La fonction concrète du texte : il est primordial de comprendre l’objectif, la finalité globale poursuivie par l’acte communicatif et de saisir les intérêts qui sont en jeu. En conséquence, on devra relever les indices des éventuels actes de langage tels que : informer, orienter, expliquer, conseiller, convaincre, obliger, critiquer, interdire, distraire, amuser, séduire, inspirer des conduites, etc. Le degré d’adéquation pragmatique à la situation communicative : il est toujours intéressant de contrôler d’éventuels écarts par rapport aux normes de comportement linguistique conventionnellement reconnues dans ces circonstances (registre déplacé) ainsi que de reconnaître les différents procédés pour maintenir le contrôle communicatif (stratégies phatiques, concessions rhétoriques). Les « indicateurs « du style d’un texte sont très variés. Il peuvent marquer un niveau de langue (langue standard, sociolectes, langages professionnels, argots) ou indiquer un registre (familier ou colloquial, commun, soutenu) ; il se manifestent soit par des mots (type de lexique, vocabulaire spécialisé) soit par des phrases (inversions, ellipses, mises en relief). Sans oublier le vaste éventail de procédés rhétoriques répertoriés sous le nom de « figures stylistiques » dont les effets expressifs, très variés, méritent d’être analysés de près. Le lexique mérite une étude détaillée ; selon les textes on relèvera les terminologies socioprofessionnelles (économique, juridique, technique) et les nomenclatures (vocabulaire de l’informatique, de la pêche, de la médecine). Il est convenable de repérer les déplacements d’un domaine d’expérience à un autre (les chroniqueurs sportifs utilisent fréquemment des termes guerriers) et les métaphores et périphrases des articles de vulgarisation ou des informations traitant des thèmes trop techniques (maladies virales, découvertes génétiques). On doit aussi s’intéresser à leur formation (mots composés, dérivés, locutions et expressions lexicalisées) et à leur origine (fond commun, emprunts, calques, néologismes). ES3X1 – 2002/2003 4/21 Les plans de la textualité; on devra étudier : • Le type ou la classe de texte : article de presse, lettre (circulaire), compte rendu, document publicitaire, contrat, critique (littéraire, cinématographique), exposé scientifique, etc. • Le mode d’organisation discursive dominante : narratif, descriptif, argumentatif, expositif, injonctif/prescriptif. Si le texte n’est pas séquentiellement homogène, il est important de repérer les différents types de séquences, décrire leurs caractéristiques, leur fonction et les effets de leur juxtaposition. Il est important d’utiliser des concepts rigoureux et ne pas confondre, par exemple, une séquence expositive ou explicative avec une argumentation ; leur différence se trouve dans le degré d’implication du locuteur et dans le fait, pour l’argumentation, de pouvoir réfuter sa thèse par des preuves contraires. On ne doit pas oublier que l’on trouve souvent des séquences expositives ou descriptives dans certains textes (règlements, publicité) présentant un mode d’organisation injonctive dominante. • Les principes d’organisation textuelle : il faut prêter la plus grande attention aux procédés cohésifs (logiques, sémantiques) entre les séquences ou les groupes de séquences textuelles. Ces procédés structurent les différentes parties du message et lui donnent forme en tant qu’unité complète et cohérente de communication. On peut citer parmi les principaux: • connexions lexicales (champs sémantiques, co-référence, reprises paraphrastiques, synonymie, répétitions) et anaphoriques (démonstratifs) ; pronominalisations. • indices d’intentionnalité actantielle (déclenchement, évolution et dénouement des actes ou des états des actants dans le cas des narrations) ; marqueurs d’organisation chronologique ou spatiale (verbes, adverbes, lexies représentant l’espace ou le temps); on distinguera rigoureusement ceux qui se réfèrent à la situation d’énonciation et ceux qui caractérisent le contenu représenté. • relations logiques d’articulation argumentative (thèse, preuves, conclusion) ; relations logiques conceptuelles entre les phrases ou les séquences (restriction, cause/effet, condition, mise en hypothèse) ; opérateurs logiques (conjonctions, locutions diverses). • Le thème principal ainsi que les thèmes secondaires ou ayant un quelconque rapport avec le thème principal (il est souvent résumé ou représenté dans les espaces stratégiques du texte, où se trouvent d’ailleurs les mots-clés comme les en-têtes, les titres et intertitres, les phrases thématiques) ; le contenu informatif et la signification globale ; les domaines de référence représentés (économie, écologie, assurances) ; le degré de difficulté (abstraction, technicité, vulgarisation). Les titres ont une grande importance surtout dans les articles de presse ; l’analyse doit rendre compte de leur valeur synthétique et de leur capacité d’attirer l’intérêt des lecteurs. On étudiera les différents procédés syntaxiques, sémantiques et stylistiques qui permettent la mise en relief des éléments que l’on veut privilégier, sans oublier le recours à l’intertextualité. Lorsque les articles sont très similaires, les titres peuvent apporter des indications intéressantes : la nominalisation et la verbalisation, par exemple, ne fonctionnent pas de la même façon. Après avoir analysé leurs différences et leurs particularités on peut essayer de rédiger d’autres titres à partir des mots-clés de l’article ou d’un de leurs champs notionnels. Il est toujours intéressant de comparer les résumés qui précèdent le texte principal et les intertitres, d’une pertinence parfois contestable. Les exercices d’une approche contrastive des textes : 1. Déterminer la valeur pragmatique d’une séquence textuelle. 2. Dresser des listes contenant les mots des différents champs sémantiques. Les classer selon leur catégorie ou leur famille lexicale ; signaler les synonymes. Comparer les listes de chaque texte et commenter les équivalences et les éventuels écarts (registre, style); compléter les correspondances vides à l’aide d’un dictionnaire. 3. Identifier les marques qui correspondent aux rôles textuels du locuteur et de l’interlocuteur. Décrire le modèle énonciatif de chaque texte. 4. Identifier les énoncés ou les séquences équivalents, en spécifiant la nature de la mise en rapport (structurale, sémantique, co-référentielle, pragmatique). Faire remarquer les éventuelles différences entre séquences équivalentes (deux séquences équivalentes du point de vue de la dénotation et de la référence peuvent présenter des écarts stylistiques et connotatifs ou encore pragmatiques). 5. Indiquer les mots ou les expressions qui caractérisent le registre, le ton du texte ; les remplacer par d’autres ayant la même dénotation mais d’une valeur stylistique différente. 6. Distinguer les termes techniques, scientifiques, juridiques, etc. de ceux du fonds commun. Commenter leur importance proportionnelle par rapport au thème des textes. Repérer les expressions métaphoriques et les périphrases indiquant une volonté de vulgarisation. 7. Sélectionner les termes en rapport avec le thème principal et les grouper selon la catégorie à laquelle ils appartiennent (substantifs et adjectifs, verbes et adverbes). Comparer ensuite les termes de chaque ES3X1 – 2002/2003 5/21 liste et commenter la nature des équivalences décelées (sémantique, co-référentielle). Raisonner leur éventuel emploi lors de la traduction de l’un ou l’autre texte. 8. Repérer les phrases toutes faites, les locutions, les circonlocutions expressives : comparer les éventuelles correspondances et essayer de les incorporer à l’occasion d’un exercice de traduction. 9. Indiquer quelques-uns des procédés qui, dans chaque texte, servent à configurer soit la logique argumentative, soit l’évolution actantielle et la progression narrative ; indiquer également les procédés linguistiques utilisés pour la caractérisation et la description des êtres et des objets et les distinguer de la description d’actions. Faire un commentaire contrastif des similitudes et des différences relevées. 10. Indiquer les mots ou les expressions qui paraissent peu appropriés étant donné la situation d’interlocution (ou celle de production). Essayer de découvrir, à l’aide d’autres indices, si leur emploi correspond à une stratégie expressive (provocation, ironie) ou à une éventuelle incompétence pragmatique. 11. Apprendre à reconnaître-différencier les marques spécifiques renvoyant à la situation d’énonciation (embrayeurs dont le point de référence est l’ »ici-maintenant » du locuteur) et à les différencier des marques (lexèmes et morphèmes) qui renvoient à l’espace et au temps de la représentation textuelle. 12. Signaler les manifestations explicites ou les indices permettant de déceler l’adhésion ou l’opposition du locuteur à certaines valeurs morales, à des normes culturelles, idéologiques, économiques, etc. 13. Repérer les phénomènes de mise en relief ainsi que les différents procédés de modalisation employés dans l’un et l’autre texte et analyser leur sens. Essayer de les mettre en rapport avec la finalité illocutoire que semble poursuivre le locuteur. C’est dans ce contexte que l’on peut replacer la traduction. Soit la traduction - sans documents - d’un de deux textes en entier ou d’une de leurs séquences, soit celle d’un texte inconnu mais appartenant au même domaine - à l’aide d’un dictionnaire bilingue ou analogique selon le niveau de difficulté -, soit enfin la traduction d’un fragment ou d’un paragraphe présentant des difficultés grammaticales ou lexicales particulières, auquel cas il est pédagogiquement plus efficace de pratiquer une traduction littérale avant de procéder à une reformulation idiomatique. Il faut cependant essayer de conserver un juste équilibre entre les objectifs linguistiques de l’apprentissage et la fonction communicative de la traduction, trop souvent dévoyée au service des premiers. Source: Une approche contrastive des phénomènes de discours dans des textes espagnols et français. Théorie et pratique. Rosa Parra Valiente, 1996. ES3X1 – 2002/2003 6/21 Immigration et libre circulation des personnes Polémiques en Espagne sur la nouvelle loi sur l’immigration LE MONDE | 24.01.01 | La nouvelle loi espagnole sur l’immigration, entrée en vigueur mardi 23 janvier, est très restrictive et comporte une forte tonalité policière. MADRID de notre correspondante « Vous voulez que je vous dise qu’à partir de demain je vais ordonner l’ouverture de la chasse aux immigrants ? Et bien, non, je ne le dirai pas ! (…) Evidemment, la loi comporte des moyens coercitifs, mais nous avons d’autres possibilités pour travailler » : c’est par ces paroles, légèrement agacées, que le ministre de l’intérieur, Jaime Mayor Oreja, s’est efforcé, mardi 23 janvier, de désamorcer les nombreuses inquiétudes et polémiques, suscitées, par l’entrée en vigueur, le jour même, de la nouvelle loi espagnole sur l’immigration. Une loi, très restrictive et à forte tonalité policière : elle prévoit une procédure accélérée pour expulser les immigrants sans papiers qui travaillent sans permis, considérés en infraction grave. Des « illégaux » auxquels ne sont pas reconnus, dans le texte, le droit d’association, de réunion, de manifestation ou de faire grève. Les chiffres, peu vérifiables, parlent de 120 000 à 160 000 personnes dans cette situation. Seule certitude, après l’opération de régularisation, exceptionnelle, de l’été dernier, un premier contingent de 140 000 immigrés avaient reçu leurs papiers. 30 000 demandes avaient été refusées et plus de 50 000 mises en attente pour une révision éventuelle : ce sont eux que la Guardia Civil et la police peuvent expulser, à partir de ce mercredi. Adoptée après une longue guérilla de l’opposition de gauche, la loi, pierre angulaire de la politique du gouvernement de centre-droit de José Maria Aznar, qui en avait fait une priorité, lors des dernières élections qu’il a remportées à la majorité absolue, prétend réduire l’immigration illégale, par un strict contrôle des frontières qui font de l’Espagne, une des portes d’entrées, les plus perméables, du sud de l’Europe. Surtout à partir des pays d’Amérique latine, de l’Afrique et du Maroc, en particulier, où les candidats à l’immigration s’embarquent sur des pateras, des bateaux de fortune utilisés pour traverser le détroit de Gibraltar. « UN MANQUE DE VISION » Pourtant, la volonté réelle du gouvernement de se mettre au diapason des normes européennes en la matière, et l’effort entrepris pour enrayer le contrôle des « mafias » de passeurs, qui font le trafic d’immigrés, n’ont convaincu personne. Syndicats, ONG et partis politiques de gauche, dénoncent « le manque de vision et de générosité » du gouvernement Aznar, dans une Espagne qui a le plus bas taux de natalité européen et va, de toutes façons, nécessiter de la main d’œuvre étrangère. Quant aux exploitants agricoles, les premiers concernés – dans des zones d’Andalousie notamment, comme Murcie ou Alméria, l’économie est construite pratiquement sur le travail des illégaux –, ils demandent que le gouvernement fasse un effort pour prendre leurs besoins en compte, en légalisant le nombre d’immigrés nécessaires, au lieu de les verbaliser. Il y a quelques jours, après la mort de douze immigrés illégaux équatoriens dans un accident de la route, à Lorca, près de Murcie, un nouveau scandale avait éclaté qui mettait en évidence la triste absurdité de la situation actuelle. D’un côté, des « illégaux » cherchent désespérément du travail et se font durement exploiter ; d’un autre, le gouvernement multiplie les amendes et les condamnations, prévues par la loi, pour qui fait travailler des « illégaux », incitant les exploitants à ne plus les employer. Conséquence : les « illégaux » sont ainsi réduit à la misère et les exploitants perdent leurs récoltes, car rares sont les Espagnols qui acceptent pareil travail. Une situation explosive, que les déclarations, très critiquées, du délégué à l’immigration, Enrique FernandezMiranda, suggérant aux immigrés équatoriens de Murcie de « rentrer chez eux » – quitte à leur payer le billet – pour mieux revenir ensuite, après avoir accompli les formalités nécessaires, dans leur pays, n’ont fait qu’attiser. Après avoir effectué deux marches de nuit, pour proclamer « Nous ne sommes pas seulement des illégaux, mais des personnes », quelque 150 immigrés sans papiers se sont enfermés dans trois églises, près de Murcie, tandis qu’à Barcelone, 400 autres, commençaient une grève de la faim. Pour calmer le jeu, le ministre de l’Intérieur, Jaime Mayor Oreja, a annoncé qu’il n’y aurait pas de régularisation exceptionnelle, mais qu’il négocierait des accords bilatéraux avec l’Equateur, la Pologne et le Maroc, pour tenter d’établir des quotas d’immigration légale, en accord avec les besoins de main d’œuvre en Espagne. Marie-Claude Decamps ES3X1 – 2002/2003 7/21 Mayor: “No voy a ordenar la caza y captura de los indocumentados” JORGE A. RODRÍGUEZ, Madrid Jaime Mayor, ministro del Interior, negó ayer por activa y por pasiva que se vaya a ordenar una detención masiva de inmigrantes indocumentados para expulsarlos en aplicación de la Ley de Extranjería. Ante las reiteradas preguntas de los periodistas sobre el particular, el ministro sentenció: “Están deseando que diga que a partir de mañana voy a ordenar la caza y captura de los inmigrantes. Algunos parece que quieren que lo diga; pues no lo voy a decir”. Y efectivamente, la Guardia Civil y el Cuerpo Nacional de Policía aseguraron ayer que no habían recibido orden alguna para presionar a los sin papeles. Eso sí, la Comisaría General de Documentación y Extranjería distribuyó a todas las sedes policiales la instrucción 5.124, de 22 folios, en la que se explican las novedades de la ley y se dan detalles técnicos sobre cómo actuar. Pero ni una palabra sobre apretar las tuercas a la inmigración. La instrucción, que se presenta como “orientaciones provisionales” para trabajar hasta que llegue el reglamento de Extranjería, detalla el contenido de la ley y se extiende en el régimen sancionador y en cómo abordarse la burocracia necesaria para expulsar inmigrantes. Los principales aspectos de la orden son éstos: Motivos de expulsión. La estancia irregular o ilegal, no comunicar datos dolosamente, incumplir medidas cautelares, las infracciones graves a la Ley de Seguridad Ciudadana y el “haber sido condenado” son causas de expulsión. También lo es trabajar sin permiso, aunque se recuerda que si el trabajo es por cuenta propia “corresponde a la Inspección de Trabajo la instrucción del expediente” de expulsión. Expulsión ordinaria. Afirma que deben darse al menos 72 horas al inmigrante “para que abandone voluntariamente” el país, y si no lo hace podrá ser detenido y llevado a la frontera. La instrucción aclara que un procedimiento de expulsión urgente, en 48 horas, puede pasar a ser ordinario cuando lo aconsejen “circunstancias personales o familiares del propio extranjero”. DE DIFÍCIL CUMPLIMIENTO EL GOBIERNO inauguró ayer la entrada en vigor de la nueva Ley de Extranjería con el tácito reconocimiento de que no podrá cumplirla en su integridad. No es su culpa, aunque sea el culpable de esa ley; en muchos aspectos es de imposible cumplimiento. La política de inmigración, una de las cositas a las que se refirió Aznar en su discurso del domingo ante los jóvenes de las Nuevas Generaciones del PP, se le puede complicar al Gobierno precisamente porque su ley —apoyada sólo, y con objeciones, por CiU y Coalición Canaria— no es el instrumento adecuado para la “lógica y razonable administración de los flujos migratorios en España” que reivindica su principal inspirador, el ministro Mayor Oreja. Ni los inmigrantes en situación irregular —los 30.000 a los que se han negado expresamente los papeles ni al menos otros tantos que por diversas circunstancias han quedado al margen del proceso de regularización concluido el 31 de julio— volverán voluntariamente a sus países de origen por mucho que lo desee el Gobierno ni éste dispone de medios para obligarles, salvo una cacería que ha descartado de antemano. Tampoco estos inmigrantes —trabajadores integrados de una u otra forma en el proceso de producción— van a dejar de ejercer, aunque sea en la clandestinidad que se les impone, los derechos imprescindibles para sobrevivir. Desde hoy, esos inmigrantes que la ley desconoce serán un blanco más fácil para ser explotados por mafias diversas. Regular los flujos de inmigración exige firmar acuerdos con terceros países y organizar oficinas de contratación capaces de responder a numerosas ofertas de empleo que los españoles no están dispuestos a cubrir. En esta dirección se podía haber avanzado mucho más durante la reforma de la ley, de forma que su entrada en vigor no aumentara la incertidumbre de un colectivo que algunos cifran en más de 100.000 personas y cuya vida es hoy mucho más precaria. Una vez más, Aznar ha recurrido a Europa para difuminar responsabilidades que corresponden a su Gobierno. En su discurso a los jóvenes del PP afirmó que en Europa se echarían las manos a la cabeza si un responsable español defendiera en sus foros la igualdad de derechos entre inmigrantes regulares y sin papeles. Pero nadie en España reivindica esa equiparación legal ni niega al Estado la potestad de controlar los flujos migratorios y de establecer previsoramente los contingentes de trabajadores foráneos que puede absorber el mercado laboral. Ojalá que el Gobierno fuera capaz de realizar esa tarea. Pero la línea divisoria —desde luego en ningún país de esa Europa a la que invoca Aznar se llega a tal extremo— no pasa por negar la existencia misma del inmigrante irregular, como si pudiera borrarse por ley lo que no gusta. Vana ilusión la de este Gobierno si cree poder acabar con los inmigrantes sin papeles no reconociéndoles como personas y convirtiendo su estancia en España en un calvario bajo la permanente amenaza de expulsión. Una desigualdad tan extrema no la podrá soportar sin tensiones graves una sociedad normal como la española. El País, 24/01/01 ES3X1 – 2002/2003 Justice et droits de l’homme 8/21 Le général Pinochet a été interrogé chez lui par le juge Juan Guzman LE MONDE | 24.01.01 | Maintes fois reporté, l’interrogatoire d’Augusto Pinochet a eu lieu mardi 23 janvier au domicile de l’ancien dictateur. Les proches des disparus demandent un procès. LE GÉNÉRAL Augusto Pinochet s’est trouvé mardi 23 janvier pour la première fois face au juge chilien Juan Guzman, qui s’est rendu à son domicile à Santiago pour l’interroger sur des crimes commis pendant son régime (1973-1990), qui a fait plus de trois mille morts et disparus. Le juge Guzman instruit les deux cent dix plaintes déposées depuis trois ans contre le général Pinochet dans son pays. Il entend faire la lumière sur la responsabilité de l’ex-dictateur dans les crimes de la Caravane de la mort. Ce commando militaire a exécuté sommairement soixante-quinze prisonniers politiques en octobre 1973, un mois après le coup d’Etat qui renversa le président Salvador Allende. Le magistrat, accompagné de son secrétaire, n’a fait aucune déclaration en quittant, au bout de deux heures, le domicile de l’ex-dictateur dans l’élégant quartier de La Dehesa, dans le nord-est de Santiago. Il en est sorti à 12 h 10 à bord d’une limousine noire précédée d’une escorte motocycliste dans laquelle il avait pénétré dans le parc de la résidence. Un porte-parole du général a pour sa part déclaré que l’interrogatoire avait été « très bref » et « cordial », mais avait « fatigué » l’ex-dictateur. « Il était assez diminué » , a estimé le général en retraite Guillermo Garin, en précisant toutefois que « cela n’a pas duré des heures, seulement des minutes » et que l’ancien dictateur était « tranquille ». Selon des médias chiliens, ne citant pas de sources, l’interrogatoire en tant que tel a duré à peine plus d’une demiheure. Le président du Chili, Ricardo Lagos, a estimé que dans cette affaire, la justice « fait ce qu’elle a à faire ». Qualifiant cette journée d’« historique », l’un des avocats de l’accusation, Eduardo Contreras, a annoncé que son équipe allait demander « dans les prochaines heures » l’inculpation de Pinochet. L’Association des proches de détenus disparus pendant la dictature a réaffirmé que « le général Pinochet doit être soumis à un procès », estimant qu’ainsi « une véritable réconciliation nationale pourra avoir lieu ». Elle a remis une lettre en ce sens au commandant en chef de l’armée, le général Ricardo Izurieta, qui avait affirmé que jamais son institution n’abandonnerait Pinochet. « UNE DÉMENCE LÉGÈRE À MODÉRÉE » L’interrogatoire avait été maintes fois reporté, à la suite de recours de ses avocats, estimant que son état de santé ne lui permet pas de se défendre correctement. Selon huit experts médicaux qui, il y a une dizaine de jours, l’ont examiné sur ordre du juge Guzman, l’ancien homme fort du Chili, âgé de quatre-vingt-cinq ans, souffre d’« une démence légère à modérée. » Selon la législation chilienne, la démence peut justifier une suspension de condamnation, mais elle ne peut en aucun cas motiver l’interruption d’une procédure en cours. Par ailleurs, l’ex-chef de la police secrète d’Augusto Pinochet, le général en retraite Manuel Contreras, soixante et onze ans, est sorti de prison dans la nuit de mardi à mercredi, après avoir purgé une peine de sept ans pour avoir commandité l’assassinat en 1976 de l’ancien ministre des affaires étrangères Orlando Letelier. Avec AFP, LE MONDE | 24.01.01 ES3X1 – 2002/2003 9/21 Pinochet declara por primera vez ante un juez por delitos cometidos en su dictadura Guzmán Tapia ya puede procesar al ex dictador por los crímenes de la ‘caravana de la muerte’ ROBERTO AMARO, Santiago Durante cerca de 30 minutos y por primera vez en sus 85 años de vida, el ex dictador chileno Augusto Pinochet respondió ayer ante un juez por las violaciones de los derechos humanos cometidas bajo su dictadura. Lo hizo ante el juez chileno Juan Guzmán Tapia, quien le hizo 15 preguntas relacionadas con su responsabilidad en la matanza de 57 opositores políticos y la desaparición de otros 18 durante la llamada caravana de la muerte que recorrió Chile en septiembre y octubre de 1973, al mando del general Sergio Arellano Stark. Así, el interrogatorio al principal inculpado de estos crímenes quedó “cumplido, agotado y terminado”, dejando el camino libre al juez Guzmán para volver a someterlo a proceso criminal. Guzmán llegó retrasado al interrogatorio porque un grupo de partidarios de Pinochet cambió las señales de las calles, por lo que el magistrado se extravió. Si bien el juez estuvo cerca de dos horas y cuarto en el interior de la residencia del ex dictador en Santiago, el interrogatorio sólo duró 30 minutos. El resto del tiempo, tanto Guzmán como los funcionarios que lo acompañaron se las debieron de ingeniar para hacer funcionar la impresora con la que se documentó la transcripción del interrogatorio. En medio de esas gestiones, trascendió, Guzmán y Pinochet habrían hablado cordialmente de generalidades como el tiempo en Bucalemu, donde se encuentra la residencia costera del ex jefe militar, y nada relacionado con el proceso. El único momento de tensión se habría vivido al final de la estancia de Guzmán, cuando se encontró con la esposa del acusado, Lucía Hiriart, quien le habría hecho un par de comentarios que un testigo calificó de “agresivos”. El movimiento en la residencia de Pinochet comenzó muy temprano, cuando hasta ese lugar llegaron sus abogados Gustavo Collado y Miguel Alex Schweitzer, además del portavoz de la familia, el ex general Guillermo Garín. Exactamente a las 10.03 de la mañana (hora local), el juez Guzmán ingresó por la puerta de servicio. Abogados y médicos no tuvieron acceso al salón donde se registró el interrogatorio, por lo que por uno o dos minutos estuvieron a solas Guzmán y Pinochet. Luego ingresaron las dos funcionarias judiciales y se cerraron las puertas. Tras las preguntas de rigor, como nombre, edad, número de identidad y domicilio, el juez Guzmán le hizo a Pinochet 15 preguntas clave que ya figuraban en el exhorto que le envió a Londres en octubre de 1999 y que entonces Pinochet no respondió. La primera pregunta estaba destinada a que Pinochet aclarara si el general Sergio Arellano Stark fue enviado como su oficial delegado a unificar criterios en los consejos de guerra al modelo que se seguía fielmente en el campo de prisioneros de Pisagua, donde cientos fueron fusilados sumarísimamente y sin derecho a defensa. De paso el juez le consulta si tiene una copia del decreto de delegación que la defensa de Arellano Stark no ha logrado localizar en los archivos castrenses. En las preguntas dos y tres Guzmán le preguntó a Pinochet si le explicó a Arellano cómo debía dar cumplimiento a su mandato o delegación y si a su juicio Arellano dio cumplimiento en forma acertada a dichas instrucciones. La cuarta consulta es clave. “¿Cuándo se impuso [tuvo conocimiento] de los diversos hechos, de la sustracción de detenidos de sus lugares de detención y su fusilamiento; sucesos acaecidos con motivo del viaje del general Sergio Arellano Stark, por varias ciudades...?”. Luego, Guzmán le pide que manifieste su conformidad o no con la delegación a Arellano, e inquiere quién le informó de los resultados de ésta. Después, Guzmán se concentra en una de las principales pruebas contra Pinochet, se trata del oficio que acompañó al proceso del general Joaquín Lagos Osorio, entonces jefe de la Primera División de Ejército, de fecha 30 de octubre de 1973, quien le hizo ver al ex comandante en jefe los crímenes cometidos por los hombres de Arellano en Copiapó, Antofagasta, Tocopilla y Calama. Lo cierto es que el primer informe de Lagos Osorio, Pinochet se lo devolvió la noche del 1 de noviembre para que lo rehiciera y omitiera algunos párrafos y frases. El documento venía con borrones y comentarios de puño y letra de Pinochet, y Osorio junto con el que redactó nuevo, guardó el original. Con dicho documento anexado a la causa, Guzmán le preguntó ayer a Pinochet: “¿reconoce como suya la letra en la segunda hoja de dicho oficio en la escritura del texto manuscrito: ‘no hubo proceso sumarísimo’? ¿qué quiso decir con ello?”. Falta de memoria Luego Guzmán preguntó al ex dictador si reconocía haber realizado personalmente varios subrayados en el texto. Finalmente, Guzmán realizó otra de las preguntas clave del interrogatorio. ¿Por qué quería o precisaba que se omitieran determinadas ejecuciones como realizadas por orden del general Sergio Arellando Stark o del Delegado C.J.E.? Pinochet respondió a casi todas estas preguntas, eludiendo por falta de memoria sólo algunas como las del oficio modificado del general Lagos Osorio. También habría reconocido al magistrado que se enteró de las irregularidades cometidas por la comitiva militar y que por ello le puso fin anticipado, antes de que siguiera viaje más al norte, a Iquique y Arica, aunque no habría sido claro a la hora de explicar por qué los involucrados siguieron en el Ejército, fueron ascendidos y no se les castigó. Ahora todo está en manos del juez Guzmán que, por lógica, debiera volver a procesar a Pinochet con los mismos argumentos que utilizó en diciembre pasado. A favor del procesamiento, el juez Guzmán tiene los argumentos del fallo de la Corte Suprema que confirmó el desafuero en agosto del año pasado, en orden a la “existencia de fundadas sospechas para reputar autor, cómplice o encubridor al parlamentario cuyo desafuero se solicita”. ES3X1 – 2002/2003 10/21 Nouvelobs.com > Archives / Mardi 17 Septembre 2002 TROIS QUESTIONS A... Barbara Loyer « UN ORGANIGRAMME SECRET ET CHANGEANT » Barbara Loyer est maître de conférences à l’université Paris-VIII, membre du comité de rédaction de la revue Hérodote, et auteur de « Géopolitique du Pays basque; nations et nationalismes en Espagne » (L’Harmattan). Alors que le ministère espagnol de l’Intérieur a parlé d’une importante victoire du gouvernement espagnol dans la lutte contre le terrorisme, pensez-vous que l’arrestation d’ »Oskarbi » soit un réel coup dur pour l’ETA? Honnêtement, je ne sais pas. Pour évaluer le poids de l’arrestation de Juan Antonio Olarra Guridi, il faudrait savoir exactement, et de façon très précise, quel était son rôle et ses connections dans le groupe. Et le problème, c’est que l’organigramme de l’ETA est aussi secret que changeant. Le vrai coup dur, en tout cas, c’est que cette arrestation montre bien que les membres de l’ETA ne peuvent plus se cacher en France, qu’elle n’est plus une terre d’asile pour eux. Alors qu’il y avait des failles importantes ces dernières années dans la lutte contre l’ETA en France, on peut dire que maintenant les Français mettent la gomme. Selon vous, ce changement dans la lutte contre l’ETA serait lié au 11 septembre? Oui et non. Ce que les attentats contre le World Trade Center ont surtout modifié, c’est la perception qu’on a de l’organisation terroriste. Avant le 11 septembre 2001, la police luttait déjà contre l’ETA et était d’accord pour le faire mais maintenant, les actions policières ont un meilleur écho auprès des populations. On peut dire en quelque sorte que le public suit. De la même manière, les pays étrangers voient l’ETA d’un œil différent. Celle-ci représente désormais pour eux une plus grande menace, alors que ses actions n’ont pas évolué. Avant le 11 septembre, les Belges pouvaient émettre quelques doutes concernant l’extradition de membres de l’ETA, maintenant, ce serait une position beaucoup plus difficile à défendre. Le 11 septembre a aussi changé l’action du gouvernement espagnol. Un certain nombre d’associations proches de l’ETA ont été listées et qualifiées d’organisations terroristes. D’un certain point de vue, le 11 septembre a permis d’une d’inclure Batasuna dans cette liste. A propos de Batasuna, ne risque-t-on pas en interdisant la structure de radicaliser ses membres? Non. C’est complètement aberrant de dire cela. La situation ne peut pas être pire qu’avant l’interdiction. Les élus d’Herri Batasuna proféraient ouvertement des menaces de mort et cela très fréquemment avec des petites phrases très explicites du type « Ton tour est proche »… Une fois, ils ont envoyé la clé de son propre appartement à une élue, une autre ils ont glissé une lettre dans la poche d’un vêtement d’un petit garçon de deux ans pour faire passer un message à l’un de ses parents. Tous les élus du pays basque, ainsi que les candidats ont un garde du corps et risquent leur vie tous les jours. La police autonome est sans cesse insultée et menacée. On ne pouvait pas continuer à tolérer la radicalisation de ses membres un parti avec une telle attitude. Et surtout, il ne faut pas agiter le drapeau de la liberté d’expression pour critiquer l’interdiction de ce parti alors que celui-ci empêchait toute liberté d’expression. De toutes les façons, les gens ne voulaient plus de Batasuna. Le parti avait perdu la moitié de ses électeurs et de ses sièges aux dernières élections. L’interdiction de Batasuna est la meilleure chose qui pouvait arriver y compris pour les nationalistes. Cela permet de libérer tous ceux qui votaient pour eux. Les gens vont pouvoir se tourner vers d’autres alternatives non violentes et parfois plus indépendantistes que Batasuna. Propos recueillis par Laure Gnagbé ES3X1 – 2002/2003 11/21 Nouvel Observateur N° 1974 5-11 sept 2002, pag 73 IL A TRAITE LES DIRIGEANTS BASQUES D’«ORDURES» Batasuna: le faux pas d’Aznar L’interdiction de la vitrine politique de l’ETA risque de provoquer une recrudescence du terrorisme. Elle offre aussi aux partis indépendantistes une chance de regagner le terrain perdu sur le plan électoral Est-ce pour mieux s’inscrire dans la croisade antiterroriste de George W. Bush que le Premier ministre José Maria Aznar a interdit le parti indépendantiste basque batasuna, sous prétexte qu’il «n’avait pas condamné l’attentat de l’ETA qui a tué une fillette de 6 ans»? D’abord, c’est la première fois depuis la mort de Franco que l’Espagne démocratique interdit un parti politique. Ensuite, le Pays basque s’oppose catégoriquement à cette décision, comme le montrent les sondages (75% d’opinions hostiles à l’interdiction). Enfin, rien n’empêchera batasuna de se présenter aux élections municipales de 2003 sous un autre nom. C’est donc un coup d’épée dans l’eau que vient de donner l’étrange alliance formée par le Parti populaire (celui d’Aznar) avec le PSOE et son nouveau leader José Luis Rodriguez Zapatero. L’ETA, «le Pays basque et sa Liberté», est apparu en 1959, sous le franquisme, et a lancé la lutte armée en 1968. En 1973, il fait exploser la voiture de l’amiral Carrero Blanco, qui est alors l’homme fort du régime et le successeur désigné du dictateur. A cette époque, toute l’Espagne antifranquiste ne tarit pas d’éloges sur ces «courageux militants basques». Après la mort de Franco, lors des grands rassemblements de Barcelone pour le rétablissement de la démocratie, des salles entières se levaient pour ovationner le drapeau basque. Les choses commencent à se gâter quand Felipe Gonzalez parvient au pouvoir et concède une vaste autonomie à la Catalogne et au Pays basque. En 1974, l’ETA connaît une scission au terme de laquelle une seule branche du mouvement décide de continuer la lutte armée. Le gouvernement de Madrid tente de liquider les militants terroristes en recourant à des escadrons de la mort, en fait des policiers en civil. C’est un fiasco! Le juge Baltasar Garzon fait condamner le ministre de l’Intérieur d’alors, José Barrionuevo, à une longue peine de prison. Or c’est ce même juge Garzon qui cette semaine a décrété la suspension pour trois ans de batasuna en envoyant les forces de police prendre manu militari le contrôle des locaux du parti basque. Certes, les Espagnols en ont assez des attentats basques, et on peut les comprendre. Mais, comme souvent, la colère est mauvaise conseillère… Les Britanniques avaient eux aussi été scandalisés par les attentats meurtriers perpétrés par les terroristes irlandais de l’IRA, notamment par la bombe qui avait explosé dans le grand magasin de Londres Harrods. Mais Londres n’a jamais rompu le contact, même secret, avec le Sinn Fein, la vitrine légale de l’IRA. Et c’est grâce à cette persévérance qu’au terme d’un processus politique un accord a pu être conclu, mettant fin en 1998 à la guerre de l’Ulster. L’Espagne, elle, a dans un premier temps cherché à s’inspirer de cet exemple en ouvrant des négociations entre l’équipe d’Aznar et le parti batasuna. Elles se sont poursuivies pendant quatorze mois, jusqu’au 28 novembre 1999, sans aboutir. Car le gouvernement espagnol a toujours refusé de transférer au Pays basque, comme l’exigent les indépendantistes, les 500 militants emprisonnés. Et à Madrid, après quatorze mois sans attentat, José Maria Aznar a fini par se convaincre que le danger de l’ETA n’existait plus. S’est-il totalement trompé? Non! L’activité militaire des indépendantistes s’est effectivement réduite; aux législatives de 2000, le parti batasuna a perdu la moitié de ses suffrages, passant de 20% à 10%. La résolution interdisant batasuna a été votée à une très forte majorité par le Parlement espagnol (88% de députés) bien que le débat ait été très vif. Les nationalistes basques ont évidemment plaidé contre, mais les Catalans de Jordi Pujol (un allié du gouvernement d’Aznar) ont eux aussi émis de sérieuses réserves et ont fini par s’abstenir, de même que la Izquierda Unida (communiste). Pendant le débat, Aznar a traité les responsables de batasuna d’«ordures». Ce n’est assurément pas un langage susceptible d’apaiser les esprits. On peut désormais craindre le pire, c’est-à-dire la recrudescence de l’activité terroriste de l’ETA, qui tentera de prendre une revanche sur le plan militaire. Mais au-delà des violences, les chances électorales des indépendantistes vont sans doute augmenter. Ce qui ne sera pas sans effet sur les élections municipales de l’an prochain. K. S. Karol ES3X1 – 2002/2003 Politique internationale et unilatéralisme 12/21 George W. Bush est enchanté de son étape madrilène Donnant donnant, dans une déclaration commune, José Maria Aznar a reconnu la nécessité d’ »une stratégie globale de sécurité », tandis que le président américain s’engageait à soutenir le gouvernement espagnol dans sa lutte contre le terrorisme LE MONDE | 13.06.01 | 11h43 Il l’a dit brièvement en espagnol et répété plus longuement en anglais : George Bush est enchanté de son étape à Madrid et de ses discussions, « les plus constructives depuis que je suis président ». Le président américain a toutes les raisons d’être plus que satisfait des vingt-quatre heures intensives passées en Espagne, mardi 12 juin, dans ce qui fut la première étape de sa tournée européenne. En effet, non seulement le chef du gouvernement espagnol a écouté avec attention le plaidoyer de son hôte américain sur le très controversé projet de défense globale antimissile, dit « bouclier antimissile », mais, sortant de sa réserve, José Maria Aznar, lui a même apporté un appui considérable, sans toutefois l’approuver ouvertement. Le chef du gouvernement espagnol, se félicitant de ce que George Bush ait entrepris de consulter les Européens à ce propos ainsi que la Russie, est allé jusqu’à déclarer : « Je m’étonne que certains aient disqualifié d’emblée le projet car il n’est pas démontré qu’il ne peut pas apporter plus de sécurité. » Ce besoin ressenti et partagé d’ »une stratégie globale de sécurité »ouvrant de nouvelles perspectives pour répondre aux nouveaux dangers, à présent, comme devait l’expliquer le président américain, que la doctrine nucléaire et le traité anti-balistique ABM sont « des vestiges du passé » et que « la guerre froide est terminée », était d’ailleurs exprimé dans la déclaration commune, publiée au sortir de la rencontre entre les deux dirigeants. Comme figurait aussi en bonne place, un paragraphe consacré à l’engagement commun de combattre le terrorisme « partout où il se trouve ». Un engagement américain, dont on ne sait pas très bien au juste en quoi il consistera, aux côtés du gouvernement espagnol, dans sa lutte contre le terrorisme sur le sol national, mais que devait réaffirmer George Bush, à plusieurs reprises, au cours de la brève conférence de presse commune donnée dans les jardins de la Moncloa. Et ces dernières paroles expliquaient à elles seules, la profonde satisfaction exprimée par José Maria Aznar et ses collaborateurs, ravis de se voir « épaulés » par la première puissance mondiale dans un combat quotidien. M. AZNAR INVITÉ À WASHINGTON Donnant donnant donc : appui antiterroriste contre appui en faveur de « bouclier antimissile ». Pour le reste, MM. Bush et Aznar ont évoqué les grands dossiers du jour, des Balkans au Proche-Orient, en passant par l’Amérique latine et son marché si vital pour les deux pays, l’élargissement de l’OTAN et l’Union européenne dont la présidence revient à l’Espagne en janvier, mais en s’efforçant au maximum de gommer les différences. Ni l’embargo sur Cuba auquel l’Espagne est hostile et qui sera maintenu a déclaré George Bush « jusqu’à ce que Fidel Castro libère les prisonniers politiques et organise des élections libres » ni la peine de mort à laquelle José Maria Aznar est personnellement opposé et que justifie M. Bush comme « le fruit de la volonté démocratique des citoyens dans son pays » n’ont réussi à jeter une ombre sur les bonnes relations affichées. Le délicat problème du protocole de Kyoto sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre, que le nouveau maître de la Maison Blanche refuse de signer car « il est irréaliste et n’est pas scientifiquement fondé », a été évacué de la conférence de presse, avec le minimum de dégâts possible, par un José Maria Aznar compréhensif. Bien qu’il soit lui même favorable au protocole, le chef du gouvernement espagnol n’a pas hésité à déclarer : « Je suis certain que nous partageons le même objectif, dans le fond, qui est de réduire les émissions qui polluent, nous devons continuer à dialoguer à ce sujet. » Une bonne volonté intéressée et flattée de Madrid à laquelle sont venus répondre l’empressement marqué et les efforts pour séduire l’opinion espagnole et, à travers elle, celle du monde hispanique que M. Bush entend mettre de son côté. Le président américain, qui s’est essayé à quelques mots de la langue de Cervantes, a bien écorché le nom de son hôte, l’appelant, dans une déclaration à la radio, « M. Anzar », mais a largement compensé sa bévue, parlant de « la transition démocratique exemplaire de l’Espagne » et de sa « prodigieuse croissance économique » avant d’affirmer que la coopération entre les deux pays serait renforcée, car l’Espagne est « l’amie la plus fidèle et l’allié le plus solide des Etats-Unis ». Et preuve de cette « idylle » naissante hispano-américaine, José Maria Aznar a été invité à se rendre en visite à Washington, avant la fin de l’année. Marie-Claude Decamps ES3X1 – 2002/2003 13/21 Bush explica el escudo antimisiles a los líderes europeos en la cumbre de la OTAN Francia y Alemania plantearán sus reticencias al proyecto, que apoyan España, Italia y el Reino Unido El presidente de EE UU, Georges W. Bush ha viajado esta mañana a Bruselas, tras la visita de un día a España que ha abierto su gira europea, para presentar su plan de escudo antimisiles a los líderes europeos durante la cumbre de la OTAN. El polémico proyecto de defensa estadounidense será el único punto de debate del día en la reunión, aunque el presidente francés, Jacques Chirac, ha planteado también la intervención de la OTAN en el conflicto de Macedonia. La visita del presidente estadounidense, que realiza con éste su primer viaje a Europa desde que en enero asumió su puesto, ha venido acompañada por protestas públicas de centenares de personas, que se han manifestado frente a la sede de la Alianza, lugar de reunión de los 19 países miembros. Entre ellos está también el presidente del Gobierno español, José María Aznar, que se vuelve a encontrar con Bush tras la defensa enardecida que hizo ayer del proyecto de escudo antimisiles. Aznar, tras “sorprenderse” porque haya quien “descalifique de entrada” el proyecto estadounidense, manifestó ayer que coincidía con Bush “en la necesidad de una estrategia de seguridad total que abarque los sistemas disuasorios tanto ofensivos como defensivos”. Sin embargo, no es esa la opinión de varios miembros europeos de la OTAN, que aprovecharán la reunión de hoy para transmitir al presidente estadounidense sus serios reparos al proyecto. En particular, y frente al apoyo español, italiano y británico al proyecto, Francia y Alemania creen que puede conducir a una nueva carrera armamentística y poner a Europa en el objetivo de los países “rebeldes” de los que en teoría protege. Intervención en Macedonia Pese a que el escudo antimisiles es el único tema de la reunión de hoy, el presidente francés Jacques Chirac ha aprovechado el encuentro para abogar por la intervención de la OTAN en el conflicto armado de Macedonia. Chirac ha manifestado ante el resto de miembros de la Alianza que no deberían “descartar ningún método” para evitar que este enfrentamiento degenere en una nueva guerra civil en los Balcanes. “Debemos dejar claro que no aceptaremos un nuevo ciclo de violencia e intolerancia que ponga en peligro la estabilidad de toda la región”, ha manifestado el presidente de Francia, país que en breve asumirá en mando de la misión de paz de la OTAN en la zona (KFOR). Bush afirma que considera a España ‘uno de los aliados más fiables de Estados Unidos’ El presidente de EE UU confía en que el nuevo Convenio de Defensa esté listo para fin de año El presidente George Bush calificó ayer a España como ‘uno de los aliados más fiables de Estados Unidos’ para explicar por qué ha elegido Madrid como destino de su primera salida más allá de los Estados fronterizos de su país. También dijo que ‘España es la octava economía industrial del mundo’, afirmación un tanto exagerada desde el punto de vista estadístico, y confirmó su interés por lo hispano diciendo en castellano: ‘Es un gran placer estar en España, cuya cultura ha marcado profundamente mi país’. Aznar le agradeció con una encendida profesión de fe en el diálogo transatlántico. ‘Trabajaré por el fortalecimiento del diálogo trasatlántico, para que no se debilite en ningún momento, y para que podamos seguir cooperando, pese a las diferencias, en la defensa de las libertades, de la democracia y de los derechos humanos’, dijo el presidente del Gobierno español, que se mostró decidido a pasar por alto cuantos disensos puedan plantearse en torno a la pena de muerte y otros temas, como el ecológico, motivo de profundas diferencias entre Europa y Estados Unidos. Tanto Bush como Aznar dieron, además, indicaciones claras de que piensan seriamente en llenar de contenido la declaración de intenciones de reforzar sus relaciones bilaterales que España y EE UU firmaron el pasado mes de enero. En ese sentido, destaca la voluntad de mantener los contactos al máximo nivel y el hecho de que el líder norteamericano invitara ayer a su anfitrión a visitar Washington antes de que Madrid se convierta en sede de la presidencia europea, el próximo enero. Por lo que se refiere a la renovación del Convenio de Defensa de 1988, que regula la utilización la de las bases de Morón y Rota, cuya disponibilidad agradeció Bush explícitamente, el norteamericano expresó su esperanza de que ‘podamos liquidar [la negociación] antes de finales de año’, como quiere el Gobierno español. ‘Hemos tenido una larga discusión sobre el tema’, añadió, ‘y habrá nuevas conversaciones este verano’. La última ronda negociadora se celebró en Washington el pasado 8 de abril. España espera desde entonces una respuesta a las demandas que planteó. ‘Agradezco la sinceridad de Aznar en las conversaciones que hemos tenido’, dijo también Bush, que, puesto a no escatimar elogios, afirmó: ‘El almuerzo de hoy ha sido el más productivo que he tenido desde que soy presidente’. Aznar confirmó que la charla había sido ‘extraordinariamente productiva’. ES3X1 – 2002/2003 Organisations internationales 14/21 Le Monde.fr - lundi 18 mars 2002 > Organisations internationales L’ONU veut relancer l’aide au développement LEMONDE.FR | 18.03.02 | 09h06 - Avec AFP MIS A JOUR LE 18.03.02 | 09h17 La Conférence internationale sur le financement du développement, réunie de lundi à vendredi à Monterrey (Mexique), s’ouvre alors que les Etats-Unis et l’Europe viennent de promettre un accroissement de leur aide au développement. Depuis 1969, les Nations unies s’efforcent d’obtenir des pays développés qu’ils remplissent leur engagement de porter à 0,7 % de leur produit intérieur brut l’aide qu’ils accordent aux pays pauvres ou émergents. Quelque soixante chefs d’Etat et de gouvernement et trois cents ministres sont réunis à partir de ce lundi 18 mars et jusqu’au vendredi 22, à Monterrey (Mexique), sous l’égide des Nations unies, pour relancer la lutte internationale contre la pauvreté. Pour la première fois, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale de l’Organisation mondiale du commerce participeront au travaux de cette Conférence internationale sur le financement du développement. Objectif de ces réunions pour l’ONU : obtenir des pays développés qu’ils remplissent leurs propres engagements, à savoir porter à 0,7 % de leur produit intérieur brut (PIB) l’aide qu’ils accordent aux pays pauvres ou émergents. Alors qu’au sommet du millénaire de l’ONU, en septembre 2000, les participants s’étaient donné pour objectif de diminuer de moitié, d’ici à 2015, le nombre d’êtres humains vivant avec moins de un dollar par jour, les aides en provenance de l’Occident n’ont cessé depuis de se réduire, sous l’effet notamment du ralentissement économique. Il y a seulement une semaine encore, la conférence de Monterrey s’annonçait sous les auspices les plus sombres : le projet de déclaration finale, disponible depuis le début du mois, ne contenant pas de calendrier ni de plan d’action pour un accroissement de l’aide publique au développement (APD), était déjà très contesté. De plus, les grandes économies de la planète, Etats-Unis en tête, semblaient peu disposées à accroître leur aide. « Monterrey n’est pas une conférence des donateurs », avait ainsi averti Alan Larson, le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires économiques, au commerce et à l’agriculture. Des inquiétudes en partie levées la semaine dernière : jeudi, les Etats-Unis et l’Union européenne ont rivalisé d’effets d’annonce pour une hausse de l’aide qu’ils accordent aux pays pauvres. « Nous augmenterons notre assistance au développement de 5 milliards de dollars au cours des trois prochains cycles budgétaires », a promis le président américain, George W. Bush, qui fera le déplacement de Monterrey. L’aide publique américaine au développement, plafonnant jusque-là à à peine 0,1 % du PIB, devrait passer de 10 à 15 milliards de dollars d’ici à 2005. De leur côté, les Quinze de l’Union européenne ont convenu de porter en 2006 à 0,39 % du PIB la moyenne communautaire consacrée à l’aide publique au développement (APD), contre 0,33 % à l’heure actuelle. Pourquoi ce changement d’attitude ? Un élément de réponse était apporté, mercredi, par le ministre français de l’économie et des finances, Laurent Fabius, pour qui « les questions de terrorisme trouvent leur terreau dans la pauvreté ». Reste à savoir comment ces promesses vont être concrétisées. Un débat est déjà lancé entre les Américains, qui souhaitent, pour les pays les plus pauvres, remplacer les prêts par des dons, et les Européens et la Banque mondiale hostiles à cette proposition, jugeant qu’il y a là un risque de diminution globale de l’aide. En préambule au sommet, 260 organisations non gouvernementales (ONG) réunies pendant trois jours à Monterrey ont en tout cas réclamé, samedi 16 mars, une « réforme profonde » de l’aide aux pays pauvres : « il faut changer les règles pour arrêter l’hémorragie des pays pauvres », a déclaré Alejandro Villamar, un des organisateurs mexicains du Forum global pour le financement du droit à un développement soutenable et équitable. Et Laura Frade, l’organisatrice du Forum, de renchérir samedi : « L’actuel modèle économique ne nous plaît pas, n’est pas soutenable et n’aide pas le développement ». ES3X1 – 2002/2003 15/21 El Mundo.es - Lunes, 18 de marzo de 2002 Sección: Mundo La ONU y las ONG intentan redefinir en Monterrey las relaciones Norte-Sur Más de 50 mandatarios, entre ellos George W. Bush, Tony Blair, Vladimir Putin y José María Aznar, asistirán a la Conferencia sobre Financiación para el Desarrollo que comienza hoy CESAR GONZALEZ-CALERO. Especial para EL MUNDO CIUDAD DE MEXICO. Con el idílico objetivo de erradicar la pobreza, lograr un crecimiento sostenido y crear las bases de un sistema económico equitativo, arranca hoy en la ciudad de Monterrey (México) la Conferencia Internacional sobre Financiación para el Desarrollo. Auspiciada por la Organización de Naciones Unidas (ONU), a la cita asistirán más de 50 jefes de Estado y de Gobierno, delegaciones de 150 países y representantes del Fondo Monetario Internacional (FMI), el Banco Mundial (BM) y la Organización Mundial del Comercio (OMC), además de empresarios y organizaciones civiles. El próximo viernes, cuando concluya la Cumbre, los participantes suscribirán el denominado Consenso de Monterrey, una declaración que, salvo modificaciones de última hora, reconoce la necesidad de aumentar los recursos destinados a la ayuda al desarrollo y propone impulsar nuevas corrientes de inversión para los países pobres, a cambio de que éstos asuman una mayor responsabilidad en la gestión de los fondos y se comprometan a sanear sus finanzas de forma «racional». Acreedores y deudores En el otro lado de la balanza, los 1.200 delegados de las 700 ONG presentes en Monterrey, agrupadas en el Foro Global, concluyeron el sábado un encuentro de tres días en el que solicitaron la condonación de la deuda externa y la creación de un tribunal de arbitraje independiente que medie entre los países acreedores y los deudores, y exigieron, por enésima vez, que los países ricos destinen el prometido 0,7% del PIB para ayuda al desarrollo, una recomendación que también recoge el Consenso de Monterrey, aunque sin fijar calendarios concretos. Por el momento, sólo cinco países (Holanda, Dinamarca, Noruega, Suecia y Luxemburgo) cumplen con el 0,7%. En la reciente Cumbre de Barcelona, los países de la Unión Europea se comprometieron a incrementar su cuota media del 0,33% hasta el 0,39% a partir de 2006, un avance irrisorio, a juicio de las ONG. La importancia histórica de la Cumbre radica en que, por primera vez, las organizaciones civiles participarán en las mesas de debate y sus propuestas serán, al menos, escuchadas. Para el secretario general de la ONU, Kofi Annan, que oficiará de maestro de ceremonias, Monterrey constituye «la mejor oportunidad para desbloquear los recursos financieros que desesperadamente se necesitan para el desarrollo». El objetivo es alcanzar el máximo consenso para diseñar una nueva alianza entre los países pobres y los ricos, una estrategia que supere las diferencias actuales y renueve las reglas establecidas en Bretton Woods en 1944. Protestas Pero las demandas también tendrán como escenario la calle. Aunque el movimiento antiglobalización tendrá una representación menor de lo esperado, se espera que hoy y el próximo jueves marchen por la ciudad unas 25.000 personas. En la miscelánea del inconformismo habrá un poco de todo: defensores de la condonación de la deuda, simpatizantes zapatistas, sindicalistas, campesinos, estudiantes y hasta un grupo de mujeres que ha convocado la marcha de las minifaldas, en protesta por la prohibición de esa prenda en los edificios públicos de Monterrey. Por parte del equipo rival, unos 6.000 policías velarán por que la ciudad no se convierta en una nueva Génova. Más de 50 mandatarios han confirmado su asistencia, entre ellos, George W. Bush, de EEUU; Tony Blair, del Reino Unido; Vladimir Putin, de Rusia, y José María Aznar, que hablará el jueves en la sesión plenaria en su calidad de presidente de turno de la Unión Europea. Las ministros de Economía de los países participantes inaugurarán hoy los trabajos para pulir la declaración final; después vendrán dos días de mesas redondas y a partir del jueves, con la llegada de los principales jefes de Gobierno, se tomarán los acuerdos finales. La Conferencia será clausurada el viernes por el presidente de México, Vicente Fox, anfitrión del encuentro. ES3X1 – 2002/2003 16/21 Sciences Cellules souches : l’espoir thérapeutique L’Express du 04/07/2002 L’ESPOIR NE DES CELLULES SOUCHES par Jean-Marc Biais Prélevées dans la mœlle osseuse, les cellules «mésenchymateuses» pourraient servir à «réparer» foie, poumon, rétine, cerveau ou intestin. Mais bien des obstacles restent à surmonter Catherine Verfaillie n’aura peut-être pas le prix Nobel. Mais l’article signé par cet éminent médecin d’origine belge dans la revue Nature fera date. Avec son équipe de l’université du Minnesota (Etats-Unis), elle apporte la preuve que certaines cellules souches de la mœlle osseuse - dites «mésenchymateuses» peuvent se transformer en cellules du foie, du poumon, du cerveau, de la rétine, de l’intestin ou du muscle. Depuis deux ans, les scientifiques s’interrogeaient sur les réelles capacités des cellules souches trouvées dans un organisme adulte à se différencier pour acquérir les caractères spécifiques de telle ou telle partie du corps. Catherine Verfaillie clôt le débat. Un pas décisif vient ainsi d’être franchi en direction de la médecine régénératrice. Certes, il y a encore bien des obstacles à surmonter avant de pouvoir réparer un organe humain en y injectant des cellules neuves capables de revivifier le tissu défectueux. Mais la voie est maintenant tracée. Pour bien comprendre l’enjeu, il faut rappeler ce qu’est une cellule souche. A l’origine de la vie: un œuf, cellule unique issue de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde. Cet œuf va rapidement se diviser pour atteindre, au bout d’une semaine, le stade d’un embryon contenant une centaine de cellules identiques, dites «souches». Au fur et à mesure de la croissance, ces unités de base vont continuer à se multiplier et à se différencier pour constituer progressivement les 200 types de cellules composant le corps humain (sang, muscle, os...). A l’âge adulte, ces briques fondatrices n’ont pas complètement disparu de l’organisme. On en trouve un peu partout. Mais en quantité infime. Catherine Verfaillie a réussi à extraire de la mœlle osseuse à ne pas confondre avec la mœlle épinière... - quelques-unes d’entre elles, à les cultiver, à les injecter dans un embryon de souris et à produire ainsi différents tissus. Cette découverte est prometteuse. Les cellules mésenchymateuses semblent en effet avoir un gros avantage. Elles ne présentent pas de risque de prolifération anarchique. Contrairement aux cellules souches d’origine embryonnaire, qui, comme l’ont montré certaines études, peuvent donner naissance à des tumeurs. Il serait toutefois dangereux pour la science de tirer prétexte des travaux de Catherine Verfaillie pour abandonner les recherches sur les cellules issues d’embryons surnuméraires (les embryons congelés pour lesquels il n’y a plus de projets parentaux). Aux Etats-Unis comme en France, des mouvements d’inspiration religieuse veulent faire interdire ces travaux. Christine Boutin souhaitait ainsi empêcher l’importation par le CNRS de lignées en provenance d’Australie. Elle vient d’être déboutée par le tribunal administratif de Paris. Il n’y a pas à privilégier une piste plutôt qu’une autre. Comme le souligne Laure Coulombel, directrice de recherche à l’Inserm: «Les cellules souches d’origine embryonnaire sont un matériel irremplaçable pour mieux comprendre les mécanismes de différenciation. Notre objectif est de développer la connaissance scientifique avant toute finalité thérapeutique.» «Il faut chercher dans toutes les directions», ajoute Françoise Dieterlin, de l’Institut d’embryologie CNRS-Collège de France. Aujourd’hui, les chercheurs savent encore peu de chose sur les facteurs qui conditionnent l’évolution d’une cellule souche dans telle ou telle direction, sur la façon dont elle est programmée ou déprogrammée, sur les raisons pour lesquelles, par exemple, elle se transforme en os et pas en neurone. Or, sans une maîtrise de ces phénomènes d’origine génétique, il ne peut y avoir de médecine régénératrice. Le praticien devra savoir à quel stade de sa croissance la cellule souche sera injectée dans l’organe malade. Seules des recherches poussées sur les lignées de cellules souches embryonnaires permettront de découvrir le système complet de développement. Autre bémol à apporter aux études des chercheurs du Minnesota: une cellule unique, cultivée en laboratoire (in vitro), ne fait pas un organe complet. «Il ne faut pas extrapoler, explique Laure Coulombel. La cellule souche n’est pas une pièce de rechange standard. Obtenir des neurones, c’est une chose. Réparer une lésion dans un système nerveux, c’est un tout autre enjeu. Les nouveaux neurones doivent survivre, se reconnecter et devenir fonctionnels. Chaque organe n’est pas homogène. Sa structure est tridimensionnelle et les connexions peuvent varier d’un endroit à l’autre.» Dernier obstacle, et non des moindres: une expérience réussie sur la souris n’est pas forcément transposable à l’homme. Plusieurs années seront nécessaires pour pouvoir faire ce saut. ES3X1 – 2002/2003 17/21 El País.es, viernes 22 de enero de 1999 > SOCIEDAD Las células adultas pueden reprogramarse para producir otro tipo de tejidos Material del cerebro de unos ratones permitió regenerar su sangre al ser trasplantado MALEN RUIZ DE ELVIRA, Madrid La creencia de que las células de los animales adultos tienen una identidad determinada, ligada al tejido en el que se encuentran, ha sufrido un nuevo golpe con un experimento realizado por investigadores de Canadá e Italia. La investigación ha demostrado que algunas células procedentes del sistema nervioso de un ratón adulto se convierten en productoras de células sanguíneas al ser trasplantadas a la médula ósea de otro ratón. Este logro es consistente con el experimento que dio lugar a la oveja Dolly, clonada a partir de una célula adulta. Las llamadas células madre, que son las que forman el embrión en sus primeras etapas de desarrollo y también las que se encargan de suministrar nuevas células a los tejidos de animales adultos, se han convertido en un filón para la biología, tras conseguir los investigadores hace unos años su aislamiento y cultivo en laboratorio. Se empezó a hacer en ratones, pero el año pasado ya se consiguió cultivar células madre embrionarias de humanos. Este camino y el de la clonación están confluyendo, ya que ambas vías se perfilan como fuente de material para la generación de células especializadas (las de cualquier tejido del cuerpo) con posible utilización en trasplantes o terapia genética. El camino de las células madre obviaría los problemas éticos que supone generar embriones humanos con el solo fin de utilizar sus células. El estudio, realizado por Angelo Vescovi, de la empresa NeuroSpheres Limited de Canadá y científicos del Instituto Nacional de Neurología de Italia, indica la posibilidad de que las células madre no tengan que proceder de embriones para poder utilizarlas en la generación de células especializadas. « Dimos un rodeo y utilizamos células madre adultas », ha dicho Vescovi. La investigación es importante desde el punto de vista básico porque « ha demostrado que las células madre del sistema nervioso no están programadas para producir sólo células de ese sistema (neuronas y células gliales) sino que pueden también producir células del torrente sanguíneo », explica Alberto Martínez Serrano, profesor del Departamento de Biología Molecular, en la Universidad Autónoma de Madrid, que colabora con algunos de los investigadores canadienses e italianos dentro de una red de investigación de aplicaciones clínicas de las células madre humanas. « No se sabía hasta qué punto las células madre estaban parcialmente diferenciadas en los individuos adultos », añade Martínez Serrano, quien, sin embargo, cree que todavía no se pueden generalizar los resultados obtenidos por el grupo italocanadiense a todos los tejidos, en el sentido de que todas las células madre sean iguales. Tampoco se puede asegurar que sucederá lo mismo en humanos y en todos los tejidos, ya que se ha hecho sólo en ratones y con células del sistema nervioso. « No han demostrado que puedan construir otros tejidos », recuerda. Las células madre de animales adultos suministran nuevas células a las partes del cuerpo en las que se da una alta tasa de renovación celular, como el sistema sanguíneo, el intestino o la piel. Si no están reprogramadas genéticamente para ello, como parece indicar el experimento actual, entonces deben existir factores externos que las dirigen. Los investigadores, que publican el resultado de su experimento hoy en la revista Science, tomaron células madre neurales del sistema nervioso central de un grupo de ratones, las cultivaron en laboratorio y las inyectaron en un segundo grupo de ratones cuyas células madre hematopoyéticas habían sido destruidas por una alta dosis de radiación. Las células madre hematopoyéticas son las que en la médula ósea producen los distintos tipos de células de la sangre. Como se reanudó la producción de células sanguíneas en el segundo grupo de ratones, los investigadores dedujeron que las estaban produciendo las células madre trasplantadas. « No nos creíamos nuestros propios datos », ha dicho Vescovi. « Se creía que los tejidos no se podían cambiar ». De cara a las posibles aplicaciones clínicas de esta línea de investigación, el próximo paso sería intentar aislar y cultivar las células madre adultas humanas, algo que todavía no se ha hecho. ES3X1 – 2002/2003 18/21 Santé Lutte contre le tabagisme J’ARRETE DE FUMER Certains pensent que le tabagisme se réduit à une simple habitude. Or, il est bien démontré aujourd’hui que fumer régulièrement entraîne chez tout fumeur une double dépendance, à la fois physique et psychologique. Elles sont étroitement liées. La dépendance psychologique est réellement à prendre en considération. Fumer est, pour beaucoup, un plaisir qu’il s’agira de remplacer. La dépendance physique naît de l’apport régulier en nicotine. Le corps s’habitue progressivement à cette drogue. Lors de l’arrêt brutal du tabac (le sevrage), des effets désagréables, mais passagers peuvent surgir : forte envie de fumer, irritabilité, anxiété, difficulté de concentration, maux de tête, vertiges, sensation de faim. Pour le fumeur, fumer semble alors le seul remède pour éviter ces sensations désagréables. Il s’agit là de la principale cause de rechute dans les premiers temps de l’arrêt. Je sais que ce n’est pas bon pour ma santé. Mais « arrêter de fumer » est plus facile à dire qu’à faire ! Je voudrais essayer. Comment m’y prendre pour mettre toutes les chances de mon côté ? La première chose à faire est de prendre vous-même la décision d’arrêter de fumer. N’hésitez pas à vous faire aider. Parlez-en autour de vous, à votre famille, vos collègues, votre médecin. Sachez qu’il existe des structures d’aide au sevrage et des techniques alternatives. Pensez à vous faire plaisir autrement. Cherchez des compensations et écartez les tentations. Il est nécessaire de remplacer le tabac par des activités « plaisirs » ou de relaxation en fonction de ce que la cigarette représente pour vous. Comment s’arrêter ? Vous souhaitez vous arrêter de fumer. Bravo. Pour votre arrêt du tabac, vous devez envisager successivement trois étapes : • Motivez-vous avant d’arrêter • Agissez avec les méthodes de votre choix • Pendant de longs mois, il faut prendre garde aux rechutes ! Pour arrêter de fumer, il n’existe aucune recette miracle, mais des stratégies que vous pouvez suivre seul ou bien avec l’aide de votre médecin. Certains moyens sont à éviter. D’autres sont plus efficaces. Motivation ---------> Action ---------> Gare aux rechutes ! Quelle est la meilleure tactique ? En règle générale, mieux vaut arrêter totalement, du jour au lendemain. Cette méthode donne de meilleurs résultats. En effet, si vous décidez de diminuer progressivement votre consommation, vous éliminerez d’abord toutes les cigarettes faciles. Vous ne garderez que les « bonnes », celles auxquelles vous tenez le plus, celles qui vous font réellement plaisir. Il vous sera d’autant plus difficile de vous séparer de ces quelques dernières. Vous risquez la rechute. A quand le jour « J « ? Il faut choisir le meilleur moment pour vous ! Un départ en vacances, un voyage, une période plus « relax » professionnellement. Il est plus facile d’arrêter de fumer quand on est détendu que lorsqu’on est stressé par des obligations. En pratique, comment m’y prendre ? Faites vous aider par votre entourage. Annoncez-lui haut et clair votre décision. • Fixez votre date d’arrêt et préparez votre planning de loisirs sans tabac. • Pratiquez une activité physique ou de relaxation. • Pensez à manger équilibré. Gare aux compensations sous forme de sucreries. • Mettez chaque jour dans une tirelire l’argent que vous auriez consacré à fumer et offrez-vous l’inaccessible : la croisière, le voyage dont vous avez toujours rêvé. Et si j’échoue ? Ne vous découragez pas. Après une première tentative, recommencez ! Les chances de succès permanent augmentent avec le nombre d’expériences précédentes. Certains réussissent après seulement deux ou trois tentatives. Le moment était peut-être mal choisi, la préparation insuffisante, etc. Peut-être avez-vous besoin d’être mieux aidé. Aucune méthode n’assure le succès dans 100% des cas et chacune doit être accompagnée d’un arrêt total de la cigarette, d’un soutien psychologique et d’un changement de mode de vie. L’auto-médication est vivement déconseillée http://www.fundp.ac.be/sippt/tabagisme/arreter.html ES3X1 – 2002/2003 19/21 ES3X1 – 2002/2003 20/21 Médias Telérama.fr - dimanche 6 mai 2001 Les rats La chronique d’Alain Rémond Je me suis d’abord dit : mon petit Rémond, fais gaffe, si tu tiens vraiment à parler de Loft story, prendsle à la rigolade, ne monte surtout pas sur tes grands chevaux, halte au voyeurisme, et tout le bataclan. Loft story, c’est de la daube, tout le monde le sait. Mais ça vaut vraiment pas le coup de s’énerver, d’en appeler aux grands principes, genre Télérama donneur de leçons. Joue-la finement, mon gars, mets les rieurs de ton côté, c’est mille fois plus efficace. Voilà ce que je me suis dit. Finalement, tout bien considéré, j’ai choisi de sortir les gants de boxe. Parce que ce truc, ça ne me donne pas envie de rigoler. Ça me donne envie de cogner. Je sais que ça ne sert à rien, que Loft story est plébiscité, qu’on ne peut tout de même pas taxer d’abrutis les millions de gens qui regardent ça, que personne n’oblige personne à le faire. Je sais, je sais. Mais je m’en fous. Enfermer onze personnes pendant soixante-dix jours, sous l’œil de caméras omniprésentes, mettre en place un système progressif d’élimination, transformer des êtres humains en rats de laboratoire (qui va coucher avec qui ?), rendre les spectateurs complices de ce théâtre de la cruauté : comment qualifier ceux qui ont inventé ça, qui s’en vantent, qui publient jour après jour des communiqués triomphants ? Regardez-les, écoutez-les, par la voix de leur marionnette, Benjamin Castaldi, détailler les performances, l’infaillibilité de leur dispositif de surveillance. Nos caméras voient tout ! Elles sont jusque dans les salles de bains, derrière les miroirs sans tain ! Elles pivotent toutes seules ! Elles scrutent l’obscurité du dortoir, grâce à l’infrarouge ! Aucune échappatoire. Vous êtes faits comme des rats. Rien de ce que vous dites, de ce que vous faites ne peut nous échapper. Ni même ce que vous pensez : ces charognards ont été jusqu’à inventer un « confessionnal » où chaque cobaye, à tour de rôle, vient vider sa tête et son cœur (et, accessoirement, débiner ses petits camarades), face à l’œil glauque de la caméra traqueuse et violeuse. Ah ! ce qu’ils sont contents de nous montrer tout ça, les geôliers de Loft story. Ils en sont fiers. Ils veulent qu’on les applaudisse. C’est pour vous qu’on a fait tout ça, nous disentils. Pour que vous ne perdiez pas une miette de notre machine à humilier, à broyer, à détruire. Dites merci. Dites bravo. (Et voilà le pire : les victimes sont les premières à applaudir...) Je les entends d’ici, ces professionnels du mépris : si autant de gens nous regardent, c’est tout de même bien la preuve que notre émission vaut le coup, qu’elle est intéressante, fascinante, passionnante ! Pitoyable argument de cyniques marchands de soupe. Je vais vous donner une recette infaillible pour avoir cent pour cent d’audience : annoncez, à grands coups de trompe, un meurtre en direct. Vous l’aurez, votre orgasme d’audience. Et ça prouvera quoi ? Que le spectaculaire paie. Quitte à s’essuyer les pieds sur la dignité humaine. Parce qu’en chacun de nous sommeille un loup. Et que c’est un métier, de savoir le réveiller. Il faut les imaginer, ces négriers de Loft story, scrutant les écrans, jour après jour, bavant d’envie (l’argent !, l’argent !) devant toutes ces répliques salaces, ces confidences pitoyables, ces intrigues de sitcom, ces vrais désespoirs aussi (le malheur fait vendre) qui alimenteront, bien resserrés, bien mis en scène, le résumé du jour. Avec invitation à cracher au bassinet pour avoir le droit de tout voir en direct (par ici la monnaie !). Ils jouent avec leurs otages, comme chats avec des souris, un coup de griffe, un coup de dent, ils sadisent notre regard et se frottent les mains de satisfaction. Ah ! mais, objection, Votre Honneur : nous avons la caution de deux psys ! Vous pensez bien que, s’il y avait le moindre risque de causer le plus petit dommage au psychisme des volontaires (des volontaires, n’oubliez pas !), nous arrêterions immédiatement cette sympathique et inoffensive expérience ! Alors ça, c’est le pompon. Vous savez à quoi ça me fait penser (parti comme je suis, n’essayez pas de m’arrêter...) ? Aux médecins invités à assister aux séances de torture. Attention, monsieur le tortionnaire, là, vous y allez un peu trop fort, si vous continuez, votre client va tourner de l’œil. Mille excuses, docteur, je me suis laissé emporter, je vous promets de faire gaffe. J’exagère ? Ça m’est égal. J’ai envie de cogner. Et pas seulement sur des lampistes. Parce que ce truc-là n’est pas arrivé tout seul sur l’écran, par l’opération du Saint-Esprit. Cette « télé du réel » (admirable hypocrisie dans la pudeur des mots !) a été voulue, décidée, conçue, mise en œuvre, fignolée dans ses moindres détails par une chaîne française qui s’appelle M6, dirigée par Nicolas de Tavernost. Il l’a voulue. Qu’il l’assume. Ecrivez-lui. A lui, personnellement. Demandez-lui s’il est fier de regarder ça. S’il est content que sa chaîne ait inventé la télé flic à la française. En ce qui me concerne, j’ai fait mon boulot : j’ai regardé Loft story ad nauseam (et sans assistance psychologique...). Je ne peux plus. Je ne veux plus. Rideau. ES3X1 – 2002/2003 21/21 ELPAIS.ES -EDICIÓN IMPRESA > RADIO Y TELEVISIÓN Lunes, 4 de junio de 2001 ‘Gran Hermano’ y el más allá FERNANDO COLOMO Fernando Colomo es director de cine. Ha llegado el momento de salir del armario y decir que veo y sigo Gran Hermano. Ya sé que no soy el primero en confesarlo, y espero también no ser el último. Puestos a justificarnos, quizá sea por el lado voyeur que tenemos muchos directores de cine. Algo que nos hace fijarnos en los comportamientos de los seres humanos y que, en este caso, nos lo han puesto a huevo. Este año, el arranque del programa me pilló cuando me había retirado por espacio de un mes a una casa en el campo con objeto de rematar un guión que se me estaba resistiendo. No tenía apenas contacto con el mundo exterior, a no ser el teléfono o, por supuesto, la televisión. Así que me convertí en una especie de pequeño hermano, aislado en una casa y llevando una vida paralela a los voluntarios encerrados en la otra casa. La diferencia es que ellos no me podían ver a mí y yo, por supuesto, sí podía verlos a ellos. Me sentí tan identificado que hubo un momento que tuve miedo de que me nominaran. Si me llegan a echar de la casa antes de que terminara el guión, me habrían hecho polvo. Pero mi caso no puede generalizarse. Aunque el número de directores/as de cine se ha incrementado en los últimos años, su suma nunca podría aproximarse a la de millones de telespectadores que prefieren ver a unos chicos lavándose los dientes a, digamos, Stallone repartiendo mamporros. Barajemos otra posibilidad, los espectadores a los que les gusta el género documental, aquellos que disfrutan observando cómo la reina de las hormigas se aparea con sus zánganos. O cómo las obreras se agitan frenéticamente por los laberínticos túneles del hormiguero transportando alimentos, muchas veces cinco veces superiores a su tamaño. Todo visto a través de un falso hormiguero que tiene una pared lateral de vidrio a través de la cual se puede filmar a los insectos. Pero no nos engañemos, el público de los documentales de La2 no creo que pase de los cien o doscientos mil. Demasiado insignificante comparado con las audiencias millonarias de Gran Hermano. Suma y sigue. Veamos. ¿Cuánta gente cree en los extraterrestres? Existe una teoría que dice que el planeta Tierra es en realidad una especie de zoo humano, una granja cuidada (¿?) por extraterrestres que nos utilizan como cobayas o, en el mejor de los casos, como mero entretenimiento. A lo mejor, los interesados en los extraterrestres se sienten también interesados en observar a los marcianos de GH. Bien, sumando, sumando ya empezamos a tener una posible audiencia, pero aún estamos muy lejos de los seis o siete millones, ¿quién más se podría sumar? Pensemos... ¡Ya está! Vivimos en un país confesionalmente católico, y aquí puede estar la madre del cordero. Porque, mirándolo bien, la casa de GH es un poco como nuestro paso por la vida. Tenemos que convivir con otras personas a las que, en la mayoría de los casos, no hemos elegido. Vivimos intensamente estas relaciones, pasamos del amor al odio, llegamos a acuerdos, hacemos pactos, lloramos, reímos... ¿Y qué tiene todo esto que ver con el Estado confesional? ¿El confesonario? No, eso es sólo una anécdota. Lo importante es la fe en Dios y en el más allá. Veamos, nadie quiere salir de la casa, lo mismo que nadie quiere morirse (aunque estemos convencidos de que la vida es una mierda), pero cuando este hecho inevitable se produce todos se apenan y lloran, incluidos los que nos han nominado, es decir, los responsables de nuestro sufrimiento y en cierta forma de nuestra muerte. Cuando el elegido es expulsado de la casa, se produce el tránsito al plató, algo que recuerda mucho a las experiencias relatadas en libros tipo Vida después de la muerte. Hay muchas luces (focos), un corredor muy largo que cruzamos en una especie de burbuja (el coche que traslada al elegido al plató) y por fin, la llegada al paraíso (el plató), el encuentro con los seres queridos que nos precedieron en el tránsito y que aparecen ahora radiantes (maquillados, arreglados, iluminados), y que después de besos y abrazos, nos llevan ¡por fin! al encuentro con dios (Mercedes Milá), con quien tendremos el placer de estar cara a cara y que nos mostrará de un solo golpe toda nuestra vida pasada (el documental-resumen de nuestra estancia en la casa). Pero no siempre habrá final feliz, eso dependerá de cómo nos hayamos portado en la casa. Si hemos sido buenos, todo será maravilloso (el cielo), pero si hemos sido malos, la salida nos puede deparar muchas angustias, reproches, indiferencias e incluso agresiones (el infierno). Bien, esto ya empieza a cuajar. Ahora sí que salen las cuentas, incluso en exceso. Empiezo a pensar que hay más católicos practicantes de lo que las encuestas indican. O quizá pase con esto de la religión, que muchos la practican, aunque no lo confiesen, lo mismo que con la audiencia de Gran Hermano, que es enorme, aunque luego resulta que nadie reconoce verlo o seguirlo.