Livre Blanc Learning eXperience Platform : .com V Reme re l'apprenant au centre ! Janvier 2019 Table des matières 2 Pourquoi ce livre blanc ? 3 Le constat de l’apprentissage moderne 4 L’apprentissage a surtout lieu en dehors des dispositifs de formation classiques 5 La plateforme LMS n’est pas le Graal de l’apprentissage 6 Les exigences et contraintes de l’apprenant moderne évoluent 7 Faut-il abandonner sa plateforme LMS ? 8 9 11 13 De l’expérience utilisateur à l’expérience d’apprentissage L’expérience utilisateur : de quoi parle-t-on ? Expérience ou souffrance utilisateur en tant qu’apprenant ? Vers la Learning eXperience Platform 13 La LXP, un nouveau type de plateforme 15 La LXP selon MySkillCamp 15 Une expérience utilisateur optimale 15 Facilement trouvable (Findability) 15 Accessible (Accessibility) 15 Donner envie (Desirability) 16 Facilement utilisable (Usability) 16 Crédible (Credibility) 16 Utile (Usefulness) 18 Une plateforme étendue 20 Une plateforme “invisible” 21 À propos de MySkillCamp V CENTRE NANT A E R U En tant que professionnels de la forma- eXperience Platforms (LXP) fait partie, tion, nous faisons partie des témoins à notre sens, de ces changements ma- privilégiés de l’évolution des tendances jeurs. E L’APP TR dans le domaine du digital learning. L Par ce livre blanc, nous avons souhaité Usages, modalités, outils, plateformes… apporter une contribution sur ce sujet il ne se passe pas une année sans qu’un et développer notre vision de ce que florilège de nouveautés ne fasse son ap- pourrait être une LXP qui répondrait aux parition. Certaines s’avèrent n’être que enjeux d’un apprentissage moderne et des modes, passagères par définition, efficace. tandis que d’autres sont des tendances lourdes, des marqueurs du passage à Nous espérons que son contenu vous une nouvelle manière d’envisager le digi- sera instructif et vous invitons à nous tal learning et, donc, à une nouvelle ma- contacter pour continuer le débat. nière d’outiller les apprenants. Très bonne lecture ! L’évolution des plateformes de formation, depuis les premiers Learning Management Systems (LMS) vers les Learning Kevin Tillier Jonathan Pottiez CEO de MySkillCamp Expert en management de la formation 2 EM ! R ET Reme re 'apprenant au centre ! ourquoi ce livre blanc ? REMETTRE L’APPRENANT AU CENTRE ! Le constat de REMETTRE L’APPRENANT AU CENTRE ! NANT A RE CENTRE E L’APP TR Loin, très loin est le temps où l’on considérait que la formation devait nécessairement être guidée, encadrée, descendante. Désormais, l’apprenant moderne s’occupe en grande partie lui-même de son développement, tout du moins en a-t-il davantage les moyens. Plusieurs études en attestent. 3 EM ! R ET l’apprentissage moderne U L’apprentissage a surtout lieu en dehors des dispositifs de formation classiques La société Degreed a mené en 2016 de formation, physiques comme vir- une étude intitulée How the Workforce tuelles). Learns in 2016 , particulièrement éclai- Ce qui est intéressant, en revanche, c’est rante au sujet des habitudes des indivi- que l’étude de Degreed montre que les dus en matière d’apprentissage. sources d’apprentissage autogéré sont 1 plus nombreuses et, surtout qu’elles Degreed distingue ainsi deux types d’ap- sont mobilisées bien plus fréquemment prentissage : : quotidiennement, toutes les semaines, L’apprentissage guidé (L&D led) : ce- tous les mois, tous les trimestres ou tous lui-ci correspond par exemple au suivi les ans. En revanche, l’apprentissage de formations (en présentiel, en distan- guidé se fait plutôt à fréquence men- ciel, etc.), au fait de bénéficier d’un pro- suelle ou trimestrielle. gramme de coaching ou de mentoring, de participer à des conférences, etc. C’est cette partie qui est principalement Si l’on intègre cela, le défi pour le res- gérée et supervisée par le service forma- ponsable formation est au moins triple : tion. (L&D aider l’apprenant à identifier les conte- self-directed) : quand un individu réalise nus les plus pertinents et à sélectionner des recherches sur le web, apprend au les ressources adéquates ; L’apprentissage autogéré contact de ses pairs, lit des articles et des livres, consulte des blogs, regarde mesurer toutes ces activités d’ap- des vidéos, utilise des applications, prentissage informelles afin d’identifier écoute des podcasts… il prend en main celles les plus pertinentes, autant que directement son apprentissage. faire se peut2 ; Ces deux types d’apprentissage coha- valoriser les activités d’apprentis- bitent et n’ont rien de nouveau (ce n’est sage comme partie intégrante du déve- nullement une découverte que le fait que loppement professionnel du collabora- l’individu apprend en dehors des salles teur. http://get.degreed.com/hubfs/Degreed_How_the_Workforce_Learns_in_2016.pdf Ne nous leurrons pas : “traquer” toutes les activités d’apprentissage nous semble être un vœu pieux, aussi inutile qu’irréaliste. 1 2 4 La plateforme LMS n’est pas le Graal de l’apprentissage Autre étude qui corrobore le constat pré- Là encore, ce sondage vient confirmer, cédent : le classement Top Tools for Lear- par les chiffres, ce que les profession- ning établi par Jane Hart (du Centre for nels de la formation observent de façon Learning & Performance Technologies), plus ou moins explicite : les répondants devenu rapidement la référence mon- apprennent surtout en se rendant sur diale pour identifier les outils d’appren- YouTube et en réalisant des recherches tissage les plus utilisés par les individus. sur Google, en consultant des supports Ce classement met en exergue, chaque de présentation PowerPoint, en échan- année, les nouvelles entrées dans le top, geant sur les réseaux sociaux (et notam- les outils qui le quittent, ceux ayant fait ment Twitter et LinkedIn) et/ou au sein un bond au classement, etc. de communautés (par ex. via Slack), etc. Dans son édition 2018, les dix premiers En lien avec l’étude de Degreed, il ap- outils du top, donc les plus plébiscités, paraît que les outils utilisés fréquemment sont : par les services formation apparaissent 1. Youtube bien plus loin dans le classement. Ain- 2. PowerPoint si, le premier outil auteur cité (Articulate) 3. Google Search tandis que la première plateforme LMS 4. Twitter citée (Moodle) n’arrive qu’à la 42e place. 3 5. LinkedIn 6. Google Docs and Drive Ce constat vient enrichir l’un des défis 7. Word précédemment cités pour le responsable 8. WordPress formation : aider l’apprenant à accéder 9. Slack aux outils qu’il utilise habituellement et à 10. Zoom les intégrer de façon cohérente dans son processus d’apprentissage. 3 https://www.toptools4learning.com/ 5 Les exigences et contraintes de l’apprenant moderne évoluent L’infographie Meet the Modern Lear- collaboratif (collaborative) : il appren- ner (en page 10 du rapport de Bersin : drait surtout lors des interactions sur le Meet the Modern Learner : Engaging the lieu de travail avec ses pairs, ses collè- Overwhelmed, Distracted,and Impatient gues et ses managers ; habilité (empowered) : il deviendrait Employee4) est, elle aussi, riche d’enseignements. de plus en plus acteur de son apprentissage et de son développement, quitte à participer à son financement. On y apprend ainsi que l’apprenant moderne serait5 : submergé (overwhelmed) : il ne consa- Pour répondre aux exigences de cet ap- crerait que 1 % de son temps de travail prenant moderne tout en tenant compte hebdomadaire à la formation et au déve- de ses contraintes, il est essentiel de le loppement de ses compétences ; remettre au centre des dispositifs d’ap- distrait (distracted) : il consulterait son prentissage tout en l’accompagnant de façon à le rendre progressivement tou- smartphone jusqu’à 9 fois par heure ; impatient (impatient) : il ne regarderait jours plus autonome. pas les vidéos de plus de 4 minutes ; non attaché (untethered) : il serait de https://legacy.bersin.com/uploadedfiles/112614-meet-the-modern-learner.pdf 5 Pour chaque qualificatif, un exemple extrait de l’infographie est proposé. 4 plus en plus mobile et amené à travailler (et donc à se former) depuis différentes localisations, et plus uniquement sur son lieu de travail ; “à la demande” (on-demand) : il chercherait de plus en plus les informations et les réponses dont il a besoin par luimême, sans passer par les canaux de formation traditionnels (voir les deux études précédemment citées) ; 6 Faut-il abandonner sa plateforme LMS ? Au vu de ces constats, la question nous Cette vision nous semble quelque peu semble légitime, tant il est vrai que la exagérée. Comme le souligne le sous- majeure partie de l’activité d’un appre- titre du rapport de l’étude de Degreed nant semble se passer en dehors des : la formation traditionnelle n’est pas plateformes de formation. Par ailleurs, obsolète, elle est juste incomplète (Tra- les plateformes LMS ne sont pas tou- ditional L&D is not obsolete. It’s just in- jours en capacité de s’adapter à cette complete.). Ainsi, en complément de la nouvelle donne. Inventées voici près de plateforme LMS, il est nécessaire d’in- 30 ans, celles-ci avaient pour objectifs vestiguer tous ces “nouveaux” territoires principaux de déployer des projets de de l’apprentissage (qui ne sont pas réel- formation et de tracer la conformité des lement nouveaux pour les apprenants collaborateurs et fournisseurs à certaines mêmes) et, ainsi, offrir une expérience règles. Cette vision très “descendante” d’apprentissage optimale. Et qui dit ex- de la formation est donc en contradic- périence d’apprentissage dit, au préa- tion, au moins partielle, avec cette vision lable, expérience utilisateur... de l’apprentissage qui partirait “de la base”, considérant que l’apprenant est le mieux placé pour savoir ce dont il a besoin et quels sont les moyens les plus appropriés pour y répondre. Les services formation sont morts, vivent les apprenants autonomes ? 7 REMETTRE De l’expérience utilisateur à l’expérience d’apprentissage L Le mot “expérience” a le vent en poupe, y compris dans le milieu de la formation. Ainsi, l’apprenant (autrefois nommé le stagiaire, le formé, le participant...) ne suivrait plus une formation, mais vivrait une “expérience d’apprentissage”. Voilà qui est ambitieux ! Mais, comme toute expérience, celle-ci peut se révéler enthousiasmante... ou décevante. La liste des ingrédients à intégrer pour que “la mayonnaise prenne” est longue, mais il y a un élément sur lequel on a parfois fait l’impasse : le lien fort entre expérience d’apprentissage et expérience utilisateur. Les deux sont en effet intimement liés, notamment dans le cadre des formations digitales. 8 L’expérience utilisateur : de quoi parle-t-on ? L’expérience utilisateur (UX - User Expe- 3. Attractif (Desirability) : Tous les élé- rience) est, comme son nom l’indique, ments qui peuvent rendre le site attractif une approche marketing qui s’intéresse pour l’utilisateur (jeu de couleurs, typo- à l’expérience d’un utilisateur tout au logie...). long de l’utilisation d’un service ou d’un 4. Facilement utilisable (Usability) : il produit, ou de l’interaction avec une doit être suffisamment intuitif pour que société ou une marque. Cet utilisateur le visiteur le prenne en main facilement, exprime donc un certain nombre d’émo- puisse naviguer aisément d’une page à tions et de sentiments, positifs ou néga- l’autre, trouver rapidement l’information tifs, durant cette expérience, qui auront souhaitée, etc. directement un impact sur son niveau de 5. Crédible (Credibility) : pour rassurer satisfaction. Cette expérience utilisateur le visiteur et inspirer confiance la marque vaut pour tous types de produits ou de doit être suffisamment mise en avant, services, y compris, donc, pour des for- les informations données doivent être à mations, digitales ou non. jour, le site est techniquement irréprochable (pas d’erreur, pas de page man- En prenant l’exemple des sites web, quante…), etc. Magnus Revang, expert du sujet, pré- 6. Utile / efficace (Usefulness) : le site sente six étapes incontournables pour doit apporter de la valeur au visiteur et qu’un utilisateur vive une expérience op- se distinguer des autres. Il doit apporter timale. Le site doit être ainsi : rapidement les réponses attendues, le 1. Facilement trouvable (Findability) : fond et la forme du site peuvent s’adap- son référencement doit être optimal de ter au profil du visiteur, etc. façon à être trouvé facilement à l’aide des moteurs de recherche. Notons enfin que l’expérience utilisateur 2. Accessible (Accessibility) : il doit englobe aussi l’interface utilisateur (UI - être conçu de façon à être supporté User Interface), à savoir la partie visible par les différents terminaux et les prin- de l’expérience utilisateur, qui intervient cipales technologies du marché (par à de multiples reprises (navigation, em- ex. responsive : être lisible sur tout type placement des contenus, etc.)6. d’écran), être conforme aux standards en vigueur, notamment pour les per- http://blog.lunaweb.fr/ux-ui-experience-utilisateur-interface/ 6 sonnes en situation de handicap, etc. 9 En résumé, l’objectif de l’expérience Ainsi, bon nombre de paramètres et de utilisateur est d’amener l’utilisateur à critères doivent être pris en compte de atteindre facilement et rapidement son façon à offrir une expérience utilisateur but (acheter, trouver une information…), optimale. Qu’en est-il des formations di- le tout de manière efficiente (sans que gitales dans ce cadre ? Y a-t-il une “ex- cela ne lui coûte trop de temps ou d’ef- périence apprenant” à penser ? fort) et dans un environnement agréable à tout point de vue. Il s’agit donc d’une conception du produit/service qui est centrée sur l’utilisateur, en amont, et qui tienne compte de ses retours, en aval. 10 Expérience ou souffrance utilisateur en tant qu’apprenant ? “ATAWADAC” (AnyTime, Au vu de la richesse (croissante) des mo- AnyWhere, dalités pédagogiques, il pourrait être ten- AnyDevice, AnyContent), à savoir le fait tant pour le concepteur “d’en faire trop”, de pouvoir apprendre à tout moment, au risque de surcharger le parcours, de en tout lieu, sur tout type d’appareil, tout perdre en cohérence et en fluidité et, fi- type de contenu, semble désormais être nalement, de nuire à l’apprentissage. une sorte de “motto” des professionnels de la formation lorsqu’ils s’intéressent C’est ainsi que les parcours de formation au digital. Cela amène donc des défis mixtes (blended learning), lorsqu’ils sont particuliers, qui rendent la conception de bien conçus et construits, permettent parcours de formation “légèrement” plus à l’apprenant d’alterner les moments complexe (mais passionnante !), beau- et les lieux d’apprentissage, à l’aide de coup plus qu’à l’époque où la formation en présentiel était la modalité dominante. différents terminaux (ordinateur, tablette, Du point de vue de l’apprenant, les contenus... Eh oui, ATAWADAC on vous smartphone...), pour tous types de dit ! maîtres mots sont la cohérence et la fluidité : son parcours de formation Cet apprentissage complètement inté- (et d’apprentissage) doit être cohérent gré n’est toutefois pas encore toujours de bout en bout. Il doit pouvoir alterner une réalité dans la pratique, notamment les modalités et les différentes phases du fait de contraintes techniques/infor- d’apprentissage, en comprenant leur matiques. Ainsi, il n’est pas toujours aisé enchaînement logique. Tantôt guidé et pour l’apprenant d’accéder facilement pris par la main, tantôt laissé autonome à ses contenus de formation pour vivre dans son apprentissage (sans toutefois pleinement cette fameuse expérience être totalement lâché dans la nature), ce d’apprentissage “sans couture”. parcours d’apprentissage doit avoir été pensé pour lui offrir la meilleure expérience possible, celle qui favorisera son engagement et, in fine, l’efficacité et l’efficience de la formation. 11 .com Dans la réalité, il est fréquent que l’ap- S’il lui reste encore de l’énergie pour ap- prenant soit “promené” d’un endroit prendre, après avoir épuisé une bonne (physique ou virtuel) à l’autre, sans réelle partie de la sienne à suivre ce parcours fluidité, avec de réelles “cassures” dans chaotique, ce sera une chance. Rien son parcours prétendument “sans cou- n’est ici exagéré : nous connaissons ture”. L’apprenant lambda peut ainsi les difficultés rencontrées par nombre dans le cadre d’un parcours de blended de professionnels de la formation qui learning se connecter à : consacrent une partie non négligeable une plateforme de formation en de leur temps à s’occuper des oublis ligne pour suivre un module e-learning d’identifiants ou de mots de passe, à préparatoire résoudre des problèmes de connexion, (Learning Management etc. System - LMS) ; une plateforme de gestion des formations pour avoir les informations de L’expérience d’apprentissage est donc, la session en présentiel (Training Mana- ici, directement pénalisée par une expé- gement System - TMS) ; rience utilisateur défaillante. Sans expé- une application de quiz pour évaluer rience utilisateur satisfaisante, pas d’ex- la progression des connaissances tout périence d’apprentissage satisfaisante au long de la formation en présentiel ; dans les formations digitales. Les deux une plateforme d’évaluation des sont imbriquées, indissociables. Comment les combiner ? formations pour compléter un questionnaire d’évaluation de sa satisfaction À ce niveau, une Learning eXperience (“à chaud”) ; Platform (LXP) peut être un début de ré- une plateforme de webinaire pour ponse… suivre une classe virtuelle visant à échanger sur les difficultés rencontrées suite à la journée de formation en présentiel ; une plateforme d’évaluation des formations, à nouveau, pour compléter un questionnaire d’évaluation du transfert des acquis (“à froid”) ; etc. 12 Vers la Learning eXperience Platform La LXP, un nouveau type de plateforme Pour Gartner, il s’agit de plateformes Faut-il aller plus loin dans le dévelop- ouvertes qui offrent aux apprenants des pement des plateformes ? La réponse contenus de formation via une expé- se trouve peut-être du côté d’un nou- rience personnalisée. Elles s’appuient veau type d’acteurs identifié par Gartner donc sur les mécanismes de l’appren- (Gartner Market Guide for Corporate tissage adaptatif (adaptive learning) à Learning Studies, mai 2018) : les plate- l’aide des données issues des évalua- formes LXP (Learning eXperience Plat- tions, des recommandations, etc. Elles form). Du moins, cela dépend de la ma- peuvent exister indépendamment des nière dont on définit ce nouveau type de plateformes LMS (si elles disposent de plateforme. fonctionnalités équivalentes) ou en complément de celles-ci, pour leur apporter une expérience utilisateur qui leur ferait éventuellement défaut. 13 L Sur le papier, cela semble séduisant. ne nous semble pas souhaitable, notam- Mais cette vision de la LXP, où l’appre- ment parce que le cerveau humain a ses nant se retrouve face à des contenus limites et qu’il ne peut assimiler trop de qu’il visualise, qu’il “zappe”, en fonction nouvelles informations à la fois. de ce qui est lui proposé, fait étrangement penser à… Netflix ! Remplacez Aussi, où est le fil rouge pédago- l’apprenant par le téléspectateur et nous gique ? Accumuler les contenus sans y sommes. Cela signifie en quelque sorte que ceux-ci ne soient remis dans le le retour à un portail e-learning self-ser- cadre d’un parcours de développement vice (retour aux années 2000 !), la per- des compétences, avec de véritables sonnalisation en plus… phases en amont et en aval de la formation (déterminantes pour le transfert des N’y a-t-il pas un risque d’infobésité ? acquis), c’est le risque de considérer, à Va-t-on souhaiter des apprenants qu’ils tort, que : savoir = savoir-faire = faire. Et pratiquent le binge-learning (par analo- confondre apprentissage et transfert des gie avec le binge-watching sur Netflix) ? acquis ; connaissance et compétence ; Cela formation et performance. 14 La LXP selon MySkillCamp La LXP de MySkillCamp a été pen- learning) et que, dans un contexte de sée autour de trois axes majeurs. diversification des modalités pédagogiques (présentiel, distanciel, formation Une expérience utilisateur optimale en situation de travail…), il est logique Pour penser une expérience utilisateur de pouvoir accéder à tout moment à ces qui favorise l’expérience d’apprentis- ressources, donc par tout moyen. sage plutôt que de lui nuire, nous pouvons reprendre les six critères établis par La plateforme qui les héberge doit éga- Magnus Revang présentés précédem- lement supporter les principales tech- ment et les appliquer à l’apprentissage nologies du marché, qu’il s’agisse du en ligne. navigateur web utilisé, de la taille et de la résolution de l’écran utilisé (être res- Facilement trouvable (Findability) ponsive), respecter un certain nombre Les ressources soutenant l’appren- de standards (comme l’adaptation de tissage (qu’il s’agisse de modules de l’affichage pour les personnes en situa- formation, de contenus, de textes, de tion de handicap), etc. vidéos, etc.) devraient être facilement trouvables, sans que l’utilisateur n’ait be- Donner envie (Desirability) soin de cliquer un grand nombre de fois Il va sans dire que l’ergonomie de la pour les localiser et y accéder. plateforme se doit être irréprochable Cette qualité concerne aussi la plate- pour donner envie à l’apprenant d’y pas- forme elle-même, quitte à ce que celle-ci ser le temps nécessaire pour apprendre. s’efface au profit des ressources qu’elle L’exemple donné précédemment au su- héberge7. jet du nombre de clics à réaliser pour accéder aux ressources formatives est Accessible (Accessibility) assez significatif de la marge de progres- Les ressources doivent être accessibles sion qu’il est encore possible d’opérer. quel que soit le terminal utilisé : ordina- Idéalement, la plateforme doit pouvoir teur, tablette, smartphone (éventuelle- “combler” l’absence physique du for- ment à l’aide de codes QR)… Cela est mateur et des apprenants en recréant d’autant plus nécessaire qu’un nombre un croissant d’individus utilise directement agréable, laissant une large place aux leur smartphone pour se former (mobile interactions synchrones et asynchrones 7 Voir plus loin la notion de plateforme “invisible”. 15 environnement d’apprentissage (messagerie instantanée, forums géné- prenant la prenne en main rapidement, raux et contextuels, photos des indivi- soit capable de naviguer d’une ressource dus, etc.), humaines ou non (par ex. via à l’autre, puisse trouver rapidement les des chatbots). informations voulues, etc. Si le contenant (la plateforme) doit être Crédible (Credibility) optimisé à bien des égards, il en va Pour que l’apprenant soit en terrain de même pour les contenus. Des gra- connu, il est important que la plateforme phismes agréables, des textes clairs et arbore, a minima, le logo de l’entreprise aérés… et en respecte la charte graphique. Cela peut aussi influer positivement sur son Les mécanismes de gamification peuvent aussi être utiles dans ce cadre niveau de confiance tout comme sur son sentiment d’appartenance. afin de stimuler la motivation et l’engagement de l’apprenant, quel que soit le Par ailleurs, il va de soi que les informa- type de joueur qu’il est (certains seront tions communiquées doivent être mises plus sensibles aux badges, d’autres aux à jour, tout comme les contenus qui, se- points, d’autres encore à la progression lon les thèmes, peuvent rapidement et via des niveaux, etc.). fréquemment être obsolètes. Facilement utilisable (Usability) L’utilisation des données d’évaluation Si un mode d’emploi ou une formation des formations peut aussi avoir de la va- est nécessaire pour savoir utiliser correc- leur dans ce cadre : quoi de plus impac- tement la plateforme, alors le travail de tant que de voir que ses pairs/collègues conception est à revoir… se connectent fréquemment à la plate- Pour être en cohérence avec les usages forme (taux de connexion), qu’ils sont modernes du web, une plateforme de nombreux à finir les modules (taux de formation moderne doit pouvoir offrir un complétion), qu’ils ont apprécié tel ou tel confort d’utilisation similaire aux sites module (taux de satisfaction)... ? grand public, tels que ceux relatifs aux réseaux sociaux, personnels ou profes- Utile (Usefulness) sionnels, qui sont utilisés quotidienne- Enfin, last but not least, la plateforme et ment par des millions, voire des milliards les ressources qu’elle comporte doivent d’utilisateurs. être utiles à l’apprenant en lui permettant d’atteindre ses objectifs (efficacité), idéa- La plateforme doit donc être suffisam- lement en consommant le moins pos- ment simple d’utilisation pour que l’ap- sible de son temps (efficience). 16 Cela peut se matérialiser de différentes En résumé, une plateforme qui répon- manières. Deux exemples significatifs : drait de manière satisfaisante à ces six des évaluations régulières doivent critères proposerait une expérience permettre de s’assurer que l’apprenant d’utilisateur optimale aux apprenants, est satisfait, qu’il apprend réellement de les plaçant dans un état de concentra- nouvelles choses, qu’il s’en sert en si- tion optimale propice à un apprentissage tuation de travail et que cela a un impact de qualité (notion de flow utilisateur). sur les résultats de son organisation. Tout ceci devrait avoir logiquement un C’est la question de l’efficacité qui est ici impact sur leur motivation à se former et posée. leur engagement dans l’apprentissage, des mécanismes d’apprentissage véritables prérequis à des formations ef- adaptatif (adaptive learning) doivent per- ficaces et efficientes. mettre d’individualiser les parcours de formation et, ainsi, s’assurer que chaque apprenant suive uniquement, autant que faire se peut, les modules qui répondent à ses attentes et besoins réels. Cet apprentissage adaptatif, combiné aux évaluations précédemment citées, s’inscrit davantage dans une logique d’efficience. 17 Une plateforme étendue Nous avons vu que l’apprenant moderne nous semblerait pas opportun de consa- utilisait une grande variété de sources, crer du temps à concevoir des modules d’outils ou d’applications pour ap- de formation qui existent déjà par ail- prendre, indépendamment de la plate- leurs. LinkedIn Learning, Unow, Udemy, forme de formation mise à disposition Coursera… les fournisseurs de conte- par son entreprise, le cas échéant. Cela nus sont nombreux et nombre d’indi- n’est pas un problème en soi : il est bon vidus ont déjà suivi certaines de leurs d’encourager l’innovation et l’autonomie formations de leur propre chef. Alors de l’apprenant, d’autant qu’il y a vrai- pourquoi ne pas faciliter l’accès à leur ment certaines applications dont il serait catalogue directement depuis l’interface difficile de se passer. En revanche, il nous de la plateforme ? semble judicieux de proposer à l’apprenant une porte d’entrée unique, vers une Concernant celui des applications, plateforme connectée à l’ensemble des dans une logique d’écosystème digital, outils tiers, ceci afin de lui faciliter la vie l’idée est de considérer la plateforme dans la constitution de son propre en- comme étant le noyau central, le centre vironnement personnel d’apprentissage. névralgique de tous vos dispositifs d’apprentissage, et de s’appuyer sur les pos- Une plateforme étendue peut ainsi sibilités offertes par la norme xAPI pour avoir du sens pour unifier l’environne- exploiter toutes les “traces d’apprentis- ment d’apprentissage et s’ouvrir vers sage”. Une sorte de Learning Hub. Ain- un double écosystème : celui des four- si, si la plateforme ne dispose pas de nisseurs de contenus de formation et toutes les fonctionnalités souhaitées (ou celui des applications. tout simplement que les fonctionnalités 8 existantes ne sont pas satisfaisantes), il Concernant les fournisseurs de est alors possible de la mettre à niveau contenus de formation, l’idée est de en la connectant à des applications qui permettre aux apprenants d’avoir ac- combleront ce besoin. Les exemples cès à un nombre important de conte- sont nombreux : nus autres que ceux qui auraient été conçus et mis à disposition directement vous voulez évaluer l’impact concret par son entreprise. Si ces derniers de- de vos formations et votre plateforme vaient concerner, logiquement, les com- ne dispose que d’un questionnaire figé pétences spécifiques, propres au métier d’évaluation “à chaud” ? Connectez occupé et à l’activité de l’entreprise, il ne votre plateforme à une solution dédiée ! 8 http://fraysse.eu/fr/le-lms-etendu-premiers-pas-vers-un-ecosysteme/ 18 vous voulez accompagner les apprenants dans le transfert de leurs acquis suite à une formation et votre plateforme ne gère pas l’après-formation ? Même chose, il y a des solutions pour cela ! vous voulez permettre aux apprenants de prendre des rendez-vous avec les accompagnateurs afin de bénéficier de séances de coaching en ligne ? Alors direction Doodle, Framadate, etc. Bon à savoir : La connexion entre la plateforme et cet écosystème des applications suppose une intégration optimale, permettant notamment une identification de l’utilisateur via un système d’authentification unique (SSO - Single Sign-On) pour accéder aux applications depuis l’interface de la plateforme (et vice-versa), et permettant également un échange facilité des données entre les systèmes, à des fins de statistiques, d’archivage, etc. Pour que cette intégration soit réelle, comme le suggère Sébastien Fraysse dans l’un de ses articles, cela suppose de respecter deux standards : IMS LTI (Learning Tools Interoperability) : ce standard gère le fait d’accéder à une application externe depuis votre plateforme de formation sans avoir besoin de s’authentifier à nouveau, en plus de communiquer à la plateforme les résultats de l’activité réalisée dans le cadre de l’application externe. xAPI : cette norme, qui tend à remplacer doucement mais sûrement la norme SCORM, permettrait de pallier les limites du standard IMS LTI en matière de gestion des données (la plateforme retenant les données “macro” tandis que les applications tierces conserveraient les données “micro”, donc détaillées). Or, conformément à ce que permet et préconise la norme xAPI, en s’appuyant sur un entrepôt de stockage des apprentissages (LRS - Learning Record Store) il devient possible de stocker les différents types de données en un même lieu, ceci au profit d’une gestion plus unifiée et harmonieuse des données. Cette ouverture permet de disposer d’une plateforme ayant une évolution organique, sans limites réelles car capable d’intégrer tout ce qui pourrait manquer en son sein. Bien évidemment, l’adoption progressive de ces standards dans la LXP suppose aussi leur adoption dans les applications tierces. C’est là aussi le sens de notre propos et de notre militantisme pour un écosystème digital plus respectueux des normes et des standards. Sans quoi, nous en resterons à des plateformes LMS “monoblocs” qui ne peuvent, logiquement, satisfaire l’entièreté des besoins spécifiques des utilisateurs et des entreprises. 19 Une plateforme “invisible” Cette plateforme étendue serait déjà, à notre sens, une formidable avancée. Mais, présentée ainsi, elle contraint l’individu dans un mode d’accès classique à la plateforme : il doit se rendre sur celleci pour se former. D’où le fait de travailler aussi à rendre, dans les cas où cela s’y prête, cette plateforme “invisible” . Par plateforme “invisible”, l’on entend le fait de permettre aux apprenants d’accéder aux contenus sans qu’ils n’aient l’impression d’être connectés à une plateforme, en allant leur donner un accès direct à ces contenus là où se trouvent les apprenants. Étant donné que les individus ont besoin d’apprendre partout, tout le temps, sur tout type de terminal, pourquoi les cantonner à accéder à une plateforme centralisant tous les contenus, en suivant des chemins potentiellement longs et sinueux (depuis l’authentification jusqu’à la recherche du contenu souhaité, parfois au prix de nombreux “clics”) ? Concrètement, l’apprenant devrait pouvoir accéder aux contenus pertinents directement depuis son smartphone (y compris via son assistant personnel), ses e-mails, les réseaux sociaux qu’il fréquente, les appareils qu’il utilise (par ex. via un code QR apposé sur une machine, un frigo, une cafetière, etc.), les sites et applications qu’il utilise quotidiennementpour son travail (par ex. un lien sur le CRM suggérant un module court pour préparer le rendez-vous client à venir), etc. En la matière, la seule limite à ces cas d’utilisation est notre imagination. 9 C’est donc une vision lean de l’accès aux contenus qui est défendue ici : courte, directe, sans détours. Là encore, dans un article dédié, Sébastien Fraysse insiste bien sur les capacités techniques de la plateforme qui soutiendrait une telle utilisation et, notamment, le fait qu’elle puisse facilement donner accès à son catalogue de ressources aux applications tierces par lesquelles passe l’apprenant, tout en s’appuyant sur des algorithmes qui aident au tri et à la sélection des contenus les plus pertinents (adaptive learning), le tout, bien sûr, en intégrant un système d’authentification unique (SSO) dont nous parlions précédemment. APIs et services web sont donc logiquement à l’honneur ici, et l’intégration et le respect des normes précédemment citées (IMS LTI et xAPI) sont des prérequis qui excluent nombre de plateformes actuelles sur le marché. La LXP, ainsi pensée, serait en quelque sorte le stade “ultime” des plateformes de formation. Une LXP pensée aussi pour les apprenants : une «learner experience platform», autant qu’une «learning manager experience platform», ou qu’une plateforme pour l’accompagnateur - nous reviendrons sur ce dernier point à l’avenir... Évidemment, c’est un travail de longue haleine, mais qui a été initié chez MySkillCamp il y a quelques mois, dans une logique de coconstruction avec l’aide de quelques clients. Si vous vous reconnaissez dans cette vision et avez envie, dans cette dernière ligne droite, d’y participer à votre tour, alors contactez-nous. http://fraysse.eu/fr/le-lms-du-futur-sera-invisible/ 20 propos de MySkillCamp Pour aller plus loin, contactez l’un de nos experts : Kevin Tillier +32 (0)479 81 69 67 pour lancer sans attendre kevin@myskillcamp.com votre projet Mathieu Van Belle +32 (0)474 84 87 90 pour discuter de l’avenir des mathieu.vanbelle@myskillcamp.com plateformes d’apprentissage Antony Quagliata +32 (0)470 71 18 63 pour demander une démo de antony.quagliata@myskillcamp.com la LXP by MySkillCamp Pour ne plus rien manquer sur l’actualité de l’expérience d’apprentissage, abonnez-vous : Learning Experience Magazine MySkillCamp Blog Restons connectés, suivez nos actualités : LinkedIn : linkedin.com/company/myskillcamp Facebook : facebook.com/MySkillCamp Twitter : twitter.com/MySkillCamp Instagram : instagram.com/myskillcamp Vous souhaitez réagir à ce livre blanc ? 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