ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 20 Pérou 20 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 21 S majeur de la culture inca, Choqek’iraw Choqek’iraw ou Choque Quirao est localisé au Pérou, à quelque 160 km au nord de la ville de Cuzco, dans la cordillère des Andes. Ce vaste site, de tradition inca, recèle de nombreux vestiges architecturaux qui s’étalent sur les crêtes et les versants abrupts de la colline éponyme, à une altitude moyenne de 3 000 m. Les édifices les plus nombreux et les mieux préservés occupent le cœur de la cité, aujourd’hui divisée en treize secteurs. Ils se concentrent autour d’une colline tronquée que certains archéologues considèrent comme une plate-forme cérémonielle ou ushnu. À l’instar de l’ancienne capitale des Incas, Cuzco ou d’autres sites incas régionaux mieux connus, comme Machu Picchu, Choqek’iraw semble avoir été organisé en deux moitiés : du haut, hanan et du bas, hurin. Le site est dominé, au nord-ouest par le grand massif du Yanacocha, aussi dénommé Corihuayrachina. Il est entouré par de nombreux glaciers que les habitants des villages proches considèrent souvent comme des lieux sacrés où résident les âmes des ancêtres, les Apus. Les récentes découvertes effectuées sur ce site au cours des trois dernières années par Copesco (Convention Pérou-Unesco), organisme chargé de la valorisation du site – grâce notamment à un financement émanant du Fond Contre-Valeur : Pérou-France – apportent un regard nouveau sur son histoire précolombienne et ses possibles fonctions. ITE La cité d’argent des Espagnols Dès le XVIIIe siècle, certains chroniqueurs tels Cosme Bueno (1768) ou Jose Oricain (1790) mentionnent Choqek’iraw comme une cité d’argent, en raison de sa proximité avec d’anciennes mines de ce métal précieux. Au XIXe siècle, le site apparaît, dans la littérature, comme étant le dernier rempart des Incas réfugiés dans la cordillère de Vilcabamba, localisée plus au nord de Choqek’iraw. 21 Vue générale du site depuis l’ushnu. On aperçoit au fond, sur la droite, au nord-est, le massif du Yanacocha ou Corihuayrachina, qui protège le site, et sur la gauche, au nord-ouest, celui du Pumasillo. En 2004, un nouveau projet archéologique français voyait le jour au Pérou, sur le site inca de Choqek’iraw et Archéologia était la première revue à en révéler l’existence. Aujourd’hui, la découverte de décorations murales exceptionnelles dans les Andes et les nombreux travaux qui y ont été menés donnent une idée nouvelle sur le rôle de ce site au cours de son histoire précolombienne. Par Patrice Lecoq. ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 22 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes Toutefois, l’analyse récente des documents historiques contredit cette hypothèse et montre que Choqek’iraw était déjà connu des conquérants espagnols, peu après la conquête du Pérou. Ainsi, au XVIe siècle, Francisco Pizarro octroie à son frère, Hernando, toute la région de Choqek’iraw, qui est alors désigné comme Choquicarango ou Chuquierrando, une déformation possible du nom actuel de Choqek’iraw. Il est donc probable que ce vocable soit le nom original du site, et peut-être aussi celui de son ancêtre protecteur, car les villages préhispaniques étaient souvent fondés près des divinités tutélaires, les huacas ou wakas, symbolisées par des montagnes, des sources, des pierres, des cavernes ou des mines. D’autres témoignages laissent penser que la région de Choqek’iraw aurait pu également être l’une des propriétés personnelles de l’Inca Pachacuti (1438-1471). La richesse symbolique d’un nom Dans la langue aymara, qui semble avoir été parlée dans une grande partie des Andes méridionales avant l’avènement de l’Empire inca et l’adoption de la langue quechua, le terme Choqe désigne l’or et tout ce qui s’y rattache. Le diction- naire quechua de Holguin, daté de 1609, reprend ce même sens et conserve les notions de brillant et précieux. Quant au terme Quirao, il signifie berceau. Choqek’iraw pourrait donc se traduire comme “le berceau de l’or”. Cette allusion à l’or prend toutefois une connotation particulière dans cette région riche en mines, que les Incas considéraient souvent comme sacrées, car liées aux divinités de l’Inframonde. Et c’est encore l’or qu’évoque le nom de Corihuayrachina, l’un des pics dominant Choqek’iraw, car si le mot quechua cori désigne effectivement l’or, Huayrachini est le nom donné au four à vent employé pour fondre ce métal à l’époque précolombienne. Divers objets en or et en cuivre ont effectivement été retrouvés sur ce site, conjointement avec des mortiers de pierre utilisés dans l’orfèvrerie, mais aucun four n’a pu y être décelé, et aucune mine n’y a été détectée. Toutefois, la découverte, dans certains quartiers de Choqek’iraw, d’une céramique noire, finement polie, comparable à celle utilisée par les populations Chimu, du nord du Pérou, laisse penser que des orfèvres artisans chimus auraient pu avoir résidé sur ce site. On sait, en effet, qu’après la capitulation du dernier prince chimu, Minchancaman, LES DEUX MOITIÉS DE LA CITÉ 22 La moitié du haut abrite divers monuments à l’architecture soignée, liés au culte, tels que des temples et des fontaines, regroupés autour d’une place, ainsi que des terrasses et des entrepôts pour ravitailler la population, les armées ou entretenir l’élite locale. La moitié du bas réunit plusieurs grands édifices organisés autour d’une vaste esplanade. Les plus notables sont les maisons à deux étages de la place centrale et les imposantes bâtisses ou kallankas, munies de portes et de niches de forme trapézoïdale, qui faisaient vraisemblablement office de temple ou de hall de réunion lors des fêtes. En haut. Vue panoramique du versant oriental du site, indiquant la localisation des différents secteurs et lieux de fouille. Ci-contre. Plan général du site, montrant les quartiers récemment restaurés et la localisation des fouilles de la mission française. ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 23 en 1463, et l’occupation de sa capitale, Chan Chan, par les Incas, ces derniers ont envoyé à Cuzco les meilleures orfèvres de son royaume pour y travailler. Mais en dehors de ces quelques indices, rien ne permet, pour le moment, d’assurer avec certitude que Choqek’iraw était effectivement un site lié à une quelconque activité minière. Cette appellation pourrait tout aussi bien lui avoir été donnée en raison de la profusion de mica accumulé dans les couches géologiques, dont les particules, dorées et argentées, brillent de mille feux sous les rayons du soleil couchant. Et la forme générale du cerro Corihuayrachina-Yanacocha évoque aussi celle d’un berceau d’où émerge ce pic. On retrouve toutefois dans l’éclat du mica, l’idée de l’or qui, chez les Incas, avait une connotation hautement symbolique, puisqu’il était lié à la personne même du Zapac Inca, l’empereur, comme incarnation de l’astre du jour. Un ushnu, ancien lieu de culte Les fouilles entreprises par les archéologues de Copesco, au sommet de la colline tronquée désignée comme l’ushnu, semblent montrer que Choqek’iraw n’était pas qu’un simple lieu d’habi- tat, mais pourrait avoir joué de multiples fonctions. Elles ont, en effet, mis au jour des motifs en damiers, construits à l’aide de petites pierres, similaires à ceux que Bingham avait dégagés en 1911, sans en comprendre le sens. Ces pierres sont alignées selon plusieurs axes, orientés vers certains des principaux sommets environnant le site, tel le Corihuayrachina-Yanacocha au nord-est, ou le Pumasillo au nord-ouest. Mais doit-on pour autant conférer à ces structures un rôle d’observatoire ? Et qu’en est-il de l’ushnu ? À l’origine, et en terme général, l’Ushnu était une petite pierre en forme de dais, posée sur le sommet d’une plate-forme, sur laquelle on versait des liquides sacrés. À l’époque inca, le terme ushnu désignait une plateforme administrative et cérémonielle, sur laquelle les seigneurs incas présidaient aux festivités, passaient les armées en revue, ou offraient des sacrifices aux dieux. Avec le temps, le terme finit par désigner la structure tout entière, et un élément récurrent de l’urbanisme inca. Dans d’autres sites du Tawantinsuyu, où les ushnus ont été mieux étudiés, tels Wilcaswaman ou Huanuco, l’ushnu était à la fois une plateforme remplie de pierres, édifiée au sommet des Vue de l’ushnu depuis les terrasses rituelles des quartiers du haut. Les niches visibles dans ces terrasses, la présence de petites marches, disposées en quinconce, et les grosses pierres, similaires à des huacas, inclues dans leur maçonnerie, semblent leur conférer un rôle rituel. On aperçoit, en contrebas, la rivière de Choqek’iraw et la vallée de l’Apurimac. 23 ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 24 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes 24 Principaux sommets visibles depuis l’ushnu et structures en damier récemment fouillées. Relevé réalisé par Nicolas Drouard. Certains des pics mentionnés dans cette illustration ont souvent plusieurs noms ; d’autres sont peu ou point visibles depuis Choqek’iraw en raison de leur éloignement. Le relevé est effectué depuis le centre de l’ushnu, et tient compte de l’orientation exacte des différents sommets en fonction des points cardinaux. Les structures en damier ont été reproduites, à l’échelle, à leur emplacement respectif sur l’Ushnu. montagnes élevées, mais aussi un lieu servant à filtrer l’eau de pluie, et un accès symbolique à l’Inframonde. Il pouvait être pourvu de puits, représentant symboliquement des lagunes ou cocha, et parfois, de tout un système de drainage. Il pouvait également s’agir, comme à Cuzco, d’un centre cérémoniel d’où partaient les différentes lignes astronomiques, ou ceques, servant à l’organisation spatiale de la cité en fonction des montagnes et autres lieux sacrés avoisinants. Un tel rôle semble également avoir été dévolu à l’ushnu de Choqek’iraw, où un petit canal de drainage permettait autrefois, d’alimenter la fontaine placée près de la “Maison des prêtres”, sur le versant méridional de l’ushnu, alors qu’aucune source ne semble avoir été captée à cet endroit. Mais dans ce cas, quelle en était donc sa fonction ? Servait-il à drainer l’eau de pluie ou les liquides, versés ou recueillis au sommet de l’ushnu, lors de certaines cérémonies liées au culte de l’eau ? Au cœur de la cité, un observatoire astronomique Par sa localisation particulière, au sommet d’un éperon aplati, et dans un endroit totalement dégagé, l’ushnu de Choqek’iraw convient particulièrement bien à l’observation des montagnes environnantes ou de la voûte céleste. C’est en effet au-dessus de l’ushnu, à quelque 10° plus au sud qu’apparaît, au crépuscule, la constellation de la Croix du Sud puis que se lèvent, à sa verticale, les deux étoiles Alpha et Beta du Centaure. Pour les bergers des Andes, ces deux étoiles ne sont autres que les deux yeux d’un grand lama céleste, appelé Yacana, dont le corps n’est visible qu’à la tombée de la nuit, au centre de la Voie lactée. Considérée comme un fleuve sacré, la Voie lactée est censée abriter divers animaux et personnages mythiques, comme le lama avec son petit, menés par un berger, mais aussi un serpent, un renard, et ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 25 25 un crapaud. On y trouve également un félin aux multiples couleurs, le Choqechinchay que certains chroniqueurs ont confondu ou assimilé avec le lama céleste. Les Pléiades ou collcas y sont aussi visibles, mais considérées comme des entrepôts, car elles apparaissent dans le ciel au moment des moissons. Chaque personnage est formé par des taches sombres de la Voie lactée, constituées par des nuages de poussières interstellaires. Ce zodiaque en “négatif” sert à déterminer les dates clés de la vie paysanne, comme les semailles et les récoltes, ou encore à guider bergers et caravaniers lors de leurs périples à travers la montagne. Il y a donc tout lieu de penser qu’à Choqek’iraw, où la Voie lactée surplombe le site lors des mois de juillet et août, l’ushnu avait effectivement une fonction multiple, liée à l’observation des étoiles, au culte des montagnes, et à l’organisation symbolique de la cité et de toute cette région. Une étude archéo-astronomique détaillée Ci-dessus. À Choqek’iraw, de nombreux édifices sont orientés vers les sommets culminants environnant le site. Les portes-fenêtres de la maison des prêtres, édifiée sur le haut versant méridional du site, sont ainsi alignées selon un axe nord-est/sud-ouest qui aboutit à l’emplacement du cerro Ampai, localisé à l’extrémité sud de la vallée. Les niches placées du côté ouest regardent vers les massifs du Huayna Ripa et du Choqesafra, Ci-dessous. Schéma montrant les constellations noires de la Voie lactée et les animaux qu’elles sont sensées incarner. ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 26 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes LA SAUVEGARDE DES TERRASSES ORNÉES 26 Pour préserver ces terrasses et en assurer la stabilité, les ouvriers de Copesco chargés de leur restauration ont démonté, puis remonté, pierre par pierre, les murs de contention en palliant aux éventuelles irrégularités de terrain. Les pierres composant les différents motifs ont également fait l’objet d’un traitement chimique, destiné à raviver leur couleur blanche et à préserver les pigments des contraintes du climat. La fouille de ce secteur a également livré des restes de coca et d’autres plantes qui auraient pu y avoir été cultivées, masquant ainsi une partie des décors des lamas. Mais il est peu probable que ces terrasses n’aient eu qu’un rôle fonctionnel. Ainsi, dans la région du lac Titicaca, les terrasses des îles du Soleil ou de la Lune étaient presque intégralement consacrées à la culture d’une espèce de maïs spécifique, utilisée pour fabriquer la chicha, la bière rituelle que les Incas consommaient abondamment lors des grandes cérémonies religieuses. Peut-être en état-il de même à Choqek’iraw. C’est aussi sur ces hauts versants occidentaux de Choqek’iraw, qu’ont été découvertes, dissimulées au cœur de la forêt tropicale humide, l’ancienne voie d’accès au site et la porte qui permettait d’y pénétrer. En la franchissant, le visiteur apercevait donc, au détour du chemin, les grands panneaux emblématiques de Choqek’iraw. Cet accès est aujourd’hui impraticable en raison de l’effondrement d’une partie du haut versant. En haut. Décors muraux des versants occidentaux de Choqek’iraw avant leur restauration Ci-contre. Décors muraux des versants occidentaux de Choqek’iraw avant leur restauration. ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 27 27 Décors muraux des versants occidentaux de Choqek’iraw après leur restauration. ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 28 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes 28 Détail des mosaïques de lama au coucher du soleil. Les pierres verticales utilisées pour confectionner les mosaïques de lamas semblent reproduire les fils de trame d’un grand textile. Ces mosaïques, qui représentent toute une troupe de lamas gravissant la montagne et des symboles géométriques similaires à ceux des textiles andins, sont les seules décorations murales retrouvées dans les Andes sur un site inca. Elles sont orientées vers deux montagnes sacrées où sont censés résider les ancêtres : les cerros Sorani et Quitay et surplombent le cours occidental du río Apurimac. devrait permettre de préciser ces observations. Cette organisation trouve également son écho dans l’orientation des principaux monuments vers certains des sommets environnant le site. Ainsi, le canal de la moitié du haut et certaines niches du temple du bas sont tournés vers la montagne éponyme, placée au nord, alors que d’autres regardent vers le pic du Yanacocha localisé au nord-est. Les portes de la maison des prêtres sont orientées au sud, vers l’Apu Ampai, alors que ses fenêtres s’ouvrent vers le Huanan Ripa et le Choqetacarpo au nord-ouest. Ce type d’organisation n’est pas propre à Choqek’iraw, mais typique de nombreux sites andins antérieurs ou contemporains aux Incas, comme Machu Picchu. Fantastiques terrasses décorées de lamas La découverte, en septembre 2004, par l’archéologue péruvien Cenovio Valencia, lors du nettoyage des hauts versants occidentaux du site, des seules décorations murales de l’époque inca connues dans les Andes, montre à nouveau le caractère exceptionnel de Choqek’iraw. Il s’agit de vingt-sept mosaïques en pierre, haute de 1,30 m en moyenne, disposées sur dix-neuf terrasses abruptes. L’ensemble constitue un grand panneau mural qui n’est visible dans son intégralité que de loin. Là encore, il fait face, à l’ouest, à deux sommets : le Sorani et le Quitay, alors que la rivière Apurimac coule en contrebas dans la même direction. Les terrasses supérieures, proches de la place centrale, arborent des symboles géométriques, dont une ligne brisée et des damiers peints en blanc. Les terrasses inférieures mettent en scène tout un ensemble de lamas, de taille et d’attitudes variées. On y trouve tout d’abord, dans les registres supérieurs, une série de lamas adultes accompagnés de leurs petits, organisés par groupe de deux ou de trois. Les registres inférieurs dévoilent une troupe de vingt-trois lamas adultes agencés, là encore, par groupe de trois et suivis d’un petit berger stylisé. Ces animaux sont tous différents. Certains portent des colliers, d’autres des charges ou diverses décorations. Chaque lama est formé par des dalles de schiste blanchâtre, disposées verticalement ou horizontalement, de façon à en dessiner la tête, le corps et les membres. Une incision en esquisse l’œil et la bouche. La caravane ainsi constituée semble gravir le versant occidental de Choqek’iraw, depuis le río Apurimac, le long de deux lignes obliques parallèles, orientées de droite à gauche et du sud au nord, qui se dirigent vers l’enclos et le temple principal, proche de la place centrale. Des motifs textiles géants reproduits sur les murs Un rôle particulier semble avoir été dévolu à ces terrasses, dont l’agencement des motifs reprend les règles de conception de certains textiles. ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 29 En effet, dans les Andes, les textiles avaient une fonction allégorique importante. Symboles de pouvoir et de statut social, ils étaient associés aux différents cycles de la vie des hommes, lors des rites religieux, des échanges et même après la mort et constituaient un langage à part entière que l’on commence lentement à déchiffrer. En règle générale, un tissu est fabriqué à l’aide de fils de chaîne et de trame qui forment un motif décoratif spécifique. La succession de ces motifs, souvent similaires, dans des orientations variées, le long de bandes de même largeur accolées parallèlement, permet d’obtenir une scène donnée, souvent allégorique, d’un thème mythique ou historique. Tel est le cas à Choqek’iraw, où chaque terrasse apparaît comme une bande parallèle sur laquelle ont été reproduits, placés les uns à côté des autres, les motifs des lamas ou les signes géométriques, alors que les dalles disposées verticalement évoquent les fils de trame d’un grand tissage. Là encore, ces motifs semblent appartenir au registre textile. Ils ressemblent aux tocapus incas, ces compositions de forme rectangulaire, formées de motifs géométriques disposés en de longues files qui, lorsqu’ils étaient placés sur les vêtements des nobles, servaient à identifier leur rang et leur lignage. Ainsi, les lignes ondulées ou en zigzag pourraient faire allusion aux chemins serpentant dans la montagne, empruntés par les bergers avec leurs caravanes. Elles évoquent également les méandres des fleuves et, par analogie, l’eau et les ondulations d’un serpent. C’est aussi en zigzaguant que dansaient les participants aux taquis, ces grandes processions solennelles qui se déroulaient au Cuzco lors des fêtes, au rythme des flûtes et des tambours. Quant aux damiers, dans les tissages de région Q’ero de Cuzco, ils représentent le soleil dont il existe quatre variantes, correspondant chacune aux différents moments de la journée : matin, midi, et soir. La dernière, représentant le soleil nocturne, est purement conceptuelle et associée à l’eau. On retrouve dans ces motifs les mêmes thèmes que ceux abordés précédemment. Par sa composition, ce panneau décoratif ressemble également aux grandes scènes murales qui ornaient autrefois les façades des temples de certaines cultures côtières, antérieures aux Incas, comme les Moche ou les Chimus, dont le contenu pictural s’inspirait vraisemblablement de légendes et autres mythes fondateurs, ce qui pourrait être le cas de Choqek’iraw. Ainsi, la présence de ces grands lamas et leur orientation vers l’ouest paraît renvoyer au mythe du Yacana, décrit dans le manuscrit anonyme quechua du XVIIe siècle, Rites et traditions de Huarochiri, recueilli par le prêtre espagnol Francisco de Avila. Dans ce mythe, le grand lama céleste est associé à l’eau et à la fertilité des camélidés, mais il porte également l’âme des ancêtres vers l’Inframonde et l’océan Pacifique que l’homme andin considérait comme une mer primordiale, source de toutes les eaux. Vue générale de la fouille d’une structure d’habitat du secteur 9. Depuis le début des fouilles de la mission française, en 2004, quelque 15 étudiants y ont participé. Ils appartiennent à des universités aussi bien françaises (Paris I et Paris IV) que péruviennes (San Antonio Abad de Cusco et San Cristobal de Huamanga d’Ayacucho) ce qui montre les liens étroits qui ont été tissés entre les deux pays. 29 ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 30 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes D’INNOMBRABLES SECTEURS PÉRIPHÉRIQUES D’autres secteurs périphériques abritent des ensembles résidentiels ou artisanaux, composés de structures diverses, de plan rectangulaire et circulaire, accessibles à l’aide de ruelles étroites et d’escaliers. D’innombrables terrasses, de dimensions variables, alimentées par tout un réseau de canaux, s’étagent également sur les versants orientaux et occidentaux du site. Certaines servaient probablement à cultiver les denrées, comme le maïs, indispensables à la population, et peut-être aussi la coca, la plante sacrée que les seigneurs incas se devaient d’offrir à leurs sujets, lors des grandes cérémonies, pour attester leur puissance. D’autres avaient vraisemblablement un rôle plutôt rituel, sur lequel nous reviendrons. Vues de détail d’une structure inca de type Kallanka avant la fouille, dans son état original, en 2004 et après la fouille et sa restauration, en juillet 2006. Ce type d’édifice était vraisemblablement destiné à réunir la population lors des fêtes et autres cérémonies liées au calendrier agricole. 30 ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 31 Ancienneté et fonction du site La plupart des bâtiments et autres infrastructures caractéristiques de la culture inca sont regroupés au cœur de Choqek’iraw. Les quartiers d’habitats ou ceux réservés aux activités artisanales sont disséminés tout autour, dans des secteurs souvent dissimulés sous la végétation tropicale. Leur étude permet toutefois de retracer l’histoire du site et de mieux connaître les us et coutumes de ses habitants. L’un des plus étendus, le secteur n° 9, est localisé sur le haut versant oriental du site. Il recèle de nombreuses structures, de plan rectangulaire et de dimensions variables, attribuables aux Incas et cinq ou six édifices de plan circulaire, peut-être plus anciens, construits sur un ensemble de terrasses exiguës, sans réelle planification. Trois structures de plan circulaire y ont été relevées et fouillées par le projet archéologique français, grâce à un financement du ministère des Affaires étrangères. La mieux préservée, la 9, est une bâtisse de plan ellipsoïdal, d’environ 6 m de diamètre, orientée vers le sud-ouest, avec des murs à double parement de 60 cm d’épaisseur en pierre mal équarrie et partiellement éboulés. Le sol, de terre battue, est placé un peu plus bas que le sol extérieur. Il a fourni un matériel essentiellement domestique, composé de fragments de céramique utilitaire, de mains de mortier, et de restes culinaires (os et mandibules de lama et de cochon d’Inde), caractéristique d’une structure d’habitat rural. On accédait à l’intérieur de l’édifice par une porte basse, large d’un mètre, placée au sud-ouest, que les habitants ont essayé de calfeutrer en construisant, dans son embrasure, un petit mur. Une couverture de chaume, reposant sur une armature de branchages, devait protéger le logis des intempéries, fréquentes dans la région. Les six structures recensées présentent toutes les mêmes caractéristiques. Elles formaient probablement un petit hameau, occupé par une population rurale, porteuse d’une tradition céramique de En haut. Détail de la fouille d’une tombe en ciste, localisée près de la place centrale de Choqek’iraw. Plusieurs zones d’inhumations tardives ont été retrouvées à Choqek’iraw. Celles localisées à l’extrémité méridionale des grandes terrasses du secteur IV présentaient un mélange d’inhumations en cistes, peut-être antérieures aux Incas, et de tombes secondaires, apparemment creusées à la va-vite, sans véritable contexte. Ci-contre. Fusaïole et aiguille d’os ou tupos, retrouvées lors de la fouille de la structure 17. Ces tupos servaient généralement à agrafer les châles et autres vêtements que portaient les femmes. Il est probable que le tupo en forme de jaguar avait un rôle rituel. En effet, chez les Incas, le jaguar était un animal sacré, souvent lié aux basses terres amazoniennes où il vivait, mais aussi aux mines. 31 ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 32 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes 32 Détail de la restauration des terrasses du secteur 11. Pour les restaurer, et assurer la stabilité des murs contention, les ouvriers de Copesco doivent les démonter, puis les remonter, pierre par pierre. Page de droite. Vues générales des terrasses du secteur 11. La restauration de ce secteur en 2005, met en valeur la complexité des systèmes de terrassement utilisés par les Incas. style Killke, datée du XIIe ou XIIIe siècle, antérieure aux Incas. Un autre style local, encore mal connu, pourrait être attribué à un groupe ethnique originaire de la partie septentrionale de la vallée de l’Apurimac, peut-être affilié aux Chancas qui occupaient alors les régions proches de la ville actuelle d’Andahuayllas, au sud de Choqek’iraw. Les structures de plan rectangulaire seraient un peu plus tardives, attribuables à des groupes locaux liés aux Incas. Certaines d’entre elles ont livré de nombreux vestiges de fusaïoles, utilisées pour filer la laine, ce qui laisse penser qu’il pourrait s’agir d’ateliers de tissage. D’autres ont révélé la présence de gros mortiers, révélatrices d’activités métallurgiques ; ils auraient servi à broyer le minerai. Des maisons réutilisées comme tombes Un autre secteur d’habitat occupe également les hauts versants orientaux et abrupts de Choqek’iraw, à l’extrémité septentrionale de la place centrale. Plusieurs structures de plan rectangulaire et circulaire, de nombreuses terrasses et des structures d’inhumation sous abris rocheux y ont été relevées. La fouille d’une structure de plan circulaire, de 7 m de diamètre, orientée vers l’ouest et assez similaire à celles du secteur 9, apporte de nombreuses précisions sur les mœurs de ses habitants. Les niveaux supérieurs, localisés entre 10 et 15 cm du sol d’abandon, ont fourni des centaines de fragments céramiques et d’ossements de lamas, mais aussi de cochon d’Inde et d’oiseaux (perroquets), ainsi que quelques coquillages marins et des vestiges de charbon de bois. Une petite épingle en os, en forme de jaguar et les restes d’une hache en cuivre fortement érodée y ont également été prélevés. L’étude ultérieure de ce matériel a montré qu’il s’agissait vraisemblablement d’offrandes diverses, liées au culte des ancêtres. Plusieurs grandes jarres, de type aryballe, caractéristiques de la période inca, ont également été recueillies dans les niveaux inférieurs, entre 25 et 30 cm du sol d’abandon. Un peu plus en profondeur, la fouille permit de dégager deux petites niches de pierres placées l’une à côté de l’autre, à près d’un mètre de distance, dans l’extrémité orientale de la structure. La première était constituée de dalles disposées verticalement autour d’un vase de tradition inca qui renfermait des restes de mica, à des fins vraisemblablement rituelles. L’ensemble formait une sorte de rosace scellée par deux petites dalles de grès. La seconde niche, orientée vers le nordouest, était faite à l’aide de trois grandes dalles profondément fichées en terre. Là encore, elle était scellée par une dalle plate en ardoise. Le démontage, puis la fouille de cette structure laissèrent apparaître la tête, puis le corps complet d’un squelette en mauvais état de conservation, associé à un récipient céramique miniature, une petite aiguille en cuivre (tupo) et des vestiges de textiles. Cet individu jeune, âgé de 15 à 25 ans, et apparemment de sexe féminin, était placé au centre de la maison, sur le niveau stérile, à près d’un mètre de profondeur. Sa tête était orientée vers l’est et les massifs du Yanacocha, et plus symboliquement du Salkantay, que les habitants de la région considèrent comme une importante divinité, liée à la constellation du lama. Il s’agit d’un enterrement primaire, accompagné d’offrandes effectuées après l’abandon de la maison, entre 1440–1460 apr. J.-C. d’après la datation C14 des cendres prélevées parmi ces vestiges. Ces opérations ont, en effet, entraîné la destruction totale des sols d’occupation domestique. Postérieurement, et au fil du temps, les occupants des maisons adjacentes ont probablement cherché à s’octroyer la protection des ancêtres en leur offrant, lors de certaines fêtes du calendrier agricole, des sacrifices de lamas et autres objets rituels, comme c’est encore le cas aujourd’hui dans bien des régions des Andes. ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 33 33 ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 34 Deux autres structures, fouillées au cours de l’année 2006, révèlent une occupation similaire, et essentiellement domestique, avec une forte érosion des sols. Leur étude précise donc les données recueillies les années précédentes sur l’histoire du site et la nature de son occupation ethnique. Deux grandes traditions céramiques Ci-dessus. À Choqek’iraw, de nombreux édifices sont orientés vers les sommets culminants environnant le site. Les portes-fenêtres du temple du haut sont ainsi alignées vers le glacier de l’Ampay, localisé au sud-ouest de la vallée. 34 Ci-dessous. Dans la plupart des sites incas, l’architecture des édifices s’intègre parfaitement dans le paysage environnant. Ainsi, la toiture des trois grandes bâtisses de la place centrale reprend la même inclinaison que celle des versants du cerro Corihuayrachina-Yanacocha qui domine le site. Le matériel céramique recueilli dans les différents secteurs de Choqek’iraw correspond à deux grandes traditions, plus ou moins locales : Killke datée de la période Intermédiaire Récente (± 1000 à 1500 apr. J.-C.) et Inca, de 1400 jusqu’à l’occupation coloniale. Le style killke se reconnaît surtout aux motifs en forme de damiers, ou aux lignes croisées ou ondulées, peintes en noir ou en rouge sur la surface engobée de couleur crème ; le style inca par des motifs géométriques peints sur un fond souvent engobé de couleur rouge carmin. Ils partagent plus ou moins les mêmes formes : plats, assiettes, écuelles, souvent zoomorphes, marmites, jarres et jarres à pied. D’autres pièces, plus rares, pourraient dater de l’Horizon Moyen (500-1000 apr. J.C.), ou être associées à d’autres groupes ethniques, originaires du piémont amazonien et de la région d’Ayacucho, au nord et au nord-ouest. La présence de céramique killke issue de la vallée de Cuzco, ou de matériel provenant d’autres régions plus éloignées, montre néanmoins l’existence de tout un réseau d’échanges dont Choqek’iraw serait l’un des principaux maillons. Sa position privilégiée, à la lisière du piémont amazonien et sur la route menant vers le nord-ouest et les vallées d’Ayacucho et son caractère cérémoniel exceptionnel justifient certainement un tel rôle. Au cœur de l’histoire des royaumes précolombiens L’étude des vestiges architecturaux et du matériel céramique, ainsi que la datation C14, permettent d’esquisser ce qu’a pu être l’histoire de Choqek’iraw au cours des périodes précolombiennes. Certains indices suggèrent un début d’occupation régionale dès le VIIIe ou IXe siècle (peut-être même avant ?), lié à l’expansion de la culture Wari, dans cette partie des Andes. Toutefois, la plupart des édifices circulaires pourraient avoir été construits au XIIe ou XIIIe siècle par des populations locales rattachées à celles des vallées d’Ayacucho et du río Pampas, et peut-être affiliées aux groupes ethniques composant la grande fédération Chanca, longtemps opposée aux Incas. Leur implantation, dans des secteurs élevés, difficilement accessibles, offrant une large vision sur toute la région, est typique des villages de cette période troublée et conflictuelle de l’histoire andine qui suit l’effondrement des États Wari ARCH444-20-35-Perou 24/04/07 12:12 Page 35 CHOQEK’IRAW La merveille inca des Andes et Tiwanaku. C’est de la fin de cette époque que pourraient dater les structures de plan rectangulaire éparpillées à travers tout le site. Après leur victoire sur les Chancas au XVe siècle et l’avènement, à Cuzco, de l’Inca Pachacutec, les Incas occupent probablement toute la vallée de l’Apurimac et les anciens établissements régionaux qu’ils transforment en autant de forteresses et bastions d’altitude destinés à verrouiller les chemins d’accès aux basses terres du piémont amazonien. Dès lors, le site de Choqek’iraw, et plus particulièrement les secteurs centraux, subissent de profondes modifications. Les Incas, après l’avoir divisé en deux moitiés, y construisent la plupart des édifices emblématiques de leur pouvoir ainsi que les mosaïques de lamas qui ont été découvertes. L’implantation de colons agriculteurs, potiers ou orfèvres, originaires des différentes parties de l’Empire du Tawantinsuyu permet, par ailleurs, d’assurer la bonne gestion du site et son développement. Ainsi pourrait s’expliquer la présence, à Choqek’iraw, des différents types d’habitat et des nombreux styles céramiques qui y ont été recensés. Plusieurs archéologues de Copesco pensent d’ailleurs que les corniches visibles dans la maçonnerie de plusieurs bâtiments ou les techniques utilisées pour la construction des mosaïques de lamas seraient l’œuvre de populations Chachapoyas, originaires de la région d’Abiseo, dans le nord du Pérou. Cette hypothèse reste toutefois difficile à étayer, même si certains témoignages ethnohistoriques signalent, en effet, la présence tardive, dans la région de Choqek’iraw, de quelques familles de colons Chachapoyas. Choqek’iraw : un site principalement cérémoniel ? Nombreux sont les indices attestant du caractère exceptionnel et cérémoniel de Choqek’iraw. Le regroupement des principaux édifices au cœur de la cité, leur orientation particulière vers les massifs régionaux, la place spécifique accordée à l’ushnu, et la construction des terrasses décorées montrent que Choqek’iraw n’était vraisemblablement pas qu’une simple cité régionale, ni un centre de production agricole ou minière. L’étroitesse des voies menant aux différentes places et la présence de portes entravant la circulation des habitants vers le cœur de la cité indiquent que les architectes incas ont cherché à en restreindre l’accès. Comme Machu Picchu, Choqek’iraw était probablement l’une de ces cités régionales, à la fois lieu de culte dédié à une idole ou huaca locale, forteresse et centre administratif typique de la société andine, qui prenait vie lors des grandes fêtes du calendrier agricole. Le reste du temps, la population se réduisait vraisemblablement aux prêtres, chargés des temples et des observations astronomiques, à quelques caciques locaux plus ou moins affiliés à l’Inca, et aux familles de paysans ou d’artisans attachés à leur alimentation et à leur bien-être, soit quelque 500 à 600 personnes. En effet, hormis les quelques structures d’habitat fouillées, qui semblent être antérieures à l’occupation inca mais réutilisées par la suite, on ignore la nature des différents édifices qui ont été édifiés dans le centre urbain. S’agissait-il d’ateliers, comme le proposent certains archéologues de Copesco à partir des vestiges qu’ils y ont découverts ? Il est probable que le gros de la population résidait dans les quartiers périphériques, en marge des secteurs d’activité artisanale, dans des structures faites de matériaux périssables, comparables à celles des agriculteurs d’aujourd’hui, dont on ne retrouve pas forcément de traces. C’est également des villages voisins et des communautés pastorales des hauts plateaux de Yanama que devaient venir les caravanes de lamas nécessaires à l’approvisionnement de la cité et de ses quelques habitants. L’absence de cimetières tend à renforcer cette hypothèse. Les quelques tombes recensées sont des cistes ou des inhumations sous abris rocheux, souvent tardives, dispersées dans les différents secteurs de Choqek’iraw. Mais la plupart semblent dater d’une époque où le site a perdu son importance rituelle et les populations locales se le sont réapproprié. Lorsque les Espagnols arrivent enfin dans les environs de Choqek’iraw, il est probable que cet ancien centre cérémoniel n’est plus occupé que par quelques familles de paysans, contredisant ainsi la légende selon laquelle il aurait été l’un des bastions de résistance des derniers Incas réfugiés dans la cordillère de Vilcabamba. Les recherches ultérieures qui seront entreprises sur ce site par les archéologues péruviens devraient venir compléter cette vision de l’histoire du site. Patrice Lecoq Photos © P. Lecoq L’auteur tient à remercier tout le personnel de l’Institut national de la Culture péruvien, (INC), COPESCO, les différents codirecteurs péruviens : Homar Gllegos, Yves Bejar, et Cirilo Vivanco Pomacanchari, ses assistants : T. Saintenoy et E. Duffait, ainsi que les étudiants de Paris I et Paris IV qui ont rendu ce projet réalisable. POUR EN SAVOIR PLUS 411. Archéologia. “Choqek’iraw, un nouveau Machu Picchu ?“, par P. Lecoq. 6 €. 262. Dossiers d’Archéologie. Tiahuanacu, une civilisation des Andes. 9,50 €. Pour obtenir les revues ci-dessus, veuillez vous reporter à la p. 45. DUFFAIT E., 2005, “Choquequirao en el siglo XVI : etnohistoria e implicaciones arqueológicas”, in Bulletin de l’Institut français d’Études andines, 34 (2), Lima (Non disponible). - 18 - D’ALTROY T.N., 2002, The Incas, Blacwell Publishing, Miami. 44 € (33414). - 19 - LAVALLEE D., LUMBRERAS L., 1985, Les Andes de la Préhistoire aux Incas, Gallimard, Paris. 95 € (26981). - 20 - MÉTRAUX A., 1983, Les Incas, Point, Paris, 7,50 € (33415). URTON G., 1981, At the Crossroads of the Earth and the Sky : An Andean Cosmology, University of Texas Press, Austin (Épuisé). Pour obtenir les ouvrages référencés ci-dessus, veuillez utiliser le bon de commande de la Librairie Archéologique (p. 74) sur lequel vous indiquerez le numéro correspondant au livre souhaité. 35